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Le voyage éclair d'Emmanuel Macron en Algérie le 6 décembre 2017.
https://www.marianne.net/debattons/tribunes/boualem-sansal-l-algerie-c-est-la-france-et-la-france-c-est-l-algerie
Boualem Sansal : "L'Algérie, c'est la France, et la France, c'est
l'Algérie !"
Publié le 06/12/2017 à 08:30
Si on fait le bilan, nous avons, d'un côté, en France de 1 à 2 millions de pieds-noirs qui se sont parfaitement organisés pour entretenir en eux la mémoire de l'Algérie française, leur pays perdu, trahi, disent-ils, qui n'ont de cesse de chercher à comprendre comment cela a pu être possible et qui observent avec une grande acuité l'horizon entretenant l'espoir qu'un jour une lumière apparaisse et les guide vers les rivages du pays aimé. Ajoutons les harkis que le seul mot «Algérie» plonge dans d'indescriptibles émotions. Ajoutons les juifs, peu nombreux mais très actifs, arrivés dans l'Algérie berbère avant tout le monde, avant les Français, les Turcs, les Arabes, les Byzantins, les Romains. Ajoutons les millions de Français qui ont séjourné dans l'Algérie française, eu des relations fortes avec elle, des militaires qui ont crapahuté dans ses maquis, des fonctionnaires qui ont œuvré dans ses services publics, et d'autres encore, innombrables, qui après l'indépendance ont travaillé dans la coopération en Algérie (volontaires du service national actif, enseignants, médecins, ingénieurs...). Ajoutons ceux, très nombreux aussi, qui s'intéressent à l'Algérie pour mille et une raisons.
Ajoutons enfin les millions d'Algériens nés en France, les naturalisés et ceux qui ont une carte de séjour, souvent dans des ambiguïtés qu'ils ont du mal à résoudre. Ils se sentent français ou algériens ou les deux, ou ni l'un ni l'autre, selon la météo politique du moment.
Au total, cela fait plus de la moitié de la population française. L'autre moitié étant constituée en fait des tout jeunes, pour lesquels l'Algérie, c'est seulement le pays de leurs copains de classe, ou c'est l'Algérie de papa, ou le pays du Français le plus aimé des Français, Zinédine Zidane, ou de l'Algérien le plus algérien de tous les Algériens, Roger Hanin, mort en France et enterré chez lui, à Alger, au cimetière juif de Saint-Eugène.
Conclusion 1 : en
France, l'Algérie, c'est la France.
En Algérie, la situation est aussi compliquée, les Algériens ne se ressemblent pas tous. Pour plus de la moitié d'entre eux, la France, c'est l'Algérie... L'Algérie officielle plutôt que l'Algérie souffrante qui, elle, se contenterait de simples visas. L'Algérie officielle est résolument française, elle possède un passeport français, accumule du bien partout en France, fréquente les meilleurs restos, les meilleures écoles, se soigne dans les meilleurs hôpitaux, et réclame toujours plus, ce qu'elle obtient aussitôt grâce à son arme secrète : la demande de repentance et le divorce.
Conclusion 2 : en Algérie, la France, c'est l'Algérie.
Si vous ne souhaitez pas voir de publicité basée sur des données comportementales anonymes, vous pouvez le demander conformément à la régulation OAB.
Emmanuel Macron devrait étudier sérieusement cette histoire avant d'aller à Alger. M. Bouteflika est vieux et impotent, mais l'histoire, il la connaît, lui, mieux il l'a faite... Et il continuera de la faire si Allah veut bien lui accorder un cinquième mandat.
http://www.elwatan.com/-00-00-0000-358024_141.php
Mostaganem : Conférence sur les crimes du 17 Octobre 1961
le 05.12.17 | 12h00 Réagissez
Dans la matinée de la troisième journée du panorama du film sur la Révolution, à la salle Cheikh Hamada de Mostaganem, l’historien français, spécialiste du colonialisme français, Gilles Manceron a animé une conférence sur les militants, dont la revendication est l’officialisation de la date du 17 Octobre comme journée commémorative à la mémoire des victimes des massacres du 17 Octobre 1961 à Paris.
En guise d’introduction, un court métrage de 14 minutes a été projeté, intitulé 50 ans après, je suis là, réalisé par l’historien français, où l’on voit des Algériens habitant en France réunis pour commémorer lesdits massacres, où près de 200 Algériens ont été fusillés et noyés dans la Seine, à Paris.
«Il est temps pour la France de se réconcilier avec son passé en avouant son passé sanguinaire et en reconnaissant ses crimes contre l’humanité commis durant la guerre d’Algérie pour renouer une vraie amitié avec l’Algérie», déclare Gilles Manceron lors de son intervention. L’historien avait également souligné l’importance du travail des historiens, en invitant ses confrères algériens à accentuer les recherches sur la période de la guerre d’Algérie en jugeant que cette histoire n’a pas fini de nous raconter des événements intéressants.
«C’est le devoir de tous les historiens, français et algériens, d’écrire sur cette période noire pour que les générations suivantes ne recommencent pas les mêmes erreurs commises dans le passé», explique-t-il.
https://blogs.mediapart.fr/henri-pouillot/blog/051217/emmanuel-macron-en-algerie-le-6-decembre
Emmanuel MACRON en Algérie le 6 décembre
5 déc. 2017 Par Henri POUILLOT Blog : http://www.henri-pouillot.fr
Selon la presse algérienne, unanime, Emmanuel Macron est attendu de pied ferme en Algérie le 6 décembre 2017, et tout spécialement sur les questions de mémoire.
PCF
Le président Emmanuel Macron confirmera-t-il la position qu’il avait adoptée quand il était en campagne pour la présidentielle française ? C’est avec dans ses bagages la phrase choc – "La colonisation est un crime contre l’humanité"– prononcée lors de sa campagne électorale, qu’Emmanuel Macron arrive à Alger ce mercredi 6 décembre...
Un long article de El Watan (voir) établit la liste des principaux points pour lesquels les Algériens attendent que la France réponde enfin.
Il est peu probable que le chef de l’État s’engage plus avant, et il est à craindre que les déclarations du candidat Macron seront, hélas une fois encore, contredites par les actions du président Macron. Il suffit de se remémorer les "réponses" qu’il a données que ce soit au sujet de la demande de reconnaissance du crime d’état du 17 octobre 1961 ou de la "disparition" de Maurice Audin, à la suite des lettre ouvertes qui lui ont été adressées à l’Élysée.
Et un article de Observalgerie complète cette appréciation :
Le président français Emmanuel Macron, élu au mois de mai dernier, effectuera sa première visite en Algérie en tant que chef d’État le 06 décembre prochain. Il sera notamment accompagné de la première dame française, Brigitte Macron.
Selon des sources concordantes, le président français atterrira le 06 décembre prochain à 10H00 à Alger, où il sera accueilli par le président du Conseil de la nation Abdelkader Bensalah. Le président français effectuera ensuite un passage par la rue Larbi Ben M’hidi (ex rue d’Isly) avant de se diriger en compagnie de son épouse à la Fac centrale d’Alger, a-t-on appris des mêmes sources. (1)
Le président français devrait s’entretenir ensuite avec le premier ministre Ahmed Ouyahia, avant d’être reçu par le chef de l’État Abdelaziz Bouteflika et de reprendre l’avion aux environs de 23H00 en direction de la capitale qatarie Doha.
Ainsi, la visite d’Emmanuel Macron sera relativement courte, et le président français ne devrait par conséquent pas s’exprimer sur des questions importantes telles que le passé colonial de son pays en Algérie ou encore les droits des immigrés algériens en France.
(1) A cette occasion
reprendra-t-il cette phrase exprimée à Toulon "Je vous ai compris" à
l’attention des nostalgiques de l’Algérie Française. C’est dans cette rue que
le 26 mars 1962, suite à une manifestation organisée par l’OAS qui voulait
remettre en cause le cessez-le-feu une semaine avant que cette organisation
terroriste faisait tirer sur les militaires français : bilan d’environ 70 morts
http://www.lejdd.fr/international/maghreb/abdelaziz-bouteflika-recoit-son-quatrieme-president-francais-emmanuel-macron-3510167
Abdelaziz Bouteflika reçoit
son quatrième président français, Emmanuel Macron
13h57 , le 5
décembre 2017
Abdelaziz
Bouteflika accueillera mercredi Emmanuel Macron pour une visite éclair qui
tranche avec les grandes retrouvailles habituelles entre la France et
l’Algérie.
Abdelaziz
Bouteflika, lors de l'une de ses dernières apparitions publiques, le 23
novembre dernier à l'occasion du scrutin législatif. (Abaca)
Les chefs d'Etat français changent et lui, à 80 ans, est toujours là. En 2001, déjà, Abdelaziz Bouteflika recevait Jacques Chirac venu dire sa solidarité avec les victimes des inondations meurtrières de Bab el-Oued. Nicolas Sarkozy et François Hollande, eux, avaient tenu à débarquer en début de mandat pour des visites lourdes de symbole. Cette fois-ci, Emmanuel Macron déroge à la tradition et ne vient que pour quelques heures. S'il n'est pas prévu de grand discours, comme ses prédécesseurs l'avaient fait, pour redéfinir la relation franco-algérienne, il devrait s'exprimer sur sa volonté "d'apaiser les mémoires et de tourner la page du passé", indique l'Elysée.
Emmanuel Macron entend parler à "l'Algérie de
demain"
"L'Algérie possède une double frontière décisive
pour la France, l'une sur la Méditerranée, l'autre sur des pays aussi cruciaux
que le Mali, le Niger, la Libye et la Tunisie, signale l'historien et président
du musée de l'Immigration Benjamin Stora, qui sera du voyage. Bouteflika est
toujours aux commandes sur ces sujets-là, la politique africaine de l'Algérie,
c'est lui."
Même si sur le plan de la politique intérieure, cette
présidence est gangrenée par "des réseaux extra-constitutionnels",
sous-entendu par le frère du rais, Saïd, et ses relations d'affaires ; comme le
dénonce l'ex-Premier ministre Ali Benflis, passé dans l'opposition. "On
fait avec ce que l'on a", dit-on à Paris, où Emmanuel Macron, premier
président français né après les accords d'Evian, entend dépasser cette réalité
pour parler à "l'Algérie de demain".
https://www.ladepeche.fr/article/2017/12/06/2699050-rapatries-attendent-visite-president-francais.html
Publié le
06/12/2017 à 07:55
Ce que les rapatriés attendent
de la visite du président français
International
Sur le front
de mer à Alger./Photo DDM, archives P.C.
L'Occitanie fut l'un des pôles majeurs de l'arrivée en
métropole des Français et Européens d'Algérie, en 1962. La terreur qui suivit
les accords d'Evian et les massacres d'Oran firent fuir 500 000 personnes cet
été-là, sur un total de près d'un million, dont la majorité était française « sans
jamais avoir vu la France», rappellent ceux qui découvrirent alors qu'ils
étaient les « pieds-noirs » pour leurs compatriotes. Pour le seul mois de
juillet, ils furent ainsi 8 500 à débarquer à Port-Vendres et l'administration
les recenserait bientôt « plus de 80 000 en Languedoc-Roussillon» et « 85 275
en Midi-Pyrénées », en 1964.
Du passé ? Une mémoire toujours vive… a fortiori
lorsque « les propos d'Emmanuel Macron sur la colonisation» pendant la campagne
ont été « ressentis comme une insulte par nous comme par les harkis »,
rappellent nombre de blogs associatifs. Et que toute visite présidentielle en
Algérie remet les plaies à vif, étant quasiment marquée d'un « péché originel »
depuis le «Je vous ai compris» du général de Gaulle, en 1958.
« Lorsqu'il est venu à Oran, le 6 juin, j'étais lycéenne
et nous y sommes allés enthousiastes. Français, Arabes, on l'a accueilli comme
un sauveur, on imaginait qu'il ferait de l'Algérie un protectorat…», se
souvient Marie-Thérèse, 76 ans. « Il nous a trahis », tranche Guy, son mari,
dans leur pavillon d'Albi. L'un et l'autre avec la blessure toujours présente
d'avoir dû fuir leur paradis de Béni-Saf « la rouge », petit port « de gauche »,
au bord de la Méditerranée.
Quand Giscard fut le premier à se risquer en Algérie,
après ? « On avait tellement été déçus que ce voyage est resté un vide pour
nous, tant nous étions dans le refoulement du passé à cette époque, pour
essayer de guérir de l'Algérie, mais on n'en guérit jamais ».
Puis ce fut François Mitterrand, en 1981. « Il avait
dit l'Algérie, c'est la France, il disait à présent le passé, c'est
le passé. J'étais d'accord… mais au village, trois familles étaient parties
pour prendre l'avion à Oran, jamais arrivées, jamais revues. Il faudrait quand
même qu'un jour Paris et Alger reconnaissent enfin les victimes des deux côtés,
non ?», interroge Marie-Thérèse.
Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande,
avec chacun sa phrase sans un mot pour eux «le petit peuple», Emmanuel Macron…
« Non, franchement, ça fait longtemps qu'on n'attend plus rien de ces visites
et ça nous a profondément blessés d'être assimilés à un « crime contre
l'humanité ». Nous sommes contre le système de repentance, je n'ai d'excuse à
présenter à personne, je n'ai fait de mal à personne. Nous amis algériens nous
ont fêtés quand nous y sommes retournés en 1985. Par contre, si le gouvernement
a des choses à se reprocher parce que Français d'Algérie et Algériens, tout le
monde y a perdu, qu'ils le disent enfin…», reprennent Marie-Thérèse et Guy.
Répétant, « cette visite, on n'en attend rien ».
Jean-Paul, d'Oran ne veut « même plus en parler »,
considérant «qu'une fois de plus la France va s'exonérer de ses propres fautes
pour laisser porter le fardeau de ses erreurs à une poignée de malheureux qui
ont tout perdu ». Rien de rien, confirment les pieds-noirs contactés. « Tous
nos amis, aussi », reprend Guy. Marie-Thérèse corrige… « Ou plutôt si,
j'attends une chose : que le président Macron tienne aux Algériens le même
discours qu'aux Burkinabé. Ils ont voulu l'indépendance, maintenant il faut
travailler d'état responsable à état responsable et ne plus résumer la France
soit à une ennemie soit à des visas », conclut-elle.
À Alger, certains dessins de Dilem ne disent pas autre
chose.
Pierre
Challier
http://www.lepoint.fr/monde/macron-a-alger-pour-reveiller-les-liens-historiques-franco-algeriens-06-12-2017-2177551_24.php
Macron à Alger en
"ami" refuse d'être "otage du passé"
AFP Modifié
le 06/12/2017 à 21:17 - Publié le 06/12/2017 à 05:05 | AFP
Macron à
Alger en "ami" refuse d'être "otage du passé" © AFP /
ludovic MARIN POOL/AFP
L'Algérie et la France doivent avoir "des
relations beaucoup plus développées qu'aujourd'hui", a souhaité mercredi
le président français Emmanuel Macron, en appelant à ne pas rester
"otages" du passé douloureux entre les deux pays.
"C'est une histoire nouvelle qui s'écrit", a
affirmé M. Macron en terminant sa première visite en tant que président en
Algérie qui, si elle n'a duré qu'une douzaine d'heures, a été particulièrement
dense.
Le président français a notamment rencontré durant une
heure son homologue Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, dans sa résidence
médicale à l'ouest d'Alger. Affaibli par les séquelles d'un AVC survenu en
2013, qui a affecté sa mobilité et son élocution, ce dernier, au pouvoir depuis
1999, reçoit peu de dignitaires étrangers. Il a invité M. Macron à revenir pour
une "visite d'Etat", donc plus longue, en 2018.
"L'ambition que j'ai pour la relation entre
l'Algérie et la France n'a rien à voir avec ce qu'on a fait depuis des
décennies", a déclaré le chef de l'Etat, premier président de la Ve
République à être né après la Guerre d'Algérie (1954-1962).
De ce fait, "je ne suis pas bloqué, je suis très
décomplexé" par rapport à ce passé, a-t-il ajouté devant la presse.
"Le piège est de rester dans le déni et de ne jamais en parler, ou d'être
dans la repentance et de ne jamais en sortir. Le coeur de notre relation c'est
de reconnaitre ce qui a été fait de bien comme de mal. J'ai reconnu avec
beaucoup de force le mal qui a été fait", a-t-il précisé dans un entretien
au site algérien TSA.
Il faisait ainsi référence aux propos qu'il avait
tenus lors de son précédent séjour à Alger durant la campagne électorale
française. Il avait alors qualifié la colonisation de "crime contre
l'humanité", suscitant des espoirs de "repentance" à Alger et de
vives critiques de ses opposants en France.
M. Macron a fait un geste pour régler l'un des
contentieux historiques entre les deux pays en annonçant qu'il était
"prêt" à ce que la France restitue des crânes d'insurgés algériens
tués au XIXe siècle par l'armée française et conservés au Musée de l'Homme à
Paris.
Mais, parallèlement, il a demandé des
"efforts" aux autorités algériennes, notamment pour permettre aux
Français "qui sont nés en Algérie" et "aiment
passionnément" ce pays à y retourner, tout comme "des harkis et
enfants de harkis". "On doit pouvoir regarder cette question de
manière apaisée", a-t-il souhaité.
Les dirigeants algériens ne se sont pas exprimés face
à la presse à l'issue de cette visite.
'S'ouvrir davantage'
Comme il en a l'habitude lors de ses déplacements, M.
Macron a provoqué une cohue bon enfant en descendant l'une des artères du
centre historique d'Alger, accueilli par des youyous descendant des balcons des
vieux immeubles haussmanniens.
"C'est bien qu'un président nous parle. On n'a
jamais connu ça avec les nôtres", constatait Yassine, trentenaire, parmi
les badauds agglutinés derrière des barrières. "Vous avez de la chance, il
est jeune votre président", commentait une Algérienne à l'adresse des
journalistes français.
"J'ai vu trop de jeunes qui m'ont demandé un
visa", a indiqué ensuite le chef de l'Etat français, en appelant à alléger
"les contraintes" dans la circulation des "étudiants, des
apprentis, des hommes d'affaires, des journalistes, des artistes..." entre
les deux pays.
"L'Algérie doit s'ouvrir d'avantage. Il y a
encore beaucoup de freins à l'investissement", a-t-il également noté,
alors que la France reste le premier employeur étranger en Algérie mais perd
des parts de marchés face à la Chine et d'autres.
Le président
français Emmanuel Macron (D) rencontre le Premier ministre algérien Ahmed
Ouyahia à Zeralda, en banlieue d'Alger, le 6 décembre 2017. © ludovic MARIN
POOL/AFP
Un certain nombre de projets économiques devraient
avancer à l'occasion du Conseil intergouvernemental de haut niveau qui réunit
jeudi à Paris les Premiers ministres français et algériens et plusieurs membres
de leur gouvernement.
Le président français s'est également dit partisan
d'un "axe fort" franco-algérien "autour de la Méditerranée qui
se prolonge vers l'Afrique", où les crises au Sahel et en Libye
préoccupent fortement Paris et Alger.
Emmanuel Macron veut accélérer le déploiement de la
force multinationale G5-Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie) lors
d'une réunion le 13 décembre à Paris.
Alger, qui dispose de nombreux relais d'influence dans
la région, a parrainé les longues tractations ayant abouti en 2015 à
un accord de paix au Mali, qui peine à être appliqué, suscitant l'impatience de
Paris.
"J'attends une coopération totale de tous ceux
qui partagent l'objectif d'une paix durable au Mali. Et en effet j'attends
beaucoup de l'Algérie", a expliqué le président français, qui devait
s'envoler en fin de soirée pour une visite officielle de quelques heures au
Qatar.
06/12/2017 21:17:01 -Alger
(AFP)- © 2017 AFP
5 décembre en France, le
nauséabond Macron absent des cérémonies
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Les médaillés du 5
décembre
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Le général Jacques Lasserre a déposé une gerbe au pied du monument aux morts, au nom du comité gersois pour la mémoire des anciens combattants. Moment fort de la cérémonie, la remise de médailles militaires à André Dartigues, de Simorre; Francis Hervé, de Mirande et Alban Mur, d'Haulies.
Une commémoration et quelques perturbations de 14 h 15 à 15 h place Clemenceau
Vosges Matin
Comme c'est désormais le cas chaque 5 décembre, une cérémonie officielle à l'occasion de la Journée nationale de commémoration en hommage aux morts pour la France en AFN se déroulera aujourd'hui à 14 h 30 devant la stèle des anciens combattants en AFN, place Clemenceau (entre l'hôtel de ...
http://www.leparisien.fr/politique/algerie-macron-n-est-pas-venu-en-otage-du-passe-06-12-2017-7437150.php
Algérie : Macron n’est pas venu en «otage du passé»
Le Parisien
avec AFP| 06 décembre 2017, 17h57 |18
Emmanuel
Macron est allé, à pied, au contact des habitants dans une rue du centre
d’Alger AFP/Ludovic MARIN
Premier président de la Ve
République né après la Guerre d’Algérie, Macron prône «un partenariat d’égal à
égal».
Emmanuel Macron s’est rendu brièvement ce mercredi en Algérie, pour la première fois en tant que président français. Il a dit y venir «en ami», refusant d’être «otage du passé» douloureux entre Paris et son ancienne colonie.
L’avion présidentiel a atterri à Alger sous un soleil
radieux et le président français a été accueilli par le président de la chambre
haute et deuxième personnage de l’Etat Abdelkader Bensalah, le Premier ministre
Ahmed Ouyahia et le chef de la diplomatie Abdelkader Messahel.
« Je reviens dans l’état d’esprit d’un ami de l’Algérie, d’un partenaire constructif qui souhaite renforcer nos liens […] pour faire fructifier une relation déjà dense », a expliqué Emmanuel Macron dans une interview conjointe aux quotidiens francophone El Watan et arabophone El Khabar, publiée mercredi.
Pour appuyer ses dires, il a fait un geste pour régler
l'un des contentieux historiques entre les deux pays en annonçant qu'il était
«prêt» à ce que la France restitue des crânes d'insurgés algériens tués au XIXe
siècle par l'armée française et conservés au Musée de l'Homme à Paris.
« Une histoire forte »
Le rapport
entre la France et l’Algérie doit être «un partenariat d’égal à égal», a
poursuivi le président français alors que la « question de la mémoire » des 130
ans de colonisation (1830-1962) et de la Guerre d’Algérie pèse toujours sur les
relations.
« Nos deux pays partagent une histoire forte », a
rappelé Emmanuel Macron, premier président de la Ve République né après la
Guerre d’Algérie (1954-1962), qui avait qualifié la colonisation de «crime
contre l’humanité» lors d’une visite à Alger durant la campagne présidentielle française. A un
journaliste algérien qui lui demandait mercredi si la «position du président
Macron » était la même que celle du « candidat Macron» sur «la question de la
mémoire», il a répondu «je ne suis pas quelqu'un d'incohérent. C'est le même
homme qui vous parle». Mais il n'a pas répété ses propos de candidat.
« Je connais l’Histoire, mais je ne
suis pas otage du passé. Nous avons une mémoire partagée. Il faut en tenir
compte. Mais je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire, que nous
nous tournions ensemble vers l’avenir », a-t-il poursuivi.
La France et l’Algérie doivent construire « un axe
fort […] autour de la Méditerranée qui se prolonge vers l’Afrique » et relevé
les nombreux « champs de coopération prometteurs » entre les deux pays dans le
domaine économique, a-t-il souhaité.
« L’Algérie doit s’ouvrir d’avantage. Il y a encore
beaucoup de freins à l’investissement », a-t-il noté, alors que la France reste
le premier employeur étranger en Algérie mais perd des parts de marchés face à
la Chine et d’autres.
«Pas de tabou»
Après avoir
déposé une gerbe au monument des martyrs de la Guerre d'Algérie, Emmanuel
Macron est allé, à pied, au contact des habitants dans une rue du centre de la
capitale, où son passage a été accueilli par de nombreux youyous.
« On a une
histoire particulière, il ne faut pas qu’il y ait de tabou. Moi je veux que la
jeunesse algérienne prospère avec l’aide de la France », a-t-il expliqué à un
jeune Algérien. Selon Yassine, un trentenaire présent parmi les badauds, « c’est
bien qu’un président nous parle. On n’a jamais connu ça avec les nôtres ».
Dans l’après-midi, le président français devait rendre
visite à son homologue Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, affaibli par les séquelles
d’un AVC survenu en 2013, 80 ans, dans sa résidence médicalisée de Zéralda, en
banlieue d’Alger.
Le président
français a dépose une gerbe au monument des martyrs de la Guerre d'Algérie. AFP/Ludovic
Marin.
Paix au Mali : « J’attends beaucoup de l’Algérie»
Lors de ses entretiens avec les dirigeants algériens,
dont le Premier ministre Ahmed Ouyahia, le président français devrait aborder
les crises au Sahel et en Libye, qui préoccupent fortement Paris et Alger.
Emmanuel Macron veut accélérer le déploiement de la
force multinationale G5-Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie)
lors d’une réunion le 13 décembre à Paris. «J’attends une coopération totale de
tous ceux qui partagent l’objectif d’une paix durable au Mali. Et en effet
j’attends beaucoup de l’Algérie», a expliqué le président français.
