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Sarkozy prend les harkis pour des béni-oui-oui. Il se trompe.
 
 
       
 

 

Retour sur la pantalonnade du 25 septembre aux Invalides. Sarkozy est venu, il a vu, il s’est tu. Il était accompagné du secrétaire d’Etat à la Défense, Marc Laffineur, réduit à un rôle
figuratif au cours de la cérémonie.
Dix harkis ou supplétifs décorés, dépôt d’une gerbe, ronds de jambes et, ni vu ni connu, j’t’embrouille… Il avait pourtant là une occasion unique de reconnaître – comme il s’y était solennellement engagé en 2007 – la responsabilité de la France gaullienne dans l’abandon et le massacre des harkis.
Il paraît que Patrick Buisson lui avait conseillé de le faire. Mais d’autres sont venus lui souffler dans les trompes d’Eustache que ce serait improductif et, qu’en tout état de cause, les
harkis marchent au coup de sifflet. Grossière erreur.

 
     

S’il y a des harkis alimentaires (1), comme il y a des pieds-noirs alimentaires, la majorité des fils et filles de harkis sont décidés à sanctionner le parjure sarkozien.
La veille de la mascarade des Invalides, la Grande Marche des harkis et des pieds-noirs (Présent du 28 septembre2011), partie de Montpellier, s’achevait sur l’esplanade des Invalides.
Une démonstration de détermination qui aurait dû faire réfléchir – et fléchir – le pouvoir.
On n’aurait pas un paltoquet quasiment inculte à l’Elysée, ce sont ces marcheurs qui auraient dû être à l’honneur dans la cour du même nom des Invalides. Ils auraient dû être reçus Et le chef de l’Etat aurait pu, en quelques mots, tenir les engagements pris alors qu’il faisait campagne pour l’élection présidentielle. Il faut en tirer – il serait temps… – les leçons.
Pour notre part, cela fait des années que nous disons, et notamment en direction de ces pieds-noirs alimentaires qui frayent, se commettent, minaudent, se vautrent, avec l’UMP (et, avant ça, avec le RPR), qu’il n’y a rien à attendre des gaullistes. Et c’est un ministre en poste (et qui n’est pas gaulliste, lui) qui me l’a confirmé l’an dernier.
Aller courir après des hochets, s’acoquiner localement avec ces gens-là, accepter de leur servir de gibier électoral ?
Sans nous. Le pouvoir croit pouvoir s’en tirer avec des discours passe-partout, des bouquets de fleurs déposés à l’occasion, les coups de menton de ses élus qui ici et là, font la danse du ventre à la communauté harkie et pied-noire.
Il se trompe. Et on pourra le vérifier dans les urnes en 2012. Il se trompe. Et il a déjà perdu.
Ceux qui ont gagné, au soir du 24 septembre à Paris, ce sont Zohra et Hamid et ceux qui ont marché avec eux, ceux qui les ont soutenus.
Mais la mobilisation ne doit pas faiblir car, en 2012, pour le cinquantième anniversaire de notre exode, on nous prépare des monstruosités.
La mano en la mano avec les « porteurs de valises » et les fellouzes plus arrogants que jamais et la FNACA (amputée récemment de son horrible président, Wladyslas Marek, rappelé ad patres).

(1) Notons qu’en cette journée d’hommage aux harkis, Jeannette Bougrab, fille de harki
pourtant, s’est écrasée mollement.

ALAIN SANDERS