Selon elle, il sera même très difficile de soutenir en droit qu'il s'agit d'une injure raciale, les harkis ne formant ni une race ni une religion. Ne resteraient donc que des insultes prononcées à l'encontre de deux personnes dans un contexte très particulier, le président de Région leur reprochant - très vivement - leur présence à un rassemblement de la droite. Insultes, ajoute la défense, qui ont été largement instrumentalisées y compris par le Garde des Sceaux en personne.
Du côté des parties civiles, on ne l'entend évidemment pas de cette oreille. Une des deux personnes traitée de «sous-homme », Abdelkader Chebaiki, pompier à la Grande-Motte, attend que justice passe. Des associations de harkis le soutiennent mais aussi SOS-Racisme qui sera au banc des parties civiles.
Enfin se pose la question des conséquences de ce procès. Georges Frêche risque, en théorie, six mois de prison, 22 500 € d'amende mais pas de peine d'inéligibilité.
La sanction - éventuelle et sous réserve bien sûr d'appel et de cassation - ne le frapperait pas dans ce qui lui importe le plus : ses mandats.
Sauf qu'une condamnation, dans le climat actuel, serait loin d'être neutre : Georges Frêche est à nouveau traduit devant la commission des conflits du PS pour ses propos sur les noirs de l'équipe de France de football. Une condamnation pourrait accélérer le mouvement. Une relaxe lui donner un peu d'air. Bref : ce procès comporte plus d'enjeux que le code pénal n'en indique. In Midi Livre du 30 novembre 2006 J.V.
http://www.midilibre.com/actuv2/article.php?num=1164819189 |