FERNAND IVETON TERRORISTE PCA-CDL-FLN-ALN

Le mercredi 14 novembre 1956, Fernand Iveton, pied-noir, militant communiste, pose une bombe à l'usine à gaz d'Alger destinée à exploser le soir . L'engin est découvert, et Iveton arrêté le jour même. Il est jugé en flagrant délit le 24 novembre et condamné à mort.
Le pourvoi en cassation est repoussé, la grâce refusé par le Président Coty. Il est exécuté le lundi 11 février 1957 moins de trois mois après cet attentat qu’il voulait un appel d’un pied-noir aux pieds-noirs. Iveton est un ouvrier de Birmendreis, c’est un sans-grade un peu maboul.


De surcroît, il est vite lâché par les « siens» : le PCF l’abandonne à son sort, interdit à un avocat parisien du Parti d’aller le défendre à Alger et parle plus tard de « provocation » : « Il n’avait qu’à ne pas faire cette connerie !» s’exclame Léon Feix, responsable de la section coloniale du PCF.
L’affaire Iveton, au fond, pose le problème des relations du PCF au nationalisme algérien, et ce bien avant 1954 : Thorez ne parlait-il pas en 1939 d'une « nation en formation dans le creuset de vingt races» ?


Né à Alger le samedi 12 janvier 1926, Fernand Iveton a suivi l'itinéraire classique du militant communiste PCA-CDL-FLN-ALN.


À quatorze ans, le certificat d'études primaires en poche, il quitte l'école pour travailler.

À seize ans, il adhère au Parti communiste algérien (PCA), dont il diffuse le journal la Liberté, et les appels à la sortie des stades d'Alger.

Ouvrier tourneur, à l'usine Lebon, puis à l'usine de Gaz d'Alger, délégué CGT, il est de toutes les luttes sociales.
Et quand débute la guerre d'Algérie, il s'engage dans les Combattants de la libération (CDL) mis en place par le PCA.
Membre du FLN \ PCA Combattants de la libération (CDL) au sein des réseaux de la Zone autonome d’Alger, il est chargé par le parti de faire exploser l’usine à gaz d’Alger.

 

Le mercredi 14 novembre 1956, il avait prévu de déposer une bombe à l'usine de gaz d’Alger dans un environnement avec une population très dense habitat HLM un collège technique de 800 élèves le Stade Municipal de la ville d’Alger une Piscine municipale etc. …

 

Le mercredi 14 novembre 1956, il avait prévu de déposer une bombe à l'usine de gaz du Hamma dans le quartier du Ruisseau où il était ouvrier tourneur.

 


Le terroriste FLN Fernand Iveton ouvrier tourneur dans un atelier de l’usine à gaz du Hamma à Alger.


Or, celle-ci n'a jamais explosé car, programmée pour une explosion à 19 h 30, la bombe avait été désamorcée par l’attitude courageuse de ses camarades de travail ouvriers et un contre maitre pour éviter de faire sauter la ville d’Alger.
En effet, ayant entendu, depuis le casier de Fernand Iveton installé dans le vestiaire de l'usine, un tic-tac pouvant ressembler à celui d'une bombe, un ouvrier avait prévenu la police qui avait arrêté le suspect en milieu d'après-midi.



Le mépris de Fernand Iveton pour ses camarades de travail et des civils mobilisés pour garder l’usine à Gaz et protéger la ville et toute la population du quartier ouvrier du Ruisseau est totale.


Surpris le mercredi 14 novembre 1956 en plein réglage de la minuterie de l’engin explosif, Fernand Iveton sera arrêté par des policiers.


La sortie des ouvriers était prévue à 18 heures, et le mécanisme provoquant l’explosion était réglé sur 19 h 30.

Le mercredi 14 novembre 1956, Fernand Iveton passe à l’acte. Il se rend à son travail le plus naturellement du monde, l’engin caché dans sa musette. C’est un contremaître soupçonneux qui appelle la police. L’engin est désactivé. Le terroriste du PCA Iveton est arrêté sur son lieu de travail, vers 16 heures.  

La direction du Parti communiste PCF,  interdit à l’avocat communiste Gaston Amblard de défendre Iveton.
L’Humanité choisit durant deux semaines le silence.
Position qui sera durement reprochée aux Communistes Français dans la plupart des études publiées.

Léon Feix journaliste et administrateur du journal L’Algérien en France ; il eut la responsabilité de la section coloniale du PCF, toujours sous le contrôle politique de Marty.
Au moment de l’« Affaire Marty », Léon Feix fut un des accusateurs, en particulier au comité central du 4 septembre 1952. Cette attitude lui valut la confiance constante de Maurice Thorez.
Membre titulaire du bureau politique en 1956 »
Léon Feix : « Il n’avait qu’à ne pas faire cette connerie ! » s’exclame Léon Feix, responsable de la section coloniale du PCF pour le terroriste FLN Fernand Iveton.

Son recours en grâce a été refusé par le président René Coty, avec l’accord du ministre de la Justice de l’époque, François Mitterrand Fernand Iveton mourra guillotiné à la prison de Barberousse le lundi 11 février 1957.

Après la découverte de la bombe du terroriste FLN Fernand un très grand émoi dans le quartier populaire du Ruisseau un quartier avec une population prolétarienne Franco Musulmane qui était très nombreuse.


Le mercredi 14 novembre 1956 Fernand Iveton avait prévu de déposer une bombe dans l'usine de gaz d’Alger dans un environnement et avec une population très dense et le collège technique du Ruisseau à quelques mètres en plein après-midi de travail et d’atelier

Jusqu'en 1972, dans la scolarité française, le jeudi était jour de congé tandis que le mercredi était travaillé avec des cours de sports dans la cour du collège dans une proximité immédiate avec le local du dépôt de la bombe de forte puissance, amplifiée par les fuites de gaz de l’usine de gaz.

