Oral des candidats élections présidentielles

 
 
 

 

Oral des candidats élections présidentielles

Oganisé par USDIFRA


Discours du 24 mars 2007

Auteur : Jean-Marie LE PEN

Date : samedi 24 mars 2007

Sujet : Discours devant l'USDIFRA à Nîmes
Discours devant l'l’USDIFRA (Union de défense des intérêts des Français repliés d’Algérie et d’Outre-mer) à Nîmes

 
Salle de l'Holiday Inn
Courtoisie http://perso.orange.fr/jeunepiednoir
 

L'histoire de l'Algérie Française enseignée à nos enfants depuis 1968 relève d'une totale désinformation.
Historiquement, ce sont les Turcs qui ont inventé l'Algérie en y important l'idée de frontières, sur des terres livrées à des guerres tribales incessantes. On ne parlera d'Algérie qu'en 1830 avec l'arrivée officielle de la France.
Dès le premier millénaire avant l'ère chrétienne, la bordure littorale de l'Algérie actuelle passe sous la domination des Phéniciens, puis des Carthaginois (VIIème au IIIème siècle avant JC). L'époque romaine (IIème siècle avant JC - Vème siècle après JC) est celle d'un grand essor, dont témoignent de nombreux vestiges.
Les conquérants arabes font leur apparition en 680. Au début du siècle suivant, le territoire est définitivement conquis, non sans opposition des tribus berbères. L'islamisation suit de peu. A la mêmeépoque, l'arabisation est accélérée par la migration de tribus bédouines venues d'Égypte.
Au XVIème siècle, des corsaires turcs placent l'Algérie sous l'autorité du Sultan de Constantinople. Depuis cette époque, la France a le monopole du commerce sur une partie de la côte grâce à des comptoirs fortifiés. Alger est située dans cette zone d'influence française.
Il faut attendre le XIXe pour que la France à la faveur d'un incident diplomatique se lance dans l'aventure algérienne (Elle prend la Toscane sous sa protection). En prenant Alger, Charles X détourne le mécontentement intérieur et donne un nouvel éclat à sa politique.
Le Général français de Bourmont garantit aux indigènes le respect de leur liberté, de leur religion, de leurs propriétés, de leurs commerces, de leurs femmes. C'est en libérateur qu'il est accueilli par les populations locales lorsqu'il déclare que l'armée française est venue les délivrer des Turcs, leurs tyrans.
En 1830, les Français s'emparent d'Alger. L'occupation s'étend au littoral proche puis, après quinze ans de lutte contre l'émir Abd-el-Kader, sur une bande côtière de 200 kms de profondeur. Mais il faudra encore un demi-siècle pour que la présence française s'impose jusqu'à l'extrémité méridionale des territoires du Sud.
C'est dans l'Islam que l'émir Abd-el-Kader trouve les fondements de la première révolte contre les Français de 1832 à 1847. C'est encore l'Islam qui dessinera les principales lignes de fracture du nationalisme algérien.
Presque partout les colons sont consternés de ce qui les attend. Ils vivent dans des conditions précaires. Les femmes travaillent avec les hommes à des taches difficiles. La dysenterie, ainsi que de terribles fièvres déciment la population. Les pionniers continuent malgré tout recherchant un contact pacifique et amical avec les indigènes.
La colonisation est fondée sur la création de villages et la concession gratuite de lots individuels. L'Armée ouvre des routes, construit des villages, entreprend le défrichement, facilite les communications et contribue à façonner le pays.
La Constitution de 1848 proclame L'Algérie partie intégrante du territoire français. La Direction centrale des
Affaires arabes est supprimée. La IIème République assimile le problème de la propriété en Algérie à celui
de la propriété française.
La religion musulmane devient l'objet d'un respect sincère qui se manifeste par la construction de nouveaux édifices religieux. Les Bureaux arabes restaurent l'enseignement musulman et un conseil supérieur de droit musulman est institué pour l'interprétation de la loi coranique.
En 1865, Napoléon III fait proclamer par un sénatus-consulte que le Musulman est Français, l'égal des Français. Il a désormais la possibilité d'accéder aux emplois civils et militaires et sur sa demande d'obtenir sa naturalisation.
En 1881, l'Algérie est intégrée à la France. La gauche républicaine pratique une politique de colonisation
officielle.
L'Algérie obtient son autonomie financière grâce à l'action de Laferrière en 1898. Il institue des délégations financières responsables de la gestion économique. Ces délégations comprennent 24 colons, 24 Européens non-colons, 21 Indigènes dont 15 Arabes et 6 Kabyles: 16 de ces délégués participent aux conseils généraux. Ainsi pour la première fois, les Indigènes sont représentés aux côtés des Européens dans les organes gouvernementaux.
