Extraits de l’interview :

Les observateurs peuvent s’interroger si le candidat à l’Elysée, Rachid Nekkaz, aura l’audace de tenir les mêmes propos dans la presse française ou francophone ? Et pour cause, sur les pages du quotidien algérien arabophone « El Khabar », le candidat aux élections françaises n’y va pas avec le dos de la cuillère, s’en prenant à l’élite française (avec laquelle il serait amené à gouverner !) et au ministre de l’Intérieur et candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy.
Extraits :

Le quotidien algérien arabophone « El Khabar » publie, ce 16 janvier, une longue interview avec « le premier candidat arabe d’origine algérienne à la présidence française ». Dans cet entretien, Rachid Nekkaz se présente devant les Algériens : « Je veux d’abord remercier la presse algérienne pour l’intérêt qu’elle accorde à ma candidature. Je m’appelle Rachid Nekkaz, j’ai 35 ans, je suis le 9ème enfant d’une famille qui en compte 12, mes deux parents sont d’origine algérienne (Chelf et Bejaïa). Mon père est arrivé en France en 1950 (...). Je retournais en Algérie deux fois par an pour passer des vacances. Actuellement, mes parents sont retraités et passent l’essentiel de leur temps en Algérie. Mes parents m’ont éduqué sur l’amour de ma patrie, qui a tant souffert de la guerre civile depuis 1991. J’espère que le peuple et le pouvoir sont actuellement sur la bonne voie pour sortir définitivement de la crise. Je pense qu’il est indispensable que l’Algérie relance le projet de l’Union du Maghreb, pour mieux défendre ses intérêts face à l’Union européenne (...) ».

Nekkaz ajoute dans cette interview : « je suis licencié en histoire et en philosophie de la Sorbonne (…). En 2000, j’ai écrit un livre sur les Grands de ce monde, et j’ai interviewé Bill Clinton, Tony Blair et Jacques Chirac entre autres. Depuis 2002, je préside un club des Elus Allez France, qui regroupe 2.417 maires et élus, de toutes appartenances politiques, et qui soutiennent ma candidature. Nous avons proposé l’automatisation de l’inscription des jeunes sur les listes électorales, mais le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, s’oppose que notre proposition arrive devant l’Assemblée, en dépit du fait que plus de 5 millions de citoyens ne sont pas inscrits. Plus de 414 députés soutiennent notre proposition, ce qui confirme que derrière la façade démocrate de Sarkozy se cache un dictateur ». C’est essentiellement ce qui motive ma candidature. Je veux attirer l’attention des Français sur les dépassements anti-démocratiques qui les menacent, et parmi ces dépassements le cambriolage de mon QG de campagne, où des inconnus ont volé mon ordinateur personnel sur lequel figure la liste des élus qui me soutiennent. Malgré ma plainte, aucune enquête n’a été diligentée ».

Parmi les mesures phares annoncées par Nekkaz, en cas de victoire à l’Elysée, « la suppression de la loi interdisant le port du voile islamique » (loi sur les signes religieux). [NDLR : Mais Rachid Nekkaz n’a pas précisé s’il imposait ou pas le Burkini sur la Côte d’Azur !]

Dans son interview, il dénonce « l’élite politique et médiatique française qui se considère toujours supérieure ». Les médias français ne sont pas en reste, puisque Nekkaz les accuse de « le boycotter parce qu’il est arabe et musulman ». Toutefois, il compte sur les 5 millions de voix des musulmans de France, de toutes origines, pour peser sur l’échiquier, et pour s’imposer dans les médias. « Si les candidats à droites de Sarkozy et à gauche de Royal se multiplient, je peux espérer recueillir 5 millions de voix, inchallah. Ce qui me permettra d’être au second tour », dit-il encore.

Pour parvenir à surmonter le handicap médiatique, Nekkaz compte sur « les chaînes satellitaires étrangères, arabes et turques, pour faire sa campagne », reconnaissant que « toutes les familles d’origine étrangère, arabe ou turque, sont équipées de récepteurs satellitaires ».