Parfois ses anciens complices du FLN d’Alger commémorent l’anniversaire de sa mort au cimetière d'El Alia et ils réclament une nouvelle fois qu'une rue de cette capitale qui l'a vu naître porte son nom.

Par contre une impasse, à peine longue de 30 mètres existe , dans le quartier du Clos Salembier où il est né, qui porte son nom.

Animée par l’un de ses avocats à l’époque, Albert Smadja, François Marini, une conférence a été une nouvelle occasion pour la doxa des extrémistes de gauche de rappeler la soi-disant l’injustice dont a été victime Fernand Iveton. « La condamnation à mort puis l’exécution de Iveton Il a été condamné pour la pose d’une bombe », affirme François Marini, qui prépare un livre sur Fernand Iveton en oubliant volontairement qu’une bombe peut exploser à chaque instant et l’extrême gravité du geste d’un maboul.

Albert Smadja abonde dans le même sens. « Son exécution n’était pas un acte judiciaire, mais un acte politique », mais son dépôt d’un l’explosif pour détruire une partie du quartier populaire du Ruisseau et de Belcourt.
Et de préciser : « Le gouvernement français voulait faire croire à l’opinion internationale que les communistes, puisque Iveton en était un, étaient derrière la révolution algérienne.


Ce qui n’était pas vrai, d’autant plus que le parti communiste algérien avait autorisé ses militants à adhérer directement au FLN et l’attentat auquel devait participer Fernand Iveton était préparé par des responsables de ce dernier. » Retraçant les conditions dans lesquelles s’est déroulé le procès , Albert Smadja souligne le caractère expéditif du jugement.


Même si, précise-t-il, le procès « ressemblait dans la forme à un procès ordinaire ». « Iveton avait dit tout ce qu’il avait à dire et a été écouté.

Mais quand la sentence a été prononcée, la salle avait applaudi , explique-t-il.

« Des zones d’ombre » avec l’oubli du poseur de bombe par ses amis Algériens


L’existence de « zones d’ombre » dans certains chapitres de l’histoire de la guerre de Libération de l’Algérie. « Certains sujets qui concernent la guerre de Libération nationale ou le mouvement national contiennent encore des zones d’ombre, notamment ceux en rapport avec la contribution de rares Européens dans la lutte, aux côtés du peuple algérien, contre la colonisation française », lance-t-il, en appelant les historiens à ne pas avoir peur de l’histoire de leur pays.

Pour l’historien, le rôle des Européens dans la Révolution algérienne n’est pas abordé suffisamment par les historiens en termes d’écriture. « Il s’agit là d’une autocensure, dont l’origine est principalement liée à un manque de clairvoyance et d’objectivité », dit-il. Les débats autour du sujet étaient riches.
Des amis et des proches de Fernand Iveton ont tous donné leurs témoignages.


La conférence a eu lieu en présence du frère du traitre, Louis Iveton et de son épouse.


  Félix Collizi branche PCA-CDL-FLN-ALN


Le samedi 11 février 2012, son camarade du PCA Félix Collizi du FLN branche PCA-CDL-FLN-ALN affirme que l'attentat devait seulement paralyser Alger électriquement, sans plus de dégâts, bizarre les propos de l’Algérien Félix Collizi une bombe dans une usine à gaz qui coupe le courant dans le quartier du Ruisseau en oubliant volontairement l’usine à gaz et le risque d’une explosion très violente et dévastatrice.
Pour masquer sa très grande responsabilité : Il finira par me révéler que ses propres parents habiter la rue Carnot, très loin de l'usine " Vous pensez bien que je n'aurai pas sacrifié mes parents qui étaient eux aussi pour l'indépendance de l'Algérie, de plus qu'ils connaissaient mon engagement pour la cause algérienne...pour moi l’exécution de Fernand est une parodie macabre de la justice qui avait reçu l'ordre des politiques de Paris... ".

 

Ce faisant, il cite le cas de Fernand Iveton dont le nom n’est porté par aucune rue ni institution publique.
Le FLN du Clos Salembier, quartier natal de Fernand Iveton de procède au baptême d’une petite ruelle de 30 mètres sans issue

Heureusement que cette mascarade post mortem à l’endroit de ce fellagha, qu’on ne peut que qualifier d’ubuesque et tragique à la fois, n’altère en rien le parcours jusqu’au pied de la guillotine où il a crié « Tahia El Djazaïr » en arabe, avant d’être exécuté.


En compagnie de deux autres fellaghas, il s’agit en l’occurrence de Mohamed Ounnouri et Ahmed Lakhnache.
Avant son exécution, il a été d’abord conduit au greffe de la prison, là il a déclaré : « La vie d’un homme, la mienne, compte peu, ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir et l’Algérie sera libre demain. »


Le fellagha Didouche Mourad, qui était son voisin de quartier (La Redoute, Clos Salembier) disait de lui : « S’il y avait beaucoup de gens comme lui, cela aurait changé bien des choses. »


Son avocat, Charles Lainné, a été frappé par l’attitude d’Iveton lors de son exécution, il disait : « Il avait l’attitude d’un homme droit en faisant preuve d’une constance et d’un courage admirable. »

Fernand Meissonnier, l’exécuteur (des sentences de la France contre les terroristes FLN qui prennent les armes contre la France à la prison de Barberousse) disait de lui : « Celui-là fut un condamné à mort modèle, droit, impeccable, courageux jusqu’au couperet. »


La prison de Barberousse

L’enfant de Clos Salembier a été très sensible à la misère qui frappait la population musulmane de son quartier.


