Journée nationale d’hommage aux harkis 2005
 
 
 
     
 
Journée nationale d’hommage aux harkis et aux autres membres des formations supplétives
La cérémonie 2005 c’est déroulée à Aix en Provence au monument aux morts de cette ville en présence de la représentante du sous préfet d’Aix en Provence monsieur Yves Fauqueur, de madame la député maire d’Aix en Provence Maryse Joissains Masini de nombreux élus de la ville d’Aix en Provence et du député Christian Kert.
Il faut noter aussi la présence de nombreuses associations de Harkis du Pays d’Aix et de la région ainsi que des associations patriotiques et de nombreuses associations du collectif Aixois des Rapatriés d’Algérie.
Après les honneurs au drapeau et le dépôt de nombreuses gerbes et la lecture du message de monsieur Hamlaoui Mekachera, la cérémonie s’achèvera avec une brève allocution de madame la député maire d’Aix-en-Provence avant une remise de décorations.
 
 
 

Départ du cortége depuis la mairie d'Aix-en-Provence
 
 
DEPOT DE GERBES
 
 
 
 
   
Christian Kert
et
Madame Maryse Joissains Masini
Association de Harkis
Association AJIR
Représentante du sous-préfet d'Aix-en-Provence
 
     
     
 
           
 
Collectif Aixois des Rapatriés
 
Association Mémorial
 
Cercle Algérianiste Aix-en-Provence
 
   

MESSAGE DE MONSIEUR HAMLAOUI MEKACHERA
MINISTRE DELEGUE AUX ANCIENS COMBATTANTS

Nous sommes réunis aujourd'hui, en ce 25 septembre, pour rendre hommage aux Harkis, aux membres des formations supplétives, des groupes mobiles de sécurité, des groupes d'autodéfense et des sections administratives spécialisées.

Conformément au décret du Président de la République du 31 mars 2003, la Nation se rassemble chaque année à cette date sur l'ensemble du territoire pour rappeler l'engagement de ces nobles combattants.

Leur bravoure, leur fidélité à la France doivent à jamais s'inscrire dans nos mémoires.

Pour ces valeureux soldats souvent très jeunes, l'atrocité de cette guerre a représenté la première épreuve de leur vie mettant fin à l'insouciance de leurs jeunes années. Ils ont combattu avec courage et abnégation. Leur attachement à la France, à notre drapeau, les a souvent exposés, avec leur famille, au pire. Nous n'oublions aucun de ceux qui furent victimes de ces temps de déchirements et de haine.

Notre Pays se devait, aussi, de réparer toutes les difficultés engendrées par un rapatriement douloureux. Après la loi du 11 juin 1994, c'est l'un des objectifs de la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés.
Plus de quarante ans après la fin de la guerre d'Algérie, la République réaffirme, avec force, à tous ceux qui l'ont servi fidèlement et dans l'honneur son admiration et sa reconnaissance.
Hamlaoui Mekachera ministre délégué aux anciens combattants

 

 








 

 



Monsieur le Préfet, Mesdames, Messieurs les élus
Messieurs les Présidents d’associations, Chers amis,
Pour la cinquième année consécutive, la nation française rend un hommage solennel et national aux harkis et sa répétition n’amenuise pas, bien au contraire, ni son importance, ni notre émotion.
Le premier hommage aux Harkis et à tous les membres des forces supplétives, fut un grand geste du chef de l’Etat et un pas vers la reconnaissance de la dette de notre République à l’égard des supplétifs et leurs familles, laissés sans défense en Algérie ou reçus indignement en France.
Ce 25 septembre 2001 fut un petit pas vers la vérité mais un grand pas pour l'honneur de tous les Français. Ce jour-là en effet, dans le cadre solennel des Invalides, puis de l’Elysée, le Président de la République reconnut que "la France n'avait pas su sauver ses enfants".
Si nous insistons, depuis longtemps, sur cette reconnaissance des torts de l'Etat de 1962, ce n'est pas par volonté de culpabiliser mais pour sortir d'une logique d'assistanat et entrer, enfin, dans une logique de vérité et de justice.
Aujourd’hui, la Nation rend officiellement hommage à tous les membres des forces supplétives, harkas, SAS, GMS, GAD, pour leur courage et leur fidélité réparant symboliquement tant d’années d’oubli et d’ingratitude. Permettez moi d’associer à cet hommage tous leurs chefs et leurs frères d’armes, dont certains sont ici, unis dans le souvenir comme ils le furent dans les moments difficiles de cette guerre qui longtemps cacha son nom et ses horreurs.
Cette journée doit contribuer à informer nos concitoyens grâce aux médias ; continuer à soulever un peu plus la chape de silence dont la mauvaise conscience a recouvert notre histoire.
En participant à ce devoir de mémoire, nous ne sommes pas prisonniers du passé. Connaître et assumer ces pages d’histoire, les glorieuses comme les plus sombres, permet de refuser les mensonges qui entretiennent les haines. Le devoir de mémoire se nourrit de cette exigence de vérité et de justice sans laquelle il est hélas difficile de retisser des liens de fraternité entre les peuples français et algériens, des liens distendus, mais pas coupés. Puisse donc cet hommage national, être à la fois synonyme de reconnaissance et d’espérance :
- D’une part l’espérance que, comme l’écrivait Zola, « quand la vérité est en marche, rien ne l’arrête. » Que chaque année, une meilleure connaissance de l’Histoire rende un peu plus justice aux Harkis.
- Et puisse d’autre part, cet hommage demeurer un témoignage fort de reconnaissance à ces « Musulmans d’Algérie », Français par les promesses reçues et par le sang versé.
- Reconnaissance pour ces hommes qui ont protégé tant de civils du terrorisme et ont sauvé tant d’appelés de métropole.
Alors à ceux, les absents, trop nombreux, qui pourraient dire « pourquoi chaque année un hommage national aux harkis ? », répondons leur simplement : c’est parce qu’ils le méritent bien! Et parce qu’eux aussi, « ils ont des droits sur nous ! »
AJIR 13 25 septembre 2005