Parallèlement, l’association Les Amis de Ghislaine
Dupont et Claude Verlon, les deux journalistes de RFI tués au Mali en
novembre 2013, a dit espérer que la visite du président français à Alger fasse progresser
l’enquête, alors que les juges d’instruction soupçonnent les assassins présumés
d’être basés dans le sud de l’Algérie.
https://www.ouest-france.fr/politique/emmanuel-macron/emmanuel-macron-veut-ouvrir-une-page-d-avenir-avec-l-algerie-5428091
Emmanuel Macron veut ouvrir
« une page d'avenir » avec l'Algérie
Modifié le
06/12/2017 à 21:34 | Publié le 06/12/2017 à 21:34
Le
président Emmanuel Macron en visite en Algérie a voulu "tourner une
page" avec le pays. | Ludovic MARIN / AFP
Ouest-France avec REUTERS
En visite à Alger, le président Emmanuel Macron s'est
dit prêt ce mercredi à ouvrir "une page d'avenir" avec l'Algérie, dix
mois après avoir qualifié la colonisation française de "crime contre
l'humanité".
Emmanuel Macron, en visite-éclair à Alger, a exprimé
ce mercredi le voeu d'ouvrir « une page d'avenir » avec
l'Algérie loin des passions et antagonismes passés dont il a regretté qu'ils « bloquent »
encore le partenariat entre la France et son ancienne colonie.
Macron promet la restitution de crânes d'insurgés algériens
Dix mois après ses propos qualifiant la colonisation
française de « crime contre l'humanité », le chef de l'Etat,
qui a rencontré le président Abdelaziz Bouteflika et déjeuné avec des membres
de la société civile, a appelé à des « gestes réciproques »
pour aider au travail de mémoire.
Pour cette première visite officielle en Algérie, il
s'est ainsi dit prêt à ce que la France restitue les crânes d'insurgés
algériens tués au XIXe siècle par l'armée française et conservés au Musée de
l'Homme à Paris.
Le président évoque un partenariat
économique
Pressé par des jeunes, lors d'un bain de foule dans le
centre d'Alger, de « donner des visas », le président français
a défendu un partenariat économique ambitieux entre les deux pays afin de
donner des perspectives locales à la jeunesse.
« J'ai vu ce matin trop de jeunes qui m'ont
simplement demandé d'avoir un visa. Ce n'est pas un projet de vie », a-t-il déclaré lors d'une conférence
de presse à l'issue de son entrevue avec Abdelaziz Bouteflika. « Construire
les choses » de manière « pragmatique », « dépassionné »
: le président français a assorti son message de renouveau de deux annonces.
La création d'un fonds
d'investissement franco-algérien
Celui-ci « permettrait d'accompagner les
entrepreneurs algériens investissant en France et les entrepreneurs français
désireux de se rendre en Algérie. » Le chef de l'Etat n'a pas précisé
le montant de ce dispositif.
Il a en outre annoncé la fondation prochaine d'une
école pour la formation des jeunes en matière de numérique, sur le modèle de
l'école « 42 » de Paris créée, notamment, par Xavier Niel. « Le
jeunesse veut faire et nous devons la laisser faire ».
« L'ambition que j'ai pour la relation entre
l'Algérie et la France n'a rien à voir avec ce qu'on a fait depuis des
décennies. C'est une histoire nouvelle qui s'écrit », a souligné Emmanuel Macron.
Il a vivement répliqué à un journaliste algérien qui
l'interrogeait sur la période coloniale : « Ne me posez pas les
questions d'il y a vingt ans, de quelqu'un qui vit encore dans des complexes
qui n'ont plus cours. » « Ses repères bloquent la relation
bilatérale, ils ne m'intéressent pas », a-t-il lancé.
« Moi je ne suis pas bloqué, je suis très
décomplexé. J'ai dit les choses sur le passé (...) j'ai reconnu les choses,
toutes les pages, j'ai demandé aussi des efforts au gouvernement algérien parce qu'il y a chez moi des
Françaises et Français qui aiment furieusement l'Algérie, qui veulent pouvoir y
revenir », a-t-il
poursuivi en appelant de ses voeux une relation « d'égal à égal »
qui ne soit pas « étouffée ».
Dans un entretien au quotidien algérien El
Watan, le
dirigeant de 39 ans affirme ne pas être « otage du passé ».
« C'est une page d'avenir que je viens ouvrir
avec la nouvelle génération algérienne, qui doit regarder différemment la
France, qui doit regarder différemment les promesses de son pays », a-t-il insisté en marge de son
bain de foule. « Tourner la page » - un souhait exprimé par
ses prédécesseurs à l'Elysée - s'annonce difficile, selon les observateurs.
L'Algérie pays clé pour résoudre les
conflits internationaux
L'Algérie est devenue au cours de ces dernières années
un acteur clef dans la résolution des conflits régionaux, en Libye mais
également au Sahel où la France est présente militairement via son opération
antiterroriste Barkhane.
Quelques jours seulement après son élection, Emmanuel
Macron avait haussé le ton, prévenant que la France ferait preuve d'une « exigence
renforcée » vis-à-vis de ses partenaires, notamment de l'Algérie,
soupçonnée d'apporter son soutien, à Iyad Ag-Ghali, chef du mouvement
djihadiste malien Ansar Dine.
« Ma position n'a pas changé », indique-t-il à El Watan. « J'attends
une coopération totale de tous ceux qui partagent l'objectif d'une paix durable
au Mali. Et en effet j'attends beaucoup de l'Algérie » dans la lutte
contre le terrorisme.
http://www.rfi.fr/afrique/20171206-algerie-une-visite-eclair-terrain-ami-emmanuel-macron
Algérie: une visite éclair en
terrain ami pour Emmanuel Macron
Bain de
foule pour Emmanuel Macron dans une rue d'Alger, ce 6 décembre.© Ludovic MARIN
/ AFP
Par RFI Publié le 06-12-2017 Modifié le 06-12-2017 à 14:55
Emmanuel Macron a
débuté ce mercredi sa première visite en tant que président français en Algérie
où il dit se rendre « en ami », refusant d'être « otage du
passé » douloureux entre Paris et son ancienne colonie. Lors de cette
visite consacrée à la coopération économique ou encore à la lutte
antiterroriste, la question de la mémoire est inévitable. Lors de la campagne
présidentielle, Emmanuel Macron avait marqué les esprits en Algérie en
déclarant que la « colonisation était un crime contre l’humanité ».
Avec notre envoyé spécial à Alger, Anthony Lattier
Après avoir déposé une gerbe au monument des martyrs
de la guerre d'Algérie, Emmanuel Macron s’est adonné à l’un de ses exercices
favoris : le bain de foule. Au son des youyous et de la cohue, le président
français s’est rendu à pied dans une artère commerçante en plein centre-ville.
Les habitants, réunis dans la rue et aux fenêtres, lui
ont réservé un accueil chaleureux sous le soleil et le ciel bleu
l’Alger.
Emmanuel Macron s’est ensuite
engouffré dans une librairie, avant d’aller déjeuner avec des personnalités de la
société civile algérienne.
Approfondir le partenariat
L'enjeu de cette première visite du président français
à Alger est d’approfondir le partenariat que l’Elysée juge spécial entre la
France et l’Algérie en raison de leur histoire commune. Emmanuel Macron veut
ainsi se tourner vers l’avenir et construire une nouvelle relation avec le
pays.
La lutte contre le terrorisme au Sahel est aussi au
menu de cette visite. Paris voudrait impliquer davantage Alger. Enfin, comme la
semaine dernière au Burkina Faso, au Ghana et en Côte d’Ivoire, le président
français est venu aborder la coopération économique entre les deux pays.
Ce sont surtout les jeunes entrepreneurs qui
accompagnent le président français. Emmanuel Macron devrait donc aborder tous
ces dossiers avec son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, lors d’une
rencontre qui aura lieu dans sa résidence privée.
Emmanuel Macron veut convaincre la nouvelle génération
Lors de cette visite à Alger, le président français
entend notamment s'adresser aux jeunes de sa génération qui n'ont pas connu les
périodes coloniales.
L’une des préoccupations principales des Algériens,
notamment des jeunes, est la question des visas.
Ils souhaitent plus de facilité pour circuler, comme
l’explique cette jeune cheffe d'entreprise : « J’ai fait trois
demandes, j’ai eu trois refus, alors que je suis cheffe d’entreprise. Moi,
j’aurais aimé avoir cette facilité-là de tout de suite pouvoir partir en France
voir mes clients, voir mes partenaires, pour pouvoir assister à des événements.
J’ai eu des invitations à des événements, etc. auxquels je n’ai pas pu me
rendre ».
http://www.ledauphine.com/france-monde/2017/12/07/interroge-sur-la-colonisation-en-algerie-macron-s-irrite
Interrogé sur la colonisation
en Algérie, Macron s'irrite
Emmanuel Macron s'est offert un bain de foule à Alger. Photo: AFP
Emmanuel Macron effectuait sa
première visite en tant que président en Algérie, mercredi 6 décembre.
L'occasion pour lui de prendre un bain de foule. Interrogé sur le passé colonial
de la France, le chef de l'Etat a eu un échange musclé avec un jeune homme de
25 ans.
Emmanuel Macron effectuait sa première visite,
hier, en Algérie, en tant que président. Le chef de l'Etat qui s'est entretenu
avec son homologue Abdelaziz Bouteflika, a déclaré se rendre à Alger
"en ami", en refusant d'être "otage du passé".
Comme il en a l'habitude lors de ses déplacements, le
président s'est offert un bain de foule dans la capitale algérienne. C'est à ce
moment-là qu'un jeune homme l'a interpellé, en demandant à la France
"d'assumer son passé colonial".
A la demande du jeune homme, Emmanuel Macron a
répondu: "ça fait longtemps qu'elle l'a assumé". Une réponse qui n'a
pas satisfait son interlocuteur et qui l'a accusé "d'éviter le
sujet".
S'en est suivi un échange musclé, retransmis en images
par les caméras de Franceinfo.
https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/video-on-a-cette-histoire-entre-nous-mais-je-n-en-suis-pas-prisonnier-declare-emmanuel-macron-a-alger_2501685.html#xtor=RSS-3-[lestitres]
" Qui
évite quoi ? J'évite de venir vous voir ? J'évite de dire ce qui s'est passé ?
Mais il s'est passé des choses, comme je l'ai dit. Il y a des gens qui ont vécu
des histoires d'amour ici.
Il y a des gens, Français qui aiment encore terriblement l'Algérie, qui ont
contribué et qui ont fait des belles choses, il y en a qui ont fait des choses
atroces.
On a cette histoire entre nous mais
moi j'en suis pas prisonnier", a répondu le président, qui lors de la
campagne présidentielle avait qualifié la colonisation française de "crime
contre l'humanité". "Mais vous, vous avez quel âge ?" a demandé
le chef de l'Etat à son interlocuteur.
"25 ans", lui a-t-il
répondu. " Mais vous n'avez jamais connu la colonisation ! Qu'est-ce que
vous venez m'embrouiller avec ça ?, a rétorqué Emmanuel Macron, avant de
conclure:" vous votre génération, elle doit regarder l'avenir."
Publié le
07/12/2017 à 08:00 |
http://www.lemonde.fr/emmanuel-macron/article/2017/12/06/emmanuel-macron-en-visite-en-algerie-dans-l-etat-d-esprit-d-un-ami_5225642_5008430.html
Emmanuel Macron en visite en
Algérie, « dans l’état d’esprit d’un ami »
Le président
français effectue son premier déplacement officiel en Algérie. « Je ne
suis pas otage du passé », assure le chef de l’Etat, qui souhaite
renforcer les liens commerciaux entre les deux pays.
Le Monde.fr
avec AFP | 06.12.2017 à 15h55 • Mis à jour le 06.12.2017 à 16h59
Un déplacement surveillé à la loupe. Emmanuel Macron a commencé,
mercredi 6 décembre, sa première visite en tant que président
français en Algérie. L’avion présidentiel a atterri en milieu de matinée à
Alger, où M. Macron a été accueilli par le président de la Chambre haute
et deuxième personnage de l’Etat, Abdelkader Bensalah, le premier ministre,
Ahmed Ouyahia, et le chef de la diplomatie, Abdelkader Messahel.
« Je reviens dans
l’état d’esprit d’un ami de l’Algérie, d’un partenaire constructif qui souhaite
renforcer nos liens (…) pour faire fructifier une relation déjà dense », a
expliqué Emmanuel Macron dans une interview conjointe aux quotidiens
francophone El Watan et arabophone El Khabar, publiée mercredi.
Le rapport entre la France et l’Algérie doit être « un partenariat d’égal à égal », a poursuivi le président français alors que la « question de la mémoire » des cent trente-deux ans de colonisation (1830-1962) et de la guerre d’Algérie pèse toujours sur les relations. « Nos deux pays partagent une histoire forte », a rappelé M. Macron, premier président de la Ve République né après la guerre d’Algérie (1954-1962), qui avait qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité » lors d’une visite à Alger durant la campagne présidentielle française.
« Je connais
l’histoire, mais je ne suis pas otage du passé. Nous avons une mémoire
partagée. Il faut en tenir compte. Mais je souhaite désormais, dans le respect
de notre histoire, que nous nous tournions ensemble vers l’avenir. »
La France et l’Algérie doivent construire « un axe fort (…) autour de la Méditerranée qui se prolonge vers l’Afrique » et relevé les nombreux « champs de coopération prometteurs » entre les deux pays dans le domaine économique, a-t-il également souhaité. « L’Algérie doit s’ouvrir d’avantage. Il y a encore beaucoup de freins à l’investissement », a-t-il noté, alors que la France reste le premier employeur étranger en Algérie, mais perd des parts de marché face à la Chine et d’autres.
Les crises au Sahel et
en Libye au menu
Après avoir déposé une gerbe au monument des martyrs de la guerre d’Algérie, Emmanuel Macron est ensuite allé, à pied, au contact des habitants dans une rue du centre de la capitale, Alger, où son passage a été accueilli par de nombreux youyous. Dans l’après-midi, le président français rendra visite à son homologue, Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, dans sa résidence médicalisée de Zéralda, en banlieue d’Alger.
Alors qu’Alger avait mal pris qu’Emmanuel Macron choisisse, dès le début de juin, le Maroc pour son premier déplacement au Maghreb, cette visite « d’amitié et de travail » était très attendue. Elle ne durera finalement qu’une douzaine d’heures. « Longue attente, court séjour », résumait mercredi le quotidien francophone Liberté.
Lors de ses entretiens avec les dirigeants algériens, le président français devrait aborder les crises au Sahel et en Libye, qui préoccupent fortement Paris et Alger. Emmanuel Macron veut accélérer le déploiement de la force multinationale G5-Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie) lors d’une réunion le 13 décembre à Paris. Alger, qui dispose de nombreux relais d’influence dans la région, a parrainé les longues tractations ayant abouti en 2015 à un accord de paix au Mali, qui peine à être appliqué, suscitant l’impatience de Paris.
Parallèlement, l’association Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux journalistes de Radio France internationale (RFI) tués au Mali en 2013, a dit espérer que la visite du président français à Alger fasse progresser l’enquête, alors que les juges d’instruction soupçonnent les assassins présumés d’être basés dans le sud de l’Algérie.
Emmanuel Macron s’envolera en fin de soirée pour une visite officielle de quelques heures au Qatar au menu de laquelle figureront contrats commerciaux, crise du Golfe et antiterrorisme.
http://www.algerie-focus.com/2017/12/presidence-premieres-images-entretiens-entre-macron-bouteflika/
Présidence Premières images
des entretiens entre Macron et Bouteflika
Par La rédaction 6 décembre 2017
Les deux Chefs
d'Etat en pleine discussion/ Ph APS
Avant de donner une conférence de presse, le président
français, Emmanuel Macron a marqué l’un des moments forts de sa visite en
Algérie. Il s’est entretenu, durant de longues minutes, avec le président
Abdelaziz Bouteflika à la résidence d’Etat de Zerlada, à l’ouest d’Alger.
Aucune information n’est sortie de cet entretien. Mais
comme l’a prévu le chef de l’Etat français, les entretiens devaient notamment
se dérouler autour des questions économiques et de la sécurité dans la région,
notamment le Sahel et la Libye.
https://www.la-croix.com/Monde/Afrique/Le-president-Macron-visite-eclair-Alger-2017-12-06-1200897366
Emmanuel Macron en visite
éclair à Alger
Marie Verdier , le 06/12/2017 à 6h32 Mis à jour le 06/12/2017 à 14h47
Les enjeux économiques et mémoriaux seront au centre de la visite
« d’amitié et de travail » du président de la République française de
ce 6 décembre en Algérie.
Le devenir des crânes algériens conservés au musée de l’Homme et du
canon d’Alger installé à Brest devrait être évoqué.
Le président Macron s’envole pour l’Algérie. / Eric
Feferberg/AFP
La visite d’Emmanuel Macron à Alger, ce mercredi 6 décembre, est « importante » selon l’Élysée. Elle permet de souligner « la profondeur et la densité des liens entre les deux pays ». Et l’Algérie de son côté « attend beaucoup » de cette visite, selon les propos du ministre des moudjahidine Tayed Zitouni.
Une simple « visite d’amitié et
de travail »
Le président français foulera pourtant le sol d’Alger pendant à peine une douzaine d’heures avant de s’envoler pour le Qatar. « Un petit tour puis s’en ira… au Qatar », ironisait dimanche le quotidien La Liberté qui évoque une « escale politique » plus qu’une visite d’État.
De fait, dans le protocole, Emmanuel Macron effectue une simple « visite d’amitié et de travail ». Une visite d’État devrait être programmée dans les temps à venir, sans date pour le moment.
Sauver la face
Selon le quotidien el Watan, le report de la visite d’État permet à chaque partie de sauver la face, « à l’hôte de l’Algérie de ne pas s’astreindre à un programme contraignant, qui mettrait mal à l’aise les autorités algériennes, compte tenu des difficultés évidentes du président Bouteflika d’assumer les charges d’un protocole laborieux et exigeant du fait de sa maladie ».
De son côté, toujours
selon El Watan, Emmanuel Macron n’entendait pas « être reçu entre deux
portes en s’affichant furtivement aux côtés de Bouteflika ». Et cette
visite rapide lui permet de « solder sa dette envers l’Algérie qui a mal
vécu le fait que le chef de l’État français ait privilégié le Maroc à l’Algérie
pour sa première visite officielle dans la région ».
Au cours de sa visite Emmanuel Macron s’entretiendra avec le premier ministre Ahmed Ouyahia, aura une audience avec le président Abdelaziz Bouteflika dans sa résidence médicalisée de Zeralda dans l’ouest d’Alger, et dînera avec le président du conseil de la nation (le sénat algérien) Abdelkader Bensalah, deuxième personnage de l’État chargé d’assurer l’intérim présidentiel en cas de vacance du pouvoir.
Une société civile laminée
Un petit bain de foule dans le centre d’Alger, une
visite à la librairie du Tiers-Monde, célèbre librairie de la capitale qui
avait failli disparaître, et des rencontres avec des personnalités de la
société civile sont également envisagés dans le programme. « Si tel est
le cas, il ne peut s’agir que de responsables adoubés par le pouvoir », relève
un observateur. « La société civile est laminée, poursuit-il. La
moitié des 90 000 associations qui existaient en 2012 ont disparu et les
conditions d’attribution d’agrément se sont considérablement durcies, les
financements étrangers sont interdits »
Au menu des discussions, la coopération sur le thème de la sécurité au Sahel et l’approfondissement du partenariat économique qui constitueront également le programme du conseil intergouvernemental de haut niveau (CIHN) prévu demain à Paris sous la double présidence des deux premiers ministres Édouard Philippe et Ahmed Ouyahia.
Des intérêts économiques partagés
Pour la France l’Algérie recèle « un potentiel économique considérable », selon l’Élysée alors que l’Hexagone a cédé sa place de premier fournisseur de l’Algérie à la Chine. L’Algérie a, elle, dramatiquement besoin de diversifier son économie alors que les hydrocarbures représentent 95 % de ses exportations et que le cours du pétrole s’est effondré.
Un accord a été trouvé le 12 novembre dernier pour l’implantation des groupes PSA Peugeot et Schneider, pour la fabrication de voitures et d’équipements électriques, dans le cadre à chaque fois de pactes d’actionnaires. Lors de ce même comité mixte franco-algérien, un projet de consortium pour l'export de fruits et légumes algériens vers l'Europe a été envisagé.
Les différends mémoriels
Mais c’est bien sûr sur le terrain des différends mémoriels que les attentes sont les plus fortes. Emmanuel Macron, alors candidat, avait qualifié en février dernier la colonisation de l’Algérie par la France de « crime contre l’humanité ». « Ni déni, ni repentance » a toutefois répété Emmanuel Macron qui a plaidé pour une « réconciliation des mémoires » lors d’un entretien à la chaîne Trace TV enregistré au Ghana le 30 novembre.
L’Élysée a ainsi laissé entendre qu’il pourrait y avoir du nouveau concernant la restitution à l’Algérie des crânes de résistants assassinés pendant la conquête coloniale au XIXe siècle, conservés dans les réserves du Musée de l’homme à Paris. Des crânes qui nourrissent de longue date le contentieux mais qui, tout au moins jusqu’à récemment, n’avaient jamais fait l’objet de demande officielle de restitution de la part de l’Algérie.
Tout aussi lourd de symbole, le sort de « la consulaire » a également été évoqué. Le canon d’Alger, lourd de 13 tonnes de bronze avait été apporté en France au moment de la conquête en 1833 et parade depuis lors dans l’arsenal de Brest. La visite éclair d’Emmanuel Macron sera-t-elle l’occasion de régler ces vieux contentieux ? Sans oublier, l’enjeu crucial de l’ouverture des archives sur la période de la guerre d’indépendance.
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/algerie-interpelle-sur-le-passe-colonial-de-la-france-macron-s-agace_1966878.html
Interpellé sur la colonisation
en Algérie, Macron s'agace
Par
LEXPRESS.fr , publié le 06/12/2017 à 20:12 , mis à jour à 20:29
Emmanuel
Macron, interpellé par un jeune algérien le 6 décembre 2017 à Alger. Image
Franceinfo.
Le chef de l'État s'est rendu au monument des martyrs
de la Guerre d'Algérie. Il est ensuite allé à la rencontre des Algérois où il a
été interpellé sur la colonisation.
Pour son premier déplacement en Algérie, il ne pouvait pas éviter le sujet, la colonisation. En visite éclair, Emmanuel Macron avait dit s'y rendre "en ami" refusant d'être "otage du passé" douloureux entre Paris et son ancienne colonie. A la mi-journée, remontant à pied une rue du centre d'Alger, il a été interpellé par un jeune algérien, dans une cohue bon enfant. Un échange capté par les caméras de Franceinfo.
http://www.sudouest.fr/2017/12/06/macron-en-algerie-une-visite-eclair-et-de-lourds-dossiers-4010706-4803.php
Publié le
06/12/2017 à 12h42 par SudOuest.fr avec AFP.
Le président
français, accueilli par une gerbe de fleurs lors de son arrivée à Alger le
mercredi 6 décembre.
LUDOVIC
MARIN AFP
Le président refuse d’être
"otage du passé" douloureux entre Paris et son ancienne colonie.
L’avion présidentiel a atterri en milieu de matinée à
Alger, sous un soleil radieux. Et tout de suite après, Emmanuel Macron a
expliqué venir "dans l’état d’esprit d’un ami de l’Algérie".
Le rapport entre la France et l’Algérie doit être "un partenariat d’égal à égal", a poursuivi le président français alors que la "question de la mémoire" des 130 ans de colonisation (1830–1962) et de la Guerre d’Algérie pèse toujours sur les relations.
"Se tourner ensemble vers
l’avenir"
"Nos deux pays partagent une histoire
forte", a rappelé Macron, premier président de la Ve République. Né après
la Guerre d’Algérie (1954–1962), il avait qualifié la colonisation de "crime
contre l’humanité" lors d’une visite à Alger durant la campagne
présidentielle française.
"Je connais l’Histoire, mais je ne suis pas
otage du passé. Nous avons une mémoire partagée. Il faut en tenir compte.
Mais je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire, que nous nous
tournions ensemble vers l’avenir", a-t-il poursuivi.
Emmanuel Macron devait tout d’abord déposer une gerbe
au monument des martyrs de la Guerre d’Algérie, avant d’aller au contact des
habitants dans le centre de la capitale.
"J’attends beaucoup de
l’Algérie"
Alors qu’Alger avait mal pris
qu’Emmanuel Macron choisisse, dès début juin, son voisin et rival le Maroc pour
son premier déplacement au Maghreb, cette visite "d’amitié et de travail" est très
attendue. Elle ne durera finalement qu’une douzaine d’heures. "Longue
attente, court séjour", titrait mercredi le quotidien francophone
Liberté, résumant l’état d’esprit de la presse algérienne.
Lors de ses entretiens avec les dirigeants algériens, dont le Premier ministre Ahmed Ouyahia, le président français devrait aborder les crises au Sahel et en Libye. Emmanuel Macron tentera d’accélérer le déploiement de la force multinationale G5-Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie) lors d’une réunion le 13 décembre à Paris.
"J’attends une coopération totale de tous ceux
qui partagent l’objectif d’une paix durable au Mali. Et en effet j’attends
beaucoup de l’Algérie", a expliqué le président français.
http://www.jeuneafrique.com/499978/politique/en-algerie-emmanuel-macron-plaide-pour-un-partenariat-degal-a-egal/
En Algérie, Emmanuel Macron
plaide pour « un partenariat d’égal à égal »
06 décembre
2017 à 17h10
Le président français est à Alger pour une visite
d'une journée pour échanger avec les dirigeants algériens sur le renforcement
de la coopération économique et sécuritaire.
Emmanuel Macron a atterri mercredi matin à Alger. Pour
sa première visite en tant que président français en Algérie, il a été
accueilli par le président de la chambre haute et deuxième personnage de l’État
Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Ahmed Ouyahia et le chef de la
diplomatie Abdelkader Messahel.
« Mémoire partagée » et Guerre d’Algérie
Dans la lignée de la rhétorique adoptée par le
président français lors de sa tournée africaine la semaine dernière, Emmanuel
Macron a assuré « connaître l’Histoire » et, en même temps, ne pas
être « otage du passé ».