Il a d’abord commencé à militer dans la cellule de la Jeunesse communiste de La Redoute-Salembier, en compagnie de ses voisins de quartier les plus connus,
Marylise Benhaïm et Ahmed Akkache qui seront plus tard des acteurs très actifs de la guerre du FLN.

Marylise Benhaim


Marylise Benhaim, est née en Algérie, plus précisément à La Redoute, le mercredi 10 octobre 1928

Elle est issue de cette communauté algérienne judaïsée depuis les temps reculés de l’histoire du Maghreb

Après le déclenchement de la guerre d’Algérie, Myriam Ben qui était alors institutrice près de Aïn Defla, fut versée dans les CDL (les Combattants de la libération) organisation armée créée en juin 1955 par le Parti communiste algérien.


Parmi les missions dont elle avait été chargée le transport dans sa voiture d’une partie des armes détournées par l’aspirant traître Henri Maillot, le transfert de Maurice Laban au maquis d’Orléansville, les liaisons qu’elle assurait entre le groupe d’Orléansville et la direction CDL à Alger, celles entre elle et un capitaine de l’ALN dans la région de Aïn Defla.


Militante dans la clandestinité après avoir abandonné son poste d’institutrice, elle a pu effectivement échapper aux autorités Françaises et la traître fut condamnée, par contumace, à 20 ans de prison.


A l’indépendance, Marylise reprit son métier d’enseignante et fut nommée inspectrice dans les années 60-70, profession qu’elle exerça jusqu’à sa retraite.

Marylise habitait une petite maison au Rocher Noir où elle consacra son temps à l’écriture et à la peinture sous le nom de Myriam Ben.


Lorsque Houari Boumedienne prend le pouvoir en 1965, il la pourchasse et fait torturer ses amis communistes algériens encore en Algérie et dégage tous coopérants Pieds Rouges comme la famille d’Edwy Plenel le fils d'Alain Plenel un vice-recteur de la Martinique connu pour ses engagements anticolonialistes rétrogradé de l'Éducation nationale, de la famille de Julien Dray les Autiquet etc…


Tous ceux qui se trouvent, comme elle, à l'extérieur du pays, ne peuvent y revenir.

 


Marylise Benhaim PCA-CDL-FLN et liquidation du traître Henri Maillot le 7 juin 1956

Ensuite, après le déclenchement de la Révolution, sa démarche était celle d’un homme qui n’était ni un idéologue ni un aventurier, pas de rupture dramatique avec le parti, mais un glissement progressif vers les combattants du FLN, réunions clandestines, asile offert à des militants recherchés, au fil des mois, une interrogation lancinante : « Que fait le parti ? » Iveton est de ceux qui souhaitent un total engagement.


Il s’enrôle dans les Combattants de la libération (CDL), structure clandestine armée créée par le Parti communiste algérien en juin 1955. Mais son groupe ne lui propose que des actions dérisoires qu’il exécute avec son camarade de parti, Félix Colozi n’a jamais quitté l’Algérie et il y vit toujours d’ailleurs.


Tandis que son ami d’enfance et voisin le félon Henri Maillot officier déserteur, qui est liquidé le jeudi 7 juin 1956 après une dénonciation de membres du FLN

Née dans la bourgeoisie de Rouen, Jacqueline Netter avait épousé un professeur de philosophie Pierre Minne.
Le couple Minne se sépara après son arrivée en Algérie, et Jacqueline prit un poste d’institutrice.


Elle fut nommée à Négrier près de Tlemcen . La voici plus encore en milieu communiste auprès des groupes paysans du PCA et d’Abdelkader Guerroudj qu’elle épousa.

L’expulsion d’avril 1955 sur la France fut ensuite cassée et remplacée par une interdiction de séjour en Oranie ; elle se retrouva à Alger au début de 1956 quand Abdelkader Guerroudj en clandestinité, prit part à la direction des commandos terroristes du grand Alger.

Elle devint alors l’agent de liaison de Yahia Briki et Mohammed Arezki Bennaceur travaillant à la fois pour le PCA et pour le FLN.

Puis elle porta les couffins contenant des armes et des bombes ; c’est elle qui apporta les deux bombes à Fernand Iveton qui n’en prit qu’une qu’il cacha dans le vestiaire de l’usine à gaz en attendant de la placer pour un attentat .

La police trouva dans le vestiaire les indications de minuterie de la 2e bombe.

Sa fille Danièle Minne qui fut recherchée à Alger comme une des jeunes filles transportant des bombes, et c’est la poseuse de bombe de l’Otomatic après sa trahison sa fille s’enfuit au maquis sa mère la donne à l’âge de 18 ans en mariage au fellagha Djamila Amrane.

Aussi la police se mit en chasse ; arrêté (mercredi 14 novembre 1956), pour couper les pistes, alors que Jacqueline était brune, Fernand Iveton parla d’une femme blonde ou rousse; la traque se mit en recherche de Raymonde Peschard, une autre communiste très fichée.

Arrêtée et inculpée une première fois, mise en liberté provisoire, Jacqueline Guerroudj fut emprisonnée quinze jours après son mari en janvier1957.

Elle fut, avec lui, condamnée à mort au procès des « Combattants de la libération » en décembre.

Jacqueline Guerroudj connut les quartiers des condamnés à mort à Alger de la prison de Barberousse à la centrale de Maison-Carrée puis fut transférée en France, à Fontenay-Le-Comte puis à La petite Roquette à Paris et à la prison de Pau avant la grâce du 8 mars 1962 pour Jacqueline Guerroudj, en prélude des Accords d’Evian.

