Me Ferran, avocat de Georges Frêche, a annoncé jeudi 25 janvier 2007 à la sortie du tribunal correctionnel de Montpellier (Hérault), qu'il allait faire appel de la condamnation du président socialiste de la région Languedoc-Roussillon à 15.000 euros d'amende pour avoir traité les harkis de "sous-hommes" en février 2006.
A la sortie de la salle d'audience, Me Ferran a réitéré la thèse du procès "politique", organisé "au plus haut sommet de l'Etat, à la demande d'élus de l'opposition locale". Il a regretté que les propos de Georges Frêche aient été"instrumentalisés".Georges Frêche était absent jeudi au tribunal, comme il l'avait été le 30 novembre 2006 pour l'audience.Le jugement doit être publié dans six journaux, dont quatre nationaux ("Le
Monde", "Libération", "Le nouvel Observateur" et "Le Figaro"). "C'est le plus important dans une affaire de diffamation, beaucoup plus que l'amende", a déclaré Me Gandini, avocat de La Ligue des Droits de l'Homme."On rend la dignité aux harkis", a déclaré de son côté Me Scheuer, avocat de quatre parties civiles dont Abdelkader Chebaiki, président de l'association Ajir 34 (Association justice, information, réparation pour les harkis). "Georges Frêche n'a pas commis une erreur, mais une faute. Il a sali la démocratie. S'il a encore un peu de lucidité et de courage politique, il doit démissionner.
Les
hommes politiques sont élus sur des principes de moralité politique et publique. Quand on ne respecte plus ces principes et qu'on prononce de telles monstruosités, il faut en tirer les conséquences." Georges Frêche est par ailleurs convoqué samedi 27 janvier 2007 à Paris devant la commission nationale des conflits du Parti socialiste pour avoir fustigé la
forte proportion de joueurs noirs en équipe de France de football, lors de la séance communautaire de Montpellier Agglomération du 14 novembre 2006. Il ne s'y rendra pas, a déclaré lundi à Nîmes Robert Navarro, premier secrétaire du PS de l'Hérault (7.500 adhérents), au cours d'une conférence de presse.
Dimanche 21 janvier 2007, Mlle Marie-Ségolène Royal a souhaité sur Canal + l'exclusion du PS de Georges Frêche, jugeant les propos qui lui sont attribués (aucun enregistrement de la séance n'a été à ce jour trouvé) "inacceptables et humiliants". Le 18 novembre 2006, Georges Frêche avait confirmé qu'il "se mettait en congé du parti pour trois ou quatre mois", afin de "ne pas compliquer le combat de Mlle
Marie-Ségolène Royal pour la présidentielle".
Il continue néanmoins à la soutenir dans la course à l'Elysée. Ses propos sur les harkis lui avaient déjà valu une suspension pour deux ans de ses délégations au PS. Au cours de cette semaine chargée du 25 janvier 2007, le président de la Région et de Montpellier Agglomération a donc choisi de se faire discret.
Dans une lettre ouverte, dont le quotidien régional "Midi Libre" a publié lundi de larges extraits, il a notamment écrit: "Près de cinq ans après, le Parti socialiste a-t-il tiré toutes les leçons de la déroute d'avril 2002 ? Je ne le crois pas. Et le procès politique qu'on m'instruit en est la preuve flagrante, tant la réalité vécue rue de Solférino n'est en rien celle du quotidien des gens." Très attendue, la prochaine apparition de Georges Frêche devant la presse est prévue le mardi 30 janvier 2007, pour la présentation du design de la 3e ligne de tramway de Montpellier, en présence de Christian Lacroix, lauréat du
concours.
Georges Frêche est appelé à comparaître le 22 février 2007 devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour une autre affaire de diffamation, cette fois-ci concernant la police. En novembre 2005, en pleines violences urbaines,
il avait déclaré: "C'est les flics qui brûlent les voitures, comme en mai 68." |