Dans le texte de l'interview en français, elle tient des propos apaisants:
"Mon père a immigré en France en 1955, en pleine guerre d'Algérie. Ma famille était pour l'indépendance et mon père a fait partie de ceux qui collectaient des fonds pour la Fédération de France du FLN. (...)"
"Pour mon père, ma nomination au gouvernement symbolise la réconciliation entre deux pays dont les histoires sont imbriquées. Le jour où j'ai été nommée, il a prononcé ces simples paroles: 'Jusqu'où elle a été, la fille du pauvre!' J'ai pensé au roman de Mouloud Feraoun, 'Le Fils du pauvre'.
Comme beaucoup d'immigrés et d'enfants d'immigrés, j'ai besoin de comprendre, de savoir ce qui s'est passé pendant la colonisation de l'Algérie. A la maison, mon père m'en a très peu parlé. Il me disait qu'il ne fallait pas avoir de haine contre la France et les Français."
Elle ajoute, au milieu de l'interview, la phrase qui fait le titre en arabe:
"Personnellement, je ne suis ni pour l'oubli ni pour la repentance. Je souhaite que la France reconnaisse qu'en Algérie, des exactions ont été commises".
La phrase de Fadela Amara sur les exactions est évidemment bien plus violente, et aux antipodes de la position officielle de Nicolas Sarkozy, opposé à toute idée de repentance. Voilà qui va compliquer un peu plus le travail diplomatique visant à amener Abdelaziz Bouteflika à Paris pour le sommet de l'UPM. Mais peut-être était-ce le but de la man?uvre, au moins faire monter les enchères. Fadela Amara aura ainsi été la victime de ce jeu classique entre Paris et Alger.
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