Le tribunal avait alors déjà contredit la préfecture, qui avait réexaminé la situation de ce ressortissant algérien, mais qui avait à nouveau refusé la délivrance d'un titre de séjour en mars 2008.(2)
Une famille anéantie
Une situation incompréhensible tant pour l'avocat qui défendait alors Ferhat, Me Ben Sedrine, que pour le COVTAM (Comité de vigilance des A.-M) qui l'a assisté dans ses démarches. Ce fils de harki a en effet vécu l'enfer en Algérie, quand il avait 8 ans. Violé, comme plusieurs membres de sa famille, témoin des tortures qui ont causé la mort de son père, garde champêtre et traducteur auprès de l'armée française, il ne s'est jamais remis physiquement et psychiquement de cette enfance. La préfecture, après avoir consulté le médecin inspecteur de la santé publique, justifiait le refus au séjour en soutenant que ce fils de harki pouvait très bien être suivi dans son pays d'origine. Le tribunal n'a pas fait la même analyse en estimant qu'il était non seulement difficile pour cet homme de disposer d'un tel traitement spécialisé en Algérie, mais surtout, qu'il était mal venu de renvoyer cet homme dans le pays où il a vécu de telles souffrances.
Aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre. Ferhat dit » Merci à tout le monde mais veut surtout rester très discret. Son passé de fils de harki est toujours lourd à porter.
Source Nice-Matin SY.B.
(1) Décision rendue par la 1re chambre, présidée par M. Poujade.
(2) Notre édition du 20 août 2008 |