Des CRS, par petits groupes, stationnaient devant les entrées du nouveau palais de justice. Une mauvaise surprise survenait avant le début de l'audience : la salle était trop petite pour accueillir plus que la famille et une poignée de journalistes. Ils devaient donc attendre dans la salle des pas perdus, maintenus à l'extérieur par des policiers très zélés, alors que des places étaient disponibles à l'intérieur.
Pour eux, l'attente n'est pas terminée. Le jugement de la cour d'appel, en effet, a été mis en délibéré au 8 juin 2010 « Nous n'avons plus qu'à attendre. Tout est possible : un adoucissement de la sanction, le maintien de la décision rendue à Foix ou son alourdissement, confiait M°Cabrol, l'un des avocats de Mohamed Bellebou. Le parquet de la cour d'appel, cependant, a donné l'impression d'ouvrir la porte à une peine plus légère, demandant la confirmation de la sanction rendue à Foix, mais ne s'opposant pas à ce que la part de sursis soit plus importante.
« C'était un engin fabriqué de bric et de broc, qui n'était pas porteur de poudre, mais porteur de sens, a souligné l'avocat de Mohamed Bellebou. Ce geste signifie clairement que le monde des Harkis est au bord de l'explosion.
L'acte n'est pas dépourvu de sens : dans ce geste, il y a l'expression d'un désespoir collectif immense, celui d'une communauté qui désespère de tout. Par contre, on voudrait faire croire qu'il a prémédité son acte comme le ferait un dangereux terroriste. Je crois qu'il n'a pas réfléchi. Il a fait ça comme un enfant se saisit de l'idée d'une bêtise ». La « bêtise » a valu à Mohamed Bellebou, d'aller en prison. Sa mère, venue de Castelnaudary, l'a vu, en larmes, repartir en détention entre deux gendarmes, à la fin de l'audience.