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Georges Frêche accusé d'injures raciales contre les Harkis relaxé en appel
 
 
     
 
   
 
   
 

Le président du Languedoc-Roussillon, condamné pour avoir traité des Harkis de sous-hommes en février 2006, a été relaxé en appel jeudi. 13 septembre 2007


Pour Georges Frêche, c’est une immense victoire : condamné en première instance à une amende de 15 000 euros pour « injures à caractère racial » envers des Harkis qu’il avait traités de « sous-hommes », en février 2006, le président de la région Languedoc-Roussillon vient d’être entièrement blanchi par la cour d'appel de Montpellier. « Voici la fin d’un procès ignoble contre un homme qui a toujours lutté en faveur de toutes les minorités », s’est félicité son avocat, Gilles Gauer.
Pour Abderkrim Klech, président du collectif national Justice pour les Harkis, «cette décision est absolument terrible : par la voix de ses juges, la France affirme que les Harkis sont bien des sous-hommes. Et justifient ainsi de nous avoir enfermés dans des camps pendant 50 ans».
Dans leur délibéré, les juges ont cependant reconnu le caractère d’ «injure très gravement outrageante» à l’expression «sous-hommes», qui «renvoie», selon eux, «aux expressions utilisées par les doctrines raciales nazies».
Pourquoi une relaxe, alors ? Pour une pure question de droit : la loi du 23 février 2005, sur laquelle s’appuyait les plaignants, reconnaît bien pour la première fois les Harkis parmi les groupes juridiquement protégés. Sauf qu’elle omet de préciser les peines applicables à ceux qui les outragent. «La loi comporte peut-être une faiblesse, admet Alain Scheuer, avocat d’une des nombreuses parties civiles. Mais je suis certain que les juges de première instance avaient eu raison dans leur analyse juridique».
L’affaire est maintenant portée devant la Cour de cassation. Pour rappel : sur cette affaire des «sous-hommes», le parti socialiste n’avait pas réagi. Ce n’est qu’après avoir considéré que la surproportion de «Blacks» dans l’équipe de France constituait «une honte» que Georges Frêche avait été exclu de son parti, en janvier 2007.