« Nous avons une mémoire partagée. Il faut en
tenir compte. Mais je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire,
que nous nous tournions ensemble vers l’avenir », a poursuivi le premier
président de la Ve République né après la Guerre d’Algérie (1954-1962).
Une visite express, une douzaine d’heures seulement,
pour Emmanuel Macron qui arrive dans un contexte particulier puisque Alger
avait mal pris son choix de privilégier, début juin, le rival
marocain pour son premier déplacement au Maghreb.
« Je reviens dans l’état d’esprit d’un ami de
l’Algérie, d’un partenaire constructif qui souhaite renforcer nos liens (…)
pour faire fructifier une relation déjà dense », a expliqué Emmanuel
Macron dans une interview conjointe aux quotidiens francophone El Watan
et arabophone El Khabar, publiée mercredi.
Le rapport entre la France et l’Algérie doit être
« un partenariat d’égal à égal », a poursuivi le président français
alors que la « question de la mémoire » des 130 ans de colonisation
(1830-1962) et de la Guerre d’Algérie pèse toujours sur les relations.
Lors d’un déplacement à Alger pendant la campagne
présidentielle, Emmanuel Macron avait d’ailleurs qualifié la
colonisation de « crime contre l’humanité », provoquant un tollé en France, notamment à droite et à
l’extrême droite du spectre politique.
Il y a encore beaucoup de freins à l’investissement
Alors que la France reste le premier employeur
étranger en Algérie, mais perd du terrain notamment face à la Chine, le chef
d’État français a estimé que « l’Algérie doit s’ouvrir d’avantage. »
« Il y a encore beaucoup de freins à
l’investissement », a-t-il estimé, relevant les nombreux « champs de
coopération prometteurs » entre les deux pays dans le domaine économique.
Rencontre avec Abdelaziz Bouteflika
Après avoir déposé une gerbe au monument des martyrs
de la Guerre d’Algérie, Emmanuel Macron s’est ensuite offert un bain de foule,
à pied, au contact des habitants dans une rue du centre de la capitale, où son
passage a été accueilli par de nombreux youyous.
Le président français devait également rendre visite à
son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, dans sa résidence
médicalisée de Zéralda, en banlieue d’Alger. Affaibli par les séquelles d’un
AVC survenu en 2013, qui a affecté sa mobilité et son élocution, le président
Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, reçoit peu de dignitaires étrangers.
Au menu des discussions avec les dirigeants algériens,
Emmanuel Macron doit aborder les crises au Sahel et en Libye, qui préoccupent
fortement Paris et Alger. La France veut notamment accélérer le déploiement de
la force multinationale G5-Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et
Mauritanie). Une réunion sur ce sujet est programmée à Paris, le 13 décembre.
Le Sahel et la Libye
Alger, qui dispose de nombreux relais d’influence dans
la région, a parrainé les longues tractations ayant abouti en 2015 à un accord
de paix au Mali, qui peine à être appliqué, suscitant l’impatience de Paris.
« J’attends une coopération totale de tous ceux
qui partagent l’objectif d’une paix durable au Mali. Et en effet j’attends
beaucoup de l’Algérie », a expliqué le président français.
Parallèlement, l’association « Les Amis de
Ghislaine Dupont et Claude Verlon », les deux journalistes de RFI
tués au Mali en 2013, a dit espérer que la visite du président français à Alger
fasse progresser l’enquête, alors que les juges d’instruction soupçonnent les
assassins présumés d’être basés dans le sud de l’Algérie.
Emmanuel Macron s’envolera en fin de soirée pour une
visite officielle de quelques heures au Qatar.
http://www.huffpostmaghreb.com/2017/12/06/macron-restitution-cranes_n_18745678.html
Algérie: Macron
"prêt" à rendre les crânes de résistants algériens du Musée de
l'Homme
AFP
Publication: 06/12/2017 16h23 CET Mis à jour: 06/12/2017 16h23 CET
Le président français Emmanuel Macron s'est dit
"prêt" mercredi à ce que Paris restitue les crânes d'insurgés
algériens tués au XIXe siècle par l'armée française et conservés au Musée de
l'Homme à Paris, un geste attendu à Alger.
"Je souhaite qu’on ravive la relation avec le
travail mémoriel entre nos deux pays, que la restitution des crânes soit
décidée, je la déciderai, je suis prêt", a déclaré le chef de l'Etat
français au site d'informations TSA ("Tout sur l'Algérie").
TSA devait publier dans l'après-midi l'intégralité de
cet entretien.
Emmanuel Macron est arrivé mercredi en Algérie pour
une douzaine d'heures, sa première visite officielle dans ce pays. Lors de son
précédent séjour, durant la campagne électorale française, il avait qualifié la
colonisation de "crime contre l'humanité".
Des universitaires français et algériens demandent
depuis plusieurs années que soient rapatriés en Algérie 37 crânes d'Algériens,
révoltés durant la 2e moitié du XIXe siècle contre la colonisation française et
entreposés depuis la fin du XIXe siècle au Musée de l'Homme à Paris.
Le ministre algérien des moudjahidine, Tayeb Zitouni,
avait récemment indiqué "attendre beaucoup" de la visite du président
français concernant le dossier de la mémoire, "compte tenu des
déclarations de M. Macron lors de sa précédente visite".
La "question de la mémoire" des 130 ans de
colonisation (1830-1962) et de la Guerre d'Algérie pèse toujours sur les
relations entre Paris et Alger.
"Je connais l’Histoire, mais je ne suis pas otage
du passé. Nous avons une mémoire partagée. Il faut en tenir compte. Mais je
souhaite désormais, dans le respect de notre histoire, que nous nous tournions
ensemble vers l’avenir", a expliqué M. Macron dans une interview publiée
par la presse algérienne mercredi.
http://www.europe1.fr/politique/le-president-francais-emmanuel-macron-arrive-a-alger-en-visite-officielle-3512969
Le président
français Emmanuel Macron arrive à Alger en visite officielle
11h49, le 06
décembre 2017, modifié à 12h01, le 06 décembre 2017
"Je reviens dans l'état
d'esprit d'un ami de l'Algérie pour faire fructifier une relation déjà
dense", a expliqué Emmanuel Macron dans une interview.
Le président français Emmanuel Macron a débuté mercredi sa première visite officielle en Algérie, où il dit se rendre "en ami" refusant d'être "otage du passé" douloureux entre Paris et son ancienne colonie.
"Partenaire constructif". L'avion présidentiel a atterri en
milieu de matinée à Alger, sous un soleil radieux, et le président de la
République a été accueilli par le président de la chambre haute et deuxième
personnage de l'Etat Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Ahmed Ouyahia et
le chef de la diplomatie Abdelkader Messahel. "Je reviens dans l'état
d'esprit d'un ami de l'Algérie, d'un partenaire constructif qui souhaite
renforcer nos liens (...) pour faire fructifier une relation déjà dense",
a expliqué Emmanuel Macron dans une interview conjointe aux quotidiens
francophone El Watan et arabophone El Khabar, publiée mercredi.
Se tourner "vers l'avenir". Le rapport entre la France et
l'Algérie doit être "un partenariat d'égal à égal", a poursuivi le
président français alors que la "question de la mémoire" des 130 ans
de colonisation (1830-1962) et de la Guerre d'Algérie pèse toujours sur les
relations. "Nos deux pays partagent une histoire forte", a rappelé
Emmanuel Macron, premier président de la Ve République né après la Guerre
d'Algérie (1954-1962) et qui avait qualifié la colonisation de "crime
contre l'humanité" lors d'une visite à Alger durant la campagne
présidentielle française. "Je connais l'Histoire, mais je ne suis pas
otage du passé. Nous avons une mémoire partagée. Il faut en tenir compte. Mais
je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire, que nous nous
tournions ensemble vers l'avenir", a-t-il poursuivi, assurant poser
"le regard d'un homme de (sa) génération", qui n'a pas connu la
période coloniale.
Lever "les freins à l'investissement". La France et l'Algérie doivent
construire "un axe fort (...) autour de la Méditerranée qui se prolonge
vers l'Afrique" et relevé les nombreux "champs de coopération
prometteurs" entre les deux pays dans le domaine économique, a-t-il
également souhaité. "L'Algérie doit s'ouvrir d'avantage. Il y a encore
beaucoup de freins à l'investissement", a-t-il noté, alors que la France
reste le premier employeur étranger en Algérie mais perd des parts de marchés
face à la Chine et d'autres.
http://www.paris-normandie.fr/actualites/monde/visite-d-emmanuel-macron-a-alger-en-ami-OE11627922
Publié
06/12/2017 22:39 Mise à jour 09:19
Emmanuel Macron avec le président du
Sénat algérien lors d’une visite au Mémorial du Martyr
Visite. Le président de la
République s’est rendu en Algérie, hier mercredi. Il a dit refuser d’être « otage
du passé » douloureux entre la France et son ancienne colonie.
Emmanuel Macron a effectué hier mercredi sa première
visite en tant que président français en Algérie, où il a dit se rendre « en
ami » refusant d’être « otage du passé » douloureux
entre Paris et son ancienne colonie.
Alors qu’Alger avait mal pris qu’Emmanuel Macron
choisisse, dès début juin, le Maroc - voisin et rival - pour son premier
déplacement au Maghreb, cette visite « d’amitié et de travail » était
très attendue. Elle ne durera finalement qu’une douzaine d’heures.
Lors de cette visite, le président de la République a
fait un geste pour régler l’un des contentieux historiques entre les deux pays
en annonçant qu’il était « prêt » à ce que la France restitue
des crânes d’insurgés algériens tués au XIXe siècle par l’armée française
et conservés au Musée de l’Homme à Paris. « Je souhaite qu’on ravive la
relation entre nos deux pays avec le travail mémoriel, que la restitution des
crânes soit décidée », a-t-il déclaré dans un entretien accordé au
site TSA (Tout sur l’Algérie).
Partisan d’un axe fort
« On a une histoire particulière, il ne faut pas
qu’il y ait de tabou », avait auparavant expliqué Emmanuel Macron à un jeune Algérien croisé dans
la rue du centre d’Alger qu’il a remontée à pied à la mi-journée. « Je
veux une France aux côtés de l’Algérie, une France qui aide à construire
l’avenir de ce grand pays et qui aide la jeunesse à réussir. C’est une page
d’avenir que je viens ouvrir avec cette nouvelle génération », a-t-il
ajouté.
Emmanuel Macron a ensuite rencontré durant une heure
son homologue Abdelaziz Bouteflika, 80 ans. « Nous avons discuté de
sujets internationaux », a déclaré le président français.
Lors de son précédent séjour à Alger durant la
campagne électorale française, Emmanuel Macron, premier président de la
Ve République né après la Guerre d’Algérie (1954-1962), avait qualifié la
colonisation de « crime contre l’humanité », suscitant des
espoirs de « repentance » à Alger. À un journaliste algérien
qui lui demandait mercredi si la « position du président Macron »
était la même que celle du « candidat Macron » sur « la
question de la mémoire », il a répondu : « Je ne suis pas
quelqu’un d’incohérent. C’est le même homme qui vous parle ». Mais il
n’a pas répété ses propos de candidat.
Le président français s’est également dit partisan
d’un « axe fort » franco-algérien « autour de la
Méditerranée qui se prolonge vers l’Afrique » et relevé les nombreux « champs
de coopération prometteurs » dans le domaine économique. « L’Algérie
doit s’ouvrir davantage. Il y a encore beaucoup de freins à
l’investissement », a-t-il noté, alors que la France reste le premier
employeur étranger en Algérie mais perd des parts de marchés face à la Chine et
d’autres pays.
Emmanuel Macron veut aussi accélérer le déploiement de
la force multinationale G5-Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina-Faso et
Mauritanie), lors d’une réunion le 13 décembre à Paris. Alger, qui dispose
de nombreux relais d’influence dans la région, a parrainé les longues tractations
ayant abouti en 2015 à un accord de paix au Mali, qui peine à être appliqué,
suscitant l’impatience de Paris. « J’attends une coopération totale de
tous ceux qui partagent l’objectif d’une paix durable au Mali. Et en effet
j’attends beaucoup de l’Algérie », a expliqué le président français
qui s’est envolé en fin de soirée pour une visite officielle de quelques heures
au Qatar.
http://www.lemonde.fr/emmanuel-macron/article/2017/12/06/a-alger-macron-refuse-d-etre-otage-du-passe_5225848_5008430.html
A Alger, Macron refuse d’être
« otage du passé »
« C’est
une histoire nouvelle qui s’écrit », a affirmé Emmanuel Macron en
terminant sa première visite en tant que président en Algérie.
Le Monde.fr
avec AFP | 06.12.2017 à 22h55 • Mis à jour le 07.12.2017 à 07h39
L’Algérie et la France doivent avoir « des relations beaucoup plus
développées qu’aujourd’hui », a déclaré, mercredi 6 décembre, Emmanuel
Macron, en appelant à ne pas rester « otages » du passé douloureux
entre les deux pays. « C’est une histoire nouvelle qui
s’écrit », a affirmé le président en terminant sa première visite en tant que
président en Algérie.
Si elle n’a duré qu’une douzaine d’heures, sa visite a été particulièrement dense. Le président français a notamment rencontré durant une heure son homologue Abdelaziz Bouteflika, 80 ans, dans sa résidence médicale à l’ouest d’Alger. Affaibli par les séquelles d’un AVC survenu en 2013, qui a affecté sa mobilité et son élocution, ce dernier, au pouvoir depuis 1999, reçoit peu de dignitaires étrangers. Il a invité M. Macron à revenir pour une « visite d’Etat », donc plus longue, en 2018.
« L’ambition que j’ai pour la relation entre l’Algérie et la France n’a rien à voir avec ce qu’on a fait depuis des décennies », a déclaré le chef de l’Etat, premier président de la Ve République à être né après la guerre d’Algérie (1954-1962).
De ce fait, « je ne suis pas bloqué, je suis très décomplexé » par rapport à ce passé, a-t-il ajouté devant la presse. « Le piège est de rester dans le déni et de ne jamais en parler, ou d’être dans la repentance et de ne jamais en sortir. Le cœur de notre relation c’est de reconnaître ce qui a été fait de bien comme de mal. J’ai reconnu avec beaucoup de force le mal qui a été fait », a-t-il précisé dans un entretien au site algérien TSA.
Il faisait ainsi référence aux propos qu’il avait tenus lors de son précédent séjour à Alger durant la campagne électorale française. Il avait alors qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité », suscitant des espoirs de « repentance » à Alger et de vives critiques de ses opposants en France.
Macron demande des
« efforts » aux autorités
M. Macron a fait un geste pour régler l’un des contentieux historiques entre les deux pays, en annonçant qu’il était « prêt » à ce que la France restitue des crânes d’insurgés algériens tués au XIXe siècle par l’armée française et conservés au Musée de l’homme à Paris.
Mais, parallèlement, il a demandé des « efforts » aux autorités algériennes, notamment pour permettre aux Français « qui sont nés en Algérie » et « aiment passionnément » ce pays à y retourner, tout comme « des harkis et enfants de harkis ». « On doit pouvoir regarder cette question de manière apaisée », a-t-il souhaité. Les dirigeants algériens ne se sont pas exprimés face à la presse à l’issue de cette visite.
M. Macron a provoqué une cohue bon enfant en descendant l’une des artères du centre historique d’Alger, accueilli par des youyous descendant des balcons des vieux immeubles haussmanniens. « C’est bien qu’un président nous parle. On n’a jamais connu ça avec les nôtres », s’est enthousiasmée Yassine, trentenaire, parmi les badauds agglutinés derrière des barrières. « Vous avez de la chance, il est jeune votre président », commentait une Algérienne à l’adresse des journalistes français.
Alléger les contraintes
dans la circulation entre les deux pays
« J’ai vu trop de jeunes qui m’ont demandé un visa », a indiqué ensuite le chef de l’Etat français, en appelant à alléger « les contraintes » dans la circulation des « étudiants, des apprentis, des hommes d’affaires, des journalistes, des artistes… » entre les deux pays.
« L’Algérie doit s’ouvrir d’avantage. Il y a encore beaucoup de freins à l’investissement », a-t-il également noté, alors que la France reste le premier employeur étranger en Algérie mais perd des parts de marchés face à la Chine et d’autres. Un certain nombre de projets économiques devraient avancer à l’occasion du conseil intergouvernemental de haut niveau qui réunit jeudi à Paris les premiers ministres français et algériens et plusieurs membres de leur gouvernement.
Le président français s’est également dit partisan d’un « axe fort » franco-algérien « autour de la Méditerranée qui se prolonge vers l’Afrique », où les crises au Sahel et en Libye préoccupent fortement Paris et Alger. Emmanuel Macron veut accélérer le déploiement de la force multinationale G5-Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie) lors d’une réunion le 13 décembre à Paris.
Alger, qui dispose de nombreux relais d’influence dans la région, a parrainé les longues tractations ayant abouti en 2015 à un accord de paix au Mali, qui peine à être appliqué, suscitant l’impatience de Paris. « J’attends une coopération totale de tous ceux qui partagent l’objectif d’une paix durable au Mali. Et en effet j’attends beaucoup de l’Algérie », a expliqué le président français, qui devait s’envoler en fin de soirée pour une visite officielle de quelques heures au Qatar.
Interview du président de la
République à El Watan
Vous effectuez une visite en Algérie en tant que
président de la République après celle de candidat au début de l’année. Avec
quel état d’esprit revenez-vous à Alger ? Quel est le message politique
que vous comptez transmettre ?
Je suis venu à Alger à plusieurs reprises à titre
officiel et comme candidat. Je suis heureux de revenir en Algérie en tant que
président de la République. Nos deux pays partagent une histoire forte et il
était important pour moi de faire ce déplacement rapidement en début de mandat
pour voir mon homologue, le président Bouteflika, et venir à la rencontre de la
société algérienne.
Je reviens dans l’état d’esprit d’un ami de l’Algérie,
d’un partenaire constructif qui souhaite renforcer nos liens dans les années
qui viennent pour faire fructifier une relation déjà dense. Nos deux pays
doivent s’enrichir mutuellement de leur expérience, de leur savoir-faire et de
leur richesse humaine et culturelle.
Candidat à la présidentielle, vous avez déclaré que
vous voudriez apporter un « regard neuf sur l’Algérie ». Quel contenu
lui donnez-vous aujourd’hui et quelle forme doit prendre le « nouveau
rapport » avec l’Algérie ?
J’ai le regard d’un homme de ma génération, d’un
Président élu sur un projet d’ouverture. Je connais l’histoire, mais je ne suis
pas otage du passé. Nous avons une mémoire partagée. Il faut en tenir compte.
Mais je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire, que nous nous
tournions ensemble vers l’avenir.
Le nouveau rapport que je veux construire avec
l’Algérie et que je propose aux Algériens est celui d’un partenariat d’égal à
égal, construit dans la franchise, la réciprocité et l’ambition.
L’Algérie et la France ambitionnent de bâtir un axe
fort sur le modèle franco-allemand, mais il semble que les contours de ce
projet ne se précisent pas encore. Pourquoi, selon vous ? Existe-il des
obstacles ?
L’histoire et la géographie sont différentes, mais
l’ambition est la même. Avec l’Algérie, la France doit construire un axe fort,
un axe autour de la Méditerranée qui se prolonge vers l’Afrique. Bien sûr, les
obstacles existent, mais il nous appartient de les surmonter avec tous les
acteurs de nos sociétés.
Pour ce faire, nous devons en particulier travailler
ensemble dans les domaines de l’éducation, du développement économique et des
échanges culturels. Les objectifs de notre relation doivent être en particulier
notre sécurité et notre prospérité commune autour de projets concrets et
innovants
. Je suis convaincu que la clé de cet avenir réside
dans la jeunesse de nos deux pays, une jeunesse entreprenante, pleine d’initiatives,
déterminée à construire l’avenir.
A ce titre, la diaspora algérienne en France est à mes
yeux un atout formidable pour nos deux pays. Elle constitue un pont entre les
deux rives de la Méditerranée et la plus belle preuve des liens forts et indéfectibles
qui unissent la France et l’Algérie.
Il est reproché à votre pays la faiblesse de ses
investissements en Algérie, voire un recul par rapport aux années 2000. Quelles
en sont les raisons et comment comptez-vous inverser la tendance ?
L’Algérie est un partenaire économique majeur pour
notre pays. La France est le premier investisseur étranger en Algérie en dehors
du secteur des hydrocarbures. Cela représente un stock d’investissements
français de 2,3 milliards d’euros.
Ce stock a augmenté de plus de 4% par rapport à 2015.
Nos investissements sont très diversifiés, notamment dans le secteur bancaire
et dans l’industrie manufacturière, avec en premier lieu l’industrie
automobile, puis l’agroalimentaire et l’industrie chimique. Si les projets en
cours de développement se concrétisent, le montant des investissements français
en Algérie pourrait afficher une forte augmentation dans les années à venir.
Les entreprises françaises qui investissent en Algérie
dans le long terme agissent en convergence avec les priorités de
l’Algérie : produire sur place, produire « algérien »,
c’est-à-dire avec un taux d’intégration local important, apporter des
savoir-faire et des technologies pour créer de l’emploi et participer à la
diversification et au développement de l’économie algérienne.
La France investit également dans le capital humain,
c’est-à-dire dans la formation et le développement des compétences par le biais
de ses entreprises. Je pense par exemple à la Renault Académie, au Centre
d’excellence de Schneider Electric, ou encore à la formation de la RATP pour la
mobilité urbaine…
Mais nous n’entendons pas nous reposer sur ces acquis.
Il faut faire plus et répondre aux besoins d’une jeunesse de plus en plus
nombreuse qui arrive chaque année sur le marché du travail. Notre coopération
doit pouvoir s’étendre à de nombreux secteurs, des secteurs d’avenir comme les
énergies renouvelables, tout ce qui relève de la ville du futur ou du
numérique.
Dans tous ces domaines, il y a des champs de
coopération prometteurs entre nos deux pays. L’Algérie doit aussi s’ouvrir
davantage. Il y a encore beaucoup de freins à l’investissement qui existent sur
le contrôle des participations et les règles de change en Algérie. Une
modernisation de l’économie est indispensable pour que les entreprises
algériennes et françaises puissent développer leurs projets.
L’histoire coloniale continue d’impacter le présent et
vraisemblablement le futur des relations entre Alger et Paris. Quels sont les
gestes nécessaires à faire pour refermer la plaie coloniale ?
Maintenez-vous l’expression « crime contre l’humanité » que vous avez
employée en février dernier à Alger ?
J’ai dit à Ouagadougou que durant la colonisation, il
y a eu des combats, il y a eu des fautes et des crimes, il y a eu des grands
événements et des histoires heureuses. Je suis d’une génération de Français
pour qui les crimes de la colonisation européenne sont incontestables et font
partie de notre histoire.
En tant que chef d’un Etat qui a colonisé une partie
de l’Afrique mais aussi comme représentant d’une génération qui n’a pas connu
cette période, je considère que la France est dépositaire de ce passé. Pour
autant, j’ai une conviction profonde, notre responsabilité n’est pas de nous y
enferrer, notre responsabilité n’est pas de rester dans ce passé. Elle est de
connaître cette histoire et de construire un avenir commun et une espérance.
Mes convictions sur ce point n’ont pas changé depuis que j’ai été élu président
de la République.
L’Algérie souhaite que la communauté algérienne puisse
bénéficier des dispositions du droit commun français en matière de séjour en
France, par souci d’apporter une solution globale et durable aux problèmes
relatifs à la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens
sur le territoire français. Est-il question de réviser l’accord de 1968,
d’autant qu’il est évoqué par certains, la libre circulation des harkis et
leurs familles entre l’Algérie et la France ?
Il n’y a pas de vache sacrée, nous sommes prêts à
réviser ce texte. Par ce texte, l’Algérie bénéficie d’avantages plus importants
que d’autres pays parce que ces accords datent d’une époque où les problèmes de
migrations ne se posaient pas dans les mêmes termes qu’aujourd’hui.
La mobilité des étudiants, des hommes d’affaires, des
artistes en particulier est importante pour les échanges économiques et
culturels. Je souhaite à ce titre que l’accord de mobilité des jeunes actifs
puisse être mis en œuvre le plus rapidement possible. Dans le même temps, je
suis déterminé à lutter contre l’immigration clandestine qui n’est bonne ni
pour la France ni pour l’Algérie.
Nous travaillerons étroitement ensemble pour essayer
de trouver des solutions efficaces pour lutter contre ce phénomène. Je suis
enfin très attaché à la réciprocité et il m’importe que les Français qui
souhaitent se rendre en Algérie, comme les journalistes et les religieux,
puissent obtenir leur visa.
Le phénomène du terrorisme est un défi et un danger,
quelle perception avez-vous de l’émergence des groupes armés au Sahel, d’autant
plus que vous avez réservé votre première visite en Afrique au Mali ?
Pensez-vous que l’option militaire à elle seule est à même de résoudre le
problème au Mali, sans risque d’atomiser la région ?
La France et l’Algérie ont un intérêt commun, celui de
la stabilité de la région et de la lutte contre les groupes terroristes, qui
ont frappé et meurtri à plusieurs reprises nos deux pays. L’opération Serval a
permis de sauver le Mali des mouvements terroristes
Ce combat contre le terrorisme au Sahel, nous ne
pourrons le gagner que si nous poursuivons le même objectif, celui d’avoir des
armées africaines fortes, capables de contrôler leurs frontières et de prendre
le dessus sur les groupes terroristes. C’est le sens du soutien que nous
apportons à la force conjointe du G5 Sahel qui est en train de se déployer
prioritairement dans la région des trois frontières entre le Mali, le Niger et
le Burkina Faso.