À l’indépendance, faite citoyenne algérienne, elle devint bibliothécaire à la Faculté de droit d’Alger ; membre du FLN, elle quitta le parti unique après le coup d’État militaire de juin 1965. Mère de cinq enfants et grand-mère de douze petits-enfants sous horizon divers, elle demeurait retraitée à Alger au début des années 2000.

Son divorce d’avec d’Abdelkader Guerroudj fut prononcé par le tribunal d’instance d’Alger le samedi 22 mars 1969.

 

Alger, vendredi 11 octobre 1957. - M. Charles Benisti, représentant de commerce, a comparu jeudi devant le tribunal permanent des forces armées à Alger, en compagnie de deux musulmans, MM. Said Ait et Lakhdar Hedroug. Arrêté à Paris le 10 mai 1957, M. Benisti est accusé d'avoir pris contact avec des chefs F.L.N., comme délégué du parti communiste algérien.


M. Charles Benisti a été condamné à trois ans de prison et 3 millions d'amende par le tribunal des forces armées d'Alger.
On sait que M. Benisti, accusé d'avoir pris des contacts avec le F.L.N. pour le compte du parti communiste algérien, avait affirmé n'avoir agi qu'en son nom personnel.


Il avait ajouté qu'il s'était refusé avec vigueur à la fourniture d’armes que lui demandaient ses interlocuteurs rebelles.
Ses coïnculpés, Aït Saïd et Hedroug, ont été condamnés respectivement à cinq ans et trois ans de prison.
L’absorption des CDL par le FLN va lui ouvrir les voies de l’action. Fernand Iveton accepte de poser à l’usine de gaz du Ruisseau où il travaille, une bombe au lieu des deux que lui ramène Jacqueline Guerroudj, et ce, faute de place dans son sac de travail.


Il voulait une explosion témoignage ». Lors de son arrestation il refuse de donner des informations sur la deuxième bombe que transportait Jacqueline d’exploser et aussi permettre à ses camarades de s’échapper, il a pu orienter les enquêteurs sur une fausse piste, en parlant de la fameuse femme blonde, conduisant une 2 CV, alors que Jacqueline avait les cheveux noirs et était au volant d’une voiture Dyna (Panhard).

Cette résistance a permis de retarder l’arrestation de Jacqueline Guerroudj et des autres.

 


Jacqueline Guerroudj recevant la visite quotidienne et prolongée de sa fille Danielle Minne, qu'elle livre à 17 ans à un Kabyle et fut capturée près du cadavre de Raymonde Peschard après sa fuite au maquis FLN postérieurement à la pose de la bombe de la brasserie l’OTOMATIC à Alger le jeudi 24 janvier 1957.

 

Raymonde Peschard naît le jeudi 15 septembre 1927 à Saint-Eugène à  Alger, d'un père chef de gare à Constantine.
Assistante sociale au sein de la compagnie Électricité et gaz d'Algérie
Le félon Maillot, tout comme Fernand Iveton qui dépose une bombe contre ses camarades de travail de l’usine à gaz Lebon.


Maurice Laban, Raymonde Peschard, Rebah Nourredine, Abdelkader Choukal, le traître Maurice Audin, Mohamed Guerrouf étaient membres du Parti communiste Algérien.


Leur engagement dans la guerre de libération les traitres aux côtés des autres des anciens partis nationalistes qui ont rejoint l’ALN ou le FLN, n’est pas une décision individuelle.


Elle fait suite à une décision prise par le Parti communiste Algérien, à la suite des accords FLN-PCA d’intégrer les Combattants de la Libération Nationale (organisation armée du PCA) dans l’ALN et le FLN.
Voilà la vérité historique qu’il ne faut jamais cacher au moins par respect aux victimes du FLN de l’Algérie Française que l’on doit honorer.


Dans son interview publiée le 31 Août 2001 par l’hebdomadaire français « Le Point », Abdelkader Guerroudj, chef des groupes des Combattants de la Libération Nationale, condamné à mort en même temps que sa compagne Jacqueline, déclare à ce propos ce qui suit : « J’ai été condamné pour atteinte à la sécurité de l’État et complicité d’assassinat en tant que chef des Combattants De la Libération, l’organisme armé créé par le Parti communiste Algérien et versé au FLN ».
Toujours dans cette interview, Guerroudj souligne à propos de du terroriste Fernand Iveton : « C’était un camarade, un militant communiste ».


Oui, Fernand était un ouvrier.
Son père était également communiste.

Dans les rangs du PCA, il avait acquis une conscience de classe et avait fait sienne cette idée de Marx : « Qu’un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre ». C’est pourquoi il a combattu avec fermeté l’influence raciste de l’idéologie colonialiste qui avait pu s’emparer malheureusement d’une partie importante de la population européenne.
C’est pourquoi avant de marcher vers sa fin de terroriste, comme l’a reconnu son exécuteur, Fernand Iveton avait fait cette dernière déclaration : « La vie d’un homme, la mienne, compte peu, ce qui compte c’est l’Algérie, son avenir et l’Algérie sera libre demain ». Fernand Iveton est mort pour que son pays, l’Algérie, soit indépendant.
Le père, Pascal, enfant recueilli par l’Assistance Publique avait reçu le nom patronymique d’Iveton.
Pascal vécut dans un quartier populaire d’Alger, le Clos Salembier .

 

 

Communiste et syndicaliste, Pascal Iveton fut révoqué sous le régime de Vichy de son emploi à Électricité et Gaz d’Algérie (EG.A.).

 

1947 Création de l’ EGA regroupe Lebon et Cie (siège rue Denfert Rochereau, face au cinéma Empire)
Créée par Charles Lebon en 1847, la Compagnie Lebon, maison mère de Paluel-Marmont Capital, fut l’une des principales sociétés d’électricité française jusqu’à sa nationalisation en 1946.
Fernand Iveton , son fils, suivit son exemple en devenant employé de l’usine à gaz d’El-Hamma au Ruisseau.

