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Journée nationale des Harkis 2007 la cérémonie d'Aix en Provence
 
 
 

Journée nationale Harkis Aix en Provence

Gerbe du sous préfet d'Aix en ¨Provence

Maryse Joissains Mansini et Jean Chorro


Lecture du message de Alain Marlaix
secrétaire d'état aux anciens combattants

 

À l'occasion de la Journée nationale d'Hommage aux Harkis et autres Membres des Formations Supplétives, la Ville d'Aix en Provence a organisé une cérémonie au monument aux morts situé au bas du cours Mirabeau à Aix en Provence.
La pérennisation d’une journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives en reconnaissance des sacrifices qu’ils ont consentis du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d’Algérie a fait l’objet d’un décret, signé par le Président de la République, le 31 mars 2003, paru au Journal officiel du 2 avril. Cette journée est fixée au 25 septembre et chaque année, à cette date, une cérémonie officielle est organisée.
Cette journée nationale exprime à ces hommes d’honneur le respect, la reconnaissance et la gratitude de la Nation et son admiration pour la fidélité à leurs engagements, leur courage et leur droiture.
Les membres des associations patriotiques d'Aix en Provence, accompagnés des porte-drapeaux ainsi que de nombreux Rapatriés d'Algérie participaient à cette cérémonie.


Les discours des associations de Harkis


     
   

Discours de Madame Aline Carabetta


Monsieur Le Préfet,Madame Le Député - Maire,Mesdames et Messieurs Les Elus,
Mesdames et Messieurs les Présidents d'Associations,
Chères familles Harkis.
Il aura fallu plus de 40 ans de lutte Associatives pour qu'enfin nos espoirs et nos souhaits soient devenus une réalité.

En effet instaurer par Le Président de La République Mr Jacques CHIRAC, « le 25 septembre 2001 », restera une date gravée dans l'histoire de notre Pays et nous espérons bientôt dans les livres scolaire. Pourquoi avoir tant attendu pour permettre aux survivants, à leurs enfants et aux générations futures de garder la mémoire du sacrifice de ceux qui sont morts au combat
En cette journée symbolique, nous avons rendez-vous avec l'honneur, la fierté et la fidélité des Hommes et des Femmes qui ont données leur vie pour sauver la patrie. Aujourd'hui cette mémoire a été tachée par les unsultes d'un élus de la république « georges FRECHE », que notre grande justice a relaxé c'est une honte pour la république! Car si elle n'a pas su sauver ses enfants qu'elle sache au moins les défendre, que reste t-il de notre honneur, que reste t-il de notre histoire encore une fois bafouée.
La reconnaissance de la Nation envers la Communauté Harkie ne doit pas se résumée qu'à cette journée d'hommage, en effet il appartient à chacun désormais et surtout au autorités et aux politiques, au niveau nationale et locale d'agir pour que l'histoire de nos parents méprisés et oubliés de la société Française ne se répète pas avec nous et nos enfants. Vive la République! Vive la FRANCE!
 

Discours de Monsieur Saïd Merabti


Monsieur le Préfet, Mesdames, Messieurs les élus,
Messieurs les représentants des autorités militaires,
Messieurs les Présidents d'associations, Messieurs les Porte drapeaux,
Chers amis,

     

Comme chaque année depuis 2001, nous sommes réunis ce 25 septembre pour partager l'hommage rendu par notre République aux Harkis et à tous les membres des formations supplétives en Algérie.
Nous avons tenus à être ici pour redire aujourd'hui notre gratitude à ces courageux combattants fidèles au drapeau français et qui refusèrent le terrorisme du FLN et ses exactions vis-à-vis des populations civiles de toutes origines. Ils étaient convaincus qu'une autre voie était possible pour faire évoluer l'Algérie. Et le temps a fini par leur donner raison puisque nombre de citoyens de l'Algérie rêvent de la quitter.

