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« Les journaux de guerre » relecture de la guerre d’Algérie à travers la presse : Levée de boucliers sur la question de la torture
Écrit par Nadir Kadi.
Réunissant les contributions d’historiens des deux rives, les « Journaux de guerre » propose d’aborder l’histoire de la guerre d’Algérie au travers une relecture des principaux titres de presse de l’époque par les historiens.
Les deux premiers numéros des « Journaux de guerre », une publication hebdomadaire, distribuée en France depuis la fin du mois de décembre, aborde la thématique du déclenchement de la guerre de la libération nationale et celle de la torture à travers le prisme des journaux de l’époque. Les « Journaux de guerre », qui devraient être également disponibles en Algérie au prix de 400 DA, réunissent des écrits d’historiens des deux côtés de la Méditerranée avec comme contributeur, côté algérien, l’historien Daho Djerbal.
Si les responsables de la publication « Journaux de guerre » avaient déjà abordé d’autres sujets historiques, à l’image de la Première Guerre mondiale, de la période de l’entre-deux guerre, le second conflit mondial ou encore de la guerre froide ou de la guerre Vietnam en toute quiétude, le traitement de la question de la guerre d’Algérie a rapidement suscité en France certaines critiques.
Daho Djerbal affirme à ce propos que « certains historiens (…) ont pris sur eux d’attaquer ces deux premiers numéros des « les journaux de guerre ». Ils considèrent que nous avons un parti pris « anti-français ». A titre d’exemple dans le numéro 2, il est dit de manière très claire que la torture n’était pas circonstancielle à la guerre d’Algérie, mais a été une caractéristique de la colonisation en général.
Daho Djerbal
Cela ne plaît pas à certains.
En fait, le fond du problème est que pour une partie de l’opinion publique de droite, la torture, les violences et les atrocités durant la colonisation n’étaient, dans leur vision, qu’une « dérive » due à des circonstances particulières ».
L’historien algérien, qui signe notamment un article sur le processus qui conduira au déclenchement de la guerre d’indépendance en 1954, nous explique que cette publication est réalisée en « collaboration avec la Bibliothèque nationale de France et l’établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (France)».
La presse en tant qu’outil d’analyse
Il précise à propos du concept des journaux de guerre que « l’idée générale est de reprendre les journaux d’époques, contemporain à chaque événement que l’on aborde. Ceci afin de voir comment la presse, tant du côté algérien que français, traitait cette actualité »
l’historienne française à sens unique Raphaëlle Branche
A propos, de sa participation à cette rédaction, Daho Djerbal explique que «j’ai été sollicité en tant qu’historien algérien, mais il y’a aussi l’historienne française Raphaëlle Branche de même que l’historien de la presse française, Patrick Eveno, auteur notamment d’une thèse sur le journal Le Monde durant la guerre d’Algérie».
Daho Djerbal, ajoute par ailleurs que les responsables de la publication, afin de cibler un large public, ont fait le choix de proposer des articles relativement courts en précisant que « la ligne générale, le choix des journaux reproduits en fac-similé a été fait par la rédactrice en chef, madame Julie Maeck (…) et nous en tant qu’historiens, nous nous limitons à des articles courts de 700 mots en général, ce sont plus des mises en contextes historiques des événements.
Mais il y a également des encadrés sur des dates particulières ou des personnages marquants ».
Quant aux sources historiques sur lesquelles se basent le travail, avec notamment dans les deux premiers numéros des articles issus de journaux « Le Figaro » ou encore « Alger républicain »,
Daho Djerbal annonce que les prochaines publications aborderont dans les prochaines semaines « les massacres du Constantinois», «le vote des pouvoirs spéciaux » ou encore «l’embuscade de Palestro » en nous «basant aussi sur des archives du journal «El Moudjahid», de «résistance algérienne» (…) chaque numéro de la série s’appuiera sur des documents, en majeur partie français, mais aussi algériens ».
Daho Djerbal Algérie
Maître de conférences en histoire contemporaine au Département d’Histoire, Université d’Alger 2, Daho Djerbal est, depuis 1993, directeur de la revue Naqd, d’études et de critique sociale. Après une dizaine d’années de travaux en histoire économique et sociale, il s’oriente vers le recueil de témoignages d’acteurs de la lutte de libération nationale en Algérie. Il travaille aussi à la relation entre Histoire et Mémoire.
Il a publié en 2012 L’Organisation Spéciale de la Fédération de France du FLN, 448 pages, aux éditions Chihab (Alger).
Raphaëlle Branche historienne militante
Raphaëlle Branche, née le 14 juillet 1972 à Paris, est une historienne française, spécialiste des violences en situation coloniale. Elle est professeure d'histoire contemporaine à l'université de Rouen depuis la rentrée 2014, membre du Conseil supérieur des archives et rédactrice en chef de la revue Vingtième Siècle : Revue d'histoire.
Raphaëlle Branche est une ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud, agrégée et docteur en histoire. Elle a été maître de conférences à l'université de Rennes II puis à l’université Paris I avant d'être élue professeur à l'université de Rouen en 2014. Elle a été membre junior de l'Institut universitaire de France de 2008 à 2012. Elle a soutenu en 2010 une habilitation à diriger des recherches intitulée Hommes et guerres en situation coloniale. Elle est rattachée au Centre d'histoire sociale du XXe siècle.
Elle est spécialiste de l'étude des violences en situation coloniale. Sa thèse, soutenue en 2000, portait sur la torture pendant la guerre d'Algérie ; elle a été publiée en 2001 aux éditions Gallimard. Il s'agit du premier travail scientifique approfondi sur la question. Le général Maurice Faivre, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer, estime en 2013 dans La Nouvelle Revue d'histoire, que Raphaëlle Branche « a méconnu des pans entiers de la question ».
Les “Journaux de guerre 1914-1918” (France)
À la suite des Journaux de Guerre et des Oorlogskranten 1914-1918, le Cegesoma s'occupe, depuis cet été, de l'édition de la version française de cette série.
L'originalité de cet hebdomadaire est de raconter l'histoire de la Grande Guerre à travers la presse de l'époque. Pour chaque numéro, le canevas est identique. Le lecteur y trouve des fac-similés en version intégrale de journaux tels qu'ils sont parus à l'époque.
Julie Maeck
Julie Maeck (°1977) est docteure en histoire contemporaine de l'Université libre de Bruxelles. Sa thèse, soutenue en 2007, a été consacrée aux films documentaires allemands et français portant sur la destruction des Juifs d'Europe. Cette étude a été récompensée par le Prix de la Recherche de l'Institut national de l'audiovisuel (INA).
Après un post-doctorat au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), elle a travaillé de 2009 à 2014 à l'ULB en tant que chargée de recherches FNRS. En outre, depuis 2010, elle donne cours à Sciences Po Paris sur l'histoire culturelle européenne et sur le film documentaire. Ses travaux portent sur la fabrication des images de guerre à l'époque contemporaine, sur la notion d'images d'archives et sur la question de l'image amateur.
Elle a rejoint le CegeSoma en mai 2014 et assure la coordination de l'hebdomadaire Les Journaux de Guerre (http://www.lesjournauxdeguerre.be – http://www.lesjournauxdeguerre.fr), publication dont l'objectif est de raconter l'histoire qui s'étend de 1914 aux débuts de la Guerre froide via la presse de l'époque.
A quitté le CegeSoma le 30 juin 2017
source :
http://www.reporters.dz/index.php/culture/item/91075-les-journaux-de-guerre-relecture-de-la-guerre-d-algerie-a-travers-la-presse-levee-de-boucliers-sur-la-question-de-la-torture