Des premières opérations conjointes ont été menées
mais il faut aller plus vite. Il faut des gains militaires contre les groupes
terroristes mais il faut aussi le retour des écoles, des administrations, des
services publics. Ce sera l’objet de la réunion que j’organiserai le 13
décembre à Paris avec les membres du G5 Sahel et ceux qui soutiennent cette
initiative.
Au-delà de la lutte sur le terrain il faut gagner
aussi le combat contre la pauvreté et pour le développement. C’est l’objet de
l’Alliance pour le Sahel que nous avons lancée ces derniers mois.
S’agissant des filières terroristes, je me suis
clairement exprimé à ce sujet à plusieurs reprises. Ma position n’a pas changé.
J’attends une coopération totale de tous ceux qui partagent l’objectif d’une
paix durable au Mali. Et en effet j’attends beaucoup de l’Algérie dans ce
domaine.
Autour de la France et de l’Algérie, « nous
pouvons créer un axe fort, porteur d’une ambition collective pour la
Méditerranée et l’Afrique », aviez-vous assuré en février dernier. Or il
se trouve que pour l’heure, la Méditerranée et l’Afrique subsaharienne sont
devenues des lieux où périssent les migrants. Qui porte la responsabilité de ce
drame ?
J’ai parlé à Ouagadougou de responsabilité partagée.
C’est d’ailleurs le sens général du partenariat que je souhaite refonder entre
l’Europe et l’Afrique. Cela commence par apporter des solutions concrètes pour
mettre fin au drame des populations africaines prises au piège en Libye.
C’est pourquoi, à mon initiative, en marge du sommet
d’Abidjan, pour aller au-delà de l’indignation et trouver des solutions, nous
avons élaboré un plan avec 9 actions très concrètes que nous sommes en train de
décliner.
Un appui va être apporté à l’OIM pour accélérer les
évacuations de Libye et les rapatriements vers les pays d’origine. Une partie
de ces populations, celle éligible au droit d’asile, pourra bénéficier d’une
protection et d’une réinstallation, y compris en France, grâce au dispositif
que l’OFPRA a mis en place en lien avec le HCR et avec la coopération des
autorités nigériennes et tchadiennes.
La France est pour l’instant le seul pays européen à
avoir mis en place un tel dispositif et je souhaite que d’autres Européens
puissent le rejoindre. Nous travaillons en parallèle à des actions pour
démanteler les réseaux de passeurs qui sont les nouveaux esclavagistes.
Cela commence par des mesures de sanctions, par exemple
de gel d’avoirs, qui doivent être discutées au Conseil de Sécurité des Nations
unies. Au final, c’est une mobilisation enfin à la hauteur de l’enjeu qui se
met en place. Je suis heureux que la France ait pu contribuer à l’accélérer et
participe à sa déclinaison concrète.
La réponse apportée pour y mettre un terme n’est que
sécuritaire, les Etats sont-ils à ce point impuissants pour n’être pas parvenus
à enrayer cette tragédie en mettant en place des solutions durables ?
La réponse qui doit être apportée est multiple. Elle
est sécuritaire sans aucun doute mais elle est également politique, comme en
Libye où les trafiquants profitent de l’instabilité du pays pour prospérer.
Notre action doit conduire à une plus grande stabilité de la Libye.
Il s’agit de travailler sur le long terme sur les
raisons qui poussent ces populations à quitter leur pays et risquer leur vie.
Le défi, et c’est tout le sens du discours que j’ai
prononcé à Ouagadougou, c’est de créer les conditions pour que la jeunesse
africaine puisse se projeter vers un avenir et un destin qu’elle a choisis et
non qu’elle subit. Qu’elle ne soit la proie ni des passeurs, ni des
extrémistes.
J’ai formulé plusieurs propositions qui permettront à
la France d’accompagner ce projet d’un avenir choisi et partagé. Je pense aux
partenariats universitaires que nous allons multiplier pour créer des doubles
diplômes et des parcours croisés. Je pense également au fonds d’un milliard
d’euros qui viendra en soutien des PME africaines. Ce fonds permettra de développer
l’innovation et l’emploi en Afrique.
Sans issue, la crise libyenne va en s’aggravant,
notamment avec l’apparition de nouvelle forme de la traite des êtres humains.
Jusqu’à quand la solution à cette crise restera-t-elle otage des luttes
d’influences des puissances ?
La France comme l’Algérie soutiennent pleinement la
médiation des Nations unies. L’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations
Unies, M. Ghassan Salamé, a proposé un plan qui a été approuvé par le
parlement de Tobrouk. C’est une bonne chose. Il faut à présent convaincre
l’ensemble des acteurs que la seule solution pour résoudre la crise libyenne
est politique et que tous ont intérêt à ce que le processus politique, sous
l’égide des Nations unies, reprenne.
L’Algérie joue un rôle important sur ce dossier en
animant avec la Tunisie et l’Egypte un groupe de travail dont l’objectif est de
jouer un rôle constructif et de soutien à la médiation de l’ONU. Nos deux pays
continueront à travailler étroitement sur cette question pour contribuer à la
résolution de cette crise.
La Françafrique a longtemps dominé les rapports entre
la France et le continent africain. Estimez-vous que cette conception
« néo-colonialiste » est définitivement bannie dans les faits,
autrement dit, quelle est votre propre conception ?
La Françafrique, c’est un monde d’un autre temps, un
monde de réseaux et de connivences, un monde du passé. C’est tout l’inverse du
partenariat que j’ai proposé la semaine dernière à la jeunesse africaine. J’ai
demandé à nos entreprises d’être exemplaires en Afrique. D’agir dans la
transparence. De développer l’emploi local. D’être à l’avant-garde en matière
de responsabilité environnementale. D’investir dans la formation
professionnelle des jeunes. Cela sera la condition du soutien de l’Etat.
Cela signifie de nouvelles méthodes et tout le monde
va devoir s’y adapter, nous-mêmes Européens, mais aussi l’Afrique et tous nos
partenaires dans le monde car, en matière de gouvernance et grands contrats, il
faut éviter les erreurs que nous avons commises ensemble par le passé. Ma
conception est celle d’une génération nouvelle qui voit dans l’Europe et
l’Afrique un destin commun et des responsabilités partagées.
Le Moyen-Orient est soumis au rythme infernal des
conflits violents où l’équilibre ancien semble définitivement rompu. Le Golfe
persique est lui aussi en proie à des tensions qui implique en filigrane
l’Iran. Qu’est-ce qui se joue dans cette partie du monde ?
Le Moyen-Orient est confronté à de multiples crises
qui sont source de déstabilisation importante, que ce soit en Libye, en Syrie,
en Irak, dans le Golfe aujourd’hui. La stabilité du Golfe est essentielle et la
France soutient la médiation koweitienne pour trouver une sortie de crise par
le dialogue et la négociation.
La rivalité entre les pays du Golfe et l’Iran est
également une source d’inquiétude. Là encore, seul le dialogue sera en mesure
de réduire les tensions. Ma position a toujours été claire. La France souhaite
jouer le rôle d’une puissance modératrice et médiatrice. Avec l’Iran, la France
a un dialogue ferme et exigeant pour tenter de réduire les tensions dans la
région. L’Iran est une puissance régionale, c’est un fait. Mais elle doit jouer
un rôle constructif dans la résolution des crises régionales.
La position sur le Sahara occidental est perçue comme
étant favorable au Maroc. La France ne devrait-elle pas avoir une attitude plus
équilibrée sur cette question pour pouvoir influer sur le règlement de ce
conflit en suspens ?
Notre position équidistante sur cette question est
bien connue et n’a pas changé. Et elle ne changera pas. Le dialogue entre
l’Algérie et le Maroc sur cette question est primordial. Ensemble, avec l’appui
de la communauté internationale, vos deux pays doivent œuvrer à la résolution
de cette crise. Son règlement constitue un énorme défi pour l’intégration du
Maghreb.
Elle représente un blocage économique majeur pour la
région. J’espère que le Maroc et l’Algérie sauront dépasser leur divergence
pour construire un Maghreb fort, uni et prospère.
https://www.tsa-algerie.com/algerie-france-les-messages-de-macron/
Algérie – France : les
messages de Macron
Par: Fayçal Métaoui 07 Déc. 2017 à 14:12
Anis
Belghoul / PPAgency / New Press
À Alger, le président français Emmanuel Macron, en
visite de travail et d’amitié mercredi 6 décembre, s’est surtout adressé
principalement aux jeunes. « Je compte sur vous, la jeunesse. Il faut
changer les logiciels ! », a-t-il lancé dans un bain de foule à la
Rue Larbi Ben M’hidi.
« On
étouffe ! », crie un jeune. « Vous n’avez qu’à vous
desserrez », réplique Macron. L’homme a le sens de la réplique et du
contact. Contrairement aux autres présidents français, Jacques Chirac mis à
part, le nouveau chef d’État français a dépassé les verrous du protocole pour
aller discuter directement avec les gens amassés des deux côtés de la Rue Ben
M’Hidi à Alger.
Il n’a trouvé aucune gêne à prendre des selfies avec
les jeunes et à toucher la main aux présents. Dans ses échanges, souvent
nourris, Macron invitait la nouvelle génération à regarder vers l’avenir et ne
« plus être otage du passé ». Il répondait à un jeune qui
l’interrogeait sur le refus de la France de reconnaître les crimes coloniaux.
« Il ne doit pas y avoir de tabous entre nous. Nous devons avoir des
projets d’avenir. C’est un pays jeune. Je veux que la jeunesse algérienne
construise son avenir, en partie grâce à la France, en Algérie », a-t-il
dit à un Français, d’origine algérienne, qui lui parlait de la gratuité de
l’enseignement en Algérie.
« Donnez des visas aux jeunes », a crié une
femme. « Visas, visas », a répété, le ton amusé, le président
français.
« Un visa, ce n’est pas un
projet de vie »
« Trop de jeunes m’ont demandé un visa ce matin.
Un visa, ce n’est pas un projet de vie. Un projet de vie, c’est d’avoir une
formation, d’essayer d’avoir un travail, une famille », a déclaré Macron,
lors de la conférence de presse, à la fin de la visite, animée sans la présence
d’un responsable algérien à ses côtés.
Le président français a plaidé pour dépassionner la
question de visas parlant de la nécessité d’octroyer plus de facilités
notamment pour les intellectuels, les artistes, les journalistes et les hommes
d’affaires. « Il faut avoir plus facilement un visa pour aller travailler
de part et d’autre de la Méditerranée. Il faut une politique volontariste dans
ce domaine. Il y a une communauté de vie qui suppose une circulation plus
facile, on va améliorer les choses », a-t-il promis, tranchant avec le
discours de la diplomatie française sur les questions consulaires,
habituellement prudent.
À El Watan et El Khabar, il a souhaité
que les journalistes et hommes de religion français aient
plus facilement des visas algériens. Dans son entretien à TSA, il a appelé à
« changer les mentalités
collectives » sur la question des visas. « Durant les dernières
années, on a doublé le nombre de visas. Plus de 400.000 visas ont été donnés
l’année dernière », a-t-il annoncé.
Parler aux jeunes à travers les
nouveaux médias
Pour expliquer ses idées et détailler ses projets sur
la coopération bilatérale avec l’Algérie et sur les questions régionales, le
président français a préféré s’adresser aux Algériens à travers TSA via un
entretien vidéo. Un exercice inédit pour un chef d’État français en visite en
Algérie.
Une manière de s’inscrire pleinement dans la politique
de communication actuelle, plus rapide, plus fluide et plus visible. Macron, 39
ans est un homme qui sait que les médias traditionnels sont partiellement
dépassés et que le meilleur moyen de « parler » efficacement aux
jeunes est d’utiliser l’internet.
https://www.ladepeche.fr/article/2017/12/07/2699783-alger-lance-ses-youyous-pour-macron.html
Alger lance ses « youyous »
pour Macron
Politique – Algérie
Emmanuel
Macron en compagnie de l'historien Benjamin Stora, hier au centre-ville
d'Alger./ Photo DDM, DD
Impossible de transcrire ce cri strident qui yodlait
depuis le pavé jusqu'aux plus hautes fenêtres de la rue Larbi Ben M'Hidi,
ex-rue d'Isly ! Aux balcons, même les fleurs frémissent, tandis que les mains
s'agitent et les sourires s'épanouissent. En terme technique, cela s'appelle
«des youyous».
Emmanuel Macron a reçu un accueil chaleureux, hier au
cœur d'Alger. Toute la ville l'avait attendu avec ferveur : entre l'aéroport et
le centre, tous les cent mètres, il y avait soit un policier en grande tenue,
soit un bouquet de drapeau vert-blanc-rouge et bleu-blanc-rouge, soit des
arbres fringants, rhabillés de blanc d'Espagne jusqu'aux premières branches.
D'ailleurs, tout le quartier a reçu, à la hâte, un coup de peinture ces
jours-ci. La vénérable Grande Poste est immaculée comme une enveloppe vierge et
les trottoirs les plus fatigués du trajet présidentiel ont été rapetassés.
«Je lui ai serré la main, se réjouit Luiza, 42 ans.
Pourvu qu'il apporte un peu de jeunesse aussi à notre pays. Je lui trouve une
arrogance positive ! Il a la carrure. Et puis, il est venu au contact, il se
mêle à la foule, lui !»
Eh oui, dans cette promenade au centre d'Alger,
Emmanuel Macron se régale. Ses souliers le mènent de «Chaussures d'Orient» à
«Timberland», il serre des mains, gratte la tête des gosses, tape sur l'épaule
des anciens.
Parfois, il bifurque quand on l'interpelle, et c'est
tout un cortège de gardes du corps et de journalistes qui chavire et se
comprime, tandis que lui bondit dans une posture très chiraquienne, quasi
carnassière, à la chasse aux mains offertes. Parfois, il se pose. Et c'est un
vrai dialogue qui s'installe. La colonisation ? lance celui-ci. «Oui, cela a
été un crime.» La crise économique ? «Nous devons être des partenaires».
Dépasser le passé
De la mémoire et du business, mais aussi du concret :
« Il faut absolument régler le problème des visas! » tempête Abdallah, 67 ans.
« Ces Youyous, c'est pour souhaiter la bienvenue,
c'est une tradition que perpétue notre groupe Essaada », explique Yamina, qui
entraîne une troupe de femmes vêtues de satin clair et d'un voile blanc de
dentelle, juste sous des yeux pleins de malice et de khôl.
Beaucoup de joie dans des lieux qui sont pourtant
chargés d'une histoire tragique. Il y avait eu 80 morts à la Grande Poste en
1962. Et c'est avec l'attentat sanglant du Milk-Bar de la place Bugeaud,
rebaptisée place Abd-el-Kader, que la bataille d'Alger va commencer en 1956. Un
passé que l'historien Benjamin Stora rappelle à Emmanuel Macron, sur les lieux
mêmes de ces tragédies. Mais un passé que l'on veut aujourd'hui dépasser.
Emmanuel Macron s'enfonce dans «La librairie du
Tiers-Monde», face à la statue d'Abd-el-Kader. Il restera près d'une heure avec
ces rares militants du livre de ce côté de la Méditerranée.
« Macron, c'est notre invité. Espérons que ce sera bon
pour les deux pays », soupire Lamri, 63 ans. « Parce que, ici, rien ne bouge…»,
déplore Driss, jeune cadre. L'enthousiasme du peuple algérois, c'est surtout en
creux une forme de désespérance face à un pouvoir qui semble vitrifié. Après la
joyeuse déambulation,
Visite chez Boutéflika
Emmanuel Macron est parti pour la résidence de
Zéralda, au nom aussi intrigant qu'un jeu vidéo. C'est que l'on soigne, à
l'abri des regards, Abdelaziz Boutéflika, depuis son accident vasculaire
cérébral. Il reçoit ses hôtes sans témoins, sans photo. Ni «Youyous».
Un peu à l'écart, Jean-Yves Le Drian, le ministre des
Affaires étrangères, savoure la balade, mais nous confie : «Pour la sécurité au
Sahel, nous dialoguons beaucoup avec l'Algérie, mais ce dialogue doit être
renforcé !»
Emmanuel Macron a traversé la ville, souriante, belle,
lumineuse… Mais Alger la Blanche a aussi caché sous le tapis ses poubelles qui
débordent et ses murs qui se lézardent. Une Alger qui regarde avec les yeux de
Chimène un Président jeune, dynamique, qui veut tourner la page, et qui n'a pas
hésité à aller au contact du peuple. Ah, si seulement…
Aujourd'hui au Qatar
Emmanuel Macron effectuera aujourd'hui une visite éclair au Qatar, avec au menu plusieurs gros contrats, la crise dans le Golfe et la lutte antiterroriste.
Il se rendra d'abord sur la grande base américaine d'Al-Udeid qui abrite le siège du Centcom, le commandement central américain qui dirige les opérations antijihadistes. Il s'entretiendra ensuite avec le jeune émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad al-Thani.
De notre envoyé spécial à Alger Dominique Delpiroux
http://www.boursorama.com/actualites/plusieurs-medias-francais-obtiennent-finalement-leur-visa-pour-alger-e8aa85a5f327569b086e8278801f7627
Plusieurs médias français
obtiennent finalement leur visa pour Alger
Reuters le
05/12/2017 à 15:47
(Actualisé avec déblocage)
PARIS, 5 décembre (Reuters) - Une dizaine de
journalistes français, dont les demandes de visas pour couvrir le déplacement d'Emmanuel
Macron mercredi en Algérie avaient été bloquées, ont finalement reçu le feu
vert des autorités algériennes, a-t-on indiqué mardi à l'Elysée.
"La situation est réglée" pour ces
journalistes, notamment du Monde, du Figaro, de Libération, de Mediapart et de Quotidien,
a-t-on déclaré. "Le président de la République a eu d'intenses échanges au
plus haut niveau avec les autorités algériennes à ce sujet."
"Ce déblocage illustre la solidité de la relation
de confiance entre la France et l'Algérie", a-t-on ajouté.
En avril 2016, Le Monde et le Petit journal s'étaient
vus refuser leurs visas pour un déplacement de Manuel Valls, alors Premier
ministre, à Alger, conduisant Libération Le Figaro et Radio France à renoncer
au voyage en signe de protestation.
Lors de la conférence de presse conjointe du chef du gouvernement
français et de son homologue algérien Abdelmalek Sellal, l'AFP avait lu une
déclaration commune des journalistes français présents exprimant leur
"profond désaccord et leur émotion face à cette décision, contraire à
toutes les pratiques,qui vise à sanctionner ces médias".
Le Premier ministre algérien avait accusé lors de
cette même conférence de presse Le Monde d'avoir "gratuitement" porté
"atteinte à l'honneur, au prestige" du président Abdelaziz Bouteflika
et s'était défendu de toute atteinte "à la liberté de la presse".
Dans le collimateur des autorités algériennes, la publication
par Le Monde d'une photo du président Bouteflika en Une d'une édition consacrée
à "L'argent caché des chefs d'Etat"dans l'affaire des "Panama
Papers". Le quotidien avait indiqué le lendemain qu'il s'agissait d'une
erreur et que le nom du président algérien n'était pas mentionné dans les
fichiers des"Panama Papers".
(Elizabeth Pineau et Marine Pennetier, édité par Yves
Clarisse)
https://www.ladepeche.fr/article/2017/12/06/2699063-jean-jacques-jordi-historien-faudrait-moins-signer-traite-paix.html
Publié le
06/12/2017 à 07:56
Jean-Jacques Jordi, historien
: «Il faudrait au moins signer un traité de paix…»
International - Jean-Jacques Jordi, historien,
spécialiste de l'Algérie
Jean-Jacques
Jordi, historien : «Il faudrait au moins signer un traité de paix…»
Quel regard portent les Français d'Algérie sur les
visites présidentielles ? Qu'en attendent-ils ?
Je pense, pour les avoir régulièrement interrogés,
qu'ils n'en attendent rien. Déjà, les précédents présidents de la République
n'avaient pas pris en considération leurs souffrances, puis, arrivés en
Algérie, se reposait toujours la question de cette condamnation que demande
Alger, et du système colonial, et du passé de la France en Algérie.
Aujourd'hui, c'est là que reste cette fracture entre ce dont parle le
président, c'est-à-dire la colonisation de façon générale, et ce que les
pieds-noirs ressentent comme une attaque personnelle en disant «nous, nous
n'étions pas comme ça». Ce que les pieds-noirs reprochent donc souvent aux
différents présidents, c'est de n'avoir pas exprimé, aussi, à un moment donné,
le ressenti des Français et Européens d'Algérie face aux Présidents algériens.
Candidat, Emmanuel Macron avait qualifié la
colonisation de «crime contre l'humanité» et invité à regarder le passé en
«présentant nos excuses». Le président Macron va-t-il passer à l'acte ?
Je ne pense pas. Déjà, lorsque candidat il avait évoqué
un «crime contre l'humanité», le lendemain il s'était repris, s'était excusé
quelques jours après dans le Var, et avait pondéré que ce n'était pas un crime
global mais qu'il y avait eu des crimes contre des êtres humains. Savoir si la
somme de ces crimes constitue un crime contre l'humanité, c'est alors un autre
débat. Je pense que déjà, il a redimensionné son discours, témoin celui qu'il
vient d'avoir sur l'Afrique à Ouagadougou. Il a parlé de la colonisation, pas
du colonialisme. Je ne suis pas sûr qu'il parle de «crime contre l'humanité»,
mais peut être des «crimes et exactions commis durant la présence française ou
de la colonisation française». Je ne le vois pas avancer des excuses, mais un
historien n'est pas le mieux placé pour savoir comment va parler un président
de la République.
Des excuses feraient-elles évoluer les rapports
franco-algériens ?
Ces excuses sont demandées par le pouvoir algérien,
mais plus des trois quarts de la population n'ont pas connu la présence
française… Ce faisant, quand le gouvernement algérien dit aujourd'hui «c'est la
faute aux Français» pour justifier la situation du pays, les Algériens se
rendent bien compte que ce n'est pas la réalité, puisque la France n'était déjà
plus là pour les trois-quarts lorsqu'ils sont nés. Actuellement, le peuple
algérien se pose d'ailleurs d'autres questions et a d'autres urgences sociales
et économiques que les excuses de la France. Et s'il se posait la question, de
quelle nature devraient être ces excuses ? Nous sommes dans un temps historique
: l'histoire n'est ni blanche, ni noire, ni grise, ni verte, ni rose… Il y a
parfois des pages d'honneur, parfois de déshonneur dans l'histoire d'un pays,
et, là, peut-être que le président Macron pourrait parler des actions d'honneur
et de déshonneur perpétrées par la France en Algérie, mais le peuple algérien,
lui, si l'on en croit les caricatures féroces de Dilem dans Liberté-Algérie,
pense plutôt «visas» qu'excuses à chaque visite présidentielle française.
Aujourd'hui, le fait que le gouvernement attende des excuses de la France,
alors que le peuple algérien sent bien que la faillite politique, économique et
sociale de l'Algérie, est une chose qui marque l'écart toujours croissant entre
le pouvoir et la réalité du pays et qui se vérifie par l'abstention croissante
à chaque élection.
Dans ces mémoires antagonistes des deux côtés de la
Méditerranée, notamment pour ceux qui ont vécu la guerre, que faudrait-il
faire, politiquement, pour pacifier les mémoires ?
Il faudrait peut-être créer un office franco-algérien
de la jeunesse, comme on l'avait fait avec l'Allemagne. Il faudrait peut-être
aussi écrire une histoire si ce n'est apaisée – car on ne le pourra pas –, mais
au moins écrire et signer un traité de paix. Car aujourd'hui, la France n'a
toujours pas de traité de paix avec l'Algérie. Il y a des dispositions communes
aux deux parties, mais pas de traité de paix, ce qui veut dire qu'on n'a pas
fait la paix avec l'Algérie. Et tant qu'on n'aura pas fait la paix, on ne
pourra pas aller de l'avant, car il y a des cadavres dans les placards des deux
côtés, et cela reste problématique. Parallèlement le pouvoir algérien a fait de
la guerre d'Algérie et du peuple algérien contre l'occupant, contre la France,
son fonds de commerce. Ça, les jeunes Algériens en ont marre, c'est clair. Mais
la France, de son côté, n'a pas voulu dire, n'a pas voulu révéler les choses ni
tendre la main. On est donc dans une situation où, sans traité de paix, l'on ne
peut pas faire la paix et, sans la paix, on ne peut pas avancer comme on avait
avancé avec l'Allemagne. Recueilli par P. C.
https://www.ladepeche.fr/article/2017/12/06/2699049-algerie-mission-reconciliation.html
Publié le
06/12/2017 à 07:54, Mis à jour le 06/12/2017 à 08:10
Algérie : mission réconciliation
Emmanuel
Macron, alors candidat à la présidentielle, avait effectué un déplacement à
Alger le 14 février 2017. Il s'était recueilli sur la tombe de l'acteur Roger
Hanin au cimetière européen de Bologhine./ AFP.
Rien n'est jamais simple entre la France et l'Algérie.
Il s'y mêle la douleur et la nostalgie, certainement encore 55 ans après, de la
haine et de l'affection. Depuis la déclaration d'indépendance, les relations
entre les deux pays sont un incessant ballet de courtoisies et de susceptibilités,
de mains tendues aussitôt retirées, d'attrait et de répulsion mutuelle : sous
les cendres, il y a toujours des braises.
Emmanuel Macron va-t-il dépasser des relations hantées
par dix années de guerre en Algérie ? Lors de son excursion africaine, la
semaine dernière, le jeune président a expliqué qu'il était d'une génération
qui n'a pas connu la colonisation. Lorsqu'il
est venu en Algérie, pendant sa campagne électorale, il a prononcé une phrase
très vite montée en épingle sur «la colonisation, crime contre l'humanité». Les
Algériens ont apprécié, les pieds-noirs et les harkis beaucoup moins. A
priori, Emmanuel Macron ne devrait pas en rajouter sur ce thème, ce qui a été
dit lors de la campagne a été dit, et, selon l'Élysée, le temps est venu de «tourner
la page et construire une nouvelle relation».
