Commémoration du 50ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie

 

Sarkozy désigne Hubert Colin de Verdière

L’information de la nomination du plus expérimenté diplomate français a été en tout cas confirmé par Marc Laffineur, le secrétaire d’État français aux Anciens combattants au journal La Croix, qui a même tendu la main au ministère des Moudjahidine en disant: «Je suis bien évidemment favorable à un échange dépassionné autour de la commémoration de la fin de la Guerre d’Algérie, en relation avec les associations d’anciens combattants, de part et d’autre de la Méditerranée.

Un plus grand rapprochement entre les deux pays est souhaitable. La Guerre d’Algérie a été un immense gâchis. Il faut admettre qu’il est temps de tourner la page. Ce qui a été fait avec l’Allemagne, en termes de réconciliation, doit pouvoir être fait avec l’Algérie.»
La nomination d’Hubert Colin de Verdière intervient après la création en 2010 de la Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie, qui avait pour mission «de faciliter l’accès du public aux archives, de favoriser les travaux scientifiques français et internationaux et de transmettre la mémoire d’une période souvent mal connue».

Alors que s’ouvre l’année du cinquantenaire de l’exode des Français d’Algérie, les sociétés française et algérienne restent imbriquées de part et d’autre de la Méditerranée.

Mais de façon différente

 « Plusieurs millions de personnes ont eu un rapport humain direct avec l’autre société dans des conditions extrêmement diverses »,   les rapatriés, les harkis, les soldats, qui cultivent chacun leur propre récit mémoriel, mais aussi les doubles nationaux (évalués à deux millions), sans oublier le brassage et le métissage des populations. « Il y a beaucoup plus de mariages mixtes franco-algériens que franco-allemands »
Si cette proximité franco-algérienne n’a pas d’équivalent, elle n’est pas pour autant assumée. Les Algériens sont en prise directe avec la société française, tandis que les Français ont perdu de vue l’Algérie, devenue presque une " terra incognita".
 « Qui a envie d’aller en Algérie ? C’est un pays repoussoir qui fait peur »,   « L’Algérie terre de violence reste un stéréotype très présent, et la vérité historique, la décennie noire, joue dans ce sens », les Algériens sont rejetés non pas en raison de l’histoire, mais comme l’ensemble des Arabes et des musulmans, « ennemis d’aujourd’hui, dans un contexte d’islamophobie, de racisme antimaghrébin et d’instrumentalisation politique ».  
Mais les Algériens cristallisent plus que les autres l’image du migrant indésirable. « Pourquoi les Algériens continuent-ils à venir en France, alors qu’ils se sont battus pour leur indépendance ? Cela n’a pas été compris, et n’a jamais été géré.
Les visas sont de plus en plus chichement accordés à des Algériens perçus comme de potentiels envahisseurs. « On pense à tort que le temps apaise le rapport au passé, or le caractère brûlant du passé dépend du sens de l’événement au présent ».
Il faut douter que l’année du cinquantenaire de l’exode des Français d’Algérie soit propice à l’apaisement et au dépassement du contentieux historique.