Malgré la colonisation officielle et la naturalisation des juifs grâce au décret Crémieux, le nombre d'étrangers est plus important que celui des Français. La loi du 26 juin 1889 impose donc la citoyenneté française à tous les fils d'étrangers qui ne la refusent pas : c'est la naturalisation automatique. A partir de 1896, le nombre des Européens nés en Algérie devient plus nombreux que les nouveaux immigrants. En 1914, 155 000 Européens d'Algérie et 170 000 musulmans défendent la patrie. 22 000 européens et 25 000 musulmans disparaîtront sur les rives de la Marne et dans les tranchées de Verdun. La diversité des combattants et le sacrifice de tous pour la France faisaient la grandeur de l'Empire français.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, sur les 175 500 Européens d'Afrique du Nord mobilisés, les neuf dixièmes viennent d'Algérie ainsi que 230 000 indigènes des trois pays du Maghreb. Durant les deux guerres mondiales, l'Algérie a été saignée des meilleurs de ses jeunes hommes. La Tunisie est reconquise, au prix de 20 000 morts, disparus et blessés dans la seule armée d'Afrique. A partir de décembre 1943, le corps expéditionnaire français en Italie commandé par Alphonse Juin compte 200 000 hommes dont 20 000 métropolitains.
Entre 1942 et 1944, Alger, après un débarquement anglo-américain, devient la capitale de l'effort de guerre des alliés en méditerranée de même que celle de la France avant la libération de Paris.
Dans cette société restée profondément rurale, quoique déracinée, le nationalisme n'émerge que très lentement par le biais du soutien de puissances étrangères.
Après le débarquement américain du 8 novembre 1942, les Musulmans algériens découvrent la force américaine et ses diplomates peu avares de promesses et de déclarations anticolonialistes.
De 1945 à 1954 le nationalisme algérien progresse sur une fiction historique, celle qu'a si bien décrit l'un des plus hauts responsables de l'indépendance algérienne, Ferhat Abbas : " J'ai interrogé les vivants et les morts, j'ai visité les cimetières, j'ai parcouru l'histoire, je suis revenu au Coran et je n'ai pas trouvé ce qui interdit à un musulman d'être assimilé à une nation non musulmane. Je ne mourrai pas pour la patrie Algérienne, car cette patrie n'existe pas ".
La guerre d'Algérie est alors une tragédie, non seulement pour les Pieds-noirs mais aussi pour les musulmans restés fidèles à la France. Le pouvoir gaulliste abandonna l'Algérie française à une bande de terroristes socialistes coupables des pires crimes contre l'humanité, assassinant ou chassant les piedsnoirs, torturant et massacrant avec des raffinements de cruauté plus de 150 000 Harkis.
Après l'exode des pieds-noirs, les massacres et la trahison, l'Algérie n'a jamais plus retrouvé l'eldorado qu'elle avait connu avec la France. Censures, meurtres, barbaries encouragent une tradition déjà bien ancrée dans la société politique algérienne, celle du secret, imposée avec la clandestinité dans la lutte anticoloniale et favorisée par la culture de parti unique qui s'installe après l'indépendance avec le socialisme triomphant. La guerre qui aujourd'hui encore se déroule en Algérie est une guerre sanglante, barbare dont l'invisibilité du conflit trouve sa première explication dans la censure d'inspiration communiste. Enfin, en 1962, le nouvel État fait de l'Islam une religion d'État. Les fusillés, les martyrs, les victimes sont tous morts pour la France et non pour des places, des prébendes, des avantages matériels illusoires et éphémères.
S'ils se sont levés pour combattre, s'ils ont tout quitté, famille, métier, confort, sécurité, c'est pour que vive la France, grande, généreuse, conquérante. Une France qui avait apporté à des peuples soumis aux guerres tribales, ethniques, vivant de piraterie et du commerce d'esclaves, la liberté, la sécurité et le bienêtre. Une France qui a construit des routes, des voies ferrées, des hôpitaux, des écoles, qui a permis de révéler une élite de médecins, d'avocats, de professeurs, d'officiers,…, bien loin des clichés véhiculés de médiocres politiciens ou des journalistes engagés.
Non le 19 mars 1962 n'est pas la fin des combats. Il y a eu après cette date plus de morts que pendant les 4 années précédentes.
Il y a eu le 26 mars 1962 et l'ignoble tuerie, le piège de la rue d'Isly à Alger. Il y a eu le 5 juillet 1962 et les horribles massacres d'Oran supervisés par l'Armée Française commandée par le boucher d'Oran, le général KATZ.
Il y a eu les 150.000 victimes musulmanes, nos frères d'armes et de combat dont les tortures et la mort ontété indignes de la condition humaine. Il y a toujours les disparus et le désarroi des familles ici présentes qui veulent savoir.