Terrain miné de la
diplomatie
On attend cependant une communication d'Emmanuel
Macron sur la restitution à l'Algérie de crânes de résistants algériens détenus
par le Musée de l'Homme, sinistre héritage d'un massacre perpétré par les
soldats français à l'oasis de Zaatcha… en 1849.
Terrain miné de l'après colonisation, terrain miné de
la diplomatie, aussi. On a très moyennement apprécié, en Algérie, que l'un des
premiers voyages du nouveau président français soit pour le Maroc. Ces deux
puissances du Maghreb ne s'entendent pas, et cela depuis les origines, mais
surtout depuis que le Maroc s'est emparé du Sahara occidental, «pacifiquement»
en 1975. Donner la priorité au voisin chérifien est resté en travers de la
gorge des dirigeants algériens, qui ont reçu en priorité tout ce que la France
a compté de présidents.
Tourner la page
Enfin, autre aspect tout aussi épineux de cette visite
: Emmanuel Macron doit rencontrer, dans sa résidence de Zéralda près d'Alger, Abdelaziz
Bouteflika, le président algérien, très diminué depuis un AVC en 2013. Un
président qui se manifeste de moins en moins, que l'on a aperçu furtivement à
l'occasion des élections locales, le 23 novembre, mais qui, selon ses proches,
pourrait bien briguer un cinquième mandat en 2019 ! L'opposition réclame son
empêchement, mais le pouvoir est suffisamment verrouillé pour que rien ne bouge
vraiment dans les mois qui viennent.
Emmanuel Macron ne vient pas que pour la
représentation. Dans la lutte contre le terrorisme, notamment autour de la zone
sahélienne, l'Algérie a un rôle central, et Paris voudrait pouvoir compter
davantage sur sa puissante armée. La question des réfugiés devrait aussi être
abordée lors de cette visite. Et bien entendu on parlera business : PSA a signé
un préaccord pour implanter une usine dans les environs d'Oran.
Environ 450 entreprises françaises sont implantées en
Algérie, dont la Société générale, Renault, CMA-CGM et de nombreux autres
grands groupes. Même si l'exercice s'annonce donc difficile, Emmanuel Macron
arrive à Alger pour une «visite de travail et d'amitié» (et non une visite
d'État) où il devrait être accueilli en confiance. Son ambition est donc de
«tourner la page». Mais elle est lourde et longue, cette page-là…
De notre envoyé spécial à Alger Dominique Delpiroux
https://www.tsa-algerie.com/qui-est-xavier-niel-le-patron-qui-accompagne-emmanuel-macron-en-algerie/
Qui est Xavier Niel, le patron qui accompagne Emmanuel Macron en
Algérie ?
L'Actualité en temps réel Par: Sarah Belhadi 06 Déc. 2017 à 13:57
Pour son déplacement en Algérie, le président français est accompagné d’une délégation d’élus, d’artistes et de chefs d’entreprise. Parmi eux : Xavier Niel, un des acteurs économiques français les plus en vue au monde.
Fin novembre, le magazine Vanity Fair a désigné Xavier Niel, 50 ans, patron d’Iliad (maison mère de Free) à la première place du classement des « 50 Français les plus influents au monde ».
Mais avant de devenir la « coqueluche de la Silicon Valley », et l’une des plus grosses fortunes mondiales (129e selon Forbes), l’homme d’affaires a d’abord été un jeune pirate informatique puis “bidouilleur” du minitel. Puis c’est grâce à internet et aux forfaits mobiles que ce “self-made-man à la française”, qui a juste un bac en poche, va bâtir son empire.
En 2002, Xavier Niel, fondateur de l’opérateur de télécoms Free, commercialise en France le concept de box internet et de triple-play (internet, télévision, téléphone). Puis, dix ans plus tard, début 2012, il chamboule de nouveau le marché des télécoms avec un forfait téléphonique à 2 euros par mois. Son goût de la mise en scène pour annoncer ses offres commerciales lui vaut le surnom de « Steve Jobs français ».
Après avoir bouleversé le marché des télécoms en cassant les prix, Xavier Niel s’attaque en 2013 à la formation des professionnels du numérique. Il dit vouloir détecter les talents et lance l’ « École 42 », une école de codage informatique gratuite et accessible sans diplôme. « L’école 42 est une école différente. Elle est gratuite, ouverte à tous. Trois mille étudiants s’y croisent. Parmi eux, 42% n’ont pas le baccalauréat. C’est un ovni qui, à son échelle, change la France. Mon constat d’entrepreneur est assez simple : les Français, les jeunes en particulier, ont besoin qu’on leur donne envie », expliquait l’entrepreneur français dans un entretien au journal suisse Le Temps en avril dernier. Début 2017, l’École 42, seconde chance pour les recalés du système éducatif classique, a même été désignée meilleure école de code au monde par une plateforme qui organise des compétitions de programmation informatique.
Juin 2017. Nouveau coup. Le patron de Free inaugure, en plein coeur de Paris, Station F, le plus gros incubateur de start-up au monde. On compte déjà quelque 1000 start-up et 3000 entrepreneurs épaulés par des géants comme Facebook, Ubisoft, Thales. Mais pour l’homme d’affaires issu selon lui « de la classe moyenne », le vrai défi, c’est de permettre à ceux qui n’ont ni diplôme, ni réseau, ni fortune personnelle de réaliser leur projet. « ll faut maintenant aller chercher des entrepreneurs parmi les 85 % des moins favorisés dans notre pays. Prenez l’exemple d’un chauffeur Uber. C’est un entrepreneur, et avec la volonté et la quantité de travail dont il fait preuve, il pourrait réaliser quelque chose de bien plus grand. », explique Niel dans Les Échos Entrepreneurs. Un programme du nom de « Fighters Program » doit ainsi permettre aux personnes isolées issues des zones rurales ou des banlieues, mais aussi aux réfugiés, d’obtenir un accompagnement sur le campus parisien.
En parallèle, Xavier Niel pose ses pions sur le continent africain. En Guinée, il a déjà investi dans Alliance Minière Responsable (AMR), une start-up tricolore d’exploitation du bauxite (minerai rouge servant à la fabrication de l’aluminium). Pendant ce temps, Iliad, la maison mère de Free, cherche de nouveaux relais de croissance et lorgne le marché africain. Pour Xavier Niel, l’émergence de start-up à succès passe par le développement du réseau de télécoms sur le continent.
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2017/12/06/25001-20171206ARTFIG00315-macron-interpelle-sur-la-colonisation-par-un-jeune-algerien.php
Macron interpellé sur la
colonisation par un jeune Algérien
Par Agathe Muller
Mis à jour le 07/12/2017 à 07:46
Publié le 06/12/2017 à 20:18
LE SCAN
POLITIQUE - En déplacement à Alger, le président français a échangé avec un
jeune homme sur le passé colonial de la France vis-à-vis de l'Algérie, ce
mercredi. «Mais vous n'avez jamais connu la colonisation !», lui a lancé
Emmanuel Macron.
Près d'un an
après avoir créé la polémique en déclarant à la télévision algérienne que la
colonisation française avait été un «crime contre l'humanité», Emmanuel Macron
a été à nouveau confronté à cette période de l'histoire française.
«Il faut que la France assume son passé colonial
vis-à-vis de l'Algérie», lui a lancé un jeune dans une rue d'Alger, ce
mercredi. Le président a alors assuré que la France avait depuis «longtemps
assumé» son histoire. «Vous évitez le fond du sujet», a rétorqué son
interlocuteur.
«Qu'est-ce
que vous venez m'embrouiller avec ça ?»
Emmanuel Macron à Alger
«Qui évite quoi? J'évite de venir vous voir? J'évite
de dire ce qui s'est passé? Mais il s'est passé des choses, comme je l'ai
dit... Il y a des gens qui ont vécu des histoires d'amour ici. Il y a des gens,
français, qui aiment encore terriblement l'Algérie, qui ont contribué et qui
ont fait des belles choses, il y en a qui ont fait des choses atroces. On a cette
histoire entre nous mais moi je n'en suis pas prisonnier. Mais vous, vous avez
quel âge?», s'est défendu Emmanuel Macron. «J'ai 25 ans», a répondu le jeune
homme. «Mais vous n'avez jamais connu la colonisation! Qu'est-ce que vous venez
m'embrouiller avec ça? Vous votre génération, elle doit regarder l'avenir».
«C'est une page d'avenir que je viens ouvrir avec cette nouvelle génération»,
a-t-il ajouté, sur fond de youyous descendant des balcons des vieux immeubles
haussmanniens du centre d'Alger et dans une cohue bon enfant.
L'échange a été filmé par France Info :
À un journaliste algérien qui lui demandait si la
«position du président Macron» était la même que celle du «candidat Macron» sur
«la question de la mémoire», le chef de l'État a répondu «je ne suis pas
quelqu'un d'incohérent. C'est le même homme qui vous parle». Mais il n'a pas
répété ses propos de candidat.
http://www.valeursactuelles.com/politique/video-macron-un-algerien-vous-navez-jamais-connu-la-colonisation-quest-ce-que-vous-venez-membrouiller-avec-ca-91287
- Macron à un Algérien : “Vous n’avez jamais connu la colonisation !
Qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec ça !”
Par Auteur
valeursactuelles.com / Mercredi 6 décembre 2017 à 17:58 31
Photo ©
capture d'écran FranceInfo
Polémique. En déplacement en Algérie, Emmanuel
Macron n'a pas mâché ses mots...
Actuellement en visite en Algérie, le chef de l'Etat
Emmanuel Macron n'a pas échappé, alors qu'il était dans la rue, aux questions
des passants. Mais lorsqu'un jeune algérien de 25 ans l'interpelle, le ton est
direct. “Qui évite quoi ? J'évite de venir vous voir ? J'évite de dire ce
qui s'est passé ? Mais il s'est passé des choses, comme je l'ai dit... Il y a
des gens qui ont vécu des histoires d'amour ici. Il y a des gens, Français qui
aiment encore terriblement l'Algérie, qui ont contribué et qui ont fait des
belles choses, il y en a qui ont fait des choses atroces.
On a cette histoire entre nous mais moi j'en suis pas
prisonnier. Mais vous, vous avez quel âge ?” a lancé Macron. Et lorsque le jeune homme a répondu
qu'il avait 25 ans, la réponse a été directe : “Mais vous n'avez jamais
connu la colonisation ! Qu'est-ce que vous venez m'embrouiller avec ça ? Vous
votre génération, elle doit regarder l'avenir !” Regardez
http://www.elwatan.com/-00-00-0000-358061_109.php
Malgré l’insistance des autorités algériennes
La France n’a remis que 2% des
archives à l’Algérie
le 06.12.17 | 12h00
Peu de
documents de la Guerre de Libération nationale ont...
Depuis son indépendance, l’Algérie
n’a pas cessé de réclamer à la France son droit sur ses archives : des
documents de portée historique transférés sur le sol français à l’indépendance
de l’Algérie.
Plus de 50 après, les archives de la période
coloniale, constituant un pan important de la mémoire de la nation, sont
toujours conservées dans les centres d’archivage de l’Hexagone. L’Algérie n’a
récupéré, selon le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, qu’une partie
infime de ses archives.
En somme 2% seulement des archives avaient été restitués
à l’Algérie sous forme de geste de bonne volonté des autorités françaises de
bâtir des relations politiques extirpées de la tension qui les a toujours
marquées. Aujourd’hui, cette question revient au-devant de la scène à
l’occasion de la visite qu’effectue le président français, Emmanuel Macron, en
Algérie. Ce dossier en suspens sera-t-il au menu de cette visite de travail ?
Le gouvernement, par la voix de son ministre des Moudjahidine, affirme attendre
beaucoup de ce déplacement, notamment en ce qui concerne le dossier de la
mémoire, entre autres les archives. Seulement, les historiens et les
observateurs de la scène politique ne se font pas trop d’illusions, ils doutent
fort que cette question soit évoquée par les deux parties. L’historien Mohamed
Corso pense qu’il n’y a pas une volonté politique nécessaire de la part des
autorités algériennes pour la récupération des archives spoliées par la France.
Mieux, il explique que l’Algérie, au lieu d’être ferme
et rigoureuse sur cette question, a fait, contre tout attente, des concessions.
«C’est vrai que la question des archives revient à chaque occasion, les
pouvoirs publics en parlent, mais ne se font pas entendre. Parler, c’est une
chose et agir et faire du tapage c’est une autre action», affirme M. Corso
qui trouve déplorable le fait que l’Algérie a ouvert ses portes à
l’investissement français en faisant fi de l’histoire et de la mémoire meurtrie
et bafouée.
Cet historien a rappelé que le problème des archives a
été posé avec insistance à la fin des années 1970 et début 1980, période
correspondant aux élections présidentielles en France, mais les candidats en
lice ont utilisé le dossier des archives comme carte électorale. «Il n’était
pas question pour les candidats de l’époque, à savoir Valéry Giscard d’Estaing
et François Mitterrand, qu’une seule archive soit transférée en Algérie, car,
pour eux, les voix des pieds-noirs étaient plus importantes», note M. Corso,
qui déplore l’exclusion des archivistes aussi bien du débat que de la gestion
des archives. Par ailleurs, et de l’avis du directeur général des
Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, la récupération des archives «ne se
limite pas aux seuls documents de l’administration, mais concerne aussi les
manuscrits, les documents scientifiques et les pièces archéologiques qui ont
été transférés en France».
Ces documents sont la preuve, selon lui, que le peuple
algérien n’était pas ignorant et qu’il comptait de nombreux savants qui le
caractérisaient des autres nations. Comme il y a la valeur inestimable des
pièces archéologiques qui font partie de ce capital archivistique. Un véritable
trésor, comme celui qui a été dérobé de La Casbah d’Alger dès la prise d’Alger
en 1830.
Revue de
presse Afrique
A la Une: Emmanuel Macron en
Algérie
Par Frédéric
Couteau Diffusion : mercredi 6 décembre 2017
Emmanuel
Macron, le président français. REUTERS/Philippe
Wojazer
Visite express pour le président français, une visite
de travail et d’amitié qui ne durera que quelques heures, avec comme point
d’orgue la rencontre entre Emmanuel Macron et son homologue algérien, Abdelaziz
Bouteflika. Pas moins de 40 ans séparent les deux hommes… Une différence d’âge illustrée par ce dessin à la Une
d’El Watan : on y voit une chaise roulante et un drapeau algérien face à une… chaise de
bébé et un drapeau français…
« Dix mois après un déplacement très remarqué en
tant que candidat, le chef de l’État français Emmanuel Macron effectue, donc,
ce mercredi, sa première visite en Algérie depuis son élection, pointe le site d’information algérien
TSA. Au lendemain de sa victoire à l’élection présidentielle, le jeune président
Emmanuel Macron, chantre du renouveau politique, et salué pour ses propos sur
la colonisation, avait suscité beaucoup d’espoir à Alger. Qualifiée d’" ami de l’Algérie " par
le président Bouteflika, son élection devait être synonyme d’une nouvelle étape
dans la relation franco-algérienne, en particulier sur la question mémorielle.
»
En effet, rappelle Algérie Focus, « Emmanuel Macron
avait assimilé le 14 février dernier la colonisation à un " crime contre l’humanité ". Dès lors,
des officiels locaux à l’écoute de ses moindres déclarations sur le sujet
l’attendent au tournant. Osera-t-il " La reconnaissance des vérités de
l’Histoire ? ", comme l’évoquait cinq mois plus tôt Abdelaziz
Bouteflika. L’interrogation a valeur de test chez un nouvel élu sans doute
disposé à moduler le référentiel " Guerre d’Algérie ", à
régler une part du contentieux historique, mais pas à prendre le risque
d’offenser une seconde fois la communauté pied-noir. »
Quel partenariat ?
Le « curseur diplomatique » entre l’Algérie et
la France « oscille entre l’impératif mémoriel et
l’objectif de coopération, relève pour sa part le quotidien Liberté. (…)
Reconnu comme "
profondément injuste " (Sarkozy), comme sources de "
souffrances " infligées à l’Algérie (Hollande) ou comme
“crime contre l’humanité” (candidat Macron), le système colonial n’a pas
fait l’objet d’excuses officielles. En France, les conditions politiques et
psychologiques ne sont pas réunies pour cela. (…) Si cette demande de
repentance ne semble pas constituer, pour l’Algérie, un préalable à la
perspective d’un partenariat approfondi, il n’en demeure pas moins qu’elle
continuera longtemps à caractériser le contexte de ce partenariat, pointe
encore Liberté. Et même en dépassant ce contentieux mémoriel, la
coopération restera soumise aux limites de notre politique économique. Quel
schéma de partenariat peut, en effet, s’interroge le quotidien algérien, encadrer
une coopération entre un pays industrialisé et un pays mono-exportateur qui
dresse des barrières contre les investissements étrangers ? Les relations
algéro-françaises sont au mieux de ce qu’elles peuvent être. Et, au vu des
conditions politiques locales, elles font le précieux minimum qu’on attend
d’elles : préserver l’avenir. »
La France des Lumières ou la France d’Alstom ?
Enfin, cette interrogation posée par Le Matin
d’Algérie : « Mais à qui Macron va-t-il s’adresser ? A Bouteflika et à
son clan, isolés sur le plan international et qui ne demandent pas mieux que
d’entendre quelques flatteries de la bouche d’un président qui est, en
apparence du moins, leur antithèse : il est jeune, ils sont vieux, il est
de cette époque, ils sont d’un temps révolu (…). Macron va-t-il parler au nom d’une France
pérenne et traditionnel berceau des droits de l’homme ou au nom de la France
repliée sur ses registres de comptabilité ?, s’interroge encore Le
Matin d’Algérie. Les Algériens, affligés par le triste spectacle offert
par les trois présidents qui ont précédé Macron à l’Élysée, veulent bien croire
que, pour une fois, il ne viendra pas de Paris un soutien, un de plus, à ces
bandes d’assoiffés de pouvoir qui compromettent l’avenir du pays, avec, il faut
le dire, le soutien des dirigeants français. »
Et le quotidien algérien de conclure : « Jacques
Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont négocié la France des Lumières
contre la France d’Alstom. C’est ainsi, paraît-il, que se pratique la politique
aujourd’hui. Emmanuel Macron a la balle dans son camp. »
http://www.bbc.com/afrique/monde-42252503
Le Président français Emmanuel
Macron va déposer une gerbe de fleur en début d'après-midi au monument des
Martyrs à Alger avant de rencontrer son homologue Abdelaziz Bouteflika et le
Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia.
C'est la première visite d'Emmanuel Macron en Algerie
depuis son élection.
Un dîner de travail avec le président du Conseil de la
nation, Abdelkader Bensalah, un déjeuner avec des membres de la société civile
algérienne et une rencontre avec la communauté française sont aussi au
programme.
Selon l'Elysée, la priorité de ce voyage-éclair est le
renforcement de la coopération économique au moment où la France tente de reconquérir
la place de premier fournisseur de l'Algérie, qu'elle a cédée à la Chine en
2014.
Le président français abordera aussi avec ses
interlocuteurs algériens, la lutte contre le terrorisme et la sécurité
régionale, notamment dans le Sahel.
Emmanuel Macron n'a pas voulu déroger à une tradition
des présidents français, celle de se rendre dès la première année du mandat en
Algérie.
Pour Kader Abderahim, maître de conférences à
Sciences-PO Paris, spécialiste du Maghreb, l'Algérie reste un partenaire
important pour la France malgré les interrogations concernant l'avenir
politique du pays.
"C'est toujours un voyage important, c'est une
manière aussi de dire qu'on ne tourne pas le dos aux dirigeants algériens quels
qu'ils soient. Il y a cet énorme point d'interrogation sur la question de la
succession, on ne sait pas ce qui va se passer si le président Bouteflika
venait à disparaître. Pour la France, évidemment, c'est un partenaire
important, c'est quasiment aujourd'hui près de 45 millions d'habitants, c'est la
deuxième armée d'Afrique. La France a quand même encore beaucoup d'intérêts en Algérie et il y'a plusieurs millions de
français issus de l'immigration algérienne, donc cela compte aussi. On ne
peut rien faire en Méditerranée ou au Maghreb sans l'Algérie."
La venue d'Emmanuel Macron sera suivie par un comité
intergouvernemental de haut niveau présidé par les deux Premiers ministres, qui
se tiendra jeudi 7 décembre à Paris.
https://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20171206.OBS8853/le-bain-de-foule-express-de-macron-a-alger-l-algerie-veut-faire-partie-du-jeu.html
Le bain de foule express de
Macron à Alger : "L'Algérie veut faire partie du jeu"
Emmanuel Macron dans les rues d'Alger, le 6 décembre 2017.
Comme tous les présidents avant lui, Emmanuel Macron a
"déambulé" dans les rues d’Alger. Reportage de notre envoyée
spéciale.
Par Nathalie
Funes , Publié le 06 décembre 2017 à 20h00
C’est un
bain de foule comme en ont fait la plupart des autres présidents avant lui,
Chirac à Bab-el-Oued, Sarkozy à Constantine, Hollande à Tlemcen. Ou plutôt un
bain de caméras et de gardes du corps. Pour sa première visite éclair en
Algérie – douze heures montre en main –, Emmanuel Macron a choisi un endroit
chargé de symboles, la rue Larbi Ben M’hidi, anciennement rue d’Isly, du temps
de la colonisation française. Là où eut lieu l’attentat du Milk Bar, en
septembre 1956 ; là où l’armée française tira sur des partisans de l’Algérie
française, en mars 1962 ; là où, après l’indépendance, la statue du maréchal
Bugeaud, l’ancien gouverneur de l’Algérie, fut déboulonnée et remplacée par
celle de l’Emir Abdelkader, le héros de la résistance à la conquête ; là où
aujourd’hui encore se dresse la Librairie du Tiers-Monde, la plus grande
d’Alger.
Soleil, ciel
limpide, façades blanches. La rue Larbi Ben M’Hidi a été vidée de ses voitures
et de ses passants, avant l’arrivée du président. La foule des curieux,
repoussée sur les trottoirs, derrière des barrières, fouillée, surveillée par
des hordes de policiers.
Aux balcons en fer forgé, des cris, "Vive
l’OM !", des youyous… Le long du parcours, des dizaines de femmes en
hayek, le voile traditionnel blanc algérois, "sans doute amenées là par
l’Agence pour le rayonnement culturel", indique un journaliste algérien.
La "déambulation" du président français, pour reprendre le terme du
programme officiel, démarre à midi, au pied de la Grande Poste. Avec lui, le
président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, le ministre des
Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, le ministre de l’Action et
des comptes publics, Gérald
Darmanin, le réalisateur Alexandre Arcady, qui a grandi dans la basse Casbah et a fait partir de la
délégation de Nicolas Sarkozy en décembre 2007, l’historien Benjamin Stora, qui
est né, lui, à Constantine et a voyagé avec François Hollande en décembre 2012…
et surtout des dizaines de molosses, costume sombre, lunettes noires,
oreillette.
"C’est de là qu’est partie la
fusillade de la rue d’Isly"
Très vite, le président disparaît sous une masse
vaguement humaine, magma de journalistes, d’officiers de sécurité et de perches
de son. Ramdane, 72 ans, venu de Kouba, la commune voisine, et qui se définit
comme écrivain et poète, l’interpelle derrière sa grille : "Nous
devons construire une passerelle entre les deux rives." Emmanuel
Macron ne peut qu’approuver. Un peu plus loin, des jeunes réclament des visas
pour la France, comme à chaque voyage d’un président français, comme il y a
quatorze ans déjà, sur le port d’Alger, face à Jacques Chirac. Le président
leur répond :
"Nos deux
pays ont beaucoup de choses à faire, il faut dépassionner le sujet. Les jeunes
doivent rester pour développer leur pays."
Ecrasés par les caméras, pressurisées par les gardes
du corps, poussés par les reporters, les autres personnalités de la
"déambulation" sont vite éjectées. Un peu à l’écart, Alexandre
Arcady, qui n’a cessé de raconter dans ses films l’histoire des pieds noirs, et
Benjamin Stora (près d’une cinquantaine de livres à son actif) discutent entre
natifs et spécialistes :
"Tu te
rappelles, c’est de là qu’est partie la fusillade de la rue d’Isly et le fameux
'halte au feu mon lieutenant !'"
Gérald Darmanin marche tout seul, derrière la
"masse" macronienne. C’est la "première fois", dit-il,
qu’il vient en Algérie, et "ça lui fait vraiment quelque chose". Ses
parents lui ont donné Moussa comme deuxième prénom. Son grand-père maternel, né
en Kabylie, gardait les moutons quand il était gamin et s’est engagé dans les
Tirailleurs algériens à l’âge de 13 ans. Il a participé au débarquement en
Provence, a fait la campagne d’Italie, celle des Ardennes, puis s’est installé
en métropole à la fin de la seconde guerre mondiale.
"Il a
fini adjudant-chef, mais n’a jamais pu devenir officier, car il ne savait ni
lire ni écrire. C’est peut-être aussi parce que je suis petit-fils d’Algérien
que le président m’a invité à ce voyage."
Jean-Yves Le Drian se tient lui aussi à distance de la
déambulation. "Emmanuel Macron aime les bains de foule. C’est chaque fois
la même chose, à chaque voyage", commente-t-il d’un sourire en aparté. Le
ministre des Affaires étrangères est venu en Algérie il y a trois semaines. La
visite du président, son contenu et sa date, ont été décidés à ce moment-là.
