nous essaierons de mettre sur pied une grande manifestation de soutien place Edouard-Herriot. Un mercredi. Un jour où, la télé étant présente dans l’hémicycle, les députés viennent faire les cadors à l’Assemblée. A signaler que, depuis quinze mois que Zohra et Hamid vivent un véritable calvaire, dans l’extrême froidure hier, dans la chaleur extrême aujourd’hui, il n’y a pas eu un seul député – pas un seul ! – à venir s’enquérir des revendications de ces deux résistants…
Mais aujourd’hui, c’est un appel au secours – et c’est urgent – que nous lançons.
Pour Zohra qui est gravement malade. Elle est asthmatique et a besoin de soins.
Quand la police, sur ordre du préfet Gaudin, a confisqué le véhicule qui servait de refuge à Zohra et à Hamid, elle a embarqué les médicaments, les ordonnances et la carte Vitale de Zohra. Elle ne peut donc plus se soigner ou se faire soigner.
Nous lançons donc un appel désespéré – et plein d’espérance – aux lecteurs qui pourraient permettre à Zohra de se faire soigner, une fois par semaine, dans une clinique. On peut l’appeler directement sur le portable que nous avons indiqué.
Alain Sanders a rencontré Zohra le 6 juillet 2010. Elle est épuisée. Mais elle m’a dit : « Je ne craquerai pas. J’irai jusqu’au bout. Nous sommes des Français, nos pères ont tout donné pour la France. Ce n’était pas des lâches. Nous n’abandonnerons jamais. »
Et ils le prouvent. Ils ont lancé une requête en annulation devant le tribunal administratif contre le préfet de police qui leur interdit d’installer des banderoles expliquant leur mouvement. Tout leur matériel leur a été confisqué.
Ce qui est une violation de la loi et du droit de manifestation, une succession d’atteintes aux droits sur la liberté d’expression et d’opinion (avec refus de délivrance du récépissé de déclaration de manifestation).
Et une autre requête pour refus de communication de pièces et documents administratifs (procès-verbaux d’assermentation des agents de police qui ont saisi le véhicule).
Ils ont besoin de nous. Pas après-demain, pas demain, pas tout à l’heure. Tout de suite. Ce sont les nôtres. Ce sont nos frères. Il faut leur apporter tout notre amour et toute notre aide.
Pourquoi un mercredi pour la manifestation? Eh bien, parce que ce jour-là, du fait que la séance au Palais-Bourbon est télévisée, les députés viennent se faire voir. Rappelons que, à l’heure où nous écrivons, pas un seul député – pas un seul ! – n’a eu ni le goût, ni l’envie, ni le courage, de venir s’inquiéter des revendications – et de la santé – de ces deux Français qui campent là, dans des conditions extrêmes, depuis plus de quinze mois.
Nous voudrions, à cette occasion, citer le nom de quelques responsables de la Coordination nationale du mouvement de la Résistance harkie qui préparent ce grand rendez-vous patriotique du 15 septembre 2010 : Slimane Djera, président de l’Association des Familles de Harkis du Pays d’Aix ; Fatima Mokrani, présidente de la Coordination Jeunesse Harkie Ariégeoise ; Maklouf Habbaz, élu à la mairie du Fuveau et membre de la direction de l’Association des familles de Harkis du Pays d’Aix et région Provence-Alpes-Côtes d’Azur ; Marguerite Bensalem, présidente de l’Association des familles de harkis des Pyrénées-Orientales ; Smaïl Khaldi, représentant des familles de harkis de la région de Beauvais et Paris-Ile-de-France.
Pour ce 15 septembre 2010, Roger Holeindre a d’ores et déjà mobilisé les membres du Cercle National des Combattants qui sera place Herriot avec ses drapeaux. Au fur et à mesure que nous parviendront les annonces de la mobilisation d’autres associations d’anciens combattants et d’associations pieds-noires – car nous ne pouvons même pas imaginer que les uns et les autres ne mobilisent pas en force –, nous les publierons.
Dans une lettre communiqué, Hamid et Zohra écrivent : « Nous vous demandons d’être les plus nombreux possible le 15 septembre 2010 pour emplir la place Edouard-Herriot. Nous demandons de l’aide pour nous aider à trouver une sono (haut-parleurs, micro) afin que nous puissions mettre de la musique, chanter La Marseillaise et le Chant des Africains. Il faut faire du bruit. Il faut que toute la France nous entende. Il le faut pour que ces députés n’oublient pas les harkis et leurs familles, les souffrances et les humiliations qu’ils ont subies, les blessures et les plaies jamais refermées depuis 48 ans. »
Le 31 mars 2007, lors de sa candidature à l’élection présidentielle, Sarkozy avait pris des engagements solennels à l’égard des harkis et de leurs descendants. Il n’en a tenu aucun. Le 15 septembre, nous devons – et il serait inexcusable de n’être pas ce jour-là aux côtés de Zohra et Hamid – lui parler du pays !
Source : Présent ALAIN SANDERS |