Cette histoire truquée, tronquée, nous ne pouvons l'accepter. Le peuple de France doit se réveiller et il nous appartient de témoigner, de dire la vérité, de mettre en garde une population qui suit un chemin conduisant au désordre et à la disparition d'une civilisation.
Bien qu'absorbés et totalement assimilés, vous, pieds-noirs et harkis, mes compatriotes, n'avez pas abandonné votre identité façonnée au fil des ans par la terre, la poussière, la chaleur d'un pays difficile mais aussi par les larmes et le sang d'une terrible tragédie.
Quarante-cinq ans après, vous avez refait vos vies, sans oublier l'oeuvre civilisatrice de la France en Algérie.
Vous êtes restés fidèles à la promesse de Jouhaud : " L'évocation de notre combat pour une terre natale, de nos espoirs de nos éternelles désillusions, de nos drames. Cette vérité nos enfants ne sauraient l'ignorer, de l'autel des ancêtres, ils devront maintenir la flamme. ".
- Si je suis élu, peut-être grâce à vous, Président de la République, il est bien entendu que j'exigerai en tout premier lieu le respect de vos morts et des cimetières que vous avez laissés là-bas et qui sont, comme les lois internationales le stipulent, sous la responsabilité du gouvernement algérien.
Ce dernier n'a jamais rien fait pour les protéger, que ces sépultures soient juives, chrétiennes ou musulmanes.
- Je n'accepterai jamais non plus la date du 19 mars 1962 commémorant soi-disant la fin de ces évènements.
- Je ferai mettre en place une fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie et ferai mener à bien, une fois pour toutes, les enquêtes nécessaires pour connaître enfin le sort réel de nos malheureux concitoyens, chrétiens, juifs ou musulmans, disparus en 1962.
- Je diligenterai, sous la responsabilité du ministère des Affaires étrangères, un audit de terrain pour chiffrer le plus exactement possible le montant exact des biens dont nos compatriotes originaires d'Algérie et de Tunisie, ont été spoliés, afin d'obtenir de ces Etats réparation financière et respect des engagements pris par traités ou accords locaux, jamais respectés, et je suis d'accord pour instituer un moratoire suspendent l'exécution des obligations contractées par les anciens rapatriés réinstallés dans une profession non salariée ayant déposé un dossier de désendettement auprès de la CNAIR.
- Je me pencherai sur les problèmes de nationalité, afin que cessent les multiples tracasseries administratives dont vous êtes tous l'objet pour obtenir vos documents d'état civil, ce qui vous oblige aujourd'hui… de multiples fois, à devoir prouver inlassablement votre nationalité, ce qui est honteux !
- Il est bien certain que votre rattachement administratif au ministère des Affaires étrangères, crée chaque jour l'irritation par la confusion qui est faite entre " rapatriés " et " immigrés ". Je remettrai les choses à leur juste place.
- Je me garderai bien d'oublier les morts de Mers-el-Kébir et pour eux, je demanderai le rapatriement de la totalité des corps qui seront enterrés avec les honneurs dans un mausolée en Bretagne, dont beaucoup étaient originaires.
- Je ferai en sorte que toute la vérité soit dite, écrite et diffusée, afin que les gouvernements responsables et les hommes aux ordres portent toute la charge de leur honte, de leur déshonneur et de leur trahison en ce qui concerne l'abandon des harkis trompés, désarmés, trahis, et parfois livrés à l'ennemi par les services de l'Etat français.
- Je ferai compléter la loi du 23 février 2005, par l'extension des droits moraux à tous les Français qui, dans les formations supplétives ou assimilées, ont défendu l'intégrité du territoire national.
- Je favoriserai par tous les moyens les souvenirs de l'Armée d'Afrique, de ses sacrifices afin de faire connaître à la jeunesse de France sa diversité cimentée par une exemplaire fraternité d'armes. Pour que cette jeunesse connaisse enfin l'exacte vérité, je ferai mettre en place un centre national où seront rassemblés les archives officielles, documents, ouvrages, tableaux, films, photographies, dans un lieu de recherche et de création, contribuant notamment à sauvegarder la culture algérianiste et à la faire vivre.
- J'adhèrerai à un projet de mémorial dédié à la France dans son expansion d'outre-mer, accordant une part importante à l'Afrique du Nord, et notamment à l'Algérie, alors que s'intensifie la campagne de dénigrement systématique contre l'oeuvre accomplie outre-mer par notre pays, le rôle de l'enseignement est d'apporter en la matière équilibre et objectivité.
Amis rapatriés, j'ai été hier à vos côtés ; je le reste avec vous aujourd'hui dans le seul respect de la patrie française, de ses héros et de ses morts.