"Il y avait une attente, dit-il. L’Algérie a apprécié que le candidat Macron
soit venu faire campagne ici, elle voit que le nouveau président a un rôle
international très fort et veut faire partie du jeu."
13 heures. Emmanuel Macron s’arrête devant la statue
de l’Emir Abdelkader. La cinquantaine de journalistes français, qui font partie
du voyage, peut enfin l’interroger sur le sujet qui mobilise toute la France
depuis le milieu de la nuit : la mort de Johnny Hallyday. Est-ce
l’Emir qui le toise sur son cheval ? La rue Larbi Ben M’hidi qu’il vient
de remonter et qui est tellement chargée d’histoire ? La réponse de Macron
relève presque du lyrisme patriotique.
"Il
fait partie de ces héros français. J’ai souvent dit qu’il fallait des héros
pour qu’un pays soit grand."
De notre envoyée spéciale, Nathalie Funès
Nathalie Funes
Journaliste
Alger: La visite d'Emmanuel
Macron vue du commissariat Cavaignac
Maghreb
Emergent | Par Aboubaker Khaled
Publication:
06/12/2017 20h46 CET Mis à jour: 07/12/2017 10h02 CET
Voici comment Khaled
Aboubaker, journaliste à Maghreb Emergent a vécu la visite du président français Emanuel Macron à
Alger.
À 10h, je suis sorti de la rédaction, sise à la Place
Audin, pour faire un reportage sur l’ambiance dans laquelle devait se dérouler
la visite du président français à Alger-centre. Je me suis rendu à la place
Emir Abdelkader pour repérer une position à partir de laquelle je pouvais
prendre des photos. Sur place, j’ai constaté que ce n’était pas possible, vu le
nombre impressionnant de policiers présents sur place et qui confisquaient
systématiquement les téléphones et les appareils photos des passants.
A 10h30, sur le chemin du retour vers la rédaction, en
arrivant devant l’entrée de la Fac centrale, un groupe de
personnes manifestait contre la visite de Macron. Je me suis approché : «
Macron dégage », criaient les manifestants que les policiers tentaient de
maitriser.
J’ai continué mon chemin avec un ami « Abdeldjalil »
que j’ai rencontré sur place. Apres quelques pas, un policier s’approche de
nous et nous demande si nous avons pris des photos des manifestants. Je lui ai
répondu que non. Mais il a exigé de vérifier mon téléphone et a fini par nous
demander d’entrer dans un immeuble à côté. Il a pris le temps d’examiner les
portables sans trouver de photos. Ensuite, il m’a demandé ma carte nationale.
Je la lui ai remise en ajoutant que j’étais journaliste et en présentant ma
carte de presse. Je suis en mission », ai-je précisé. Mais cela ne semblait pas
changer grand-chose pour lui.
D’autres policiers en civil sont arrivés. Ils ont, à
leur tour, demandé à revérifier nos papiers et nos téléphones. Le ton est
monté, et nous avons tenté de sortir de l’immeuble, en leur expliquant que,
tout comme eux, nous étions en mission de travail. « Nous avons des ordres et
nous devons les exécuter », nous ont-ils répondu en nous empêchant de quitter
les lieux. Je leur ai demandé de me rendre le téléphone pour appeler mon
directeur et l’informer de la situation. Encore fois, refus catégorique.
Après environ 15 minutes d’attente, ils nous ont
forcés à monter dans un fourgon de détenus (du ministère de la justice). Ils
nous ont conduits au commissariat du 6e (ex-Cavaignac), en compagnie des
manifestants qui en voulaient à Macron,
neuf personnes en tout.
Au commissariat, après enregistrement des informations
nous concernant, les policiers nous ont dit qu’ils ne pouvaient nous libérer
sans l’autorisation de leur «chef» qui n’était pas sur place. Minutes après
minutes, heure après heures, aucun signe du fameux «chef».
J’ai essayé plusieurs fois d’expliquer aux officiers,
sur place, que je n'avais rien à voir avec la manifestation à laquelle ils ont
rapidement mis fin et que ma détention au commissariat était arbitraire.
Personne ne semblait m’écouter et la seule chose à faire était d’attendre le
«chef».
Les heures se suivent et je n’avais aucune possibilité
d’informer la rédaction, ni ma famille sur l’endroit où je me trouvais. Ce
n’est qu’à 15h30 que le chef tant attendu est arrivé. Lorsque l’opportunité
m’était enfin donnée d’expliquer «mon cas» au chef, je me suis aperçu que lui
non plus n’était pas réceptif à mes explications.
Plus tard, c’est dans un autre fourgon que nous avons
été embarqués mais cette fois-ci pour passer nous rendre au CHU Mustpha Pacha,
pour une visite chez le médecin légiste. C’est la procédure. Une procédure qui
nous fera encore perdre 40 minutes. La visite terminée, nous sommes à nouveau
emmenés au commissariat du 6e.
C’est à ce moment que je me rends compte que mon directeur
de rédaction, El Kadi Ihsane, était sur place et qu’il avait pu convaincre les
policiers de me libérer, en leur expliquant que j’étais en mission.
Emanuel Macron avait terminé sa visite d’Alger-centre
depuis longtemps et Aboubaker Khaled avait passé la journée en détention
arbitraire.
les habitants agacés du toilettage «à la française» de la ville pour
l'arrivée de Macron — RT en français
C'est la première visite en Algérie du président
français depuis son début de mandat. Pour ce séjour éclair, un nettoyage en
règle d'Alger, la capitale, mobilise activement les services de propreté et de
sécurité.
Alger le Milk -
Bar
Pour la première visite d'Emmanuel Macron, Alger est en effervescence :
pots de fleurs, peinture,
barrières et nettoyage ont métamorphosé la ville à la veille du 6
décembre.
Ce jour, le président français est en visite dans
la capitale, à l’invitation de son homologue Abdelaziz Bouteflika, pour
une entrevue «de travail et d'amitié».
Si Emmanuel Macron ne restera en Algérie que
quelques heures, au cours desquelles il ira rencontrer les habitants dans le
centre de la capitale, après s’être recueilli au monument des martyrs de la
Guerre d’Algérie, sa venue a fait couler beaucoup d'encre. L’événement est très
attendu, si l'on en croit cette couverture médiatique d'une homogénéité
parfaite.
A cet effet, la ville vient d'être briquée, sécurisée,
enjolivée en dernière minute et suscite les commentaires des Algérois, peu
habitués à tant de zèle.
A J-1, une journaliste constate qu'on chaule les
arbres et qu'on sécurise la zone.
Les petits marchands sont priés de déguerpir et les
arbres se font rafraîchir « à la française» pour séduire le président.
Un journaliste souhaiterait que la sécurité soit tout
le temps à pied d’œuvre, pas uniquement lors de la visite d'Emmanuel Macron.
Un internaute, qui a à redire sur la propreté de sa
ville, se plaint que les rues soient nettoyées uniquement pour l’arrivée du
président français.
Honte à la ville d'#Alger qui s'est enfin décidé à nettoyer ces rues... mais uniquement pour l'arrivée de Macron
Les rues se nettoient tout les jours pas uniquement
avant l'arrivée d'officiels !
Un autre filme la disposition des
pots de fleurs.
Emmanuel Macron rencontrera également son
homologue dans sa résidence médicalisée de Zéralda, en banlieue d’Alger. Le
Président Bouteflika, affaibli par les séquelles d’un AVC survenu en 2013,
reçoit peu de dignitaires étrangers en raison de son état de santé.
Le chef d'Etat français a déclaré qu'il se rendait en Algérie «en ami», refusant d’être «otage du passé», en référence à la colonisation française de 130 ans dans le pays. Il devrait aborder les relations économiques, le terrorisme et la crises au Sahel et en Libye. La France aimerait qu’Alger s’implique davantage sur le plan militaire sachant que l’Algérie ne fait pas partie du G5 Sahel et qu’elle se refuse à intervenir en dehors de ses frontières.
http://www.liberation.fr/planete/2017/12/06/le-passe-sparadrap-du-capitaine-macron-en-algerie_1614908
Le passé,
sparadrap du capitaine Macron en Algérie
Par Célian Macé, Envoyé spécial à Alger — 6 décembre 2017 à 18:47
En amont de sa visite à Alger, le
président français avait affirmé : «Je ne suis pas otage du passé.» Mais
l'histoire de la colonisation a marqué les étapes de son parcours.
Un voyage présidentiel est un parcours sportif fait de
figures libres et de passages imposés. Comme en patinage artistique, le dosage
des deux ingrédients, et la qualité de leur réalisation, détermine souvent le
niveau de la prestation. Pour la visite d’Emmanuel Macron à Alger, la «prise de
risque» était très calculée. Elle a essentiellement consisté en une «déambulation»
dans la rue Larbi Ben M’hidi, en plein centre-ville.
Pendant une heure, le Président a navigué d’un
trottoir à l’autre de cette artère historique, où était contenue la masse des
curieux, filtrée à l’entrée des rues adjacentes. «Il est trop petit, et moi
aussi», s’amuse une Algéroise qui, en dépit de ses cris timides, n’a pas pu
«croiser le regard» de Macron dans la cohue. Entre elle et le chef de
l’Etat, une haie de policiers, deux cordons de sécurité rapprochée, un rideau
de journalistes, un chœur de youyous, et quelques officiels algériens en
uniforme, l’air dépassé.
En trois soudaines enjambées de côté, Macron parvient
toutefois à approcher les barrières pour échanger quelques phrases avec la
foule. Un jeune Algérois aux yeux clairs lui tend la perche des «crimes de
la colonisation». «Qu’est-ce que vous avez à m’embrouiller avec ça ? Vous
avez quel âge ?» rétorque le Président, visiblement ravi d’engager la
discussion.
— 26 ans.
— Alors vous n’avez pas
connu la colonisation…
— Mes parents l’ont connue.
— Il ne faut pas toujours
regarder vers le passé. […] Je suis aussi venu pour parler d’avenir.»
Ce mantra avait été énoncé dans son discours fleuve
sur l'Afrique, à Ouagadougou la semaine dernière : «Je me refuse à
toujours revenir sur les représentations d’hier, avait expliqué Macron. Il
y a eu des combats, il y a eu des fautes et des crimes, il y a eu des grandes
choses et des histoires heureuses. Mais j’ai une conviction profonde, notre
responsabilité est de ne pas de nous y enferrer.»
«Tourner la page sans la déchirer»
Pourtant, en Algérie plus que partout ailleurs, le
passé est impossible à tenir à distance. Devant la statue de l’émir Abdelkader,
figure de la résistance algérienne à l’invasion française, l’historien Benjamin
Stora, membre de la délégation présidentielle, se lance dans un cours
magistral : la rue Larbi Ben M’hidi, ex-rue d’Isly, a été le théâtre d’une
fusillade meurtrière le 26 mars 1962 ; à quelques mètres, le Milk-Bar
a été visé par un attentat le 30 septembre 1956. Les
devantures Yves Rocher et Dal’s Burger ont aujourd’hui grignoté les vieilles
boutiques. Reste la célèbre Librairie du Tiers-Monde, dans laquelle s’engouffre
Emmanuel Macron en saluant les familles qui l’observent depuis les balcons.
Sans circulation et sans Président, la place est
devenue étonnamment silencieuse, noyée dans le soleil. Même la foule parle bas,
sous le regard du poster géant d’Abdelaziz Bouteflika. «Il faut tourner la
page de l’histoire, sans la déchirer», insiste Linda Lounici, qui se
présente fièrement comme «l’unique illusionniste femme du monde arabe».
Apprêtée, poudrée, la magicienne de bientôt 60 ans a été «invitée»
à s’asseoir à la terrasse du Milk Bar par le maire d’Alger, parce qu’elle l’a «aidé
dans sa campagne», dit-elle. Linda pense aussi à l’entrevue qui va suivre
avec le président Bouteflika : «Il est comme un père malade. On l’aime
beaucoup, mais il faut le laisser se reposer.» Qui donc le fatigue
autant ? Rire embarrassé. «La réponse, beaucoup d’Algériens la
cherchent !»
Derrière elle, des vendeurs et des clients,
absurdement enfermés dans un magasin pour des raisons de sécurité, se collent à
la vitrine. Coincée contre une barrière sous les arcades, Sofia
Rabet, 52 ans, porte un foulard fleuri. Elle aussi s’obstine à
scruter la sortie du Président. «En février, il avait parlé de la
colonisation comme un crime contre l’humanité. Cela m’a donné de l’espoir.
C’est pour cela que je suis venue aujourd’hui. C’est la première fois que fais
ça, murmure-t-elle en désignant le rassemblement. Il faut régler la
question une bonne fois pour toutes, et ne pas laisser ça en fardeau aux
générations suivantes. Mais maintenant, Macron dit "ni déni ni
repentance", alors je suis perdue.»
Crânes
Le chef de l'Etat a-t-il eu les mêmes échos des
17 personnalités algériennes invitées à la Villa des Oliviers, la
résidence de l’ambassadeur de France, Xavier Driencourt ? Macron a déjeuné
avec les écrivains Kamel Daoud, Boualem Sansal, Maïssa Bey et Adlène Meddi, le
caricaturiste Ali Dilem, des représentants associatifs et religieux, et une
poignée de jeunes chefs d’entreprise. Nombre d’entre eux sont des critiques
explicites, voire féroces, du régime algérien.
Le reste du programme présidentiel, qui doit durer
douze heures avant un départ pour le Qatar dans la nuit, est plus sagement
conventionnel : visite obligée au mémorial du martyr qui surplombe la baie
d’Alger, séance de travail avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia, entrevue
interdite aux médias avec le président Bouteflika à sa résidence personnelle
médicalisée de Zéralda, et rencontre avec la communauté française chez
l’ambassadeur. Une seule annonce : le retour en Algérie des crânes des
résistants tués par le corps expéditionnaire français dans les années 1840
et 1850, actuellement conservés au Musée de l’homme de Paris. «Je
souhaite qu’on ravive la relation avec le travail mémorial entre nos deux pays,
que la restitution des crânes soit décidée, je la déciderai, je suis prêt»,
a affirmé au site Tout sur l’Algérie Emmanuel Macron. Une nouvelle fois
rattrapé par le passé.
Célian Macé
Envoyé spécial à Alger
Publié le 06/12/2017 à 17:46, Mis à
jour le 06/12/2017 à 18:27
Alexandre Arcady : « Les Algérois
vivent dans une ville française »
Le cinéaste
Alexandre Arcady (Le Coup de Sirocco, Le Grand Pardon…) faisait partie de la
délégation française accompagnant Emmanuel Macron à Alger. Une ville pour
laquelle il éprouve un attachement et une admiration particulière. « À
l’origine, Alger, c’était la Kasbah. Et puis la ville s’est élargie et étendue,
au fil des années. Et ce sont les architectes français qui l’ont bâtie : ils
venaient s’exercer à Alger avant d’aller travailler à Paris ou ailleurs, mais
on a ainsi une magnifique architecture. Ainsi, la mairie d’Alger est une
merveille des années 50. Cette ville est un musée à ciel ouvert. »
Pour le
cinéaste : « La France est intimement mêlée à cette ville d’Alger, plus encore
qu’à Oran ou Constantine. Il existe entre la France et les Algérois un lien
très fort. Et on commence à le voir avec une nouvelle génération, qui commence
à avoir un regard différent sur la colonisation de celui de la génération
précédente. C’est une des thématiques de mon film « Ce que le jour doit à la
nuit » (d’après un roman de Yasmina Khadra). Il faut rechercher un point d’équilibre : tout n’est pas noir, tout n’est pas
blanc. Ce film a été téléchargé illégalement plus de 5 millions de fois ! Cela veut dire qu’il interpelle,
notamment la jeune génération. » Alors, est-ce que désormais, notamment après
la visite d’Emmanuel Macron, les relations peuvent basculer vers autre chose,
cinquante-cinq ans après l’indépendance ?
« Les jeunes
de ce pays souhaitent qu’on en finisse avec les vieux débats : ils veulent
qu’on ouvre les portes, et qu’on ouvre les yeux ! » En ce jour de visite
officielle à Alger, Alexandre Arcady ne peut s’empêcher d’évoquer la mort de
Johnny Hallyday, qui était devenu son ami : « Il m’appelait de Los Angeles à 4
heures du matin pour me demander mon avis sur tel ou tel film ! » Mais surtout
: « J’ai découvert Johnny quand j’avais onze ans. Il passait à la télévision
dans une émission de Denise Glaser, et lui-même n’avait que 16 ans. Et
j’apprends la nouvelle de sa mort ici à Alger, alors que j’ai appris son
existence à Alger… dans la Kasbah, à deux cents mètres d’ici ! J’ai
l’impression que le destin fait comme une boucle !
Mémoire, harkis,
immigration, investissements : ce qu'a dit Macron à Alger
Le président
français Emmanuel Macron n'a voulu éluder aucune question. Mieux, il a confirmé
l'approche qu'il avait esquissée lors de son passage en février dernier.
Par Amayas
Zmirli, à Alger
Publié le
07/12/2017 à 07:54 - Modifié le 07/12/2017 à 08:12 | Le Point Afrique
Le président
français Emmanuel Macron était très attendu sur nombre de questions souvent
soulevées dans les relations entre la France et l'Algérie. À côté de la
conférence de presse au cours de laquelle il a répondu sans détour aux
interrogations des uns et des autres, il a accordé un entretien exclusif à
notre confrère TSA (Tout sur l'Algérie), le site d'information le plus consulté
d'Algérie. À la journaliste Hadjer Guenanfa qui l'a interrogé, il a d'abord
indiqué qu'il assumait pleinement les propos qu'il avait tenus en février
dernier, en tant que candidat, sur le colonialisme, qu'il avait qualifié de «
crime contre l'humanité ». « J'ai dit une chose qui était forte et que j'assume
pleinement. Il y a eu en effet ce crime contre l'humain qui a été fait »,
a-t-il avancé. Et d'ajouter : « Je regarde toutes les histoires et toutes les
mémoires de nos pays. Ce sont des histoires faites d'humiliations, de
violences, qu'il faut condamner et que j'ai reconnues. Ce sont également des
histoires qui sont faites parfois d'amour et de moments heureux. »
Ni déni ni repentance
Emmanuel
Macron a souhaité une « reconnaissance entière » de part et d'autre, une
manière d'éviter « une histoire en quelque sorte officielle qui nie les parts
sombres de ce qui a été fait ». Mais pas question de parler de repentance pour
le président français. « Il n'y a pas de repentance chez moi. Il y a un espace,
celui de la reconnaissance mutuelle qui n'est ni le déni ni la repentance »,
a-t-il tranché. « Rester dans le déni », « ne jamais en parler » ou « être dans
la repentance permanente » est un « piège », selon lui. « Je crois que le cœur
de notre relation, c'est de reconnaître ce qui a été fait de bien comme de mal
», a-t-il dit. Dans ce contexte, il a assuré qu'il était prêt à restituer les
crânes de résistants algériens tués dans les années 1850.
De « ceux
qui sont nés en Algérie » aux harkis
En même temps, Emmanuel Macron
dit s'attendre à des gestes du côté algérien. « Je pense que c'est important
que l'Algérie fasse des gestes à l'égard de ceux qui sont nés en Algérie et qui
veulent pouvoir y revenir.
Je pense que
ça serait un geste fort de réconciliation », a-t-il estimé. Le président
français a cité le cas des harkis qui « voudraient pouvoir revenir » en
Algérie. « Aujourd'hui, en fin d'année 2017, on doit pouvoir savoir regarder
ensemble de manière apaisée tout ça. Je ne dis pas que la solution est facile.
Je sais qu'il y en a qui ont encore ce traumatisme, mais je dis qu'on doit
pouvoir ensemble, étape par étape, régler chacun de ces problèmes et dénouer
les choses », a-t-il affirmé.
Se construire sans le poids du passé
Selon lui,
les jeunesses des deux pays doivent pouvoir se construire « avec le goût de
l'avenir » sans regarder un « passé qu'elles n'ont pas connu ». « Je veux que
la jeunesse française issue de l'immigration ou nouvellement arrivée ait envie
de réussir en France, qu'elle ait sa part d'identité culturelle, religieuse et
historique. (…) Je veux qu'il y ait une jeunesse en Algérie qui regagne son
pays en disant : Je veux faire de l'Algérie de demain un très grand pays qui
rayonne sur la Méditerranée », a-t-il déclaré. « J'ai envie qu'on crée ici de
l'activité économique et de l'entrepreneuriat là où nous avons parfois comme
des blocages ou des relations qui sont encore déterminés par le passé. C'est
pour cela que je suis venu aussi avec des entrepreneurs », a-t-il ajouté.
« Un visa pour la France, ce n'est pas un projet »
Aux jeunes
Algériens qui rêvent d'obtenir un visa pour la France, Emmanuel Macron répond
que la « France peut être une étape, mais pas un objectif ». « Avoir un visa
pour la France n'est pas un projet. (…) La France elle-même a un immense
travail d'intégration et de construction de sa vie économique », a indiqué le
président français, qui souhaite des partenariats entre les établissements
universitaires des deux pays. « Il faut que la France vienne développer aussi des
filières académiques d'excellence en partenariat avec les universités
algériennes. (…) Je veux des jeunes qui ont envie de réussir ici, qui
réussissent ici et qui montrent l'exemple », a-t-il insisté.
Interrogé
sur le peu d'engouement des investisseurs français pour le marché algérien,
Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté d'encourager les entreprises françaises
à venir investir en Algérie, tout en rappelant les contraintes rencontrées dans
le pays. « Nos entreprises doivent venir investir en Algérie. Mais il faudrait
aussi qu'il y ait un cadre d'investissements plus ouvert et plus protecteur
pour toutes celles et tous ceux qui viennent sur ce marché. Il faudrait
moderniser aussi l'économie algérienne pour les Algériens qui entreprennent et
pour les étrangers qui sont prêts à venir entreprendre », a estimé le président
français, qui a évoqué notamment le contrôle des changes qui reste « très
contraignant », selon lui. « Je souhaite aussi qu'il y ait des Algériens qui
puissent davantage investir en France parce que vous avez de grands
entrepreneurs. M. Rebrab a, par exemple, racheté des marques françaises, des
structures et des entreprises en France. Je m'en félicite. Il faudrait qu'il y
en ait d'autres puisque le marché français doit être ouvert au marché algérien
», a-t-il dit.
Que
restera-t-il de ce voyage d'amitié et de travail au détour du style qu'y a
introduit le président français. Attendons de voir comment la partie algérienne
va réagir sur le terrain.
Commentaires
Hotphot
30 le
08/12/2017 à 09:50 La part des choses...
Complexe fut
ce conflit nommé "pacification "... Ne regarder que par le mauvais
coté de la lorgnette ne suffit pas à émettre des jugements rédempteurs...
Colonisation, il y eu, tout comme au Maroc... Pays ayant bénéficié d'apports
financiers, techniques, aux fins d'aménagements... Routes en lieu et place de
pistes, créations du rail, de lignes de chemins de fer, politiques d'irrigation
par la construction de barrages, mises en valeur des terres libres dans les
plaines, forces hydrauliques donnant naissance à des usines électriques...
Aménagement de villes nouvelles. ETC.
13mai1958 le
08/12/2017 à 09:35
C'est une repentance UNILATÉRALE
Qui est
INDIGNE DE NOTRE HUMANITÉ COMMUNE.
Faute de
pouvoir lire ici certains de mes posts trop " connotés" sans doute au
" niveau du vécu « !
J'affirme au
nom de mon expérience et non d'une quelconque idéologie réductrice :
Que Les français
" européens " de toutes " classes " et origines des
départements 91, 92, 93 et du Sahara qui ont fait de leur pays natal avant 1962
ce qu'il fut, n'ont que commisération en dépit de leur propre sort et de
l'amnésie profonde qui ne garde qu'envie et reproche pour leur seule survie,
pour les "autres indigènes" abandonnés au évolutionnisme marxiste
avec leurs biens spoliés et le pactole pétrolier.
Libre à chacun de voir midi à son clocher... Lorsqu'il
est 14 heure !
Le crime
majeur contre la fraternité, c'est Camus qui l'a dénoncé, et c'est Boualem
Sansal, Kamel Daoud et quelques autres qui témoignent, courageusement eux, de
la réalité du marxisme sectaire de 1962 et de la réaction logique d'un Islam
respecté par une France laïque et tolérante.
L'Europe a
su résister au marxisme pour tous en dépit de ses fidèles collabos apatrides...
Molière et l'église de Rome aujourd'hui diabolisé les ont aidés à y résister.
S'il est
symboliquement crucial de féminiser notre prose pour nos femmes savantes...
Alors eradiquons aussi les termes incongrus de " kolonialisme ", de
sol " occupé" par le premier comme le dernier venu l'administrer. ...
Et le terrorisme incivique et fratricide contre des civils de " combat
dissymetrique " légitime !
Pas
d'AMALGAME reconnaissons l'arbre à ses fruits.
Vision du futur le 08/12/2017 à 08:47 Soit
Le Président
explique parfaitement ce que j’ai écrit dans mon dernier commentaire de façon
plus simple et clair sans excès et vous m’avez censuré. Je ne comprends pas
votre journal et quel côté politique il représente. Je ne vais pas poursuivre
mon abonnement pour mon information de la France.
librepenseuse le 08/12/2017 à 06:49 TRES POSITIF
Ce discours
équilibré et intelligent me semble tout-à-fait adapté à la réalité, comme
orienté vers l'avenir, et pour chacun. Il a bien dit " étape par étape
" et cadré avec justesse les relations souhaitées.
Serge2630 le 07/12/2017 à 13:32
Équilibré
Il est
difficile pour un président français de vanter la colonisation, bien que de
vieux algérien doivent probablement la regretter. Il me semble que
l’intervention du président est équilibré et va dans le bon sens.
pafoufou le 07/12/2017 à 13:23
@GDJ87
Excellente réflexion ! Attendons une réponse.