 

 

En 1943, il adhère à la section de la Redoute (un quartier proche du Clos Salembier) des jeunesses communistes.
Il milite aux côtés du félon Henri Maillot et Ahmed Akkache au sein de cette section.

Les Cellules du PCA parti communiste Algérien de la Redoute et du Clos Salembier le temps des traîtres des assassins et des terroristes du PCA-CDL-FLN

 

Quand L’Union de la Jeunesse Communiste Algérienne est dissoute pour faire place à l’Union de la Jeunesse Démocratique Algérienne qui rassemblera dans ses rangs des jeunes communistes et nationalistes et d’autres patriotes, Fernand Iveton rejoindra le cercle de la redoute de l’UJDA.


Il militera également au sein des syndicats d’Algérie affiliés à la CGT de France (Confédération Générale du Travail) puis à l’UGSA (Union Générale des Syndicats Algériens) organisation syndicale algérienne qui demeurera affiliée à la CGT.
Il sera désigné par les travailleurs de l’usine à gaz du Hamma comme délégué syndical.
En 1953, il épouse Hélène Ksiazek, une Polonaise émigrée en France, qu’il connut lors de l’un de ses séjours en région Parisienne.

Son épouse le rejoint et ils s’installeront au Clos Salembier.

En juin 1955 il s’intègre dans les groupes armés des Combattants de la Libération au côté de Abdelkader Guerroudj, Félix Collosi, Mohamed Hachelaf, Yahia Briki, Georges Acampora et d’autres camarades communistes.

 

Daniel Timsit PCA servant au laboratoire d’explosifs en liaison avec la zone autonome d’Alger de l’ALN ; arrêté en octobre 1956
Et des souvenirs de la Révolution se sont mis à émerger de ma mémoire. Il était le fils de l’herboriste, bien connu et apprécié de Birkhadem et c’est la maison de son père, à Birkhadem, qui a été transformée, en partie, en laboratoire d’explosifs où passait, rapidement, Hassiba Ben Bouali pour y déposer des produits. La buanderie a été transformée en atelier pour Giorgio Arbib, ingénieur chevronné, tandis que Daniel Timsit était le responsable du laboratoire

 

 

Félix Collosi Militant très actif du syndicat CGT des postiers, Félix Collozzi est camarade au PCA des communistes les plus acquis à la cause de la lutte d’indépendance algérienne ; Yahia Briki d’Alger Républicain, M’Hamed Hachelaf, Abdelkader Guerroudj, Fernand Iveton*, Boualem Makouf. Il appartient au « Commando de choc du Grand Alger » dirigé par Djillali, nom de guerre d’A. Guerroudj en liaison avec le FLN-ALN. Avec M. Hachelaf, Fernand. Iveton et B. Makouf, Collozzi qui conduit sa Lambretta, est un des auteurs de l’incendie des Bouchonneries internationales au-dessus d’Alger, un des plus spectaculaires attentats et parmi les premiers au printemps 1956.

 

  Georges Acampora

 

Georges Acampora est volontaire au printemps 1955 pour l’action armée avec quelques autres « Européens » militants du PCA qui cherchent à être intégrés à l’ALN. Il fait partie du « commando de choc » du Grand-Alger.
Costaud et ayant tous les courages, il prend notamment part à l’attaque du commissariat de la Redoute.
Il prépare les armes, réparant notamment dans les ateliers de la caserne de pompiers, les culasses d’un lot provenant du camion détourné par l’aspirant Maillot.


Il est alors dénoncé.

 

 Le mercredi 23 novembre 1955 le commissaire Principal René Fredy est assassiné par un commando.

 

Après l’Accord FLN-PCA les Combattants de la Libération sont intégrés dans l’ALN-FLN, il fera partie du commando du Grand Alger. Après avoir participé à plusieurs actions (sabotages de wagons sur le port, incendie des Bouchonneries Internationales) il sera chargé de placer une bombe à l’usine à gaz du Hamma. Elle est déposée le mercredi 14 novembre 1956. À ce propos Pierre Vidal-Naquet écrit dans sa préface à l’ouvrage de jean Luc-Einaudi « Pour l’exemple. L’affaire Fernand Iveton. Enquête » ce qui suit : « Iveton ne voulait pas d’une explosion-meurtre Il voulait une explosion témoignage. »

Dans son ouvrage « Des douars et des Prisons » Jacqueline Guerroudj qui lui a apporté la bombe fabriquée par Abderahmane Taleb et Daniel Timsit raconte qu’elle était chargée de lui donner deux bombes.

 

 

Jean Bayle victimes des poseurs de bombes lundi 3 juin au milieu d'après-midi. Au début de la rue Sadi-Carnot, près du café Métropole. Arrêt du bus RDTA en provenance du Ruisseau.

Quatre hommes vêtus des bleus des préposés à l'entretien de l'EGA s'en approchent . Avec une clé, l'un d'eux ouvre la petite trappe qui donne accès au logement technique dans le pied du pylône, y place un paquet, referme.

Sur le trottoir, autour du lampadaire, beaucoup de gens, européens et musulmans mêlés, ils attendent le bus en provenance du Ruisseau, pour aller vers le centre, et au-delà, vers Bab-el-Oued. Il arrive, les portes s’ouvrent.


Une boule de feu.

Le lampadaire a explosé, les éclats de fonte fauchent les passants stationnés à l'arrêt, les passagers qui descendent du bus, et aussi Sylvie, Lucette, Jean. Jean, le dernier, lui qui était le plus près du lampadaire.

