C'est bien connu, SOS-Racisme se bat pour la discrimination positive et contre toutes les formes de discrimination. Toutes ? Non. Il en est une (une discrimination) pour laquelle SOS-Racisme n'est pas prêt de monter au créneau. Du moins pour la défendre.
Pour l'enfoncer encore un peu plus, en revanche, l'association antiraciste est prête à se... défoncer. La discrimination en question : celle qui concerne les harkis.
SOS-Racisme, adepte du « testing » en tout genre, n'aime pas les harkis.
Cette « haine » viscérale à rencontre des enfants - français - de harkis ayant combattu pendant la guerre d'Algérie dans les rangs de l'armée française (après les accords d'Evian, en mars 1962, plusieurs dizaines de milliers d'entre eux ont été assassinés par le FLN et des dizaines de milliers d'autres ont rejoint la France pour y être souvent parqués dans des camps de « transit ») fait suite notamment à la déclaration du président Nicolas Sarkozy qui, le 5 décembre dernier, annonçait la mise en place de mesures spécifiques pour les « enfants de harkis » et plus précisément d'une « politique particulière d'accès à la fonction publique ».
Présenté par le secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants Jean-Marie Bockel, un projet de loi réservant 10 000 emplois aux enfants de harkis, a été adpoté le 15 avril 2008 dernier en première lecture par le Sénat. Selon les articles L. 394 et L. 396, les emplois réservés sont « accessibles sans condition d'âge, aux enfants des personnes mentionnées aux articles 1 et 6 de !a loi du 11 juin 1994 relative aux rapatriés anciens membres des formations supplétives et assimilés ou victimes de la captivité en Algérie».
Un projet de loi et une adoption qualifié de « scandaleux » par SOS-Racisme. Pour Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, « la discrimination positive par catégorie ethnique et eth-no-politique vient d'être relancée ».
Oubliant dans sa colère, qui doit sans doute l'aveugler, que les harkis et leurs enfants sont avant tout des Français à part entière, le vice-président de SOS-Racisme écrit dans un communiqué qu'« ainsi, l'enfant d'Algérien victime de discrimination sera employé si son père était politiquement et militairement du côté de la France ». Ça, ça le dérange. En revanche, il [l'enfant] serait du côté des égorgeurs...
Sur sa lancée, Samuel Thomas affirme sans rire que « la division au sein des populations victimes de discrimination raciale va ainsi être mise en place à la demande du président de la République. Nous assistons au rétablissement de méthodes de l'époque coloniale »...
Adopté en première lecture par le Sénat, ce projet de loi, qui doit notamment permettre aux enfants de harkis un accès particulier à des postes de fonctionnaires, mais qui dérange l'association antiraciste, sera soumis en première lecture à l'Assemblée le 14 mai 2008 prochain.
IN PRESENT Pierre Malpouge |