Mais qui en
aura le courage ?
Certainement
pas nos politiques incultes et peureux qui sont en place.
Des
journalistes ? Trop de peureux tels les moutons, il en existe pourtant des
courageux et honnêtes, patientons.
Bien à vous.
Djill le 07/12/2017 à 13:06
Acte de contrition
"C'est
ma faute, c'est ma faute, c'est ma très grande faute... "
Qu'il le
fasse en son nom, si il le souhaite. Mais pas au nom des Français.
Ou alors
qu'il leur demande leur avis.
Moi c'est :
Non
Todalone le 07/12/2017 à 12:44
Crime contre l'humain, vraiment ?
Et les
multiples apports de la colonisation, pourquoi n'en parle-t-il pas ? Sans la
France, que serait l'Algérie aujourd'hui ?
Décidément,
ce président ne connait ou plutôt ne veut pas connaître l'histoire.
GDJ87 le
07/12/2017 à 11:04 Signaler un contenu abusif
Devons nous nous excuser
D'avoir
laissé aux algériens un pays construit structuré avec une agriculture, des
villes et du pétrole ?
Bien loin de
ce que Napoleon III y avait trouvé
La question
reste qu'est ce que les algériens en ont fait ?
FLYTOXX le 07/12/2017 à 10:50 Signaler un contenu abusif
@ Petit
Malin
@ Petit Malin
D’accord à 200 % avec votre analyse !
Et c’est
vrai que ce voyage qui aurait dû être un beau coup médiatique passe quasiment
inaperçu.
Pas de bol
aurait dit l’ancien locataire de l’Elysée.
http://www.huffpostmaghreb.com/2017/12/07/paris-alger-_n_18754242.html?utm_hp_ref=politique-algerie
Paris prêt à
remettre à Alger une copie de ses archives coloniales (Ouyahia)
AFP
Publication: 07/12/2017 17h56 CET Mis à jour: 07/12/2017 17h56 CET
Emmanuel Macron est prêt à remettre à l'Algérie une
copie des archives de la période coloniale française (1830-1962), réclamée
depuis des années par Alger, a annoncé jeudi à Paris le Premier ministre
algérien Ahmed Ouyahia en saluant une "percée".
Au lendemain de la visite du président français en
Algérie, M. Ouyahia était reçu jeudi à Matignon par son homologue Édouard Philippe
dans le cadre d'un "comité intergouvernemental de haut niveau"
organisé régulièrement par les deux pays.
Mercredi, à Alger, Emmanuel Macron s'est dit
"prêt" à ce que Paris restitue les crânes d'insurgés algériens tués
au XIXe siècle par l'armée française et conservés au Musée de l'Homme à Paris,
un geste attendu par l'Algérie.
Selon M. Ouyahia, le président français a également
dit la "disponibilité" de la France à remettre une
"duplication" des archives de la période coloniale (1830-1962), un
sujet que M. Macron n'a pas évoqué mercredi devant la presse à Alger.
"Sur la question des archives, nous avons
également fait une bonne percée, puisque Emmanuel Macron nous a annoncé hier
(mercredi), au nom de la France, la disponibilité de notre partenaire à nous
remettre une duplication de toutes les archives, ce qui permettra de gérer
plusieurs affaires de la vie courante en Algérie", s'est réjoui le Premier
ministre algérien, lors d'une conférence de presse avec M. Philippe.
Quant à la question d'une "restitution"
graduelle de ces archives, les deux pays vont "continuer à discuter",
a-t-il ajouté.
"Le dossier du passé, l'Algérie ne le soulève pas
pour enfermer les relations algéro-françaises dans le passé mais pour alléger
la démarche commune vers l'avenir, donner plus d'entrain, en prenant en charge
quelques soucis que nous avons", a affirmé M. Ouyahia.
Édouard Philippe a pour sa part dit sa volonté de
développer la relation bilatérale "en regardant notre passé droit dans les
yeux, dans ses zones d'ombre, dans ses éléments de lumière aussi".
Concernant la remise des crânes des insurgés
algériens, "la partie algérienne va terminer le dossier procédural, la
partie française va préparer la loi puisqu'il en faut une", a indiqué le
Premier ministre algérien.
Après une demande officielle de l'Algérie, une
"loi de déclassification" doit être adoptée par le Parlement français
pour autoriser la restitution, a confirmé Matignon.
Une procédure, obligatoire du fait du principe
d'inaliénabilité des collections publiques, déjà suivie en 2010 pour restituer
des têtes maories momifiées.
Des universitaires français et algériens demandent
depuis plusieurs années que soient rapatriés en Algérie 37 crânes d'Algériens,
révoltés durant la deuxième moitié du XIXe siècle contre la colonisation
française, et entreposés depuis la fin du XIXe siècle au Musée de l'Homme à
Paris.
Si M. Macron a fait ce geste mercredi, il a
parallèlement demandé des "efforts" aux autorités algériennes sur les
questions de "mémoire et de reconnaissance".
M. Ouyahia n'a pas évoqué de geste de réciprocité
jeudi, se contentant d'évoquer une "volonté partagée de trouver des pistes
et des solutions à même de satisfaire les deux peuples".
http://www.20minutes.fr/culture/2183715-20171207-france-copie-archives-periode-coloniale-va-etre-remise-algerie
Une copie des archives de la période coloniale française va être remise
à l’Algérie
ALGERIE Emmanuel Macron a annoncé être prêt à remettre
la copie des archives de la période coloniale française, réclamée depuis des
années par Alger…
20 minutes avec AFP Publié le 07/12/17 à 18h38 — Mis à jour le
07/12/17 à 18h39
Emmanuel Macron a rencontré, le 6 décembre 2017 le
président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika. — CHINE
NOUVELLE/SIPA
Le chef de l’Etat français est prêt. Il
va remettre à l’Algérie une copie des archives de la période
coloniale française (1830-1962), réclamée depuis des années par Alger, a
annoncé jeudi à Paris le
Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia. Il salue pour autant une
« percée » pour le
dossier sensible de la « mémoire » franco-algérienne.
Au lendemain de la visite du président français en Algérie,
Ahmed Ouyahia était reçu jeudi à Matignon par son homologue Édouard
Philippe dans le cadre d’un « comité intergouvernemental de haut niveau » organisé
régulièrement par les deux pays.
Les crânes des insurgés
Mercredi, à Alger, Emmanuel Macron s’est dit
« prêt » à ce que Paris restitue les crânes d’insurgés algériens tués au XIXe siècle par
l’armée française et conservés au Musée de l'Homme à Paris, un geste attendu
par l’Algérie.
Selon Ahmed Ouyahia, le président français a
également dit la « disponibilité » de la France à remettre une
« duplication » des archives de la période coloniale (1830-1962), un
sujet que Emmanuel Macron n’a pas évoqué mercredi devant la presse à
Alger.
« Sur la
question des archives, nous avons également fait une bonne percée,
puisqu’Emmanuel Macron nous a annoncés hier (mercredi), au nom de la France, la
disponibilité de notre partenaire à nous remettre une duplication de toutes les
archives, ce qui permettra de gérer plusieurs affaires de la vie courante
en Algérie », s’est réjoui le Premier ministre algérien, lors
d’une conférence de presse avec Edouard Philippe.
Encore en discussion
Quant à la question d’une « restitution »
graduelle de ces archives, les deux pays vont « continuer à
discuter », a-t-il ajouté.
« Le dossier du passé, l’Algérie ne le
soulève pas pour enfermer les relations algéro-françaises dans le passé mais
pour alléger la démarche commune vers l’avenir, donner plus d’entrain, en
prenant en charge quelques soucis que nous avons », a affirmé
Ahmed Ouyahia.
Édouard Philippe a pour sa part dit sa volonté de
développer la relation bilatérale « en regardant notre passé droit dans
les yeux, dans ses zones d’ombre, dans ses éléments de lumière aussi ».
Concernant la remise des crânes des
insurgés algériens, « la partie algérienne va terminer le
dossier procédural, la partie française va préparer la loi puisqu’il en faut
une », a indiqué le Premier ministre algérien.
Adoption d’une loi
Après une demande officielle de l’Algérie, une
« loi de déclassification » doit être adoptée par le Parlement
français pour autoriser la restitution, a confirmé Matignon.
Une procédure, obligatoire du fait du principe d’inaliénabilité
des collections publiques, déjà suivie en 2010 pour restituer des têtes maories
momifiées.
Des universitaires français et algériens
demandent depuis plusieurs années que soient rapatriés en Algérie
trente-sept crânes d’Algériens, révoltés durant la deuxième moitié du
XIXe siècle contre la colonisation française, et entreposés depuis la fin
du XIXe siècle au Musée de l’Homme à Paris.
Si le président Français a fait ce geste
mercredi, il a parallèlement demandé des « efforts » aux
autorités algériennes sur les questions de « mémoire et de
reconnaissance ».
Le Premier ministre algérien n’a pas évoqué de geste
de réciprocité jeudi, se contentant d’évoquer une « volonté partagée de
trouver des pistes et des solutions à même de satisfaire les deux peuples ».
https://dia-algerie.com/repentance-criminalisation-de-colonisation-macron-prefere-reconciliation-memoires/
Ni repentance ni
criminalisation de la colonisation : Macron préfère la réconciliation des
mémoires
8 décembre
2017 23:21
DIA-07 décembre 2017: Le président français n’a pas tenu le même discours
que celui développé lors de sa première visite en Algérie en tant que candidat
à la présidentielle française, le mois de février dernier. Macron avait alors
qualifié la colonisation de crime contre l’humanité. Une expression qui n’a pas
été prononcée de nouveau par Macron dans ses déclarations ou la conférence de
presse qu’il a animée au terme de sa courte visite «de travail et d’amitié».
Alors que les Algériens attendaient de Macron de confirmer ses déclarations
en «criminalisant la colonisation», il s’en est dérobé en affichant son
appartenance à la jeunesse post-indépendance. En tant que jeune président, il a
beaucoup parlé de jeunesse laquelle n’a pas connu la période du colonialisme.
En se plaçant comme leader de cette jeunesse, Macron a invité les jeunes
des deux pays à regarder vers l’avenir, et à se former, promettant
de faciliter la délivrance des visas aux jeunes qui veulent apprendre ou
étudier en France.
DR archives RPweb
Mais quand il s’est agi de parler de l’Histoire et de la mémoire,
le président français a insisté sur «la réconciliation des mémoires», mettant sur le même pied
d’égalité les moudjahidine, les chouhada et leurs descendants que les
harkis et les pieds-noirs.
Quand Macron parle de réconciliation des mémoires, il ne cache pas sa
compassion avec «ces Français qui aiment l’Algérie et qui veulent revenir en
Algérie». Il évoque en fait les harkis qui ont été honorés à la veille de sa
visite en Algérie.
Il évoque aussi les pieds-noirs qui sont encore nostalgiques de l’Algérie
française et qui veulent revenir en Algérie et récupérer les biens qu’ils
avaient abandonné à l’indépendance de l’Algérie.
En d’autres termes, Macron ne compte pas criminaliser
officiellement la colonisation qu’il avait qualifiée de crime contre l’humanité
tant que les Français d’Algérie (harkis et pieds-noirs) n’ont pas été
réhabilités par l’Algérie dont ils se revendiquent.
S’étant rendu compte qu’il était devant un imbroglio, Macron a préféré parler
de la jeunesse qui n’a pas connu le colonialisme afin de regarder vers
l’avenir laissant l’Histoire et la réconciliation des mémoires aux
historiens. Il s’est également rendu compte qu’il y a toujours des frictions au
sujet de la mémoire, tant que ceux ayant vécu la glorieuse Révolution de
novembre 1954 de part et d’autre sont encore vivants.
Amir Hani
http://www.elwatan.com/-00-00-0000-358187_173.php
Bilan de 7 heures de présence
française
DR archives RPweb
le 07.12.17
| 12h00
Après un bref séjour, Macron est parti au Qatar voir
ses alliés ; on peut donc se parler entre nous. Le président français a voulu
voir la Grande- Poste, il a vu la Grande-Poste. Il a voulu voir les jeunes, il
a vu la police, il a voulu voir la rue D’Isly, il a vu la rue Ben M’hidi. Il a
voulu voir l’Emir Abdelkader, il a vu sa statue en béton, et, symboliquement, a
voulu acheter un livre à la librairie du Tiers-Monde, mais sans insinuer que
l’Algérie fait partie du Tiers-Monde. Sa femme, quant à elle, dont les parents ont
vécu à Alger, voulait voir la fac centrale ; on a fermé la rue Didouche, retapé
la fac centrale et repeint les murs du centre-ville.
Ce qui a posé une question égalitariste aux Algérois :
quand le Président algérien va à Paris, ferme-t-on les Champs Elysées ? Quand
il va se soigner au Val-de-Grâce, les Français repeignent-ils les murs de
l’hôpital ? Non. D’abord parce que c’est la France qui a construit le
centre-ville moderne d’Alger et que Macron n’a pas émis le souhait d’aller voir
La Casbah, l’ancien centre, préférant arpenter les bienfaits urbains de la
colonisation positive.
Ensuite, parce que l’Algérie n’a pas construit le
Val-de-Grâce, son Président ne fait qu’aller s’y soigner quand il est malade.
Ce qu’il est, contrairement à Macron et sa femme, ce qui explique que né au
Maroc dans un territoire français pour devenir président en Algérie, il va en
France pour raisons médicales, même si la France a aussi construit à Alger
l’hôpital Mustapha Bacha, d’ailleurs un Turc, mais qui n’est pas assez bien
construit pour qu’un président algérien aille s’y soigner.
Oui, mais le Président français est quand même allé
voir le Président algérien. Oui, pas à Alger mais à Zéralda, à quelques mètres
de Sidi Fredj. Pour dire quoi ? Ni repentance, ni excuses, ni réparation, pas
même un petit chèque, mais le même discours psychiatrique qui qualifie les
relations algéro-françaises : c’est à Alger que Macron a reconnu que
l’intervention occidentale en Libye était une erreur.
https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/la-france-prete-a-remettre-a-l-algerie-une-copie-de-ses-archives-de-la-periode-coloniale_1967214.html
La France prête à remettre à
l'Algérie une copie de ses archives de la période coloniale
Par AFP ,
publié le 07/12/2017 à 18:53 , mis à jour à 18:53
Poignée de
mains entre le Premier ministre français Edouard Philippe (g) et son homologue
algérien Ahmed Ouyahia, le 7 décembre 2017 à Paris
afp.com/Patrick
KOVARIK
Paris - Emmanuel Macron est prêt à
remettre à l'Algérie une copie des archives de la période coloniale française
(1830-1962), réclamée depuis des années par Alger, a annoncé jeudi à Paris le
Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, saluant une "percée" pour le
dossier sensible de la "mémoire" franco-algérienne.
Au lendemain de la visite du président français en
Algérie, M. Ouyahia était reçu jeudi à Matignon par son homologue Édouard
Philippe dans le cadre d'un "comité intergouvernemental de haut niveau"
organisé régulièrement par les deux pays.
Mercredi, à Alger, Emmanuel Macron s'est dit "prêt"
à ce que Paris restitue les crânes d'insurgés algériens tués au XIXe siècle par
l'armée française et conservés au Musée de l'Homme à Paris, un geste attendu
par l'Algérie.
Selon M. Ouyahia, le président français a également
dit la "disponibilité" de la France à remettre une "duplication"
des archives de la période coloniale (1830-1962), un sujet que M. Macron n'a
pas évoqué mercredi devant la presse à Alger.
"Sur la question des archives, nous avons
également fait une bonne percée, puisqu'Emmanuel Macron nous a annoncé hier
(mercredi), au nom de la France, la disponibilité de notre partenaire à nous
remettre une duplication de toutes les archives, ce qui permettra de gérer
plusieurs affaires de la vie courante en Algérie", s'est réjoui le
Premier ministre algérien, lors d'une conférence de presse avec M. Philippe.
Quant à la question d'une "restitution"
graduelle de ces archives, les deux pays vont "continuer à discuter",
a-t-il ajouté.
"Le dossier du passé, l'Algérie ne le soulève
pas pour enfermer les relations algéro-françaises dans le passé mais pour
alléger la démarche commune vers l'avenir, donner plus d'entrain, en prenant en
charge quelques soucis que nous avons", a affirmé M. Ouyahia.
Édouard Philippe a pour sa part dit sa volonté de
développer la relation bilatérale "en regardant notre passé droit dans
les yeux, dans ses zones d'ombre, dans ses éléments de lumière aussi".
Concernant la remise des crânes des insurgés
algériens, "la partie algérienne va terminer le dossier procédural, la
partie française va préparer la loi puisqu'il en faut une", a indiqué
le Premier ministre algérien.
Après une demande officielle de l'Algérie, une "loi
de déclassification" doit être adoptée par le Parlement français pour
autoriser la restitution, a confirmé Matignon.
Une procédure, obligatoire du fait du principe
d'inaliénabilité des collections publiques, déjà suivie en 2010 pour restituer
des têtes maories momifiées.
Des universitaires français et algériens demandent
depuis plusieurs années que soient rapatriés en Algérie 37 crânes d'Algériens,
révoltés durant la deuxième moitié du XIXe siècle contre la colonisation
française, et entreposés depuis la fin du XIXe siècle au Musée de l'Homme à
Paris.
Si M. Macron a fait ce geste mercredi, il a
parallèlement demandé des "efforts" aux autorités algériennes
sur les questions de "mémoire et de reconnaissance".
M. Ouyahia
n'a pas évoqué de geste de réciprocité jeudi, se contentant d'évoquer une
"volonté partagée de trouver des pistes et des solutions à même de
satisfaire les deux peuples".
Hors sujet
http://elwatan.com/actualite/algerie-france-onze-accords-de-cooperation-signes-a-paris-07-12-2017-358195_109.php
Algérie-France : Onze accords de coopération signés à Paris
le 07.12.17
| 16h32
Onze accords
de coopération entre l'Algérie et la
France ont été signés jeudi à Paris, en présence des Premiers ministres
des deux pays, Ahmed Ouyahia et Edouard
Philippe, à l'issue de la 4e session du
Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN).
Les onze
accords concernent les secteurs de l'économie, de l'enseignement supérieur, de la formation professionnelle,
de la santé, des PME et de la Culture. Les deux parties ont conclu, dans le cadre du
partenariat stratégique voulu par les
hautes autorités des deux pays, une convention de partenariat relative à la création de filières de
formation d'excellence des métiers de
l'énergie, de l'électricité et des automatismes industriels.
Dans la même
optique, une déclaration d'intention a été signée par le Groupe PSA-Peugeot, le ministère algérien de
la Formation et de l'Enseignement
professionnels et le ministère français de l'Education nationale, portant création, à Oran, d'un
centre de formation pour les métiers de
l'automobile.
Sur le plan
de l'enseignement supérieur, les deux pays ont convenu d'une convention cadre relative au à la
recherche-formation et la recherche sur
la langue française et les expressions francophones (LaFEF). Ce réseau, créé par convention passée le 4
décembre 2011 entre les deux pays,
prend la suite du programme intergouvernemental Ecole doctorale algéro-française de Français (EDAF) dans le
cadre d'une formation diplômante
(magistère et doctorat) pour l'encadrement universitaire algérien.
Dans le même
contexte, une autre convention cadre a été conclue concernant le réseau mixte des écoles (RME), qui compte
parmi ses membres 16 écoles nationales
supérieures algériennes, 15 écoles préparatoires algériennes et 7 écoles françaises d'ingénieurs. Le RME vise la professionnalisation des
écoles nationales supérieures
algériennes grâce à la mise en réseau avec des écoles françaises d'ingénieurs.
Deux autres
accords dans le domaine de la santé ont été signés. Il s'agit d'un protocole d'accord entre le groupe
Sanofi Pasteur et le groupe Saïdal pour
la production de vaccins et d'un accord pour la production de produits oncologiques et de santé familiale en
Algérie par le laboratoire Ipsen, dont
des médicaments sont présents dans plus de 115 pays à travers le monde.
Au plan
culturel, trois accords ont été signés entre l'Algérie et la France. Il s'agit de la reconduction de la
convention entre les Centres nationaux
du livre (CNL) des deux pays pour la période 2018-2020, d'un accord de coopération entre l'Institut
supérieur des métiers des arts du
spectacle d'Alger (ISMAS) et l'Ecole régionale d'acteurs de Cannes
(ERAC), un établissement de formation
supérieure au métier de comédien, et d'une
convention annuelle d'application entre l'ISMAS et l'ERAC pour la
période 2017-2018.
Sur le plan
des Petites et moyennes entreprises (PME), un protocole de coopération a été passé entre le Club des
entrepreneurs et industriels de la
Mitidja (CEIMI) et la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME Auvergne Rhône-Alpes). Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a
co-présidé jeudi à Paris avec son
homologue français, Edouard Philippe, les travaux de la 4e session du
CIHN. Il est accompagné d'une
délégation composée de plusieurs membres du
gouvernement.
“Bienvenue en France, Monsieur” Macron…le dangereux lapsus d’un diplomate
algérien
DR archives RPweb.
Par Adherbal
7 décembre 2017
Plusieurs
internautes l’on remarqué et l’on très vite fait savoir !
Un diplomate
algérien, aurait dit au président français, Emmanuel Macron, en l’accueillant à
l’aéroport Houari Boumediene d’Alger, “Bienvenue en France, Monsieur le
Président”.
En effet, il
s’agit de l’Ambassadeur d’Algérie en France, Abdelkader Mesdoua, aligné avec
Ahmed Ouyahia, Ahmed Gaid Salah et Abdelkader Messahel, pour accueillir le
président français, hier, à son arrivée à l’aéroport d’Alger.
Ce “lapsus”
a été remarqué par plusieurs internautes qui, à la quasi-unanimité, ont exprimé
leur indignation.
“Emmanuel
Macron accueilli par un officiel en Algérie par: ‘Bienvenue en France, Monsieur
le Président’. Terwi !”, a écrit sur sa page Facebook le député RCD, Athmane
Mazouz.
Najib Aloui
a, quant à lui, jugé ce lapsus comme étant une ” insulte à la mémoire des
Chouhada”.
C’est une ”
insulte aux Moudjahidine et insulte au peuple algérien dans son ensemble”,
a-t-il poursuivi.
https://ripostelaique.com/macron-en-algerie-toujours-plus-de-visas.html
Macron en
Algérie : toujours plus de visas !
Publié le 7
décembre 2017 - par Manuel Gomez -
DR RPweb
Passons rapidement sur le côté économique de la
« visite éclair » du président Emmanuel Macron à Alger.
Il est vrai que la France a perdu, depuis 2013, son
leadership de premier partenaire de l’Algérie avec 20% d’exportations. Ce
pourcentage a chuté à 10% en 2016 et n’atteint que 9% pour le premier semestre
2017, et tout cela au profit de la Chine, bien entendu.
L’Algérie reproche à la France son absence
d’investissement alors que le problème majeur, qui justement freine totalement
ce manque d’investissement, surtout celui de très nombreuses PME qui y seraient
intéressées, est sa loi du 51/49, ce qui est tout à fait compréhensible, ainsi
que la grande instabilité du cadre de réglementation des licences
d’importations.
Seules quelques grandes entreprises internationales
s’impliquent : Lafarge, Alstom, Sanofi, Schneider, Total et notamment la
prochaine installation d’une usine de montage Peugeot.
Autre problème majeur, celui de la lutte contre le
terrorisme et le manque d’implication évident de l’Algérie dans le regroupement
des États du « G5 Sahel », qui se réunira à Paris le 13 décembre. Y
participeront les États-Unis, l’Allemagne et même l’Arabie Saoudite, mais pas
l’Algérie !
Mais, peut-être aurons-nous une réponse lors du
prochain déplacement en France du Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, qui
présidera le « Comité Interministériel de haut niveau
algéro-français ».
Il réclamera certainement l’indemnisation des victimes
algériennes des essais nucléaires et chimiques français effectués au Sahara
jusque dans les années 70.
Omettant volontairement de se prononcer sur
l’indemnisation, toujours espérée, que l’Algérie devait payer, selon les fameux
« Accords d’Évian », sur les biens abandonnés lors du départ des
Français en 1962 et qui se chiffrent par des milliards d’euros !
Le Premier ministre algérien remettra sur le tapis la
question mémorielle inévitable et totalement inutile de la
« repentance » sur les « crimes contre l’humanité » de
l’époque coloniale, ceux de la France évidemment, pas ceux des terroristes
algériens ni des assassins du FLN et de l’ALN !
Emmanuel Macron a tenté de mesurer par la suite ses
propos et semble y avoir mis un point final en annonçant qu’il rejetait aussi
bien le « déni » que la « repentance » !
Faudra voir ce qu’en pense son éminence grise Benjamin Stora ! Ce
pseudo historien trotskiste, communiste, qui le suit comme son ombre ?
Emmanuel Macron va fêter ses 40 ans dans quelques
jours. Il n’a connu ni l’avant-guerre, ni la guerre, ni même l’après-guerre
d’Algérie, c’est-à-dire la manière odieuse et honteuse que fut la conduite de
la France, de son chef de l’état et de son gouvernement dans l’accueil (si l’on
peut appeler cela un accueil) des Français d’Algérie et des Harkis et si l’on
peut, à juste titre, lui reprocher certaines déclarations incontrôlées et
injustifiables, l’un des principaux responsables en est certainement Benjamin
Stora, l’un de ses maîtres à penser, hélas !
Stora n’avait que 4 ans lors du début des évènements,
en 1954, et 12 ans lors de son départ d’Algérie et l’on peut se demander quels
contacts physiques ont été les siens avec la « guerre d’Algérie », à
part ses lectures « d’intellectuels gauchistes » tout comme lui.
