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Les Harkis demeurés en Algérie réclament leurs droits
 
 
Ancien directeur général de l'ONAC, le général en retraite Pascal Jardin, qui a quitté ses fonctions le 1er février dernier, s'est indigné, dans un courrier rendu public par l'association AJIR sur son site www.harkis.com, de la situation que connaissent actuellement plusieurs milliers de harkis demeurés en Algérie après l'indépendance. En effet, ces Anciens combattants ne peuvent bénéficier de la carte et de la retraite du combattant.
Depuis 2003, le service départemental de l'ONAC de Paris, qui a en charge les Anciens combattants vivant en Algérie, a reçu, selon le général Jardin, « près 140 000 lettres, ce qui n'est pas, sans poser de graves problèmes de traitement. » Parmi toutes ces demandes, on trouve celles émanant d'anciens harkis « auxquels j'ai été tenu d'adresser une lettre d'irrecevabilité : 1315 entre le 1er juillet 2005 et le 31 janvier 2007. Il est regrettable que la disposition de 1974 ait été reprise dans la loi du 30 décembre 2003 qui accorde la qualité de combattant aux militaires ayant servi quatre mois en Algérie entre le 31 octobre 1954 et le 2 juillet 1962. » La disposition évoquée réserve en effet la qualité de combattant et l'attribution de la carte du combattant aux membres des forces supplétives françaises possédant la nationalité française à la date de la présentation de leur demande ou domiciliés en France à la même date... ce qui n'est évidemment pas le cas des anciens supplétifs actuellement en Algérie.
« On comprend bien l'esprit de la loi de l'époque qui visait à préserver les Harkis vivant encore en Algérie, qui avaient échappé aux massacres qui ont suivi l'indépendance de l'Algérie », poursuit le général Jardin. « Heureusement, les temps, semble-t-il, ont changé. J'ai le sentiment que depuis la visite du Président de la République française en Algérie en mars 2003, les Algériens ont largement considéré que la page des événements tragiques de 1954 à 1962 était tournée. »
Le général Pascal Jardin estime donc qu'il « faut faire pression sur le gouvernement et les parlementaires afin qu'une procédure soit engagée pour modifier la loi du 30 décembre 2003, et par voie de conséquence l'article 253 bis du code des pensions militaires. Il suffirait de rayer les conditions restrictives et de s'en tenir à la simple mention 'membres des forces supplétives'. Cette modification s'inscrirait dans la volonté de la France de reconnaître et d'honorer les anciens supplétifs. Espérons que le président Chirac ne sacrifiera pas les Harkis algériens au traité d'amitié, qu'il tient à signer avec l'Algérie, en l'accompagnant d'une repentance qui serait tout à fait déplacée », estime encore l'ancien responsable de l'ONAC.