Alors même que le Premier ministre algérien vient de se livrer à de
nouvelles provocations en réclamant la repentance de la France pour le
génocide qu’elle aurait commis durant la colonisation, il est grand temps
en effet, d’exiger du président Bouteflika, qu’il accomplisse son chemin
de vérité en reconnaissant les crimes commis par le F.L.N. à l’égard de
dizaines de milliers de Harkis et Pieds-Noirs assassinés après le 19 mars
1962 .
Il est grand temps aussi de rappeler à l’Algérie qu’une véritable amitié ne
pourra se nouer que lorsqu’auront cessé le discours de haine et les
outrances assenés depuis près de deux ans déjà par ceux qui ont
confisqué à Alger le pouvoir au peuple et qui utilisent le ressentiment
contre la France à des fins intérieures.
Dans la garde prétorienne de Sarkozy, les conseillers d’origine maghrébine occupent une place de choix. Si certains voient leur apport comme une caution aux Beurs, les réseaux mis en place au Maghreb par ces spécialistes de ce qu’on appelle le Pool-Maghreb dépasse le cadre hexagonal. Rachida Dati, Abderahmane Dahmane ou Ahmed Guénad sont autant d’émissaires qui aident à faire revivre les réseaux France-Maghreb.
Jusqu’au dernier moment les officiels pensaient que Sarkozy n’irait pas à Tibhirine, lieu d’une tragédie "trouble" qui a créé un fossé entre l'Algérie et la France.
|
|
|
|
Sarkozy a sensiblement opéré un virage sur la question de la mémoire et du traité d’amitié, chers à Chirac et aux ultra gaullistes, il a fait preuve d’une propension assez regrettable sur la question des visas lors de sa visite à Alger en novembre 2006. Présentant, ainsi, une mesure de réajustement — mise en conformité des procédures de délivrance avec le Maroc et la Tunisie, comme étant la panacée.
C'est une image apaisée qu'a projetée Nicolas Sarkozy, alors qu'il a été officiellement désigné candidat du principal parti de droite à l'élection présidentielle française le 14 janvier 2007.
Dans un discours fleuve de près d'une heure et demie, Nicolas Sarkozy n'a cessé de répéter qu'il n'était plus celui qu'il était et que les «épreuves de la vie» l'avaient transformé. «J'ai changé parce qu'à l'instant même où vous m'avez désigné, j'ai cessé d'être l'homme d'un seul parti, fût-il le premier de France». Dévoilant le thème de sa campagne, «Tout est possible avec Nicolas Sarkozy», il a répété qu'il voulait «être le président d'une France réunie».
Le candidat n'a pas craint de reprendre plusieurs thèmes traditionnellement de gauche. Il veut, dit-il, «crier pour tous ceux qui en France se sentent victimes de l'injustice». Il brandit les «droits opposables» au logement, pour les mal-logés, et à une place en garderie, pour les jeunes parents. Il veut aussi «remettre la morale au coeur de la politique» et diriger «une démocratie irréprochable» où les dirigeants des organismes d'État devront être entendus avant leur nomination. Nicolas Sarkozy se dit opposé au «communautarisme» et estime qu'il n'y a pas de place pour la Turquie dans l'Union européenne. Il prêche enfin le retour de l'autorité à l'école et propose que les enfants se lèvent à l'arrivée des professeurs en classe et que les garçons n'y portent pas la casquette. Deux mesures déjà en vigueur dans la plupart des collèges et lycées de France.
Comment penser que l’on pourra un jour faire aimer ce que l’on aura appris à détester ? Au bout du chemin de la repentance et de la détestation de soi il y a, ne nous y trompons pas, le communautarisme et la loi des tribus. Je refuse le communautarisme qui réduit l'homme à sa seule identité visible. Je combats la loi des tribus parce que c'est la loi de la force brutale et systématique.
Il ne s’agit pour personne d’oublier sa propre histoire. Les enfants des républicains espagnols parqués dans des camps de réfugiés, les enfants des Juifs persécutés par la Milice, les descendants des camisards des Cévennes, les fils des harkis n’ont rien oublié de leur histoire. Mais ils ont pris, comme moi, fils d’immigré, la culture, la langue et l’histoire de la France en partage, pour pouvoir mieux vivre une destinée commune.
Face au drame algérien, Camus avait dit : « Les grandes tragédies de l’histoire fascinent souvent les hommes par leurs visages horribles. Ils restent alors immobiles devant elles sans pouvoir se décider à rien qu’à attendre. »
Attendre quoi ? Sinon le pire ?
Il avait ajouté : « La force du cœur, l’intelligence, le courage suffisent pourtant pour faire échec au destin ».
Pourquoi la gauche n’entend-elle plus la voix de Camus ? |