 
 
   
 

Le premier hommage, en septembre 2001, fut un acte symbolique marquant. Certes, ce n'était pas encore la reconnaissance pleine et entière des torts de l'Etat français comme pour la Rafle du Vel d'Hiv de 1942 ou le génocide arménien de 1915. Mais ce jour-là, le Président de la République reconnut publiquement que "la France n'avait pas su sauver ses enfants", ni les protéger des « massacres commis en 1962, frappant les militaires comme les civils, les femmes comme les enfants, qui laisseront pour toujours l'empreinte irréparable de la barbarie ». Oui, c'était un grand pas dans la bonne direction, vers la vérité. C'était aussi un geste important de respect à l'égard de la mémoire de ces dizaines de milliers de victimes.
Bien évidemment cet hommage ne règle pas à lui seul les nombreux problèmes d'ordre moral, économique et social, qui perdurent depuis 45 ans : chômage quatre fois plus élevé que pour les autres Français, discrimination pour l'accès au logement, indemnisation ridicule des biens abandonnés en 62, non réparation des préjudices moraux, exclusion de la sphère politique, etc.
Faute d'avoir oser reconnaître la responsabilité de l'Etat français de 1962 dans les drames vécus et les massacres subis par les Harkis et les Pieds noirs après les accords d'Evian non respectés, le gouvernement et les parlementaires ont fait de la loi du 23 février 2005 une occasion manquée de reconnaître la dette de l'Etat.
Durant sa campagne électorale l'actuel Chef de l'Etat a déclaré : " Si je suis élu Président de la République je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des Harkis et d'autres milliers de "musulmans français" qui lui avaient fait confiance, afin que l'oubli ne les assassine pas une nouvelle fois."
Cette promesse doit être tenue !
Mais aujourd'hui, cela ne doit pas empêcher d'apprécier pleinement ce 25 septembre, la Nation rend officiellement hommage aux Harkis pour leur courage, leur loyauté, leur dignité et leurs sacrifices.
Bien sûr, on s'attriste de constater que rien n'a été fait, malgré nos propositions répétées, pour populariser davantage cette journée notamment auprès de la jeunesse de notre pays. Nous regrettons que dans de nombreuses localités, les Harkis, à qui cette journée est consacrée, soient cantonnés dans un rôle de figurants voire parfois interdits de parole.
Les Harkis, leurs enfants, leurs amis peuvent être fiers de leur engagement courageux, contre la terreur et non contre l'évolution de l'Algérie voire son indépendance,
Ce n'est pas aux enfants de harkis d'être complexés comme le voudraient ceux qui falsifient l'Histoire. C'est ceux qui ont massacré des civils, ceux qui ont ruiné l'Algérie à leur profit, ceux qui ont sacrifié les harkis par l'abandon puis l'exclusion qui doivent avoir honte.
Aujourd'hui, la Nation rend officiellement hommage à tous les membres des forces supplétives, pour leur courage et leur fidélité, réparant, un peu, symboliquement, tant d'années d'oubli et d'ingratitude. Permettez moi d'associer à cet hommage tous leurs chefs et leurs frères d'armes, dont certains sont ici, unis dans le souvenir comme ils le furent dans les moments cruels de cette guerre.
Participer à cette cérémonie, c'est rappeler que le devoir de mémoire s'enracine dans l'exigence de justice et se nourrit de vérité. Connaître et assumer ces pages d'histoire, les glorieuses comme les plus sombres, permet de refuser les mensonges qui entretiennent les haines. A ce sujet, les diatribes vénéneuses et provocations démagogiques du Président algérien actuel, malmènent les relations entre Etats mais ne brisent pas les liens anciens de fraternité entre les peuples français et algériens.
Etre présent aujourd'hui, c'est transcender les clivages partisans pour témoigner ensemble notre indéfectible fraternité avec les Harkis, rejetant les injures inadmissibles d'où qu'elles viennent et encore moins d'élus de la République.
S'associer aujourd'hui à cet Hommage national aux anciens Harkis n'est pas un signe de nostalgie mais simplement un acte de compassion à l'égard de Français qui on tant souffert pour leur engagement avec la France, une marque de respect pour leur bravoure, une preuve de fidélité à la mémoire de tous ceux qui nous ont quittés.
Par notre présence ici aujourd'hui, nous proclamons en acte à tous les Harkis que dans les cœurs et les mémoires de leurs enfants, de leurs frères d'armes, de leurs amis, les 25 septembre et tous les autres jours, ils resteront toujours vivants.