Le procès au tribunal des forces armées d'Alger


Procès du terroriste Fernand Iveton au tribunal de la rue Cavaignac

 

LE TRANSFERT DE COMPÉTENCE DE LA JUSTICE CIVILE À LA JUSTICE MILITAIRE

Les lois prononçant l’état d’urgence en Algérie en 1955 et accordant les pouvoirs spéciaux au gouvernement en 1956 établissent deux grands principes valables tout au long de la guerre pour le fonctionnement de la justice : la compétence de la justice militaire et la possibilité d’arrestations sans contrôle judiciaire.


L’article 6 de la loi créant l’état d’urgence permet en effet au gouverneur général en Algérie de prononcer l’assignation à résidence de toute personne dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre public », dans la zone où l’état d’urgence aura été prononcé.

D’autre part, l’article 12 de cette même loi ouvre la voie au transfert de compétence de la justice civile vers la justice militaire: les ministres de la Justice et de la Défense nationale peuvent autoriser, par décret, la justice militaire «à se saisir de crimes ainsi que de délits qui leur sont connexes, relevant de la cour d’assises», dans la zone où est déclaré l’état d’urgence. Le décret en question est publié au journal officiel.

 


La rue Cavaignac la rue du tribunal des forces armées d'Alger coté Sadi Carnot à Alger.

Le samedi 23 avril 1955 sous les signatures du général Koenig et de Robert Schuman, respectivement en charge de la Défense et de la Justice dans le gouvernement d’Edgar Faure.

Son article 2 donne une liste très large des crimes que peuvent revendiquer, pour les juger, les tribunaux permanents des forces armées d’Algérie : tous les crimes contre la sûreté intérieure de l’État, la rébellion avec armes, la provocation ou participation à un attroupement criminel, l’association de malfaiteurs, la séquestration de personnes, l’incendie volontaire etc., avec une extension aux délits connexes et à la tentative ou complicité de ces crimes.

Après l’abrogation de l’état d’urgence en décembre 1955, consécutive à la dissolution de l’Assemblée nationale, les pouvoirs spéciaux obtenus par le gouvernement de Guy Mollet entérinent les décisions antérieures: d’une part, l’assignation à résidence est reconduite et l’existence des centres d’internement est légalisée ; d’autre part, les décrets du 17 mars 1956 marquent une deuxième étape dans l’élargissement de la compétence de la justice militaire.

Cet élargissement se fait tout d’abord dans la continuité du décret d’avril 1955 ; la revendication des crimes par la justice militaire peut se faire dès la phase de l’ins­truction et la liste des crimes s’enrichit de tous les crimes ou délits qui, »d’une manière générale», portent atteinte à la défense nationale. Il se fait ensuite par l’introduction d’une procédure nouvelle: l’article 1 du décret n° 56-269 permet en effet » la traduction directe sans instruction préalable devant un tribunal permanent des forces armées des individus pris en flagrant délit de participation» à l’un des crimes de la liste fixée.

Il est précisé que cette procédure est utilisable »même si ces infractions sont susceptibles d’entraîner la peine de mort». Significatif de la recherche d’une justice rapide et exemplaire, l’article 2 fait redondance: «Aucun délai n’est imposé entre la citation de l’inculpé devant le tribunal permanent des forces armées et la réunion de celui-ci». L’article 3 élimine enfin l’obstacle que pourrait constituer la désignation d’un défenseur, le président du Tribunal étant autorisé, en dernier recours, à en nommer un lui-même.


Ces dispositions des pouvoirs spéciaux furent reconduites par les gouvernements successifs de la Quatrième puis de la Cinquième République, jusqu’à ce que le décret du 12 février 1960 remanie en profondeur l’articulation entre justice civile et justice militaire en Algérie. Cet ensemble législatif consacre la recherche de la rapidité et de l’exemplarité, ambition constante dans le cadre de la guerre, conditions sine qua non de l’efficacité judiciaire. C’est ce qu’exprime Maurice Bourgès-Maunoury en mars 1955. Alors ministre de l’Intérieur, il défend le projet de loi sur l’état d’urgence en arguant «qu’avec le droit commun ancien, le policier, le militaire étaient souvent devant l’horrible choix d’être inefficaces ou d’être des meurtriers. Cela doit désormais être évité ».


La sévérité du système mis en place est telle que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, une déclaration de guerre n’aurait pas été plus opérante. Les dispositions de l’état d’urgence puis des pouvoirs spéciaux sont ainsi plus strictes que celles de l’état de siège qui limite la compétence des tribunaux militaires. L’extension de cette compétence est d’ailleurs sans précédent dans l’histoire, un officier supérieur notant, lors d’une conférence en 1960, que la justice militaire a atteint une situation paradoxale car elle juge désormais plus de civils que de militaires !


Les statistiques sont en effet là pour prouver que les prescriptions législatives ne sont pas restées lettres mortes.

UN TRANSFERT RÉALISÉ

L’état d’urgence ne s’applique que progressivement sur le territoire algérien et ses dispositions judiciaires ne le couvrent entièrement qu’après un décret daté du 14 novembre 1955, soit une quinzaine de jours seulement avant son abrogation.

Il fut d’abord déclaré, en avril 1955, dans les circonscriptions judiciaires de Batna, Guelma et Tizi-Ouzou, qui comptent alors 79 % du total des procédures en cours, occasionnant le renvoi devant les tribunaux militaires de cent cinquante-quatre individus en mai et cent quarante-quatre en juin; au cours de ce même mois, l’état d’urgence est étendu : il couvre dès lors tout le Constantinois, reste en vigueur dans l’arrondissement de Tizi-Ouzou et entame l’Oranais par l’arrondissement de Tlemcen.