Said Merabti président national AJIR
Association Justice Information et Réparation pour les Harkis B-D-R
AJIR 13 - Maison Maréchal Juin Aix-en-Provence

 
     
 
         
 
     
   
     
 

Cérémonie d’hommage national aux Harkis 2007


Mesdames et messieurs,

Avec force, avec solennité et émotion, je veux réaffirmer aujourd’hui, au nom du Gouvernement français, la reconnaissance de la Nation envers les Harkis.
Musulmans d’Algérie, ils ont entendu l’appel de la République française, et ils ont pris les armes, aux côtés ou au sein des troupes régulières.

 
       
 

Par fidélité, par loyauté, avec abnégation, ils ont accepté de mener sur leur sol un combat cruel et incertain.
Dans cette guerre masquée, ils se sont déclarés soldats. Ils sont devenus harkis, tirailleurs, spahis, moghaznis [moraznis], assès.
Ils ont rejoint les Groupes mobiles de sécurité, les groupes d’autodéfense, les sections administratives spécialisées.
L’histoire les a dressés contre d’autres hommes qui, la veille, étaient leurs frères.

Dans ce conflit, la République a considéré leur vaillance, leur courage, le dévouement que le sens de l’honneur leur inspirait.
Mais elle a fermé les yeux sur leur jeunesse, leur vulnérabilité, la précarité extrême de leur situation personnelle et familiale, le fardeau d’incertitude que le règlement de la guerre déposait sur leurs épaules et sur celles de leurs descendants.
Trop longtemps, la France a baissé les bras devant l’obligation contractée à l’égard des Harkis. Parce que le sacrifice de leurs biens, de leurs terres, de leurs droits et de leur sécurité, parfois de leurs vies, dépassait toute mesure, elle n’a pas su le reconnaître.
De son impuissance, elle a fait un abandon. Au moment où les Harkis s’en remettaient à elle, elle les a conduits par les chemins de l’oubli vers les camps de transit de Lascours, de Rivesaltes, de Saint-Maurice-l’Ardoise, de La Rye, de Bias, de Bourg-Lastic, de Sainte-Livrade. Elle les a écartés dans une soixantaine de "hameaux forestiers", cantonnés dans les 42 "cités urbaines". Elle a prolongé leur angoisse, leur détresse, leur déchirement.
Depuis 2001, la Journée nationale des Harkis interdit cette démission de la mémoire. Elle célèbre leur fidélité et leur bravoure. Elle aide à honorer cette communauté large, à faire connaître et comprendre la dette que la France lui conserve.
Pour que la France rende aux Harkis ce premier et légitime hommage, pour que la loi du 11 juin 1994 soit votée à l’unanimité au Parlement, il a fallu plus de 30 ans.
Aujourd’hui, nous devons poursuivre sur cette voie. Nous avons besoin d’une réconciliation sincère des mémoires, d’un apaisement véritable des esprits et des coeurs. Une fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie sera créée à cet effet en 2008. Ces questions lui seront confiées. Des historiens indépendants effectueront ce travail.
A cet instant, dans tous les départements français, les Harkis reçoivent un juste hommage, et celui-ci doit rejaillir sur leurs enfants et petits-enfants. Ici, aux Invalides, où résonnent les cris de gloire et de douleur de l’histoire militaire française, c’est l’hommage du Gouvernement que je leur rends devant vous.

Vive la République, vive la France !