L’ensemble de ces circonscriptions concentrent à cette date 87 % du total des procédures en cours, avec une large domination du Constantinois.
Cette extension de l’état d’urgence entraîne un gonflement du nombre des inculpés renvoyés devant les tribunaux militaires, nombre qui retombe ensuite : cent soixante-dix-sept en juillet puis trente-six en août, soixante-quatorze en septembre, soixante et onze en octobre, quarante-sept en novembre. La diminution du nombre des renvois devant les tribunaux militaires à partir d’août s’explique par le fait que les renvois des mois de mai-juin et juillet comprenaient des procédures accumulées depuis le déclenchement de la guerre.

 

En exécution des pouvoirs spéciaux votés par l'Assemblée nationale, en mars 1956, à la demande du président du Conseil, le socialiste Guy Mollet, et des décrets d'application qui suivirent, il comparut dix jours plus tard devant un tribunal militaire présidé par un magistrat volontaire.


Il n'y eut aucune instruction préalable à l'affaire.

Deux jours avant le procès, deux avocats furent commis d'office.


La direction du Parti communiste français ayant d'abord interdit à l'avocat communiste Gaston Amblard de défendre Iveton, celui-ci fut abandonné par son parti politique .


Condamné à mort par le tribunal militaire d'Alger, son recours en grâce, plaidé notamment par l'avocat communiste Joé Nordmann, fut rejeté par le président de la République d'alors, René Coty.

Celui-ci se contenta de raconter aux avocats l'anecdote suivante: en 1917, alors qu'il était jeune officier, il avait vu fusiller deux jeunes soldats français.


Alors que l'un d'eux était conduit au poteau d'exécution, le général lui avait dit: « Toi aussi, mon petit, tu meurs pour la France. »

 

Le 25 novembre 1956, onze jours seulement après son arrestation il est passé devant le tribunal. « Dans une atmosphère lourde » est-il écrit dans « La guerre d’Algérie » tome 2, page 364 (ouvrage sous la direction d’Henri Alleg).
Il est condamné à mort après son procès « dans un prétoire où montaient des cris de haine et de mort ».

François Mitterrand (UDSR) Ministre d'État, chargé de la Justice le samedi 1er février 1956 au mercredi 12 juin 1957


À 39 ans, François Mitterrand est président de l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR). 


La nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, de sanglants attentats ont lieu en Algérie. Pierre Mendès France et François Mitterrand réagissent dès le lendemain : « L’Algérie, c’est la France », déclarent-ils. C’est rappeler que les lois de la République doivent s’y appliquer. C’est-à-dire, à leurs yeux : assurer, d’une part, le respect de l’ordre, donc empêcher les attentats et en poursuivre les auteurs ; affirmer, d’autre part, la justice sociale et l’égalité de tous, Algériens compris. Ils annoncent pour cela de nouvelles réformes.


Mais le gouvernement Mendès tombe lui aussi, après neuf mois.


Simples députés, Pierre Mendès France et François Mitterrand s’attellent à la constitution d’un vaste Front républicain. Cette stratégie permet au socialiste Guy Mollet, à la suite des élections législatives de janvier 1956, de prendre la présidence du Conseil. François Mitterrand devient Garde des Sceaux.
Guy Mollet décide, contre toute attente, de durcir sa politique en Algérie.
Pour cela, il confie, par décret, la justice civile aux militaires.


Ces pouvoirs spéciaux légalisent la politique de répression de l’armée. Or, sur ce décret figure la signature de François Mitterrand.


Certes, il agit sous l’autorité de Guy Mollet, le voilà lié, pendant quelques mois, aux dérives de la politique algérienne. Plus tard, il reconnaîtra son erreur : « J’avais cru que la société coloniale pourrait se transformer autrement que par la violence. À l’expérience, j’ai compris qu’elle était, en soi, la violence, que la violence la gouvernait, que la violence lui répondait et que pour sortir du cercle de la violence il fallait sortir de la société coloniale, qu’il n’y avait pas de solution moyenne.


Le ministre français de la Justice de l’époque, François Mitterrand, et le président de la République Française refuseront de le gracier après la demande introduite par ses avocats. Le lundi 11 février 1957 au petit matin il sera guillotiné en même temps que deux autres fellagas algériens. « Fernand Iveton, Mohammed Ouennouri et Ahmed Lakhnèche marchent courageusement au supplice.

Les 3 hommes s’embrassent et clament « Vive l’Algérie libre ! » au pied de la guillotine tandis que, de la prison tout entière, s’élève un grand cri de solidarité, de colère, d’espérance. Les détenus politiques pleurent, entonnent des chants patriotiques, ébranlent de leurs poings les portes des cellules. »

Dans sa dernière lettre à son avocat José Nordmann, Iveton déclare : « Pour moi, seuls la lutte de notre peuple et l’appui désintéressé du peuple Français sont les gages de notre libération. »

Début 1957, le gouvernement d’alors était présidé par le socialiste Guy Mollet, élu un an plus tôt pour "faire la paix en Algérie" . Son ministre d’Etat, chargé de la Justice, se nommait François Mitterrand

Le lundi 11 février 1957, Fernand Iveton était guillotiné.

Un an plus tard, le mardi 13 mai 1958, l’armée prenait le pouvoir à Alger.


Le dimanche 1er juin, le général de Gaulle était investi par l’Assemblée nationale comme chef du gouvernement.
Son ministre d’Etat se nommait Guy Mollet... . Le lundi 7 janvier 1957, le gouvernement chargeait le général Massu et ses paras du "maintien de l’ordre", à la place de la police . Commençait alors la "bataille d’Alger", opération militaire menée contre les combattants du FLN, retranchés dans la casbah.


Après une journée de procès sommaire et une demande de grâce rejetée par le président René Coty et François Mitterrand, alors garde des Sceaux. « Iveton demeure comme un nom maudit (…). On se demande comment Mitterrand pouvait assumer ça », écrivent l’historien Benjamin Stora et le journaliste François Malye dans François Mitterrand et la guerre d’Algérie, cité en exergue.


« Je ne suis pas musulman (…) mais je suis algérien d’origine européenne? »

Fernand Iveton pas reconnu par l’Algérie


Samedi 16 Février 2008 —Une cérémonie de recueillement a été organisée au cimetière de Saint Eugène. Comme chaque année, les « anciens » de la Zone autonome d’Alger ont rendu hommage à leur compagnon de combat.  A l’image de son chef, pour Abdelkader Guerroudj : « il semble qu’aujourd’hui encore, les qualités de cette personne ne sont pas officiellement reconnues ».


C’est en tout cas ce qu’a pu constater jeudi l’assistance lorsqu’un représentant de l’Organisation nationale des moudjahidine s’est cru obliger d’indiquer dans son allocution que Fernand Iveton « est mort pour sa seconde patrie ». Une déclaration jugée inopportune qui a fait réagir les présents. Un « lapsus » dénoncé par Mustapha Fetel, compagnon du terroriste FLN. « Fernand a été exécuté avec deux autres Algériens ». Le jour de cette exécution, tous les prisonniers de la prison Barberousse ont crié leurs noms, ils n’ont fait aucune distinction. Pour eux, tous les trois sont morts pour l’Algérie. Il est regrettable que des années après, certains continuent de faire de tels lapsus.

Qu’évoque ce nom de Fernand Iveton pour les jeunes Algériens ?

La réponse est douloureuse, et pour cause, l’histoire de ce militant algérien de la première heure est pratiquement méconnue des nouvelles générations des Algériens . La raison est à chercher du côté de la culture de l’oubli, cela en l’absence de toute référence au nom de Fernand Iveton sur les édifices publics.

Après l’indépendance, le père de Fernand Iveton Pascal Iveton supplia en vain les autorités algériennes de donner à son fils ne serait-ce qu’un petit bout de rue.


Désespéré d’avoir échoué, il appela Villa Fernand le pavillon qu’il possédait en France.

Hélas, quelques années plus tard, on s’est rappelé à l’occasion du sacrifice de ce fellagha, non pas pour lui rendre hommage et justice en même temps, mais pour redorer le blason des autorités de Bouteflika de l’époque, mis à mal par un article de la presse d’extrémistes de gauche dans lequel il était question de l’ingratitude des autorités algériennes à l’égard des terroristes FLN algériens d’origine européenne.
Oran la rue Fernand Iveton a été effacé
Le 18 septembre 2016 le Nom de Fernand Iveton a été effacé de la rue qui portait son nom au quartier Ederb dans la ville d’Oran.

 

Né le samedi 12 juin 1926, Fernand Iveton est mort guillotiné le 11 lundi février 1957 à Alger, dans la cour de la prison Barberousse. Le mercredi 14 novembre 1956, il avait prévu de déposer une bombe à l'usine de gaz du Hamma dans le quartier du Ruisseau où il était ouvrier tourneur.


Or, celle-ci n'a jamais explosé car, programmée pour une explosion à 19 h 30, la bombe avait été désamorcée avant même d'avoir été placée au bon endroit. En effet, ayant entendu, depuis le casier de Fernand Iveton installé dans le vestiaire de l'usine, un tic-tac pouvant ressembler à celui d'une bombe, un ouvrier avait prévenu la police qui avait arrêté le suspect en milieu d'après-midi.

Avec deux autres de ses compagnons, Mohamed Ouenouri et Mohamed Lakhnèche, Fernand Iveton fut condamné à mort 11 jours plus tard, le 25 novembre 1956, en application du décret n°56-269 qui prévoyait « la traduction directe sans instruction préalable devant un Tribunal permanent des Forces armées des individus pris en flagrant délit de participation à une action contre les personnes ou les biens ». Par la suite, son recours en grâce fut refusé par le président de la République de l'époque – René Coty – mais aussi par le Garde des Sceaux d'alors, François Mitterrand.

 

Militant au sein de l'aile militaire du Parti – interdit – communiste algérien, les Combattants de la Libération, Fernand Iveton est le seul militant européen du FLN à avoir été exécuté pendant la guerre d'Algérie.
La séquence consacrée à l'arrestation de Fernand Iveton est prudente quant à la description des faits. Une attitude pouvant s'expliquer par un contexte télévisuel particulier. En effet, en cette fin d'année 1956, le journal télévisé a connu quelques difficultés à se stabiliser. Des journalistes venus de la radio ont rejoint la rédaction et certains semblent déplaire au secrétaire d'État à l'Information de l'époque, Gérard Jacquet (SFIO).

Ce qui confirme une tendance perceptible au cours de cette période : l'intérêt du monde politique pour la télévision s'accentue, provoquant des velléités de contrôle à son égard. Avec cette conséquence : le 1er juin 1956, le JT est placé sous l'autorité du directeur des informations et détaché de la direction des programmes. Tensions et ajustements résulteront donc de cette disposition, les journalistes évitant de traiter des sujets pouvant s'avérer dérangeants.

 

En ce qui concerne l'affaire Iveton, place est donnée à la démonstration des faits.


L'ouvrier ayant entendu le tic-tac de la bombe "Betty" rejoue devant la caméra la scène au cours de laquelle il aurait conduit les policiers jusqu'au casier de Fernand Iveton.


Ainsi le reportage livre-t-il aux téléspectateurs les preuves de la culpabilité de ce dernier, les préparant de fait à la liquidation du terroriste FLN.