Et ceci explique cela car, contrairement à ce qu’il
affirme il n’a jamais été un contemporain de la guerre d’Algérie et n’a eu
aucun rapport physique avec cette histoire.
C’est à cause d’un Benjamin Stora qu’Emmanuel Macron
ne peut pas avoir, sur ce passé douloureux, un regard lucide et plus
distancié !
Nous sommes quelques uns à sa disposition s’il exprime
le désir d’en savoir davantage, et avec une bien plus grande objectivité, sur
l’avant, le pendant et l’après « Guerre d’Algérie ».
Il a promis de « renvoyer » en Algérie les
crânes des 36 résistants algériens du 19e siècle, le colis ne sera
pas très volumineux. En revanche, si l’Algérie devait nous retourner les crânes
des milliers de nos morts, assassinés par le FLN après le cessez-le-feu
unilatéral ordonné par les « Accords d’Évian » ce seraient plusieurs
voyages qui seraient nécessaires !
Une consolation pour la France, nous en parlions
récemment sur « Riposte Laïque », elle ne perd pas de parts de marché
sur le nombre de visas attribués aux jeunes algériens qui souhaitent
« fuir » leur pays, bien au contraire : plus de 400.000 en 2016
et ils atteindront les 600.000 en 2017, à cause de la crise économique qui
frappe l’Algérie et n’est pas près de cesser si le pays reste aux mains des
« Bouteflika » !
Manuel Gomez
http://www.jeuneafrique.com/500006/politique/restitution-des-cranes-dinsurges-algeriens-macron-demande-un-geste-pour-les-harkis/
Restitution des crânes
d’insurgés algériens : Macron demande un « geste » pour les harkis
07 décembre
2017 à 16h00 — Mis à jour le 07 décembre 2017 à 17h00
Par Jeune
Afrique avec AFP
A l'occasion de sa visite en Algérie mercredi,
Emmanuel Macron s'est dit « prêt » à ce que Paris restitue les crânes de
révoltés algériens tué au XIXème siècle conservés au Musée de l'Homme à Paris.
En échange, il a réclamé des autorités algériennes de faciliter le retour au
pays des harkis et fils de harkis qui le souhaitent.
Elle n’aura duré qu’une douzaine d’heures, mais la visite d’Emmanuel Macron
à Alger mercredi était très attendue. En marge de rendez-vous avec les
dirigeants algériens et d’un bain foule dans les rues de la capitale, le
président français a accordé une interview au site d’informations TSA
(« Tout sur l’Algérie »). L’économie, la jeunesse ou encore la coopération dans la lutte contre
le terrorisme figuraient parmi les dossiers abordés, au même titre que le
délicat sujet de la mémoire.
Le credo de Macron : ni déni, ni
repentance
Je souhaite accéder au demande algérienne sur [la
restitution des crânes]
Interrogé sur les mesures qu’il comptait prendre dans
ce domaine, Emmanuel Macron a assuré n’être « ni dans le déni ni dans
la repentance ». « Je souhaite qu’on ravive la relation avec le
travail mémoriel entre nos deux pays, que la restitution des crânes soit
décidée, je la déciderai, je suis prêt », a-t-il annoncé, avant d’ajouter
« tout un travail législatif doit être fait mais je souhaite accéder au
demande algérienne sur le sujet ».
Des universitaires français et algériens demandent
depuis plusieurs années que soient rapatriés les restes de 37 Algériens
qui s’étaient révoltés durant la deuxième moitié du XIXe siècle contre la
colonisation française et dont les crânes sont entreposés depuis la fin du XIXe
siècle au Musée de l’Homme à Paris.
Un épisode douloureux de l’histoire entre la France et l’Algérie
qui avait notamment fait l’objet, fin mai 2016, d’une pétition à l’initiative d’un écrivain
algérien, Brahim Senouci, réclamait également la restitution de ces restes
à l’Algérie. La faible mobilisation n’avait pas permis d’exercer de pression
sur les autorités françaises.
Retour des harkis : « Un geste fort
»
En échange de ce geste, le président français dit
attendre une forme de réciprocité de la part des autorités algériennes.
Lors de son interview avec TSA, Emmanuel Macron
a ainsi abordé le question du retour des harkis, qu’il a lié directement à
son annonce concernant la restitution des crânes des insurgés algériens.
« Je pense qu’il est important que de part et d’autres ce travail mémoriel
avance. J’attends aussi qu’il puisse y avoir des gestes du côté algérien. Il y
a beaucoup de harkis, d’enfants de harkis qui voudraient pouvoir revenir ici
[en Algérie] », a-t-il expliqué, estimant que « ça serait un geste fort de
réconciliation ».
« Je ne dis pas que la solution est facile. Je sais
qu’il y en a qui ont encore ce traumatisme, mais je dis qu’on doit pouvoir
ensemble, étape par étape, régler chacun de ces problèmes et dénouer les
choses », a conclu Emmanuel Macron sur le sujet.
Fortes attentes côté algérien
Le ministre algérien des moudjahidines, Tayeb Zitouni,
avait récemment indiqué « attendre beaucoup » de la visite du
président français, « compte tenu des déclarations d’Emmanuel Macron lors
de sa précédente visite ». Durant la campagne électorale française, le
futur président avait en effet qualifié la colonisation de « crime contre
l’humanité », provoquant un tollé au sein de la droite et de l’extrême
droite en France.
Alors que la « question de la mémoire » des
130 ans de colonisation (1830-1962) et de la Guerre d’Algérie pèse toujours sur
les relations entre Paris et Alger, Emmanuel Macron a assuré ne pas
être « otage du passé ».
« Nous avons une mémoire partagée. Il faut en
tenir compte. Mais je souhaite désormais, dans le respect de notre histoire,
que nous nous tournions ensemble vers l’avenir », a-t-il expliqué dans une
interview publiée par la presse algérienne mercredi.
https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/macron-favorable-a-la-restitution-de-cranes-de-resistants-algeriens-conserves-au-musee-de-l-homme_118944
Archéologie
Le président français favorable à la restitution de crânes d'insurgés
algériens
Par
Bernadette Arnaud le 08.12.2017 à 09h43
Crânes
préhistoriques et historiques conservés dans les collections anthropologiques
du Musée de l'Homme, à Paris. Crédits: Patrick Kovarik / AFP
Une nouvelle
pierre dans le jardin des grands musées français. Après son récent discours de
Ouagadougou au Burkina Faso et son avis favorable aux restitutions d'objets du
patrimoine africain, en en faisant une priorité de son quinquennat, Emmanuel
Macron s'est encore distingué de ses prédécesseurs lors de sa conférence de
presse à Alger mercredi 6 décembre 2017. Il a en effet annoncé qu'il avait
" accédé à une demande plusieurs fois réitérée par les pouvoirs publics
algériens, d'avoir la restitution des crânes des martyrs algériens ". Le
président de la République a précisé : " j'ai pris la décision justement
de procéder à cette restitution et le texte de loi nécessaire pour ce faire
sera pris ". Un nouvel épisode qui confirme le changement radical de
position de l'Etat français sur le problème très ancien des restitutions – y
compris de restes humains – les grandes institutions françaises et européennes
s'appuyant généralement pour les contester sur " les principes juridiques
d'inaliénabilité et d'imprescribilité des collections publiques ".
Des
résistants algériens tués par le corps expéditionnaire français
Cette
déclaration d’Alger fait suite à plusieurs requêtes d’universitaires français
et algériens après la découverte en 2011 par l’historien algérien Ali Farid
Belkadi de restes mortuaires entreposés dans des collections du musée de
l’Homme, à Paris. Ces crânes sont ceux de résistants algériens tués en 1849 par
le corps expéditionnaire français, dans le sud Constantinois, lors du siège de
l’oasis de Zaâtcha, près de Biskra. Contacté, le Musée de l’Homme n’a pas pour
l’instant donné suite aux sollicitations de Sciences et Avenir.
Des
restitutions de cet ordre ont déjà eu lieu par le passé, mais elles n’ont jamais
été volontaires, les autorités et le monde scientifique s’y étant souvent
opposés. Ainsi, en 2012, c’est à la suite d’une longue bataille judiciaire que
la France avait été contrainte de rendre des têtes Maoris momifiées au musée
national « Te Papa » de Wellington, en Nouvelle-Zélande. Et en 2002, la
dépouille de Saartjie Baartman, dite "Vénus Hottentote" avait été
rendue solennellement à l’Afrique du sud, après le vote d’une loi spéciale pour
sa restitution - Loi n° 2002-323 du 6
mars 2002. A Alger, le Président français a aussi poursuivi son discours en
insistant pour « que des gestes réciproques soient faits qui permettent de
revenir sur un passé qui pendant trop longtemps n’est pas passé ».
http://www.elwatan.com/actualite/zitouni-salue-l-initiative-de-macron-08-12-2017-358202_109.php
Zitouni salue l’initiative de Macron
le 08.12.17
| 12h00
«Il s’agit à
d’une initiative positive prometteuse.» C’est en ces termes que Tayeb Zitouni,
ministre des Moudjahidine, a qualifié, hier, les déclarations du président
français, Emmanuel Macron, concernant le dossier de la mémoire.
M. Zitouni a
estimé que ces déclarations sont susceptibles de «faire avancer le dossier de
la mémoire et la question de la restitution des crânes des chouhada qui se
trouvent en France, et ce, dans le cadre de l’action des commissions mixtes
entre les deux pays».
A cet effet,
le ministre a salué la présence du secrétaire général du ministère des
Moudjahidine parmi la délégation ministérielle conduite par le Premier
ministre, Ahmed Ouyahia, à Paris dans le cadre du Comité intergouvernemental de
haut niveau algéro-français.
http://www.bvoltaire.fr/france-algerie-rendons-cranes-passons-a-chose/
Rendons-leur les crânes et
passons à autre chose !
Marie
Delarue
En voyage éclair en Algérie,
Emmanuel Macron a énoncé quelques vérités qui dérangent de part et d’autre de la Méditerranée.
Tentant une énième fois d’en finir avec un passé qui ne passe toujours pas, il
a voulu – parce qu’il est d’une autre génération que celle des derniers gouvernants
– esquisser différemment, là aussi, un avenir commun à nos deux pays.
L’Algérie est un pays jeune : 30 % de la
population y a moins de 14 ans, et 6 % seulement plus de 65 ans.
Le taux de fécondité qui avait chuté au moment de la guerre civile (décennie 90)
est reparti en flèche (3,1 enfants par femme, loin devant le Maroc, la
Tunisie et la Libye). Selon les chiffres de l’INED publiés en septembre
dernier, la population algérienne augmenterait de 55 % d’ici à 2050 pour
atteindre 65 millions d’habitants, contre 42,2 millions à la mi-2017.
Cette population jeune est emmenée par un gouvernement
autoritaire et militaire, sous la férule d’un vieillard cacochyme qui
capitalise depuis l’indépendance sur la repentance de la France. Surtout,
englué dans ses guerres intestines, le pouvoir algérien n’a pas su offrir à son
pays les perspectives de développement qu’il était en droit d’attendre.
Pire : il a entretenu dans sa population la certitude que ses maux étaient
encore et toujours dus à la colonisation. Néanmoins, l’émigration algérienne
vers la France ne s’est jamais ralentie et le mouvement ne semble pas près de
s’inverser.
Le Président français expliquait ainsi, dans
l’entretien qu’il a accordé au site TSA (Tout sur l’Algérie) :
« J’ai entendu beaucoup de jeunes tout à l’heure en remontant la rue.
Certains me disaient : les visas. J’ai répondu : qu’est-ce que vous
voulez faire. Ils ne savaient pas ce qu’ils vont faire. Mais avoir un visa pour
la France n’est pas un projet. » Plus véhément, au jeune homme qui
l’interpellait, l’enjoignant d’assumer « son passé colonial »
et l’accusant d’« éviter le sujet », Emmanuel Macron a
lancé : « Qui évite quoi ? J’évite de venir vous voir ? J’évite de dire ce qui
s’est passé ? Mais il s’est passé des choses, comme je l’ai dit… Il y a
des gens qui ont vécu des histoires d’amour ici. Il y a des gens, français, qui
aiment encore terriblement l’Algérie, qui ont contribué et qui ont fait des
belles choses, il y en a qui ont fait des choses atroces. On a cette histoire
entre nous, mais moi je n’en suis pas prisonnier. Mais vous, vous avez quel
âge ? »
Réponse : « 25 ans ». Et Macron de poursuivre : « Mais
vous n’avez jamais connu la colonisation ! Qu’est-ce que vous venez
m’embrouiller avec ça ? Vous, votre génération, elle doit regarder
l’avenir. »
Beaucoup de Français, rapatriés d’Algérie dans les
conditions qu’on connaît, ne pardonnent pas au nouveau Président d’avoir,
durant la campagne, qualifié la colonisation de « crime contre
l’humanité ». Lui comme ceux qui le fustigent pour ces propos se
heurtent au piège terrible de l’Histoire : on ne peut juger avec les
critères d’aujourd’hui ce qui fut perpétré hier, mais on ne peut, non plus,
nier les faits. L’autre drame, avec l’Algérie, est qu’on s’en tient souvent aux
derniers « événements » des années 60, terme pudique pour
qualifier cette guerre civile qui a déchiré la France « de Dunkerque à
Tamanrasset ». Mais lorsque Macron propose de rendre à l’Algérie les
trente-sept crânes des derniers combattants fusillés puis décapités après
la reddition d’Alger et la prise de la smala d’Abd el-Kader par le duc
d’Aumale en 1843, il a parfaitement raison.
On se demande, d’ailleurs, ce que ces
trophées (?) découverts en 2011 dans les réserves du musée de l’Homme, à
Paris, pouvaient bien y faire ! Arrachés au terme de massacres d’une
sauvagerie inouïe, massacres d’ailleurs rapportés par les militaires et les
historiens dans leurs mémoires (cf. la révolte de l’oasis de Zaâtcha,
en 1849, qui fit près de 800 morts, vieillards, femmes et enfants
compris), ils furent rapatriés en France et stockés dans les collections
d’anthropologie. Pour quel usage ? Y cherchait-on un « gène » de
la révolte ?
Je le redis, ce geste me paraît aujourd’hui
indispensable. Rien ne justifie qu’on conserve ces restes mortuaires. Qu’on les
restitue donc à leurs descendants, mais à la condition, toutefois, que le
gouvernement algérien n’en fasse pas un usage propre à raviver inutilement les
plaies.
Algérie : Macron face au piège des mémoires
REPORTAGE.
C'est peu de dire que la question de la mémoire, de la colonisation et de
l'histoire a pesé de tout son poids sur la visite du président français à Alger
ce mercredi.
Par Adlène
Meddi, à Alger
Publié le
08/12/2017 à 16:06 | Le Point Afrique
DR archives
RPweb - Le président Emmanuel Macron
visite la librairie du Tiers Monde lors de son déplacement à Alger ; à
gauche l’interpréteur de la guerre d’Algérie Stora.
Le quotidien
Le Soir d'Algérie titrait en une, jeudi, « Le contentieux historique, encore et
toujours ». Alors que le journal arabophone El Khabar affichait en manchette la
déclaration de Macron à un journaliste durant la courte « déambulation » au
centre-ville d'Alger : « Les crimes de la colonisation en Algérie n'ont rien à
voir avec la Shoah. » Pour le quotidien Liberté, « le principe de la priorité à
l'avenir, que Macron fait sien pour zapper la question [de la mémoire], risque
de ne pas suffire à libérer les relations algéro-françaises de ce lourd et
inépuisable contentieux ».
Assumer pleinement le passé colonial
El
Moudjahid, journal gouvernemental et porte-parole des autorités, transmet, lui,
un message assez clair : « Tant que la France n'ose pas regarder en face et
assumer pleinement son passé colonial, quels que soient les raisons ou les
prétextes invoqués, il y aura toujours dans la relation algéro-française,
malgré sa profondeur ou sa densité, une part de doute et d'incertitude. La
coopération bilatérale connaît une dynamique qu'il convient de conforter par
des gestes symboliques, de manière à ce que l'amitié et la confiance prennent
le dessus sur la tension et la passion. »
Pourtant, El
Khabar rapporte les déclarations du patron du FLN, le parti présidentiel,
Djamel Ould Abbès : « L'Algérie n'a pas besoin des excuses de la France pour
ses crimes durant la guerre de Libération. » « La France a reconnu le fait
colonial en signant les accords d'Évian [en 1962] », a encore ajouté Ould
Abbès, rejoignant ainsi une position ultérieure de Ahmed Ouyahia, le Premier
ministre, qui avait déjà refusé tout principe de repentance ou d'indemnisation.
Disparus algériens et victimes des essais nucléaires
Des
positions qui tranchent avec celles du ministre des Moudjahidin (Anciens
Combattants), Tayeb Zitouni, qui insistait il y a quelques jours sur le fait
que les excuses de la France sont « légitimes ». « Les deux pays ont franchi
des pas satisfaisants dans différents domaines, mais l'essentiel dans ces
relations, c'est le dossier de la mémoire », a-t-il affirmé le 4 décembre
dernier, précisant que « les dossiers en suspens sont relatifs aux archives et
aux disparus algériens durant la guerre de Libération nationale, au nombre de 2
200, outre la récupération des crânes des chefs de la résistance algérienne et
l'indemnisation des victimes algériennes des essais nucléaires français
effectués dans le sud algérien ». Mais le même responsable a précisé que les
commissions mixtes franco-algériennes qui travaillaient sur ses dossiers
devraient être prochainement relancées « après l'arrêt qu'elles ont connu en
raison des rendez-vous politiques prévus dans les deux pays ».
Des crânes des résistants algériens à l'Émir
Abdelkader
Avant la
réactivation de ces commissions, Macron a fait un geste à Alger : « J'ai accédé
à une demande plusieurs fois réitérée par les pouvoirs publics algériens quant
à la restitution des crânes des résistants algériens et j'ai pris la décision
de procéder justement à cette restitution. » Il s'agit des crânes de résistants
algériens tués par le corps expéditionnaire français dans les années 1840 et
1850 conservés au Musée de l'Homme à Paris. Mercredi, sous la statue de l'Émir
Abdelkader, héros de la résistance algérienne contre l'occupation française,
poète soufi et grand humaniste, Macron a eu ce message fort : « Nous sommes ici
sur une place symbolique, dans cette librairie, celle d'un héros du peuple
algérien qui s'est battu contre la France, Abdelkader. La force de ce héros
algérien, c'est qu'il a su ne pas s'enfermer dans le passé, c'est qu'il a su ne
pas s'enfermer dans les pages les plus sombres. Il est devenu ami de la France.
Soufi, il a protégé les chrétiens. Il a voulu construire un vrai nationalisme
algérien en regardant l'avenir et en n'étant pas l'otage de son propre passé. »
Enjeux politiques de la mémoire
Pour sortir
du guêpier mémoriel, la volonté du président français ne suffirait apparemment
pas. « Les enjeux sont éminemment politiques et pas uniquement techniques, nous
expliquait l'historien Nedjib Sidi Moussa. Chaque société est aux prises avec
ses propres groupes mémoriels, ses controverses historiques et ses agendas
politiques.
D'autant
plus que dans le contexte actuel, avec la réforme constitutionnelle en Algérie
et l'approche de la présidentielle en France, les autorités des deux pays n'ont
pas intérêt à exacerber les tensions entre elles ».
https://www.tsa-algerie.com/jean-yves-le-drian-bouteflika-est-parfaitement-en-forme/
Jean-Yves Le Drian : Bouteflika est “parfaitement en forme”
L'Actualité
en temps réel 08 Déc. 2017 à 18:35
Le président
Bouteflika est “parfaitement en forme”, a assuré ce vendredi le ministre
français des Affaires étrangères Jean Yves le Drian.
“Il est le
président de la République. Le président Macron l’a rencontré. Il a pu échanger
longuement avec lui sur l’ensemble des questions de la relation bilatérale
entre l’Algérie et la France mais aussi sur la situation du monde. C’était un
échange qui était utile”, a affirmé ce vendredi 8 décembre Le Drian sur France
inter.
À une
question sur l’état physique de Bouteflika, le patron de la diplomatie
française a répondu : “Intellectuellement, il est parfaitement en forme”. “Il est plus fatigué mais bon, ça peut
arriver à un certain âge”, a-t-il ajouté.
À une
question relative aux déclarations du président français sur la colonisation,
M. Le Drian a précisé que “le président Macron, en Algérie, a souhaité sortir
d’une période qui permette d’ouvrir une relation nouvelle entre la France et
l’Algérie sans exclure la nécessité de la mémoire”.
Il a
expliqué que la mémoire “veut (…) acter ce qui s’est passé (…) et ouvrir des
voies indispensables d’une coopération entre la France et l’Algérie qui ont été
ouvertes dans ce passage assez court, mais qui a été extrêmement dense” pour
“faire en sorte qu’il y ait un état de
confiance entre nos deux pays en matière de co-développement”.
Au sujet de
la volonté de Macron de tourner la page du passé, il a estimé “qu’il fallait le
dire et seul le président Macron pouvait le dire et le faire”, précisant que
“c’est une question d’âge et une question d’époque”.
“Il y a une
question d’âge du président Macron et une question d’époque, parce qu’il ne
faut pas, à chaque visite présidentielle, revenir sans arrêt sur le passé. Il faut
dire que ce passé a eu lieu, que ce passé était douloureux, parfois dramatique,
et dire aussi qu’entre nos deux pays, il y a une chance historique de
collaborer ensemble”.
http://dia-algerie.com/derniere-supercherie-malsaine-tenter-dembarrasser-lambassadeur-dalgerie-france/
Dernière supercherie malsaine pour tenter d’embarrasser l’ambassadeur
d’Algérie en France
DIA-08
décembre 2017: Dans les réseaux sociaux, une vidéo truquée et diabolique , qui
circule à grande échelle, montre la cérémonie d’accueil officiel du président
de la république française, Emmanuel Macron, à sa descente d’avion, lors de sa
visite de travail et d’amitié du 6 décembre 2017.
Dans cette
supercherie, on voit l’ambassadeur désigné d’Algérie en France, Abdelkader
Mesdoua, dans la haie d’honneur, dire : ‘’ Bienvenue en France, Monsieur le
président”.
Les mêmes
trucages et les mêmes intentions que la fois où des diaboliques ont tenté
vainement de s’attaquer à sa vie privée. C’était sans compter sur l’itinéraire
sain et limpide de ce diplomate aux valeurs connues et reconnues
Selon une
source diplomatique bien informée, qui était présente lors de la cérémonie
d’accueil, l’ambassadeur Abdelkader Mesdoua a textuellement dit pour se
présenter : ‘’Ambassadeur désigné d’Algérie en France, bienvenue Monsieur le
président’’. Une explication qui met fin à ce montage diabolique.
Dans le
sujet original de Canal Algérie, c’est les quatre dernières syllabes que
l’Ambassadeur prononce: en France, bienvenue Monsieur le président.
Cette énième
bourde relayée par la chaîne Canal Algérie, démontre une nouvelle fois le non
professionnalisme des responsables de la chaîne francophone de l’EPTV.
Salim Bey
http://afrique.lepoint.fr/actualites/algerie-macron-face-au-piege-des-memoires-08-12-2017-2178259_2365.php
Algérie:
Macron face au piège des mémoires
REPORTAGE. C'est peu de dire que la
question de la mémoire, de la colonisation et de l'histoire a pesé de tout son
poids sur la visite du président français à Alger ce mercredi.
Par Alèbe
Meddi, à Alger
Publié le
08/12/2017 à 16:06 | Le Point Afrique
Le quotidien Le Soir d'Algérie titrait en une,
jeudi, « Le contentieux historique, encore et toujours ». Alors que
le journal arabophone El Khabar affichait en manchette la déclaration de
Macron à un journaliste durant la courte « déambulation » au centre-ville d'Alger : « Les crimes de la colonisation en Algérie n'ont rien à voir avec la Shoah. »
Pour le quotidien Liberté, « le
principe de la priorité à l'avenir, que Macron fait sien pour zapper la
question [de la mémoire], risque de ne pas suffire à libérer les relations
algéro-françaises de ce lourd et inépuisable contentieux ».
Assumer pleinement le passé colonial
El Moudjahid, journal gouvernemental et porte-parole des
autorités, transmet, lui, un message assez clair : « Tant que la
France n'ose pas regarder en face et assumer pleinement son passé colonial,
quels que soient les raisons ou les prétextes invoqués, il y aura toujours dans
la relation algéro-française, malgré sa profondeur ou sa densité, une part de
doute et d'incertitude. La coopération bilatérale connaît une dynamique qu'il
convient de conforter par des gestes symboliques, de manière à ce que l'amitié
et la confiance prennent le dessus sur la tension et la passion. »
Pourtant, El Khabar rapporte les déclarations
du patron du FLN, le parti présidentiel, Djamel Ould Abbès :
« L'Algérie n'a pas besoin des excuses de la France pour ses crimes durant
la guerre de Libération. » « La France a reconnu le fait colonial en
signant les accords d'Évian [en 1962] », a encore ajouté Ould Abbès,
rejoignant ainsi une position ultérieure de Ahmed Ouyahia, le Premier ministre,
qui avait déjà refusé tout principe de repentance ou d'indemnisation.
RPweb archive – Jean Yves Le Drian - Benjamin Stora -
Arcady Egry dit Alexandre Arcady & Emmanuel Macron
Disparus algériens et victimes des essais nucléaires
Des positions qui tranchent avec celles du ministre
des Moudjahidin (Anciens Combattants), Tayeb Zitouni, qui insistait il y a
quelques jours sur le fait que les excuses de la France sont
« légitimes ». « Les deux pays ont franchi des pas satisfaisants
dans différents domaines, mais l'essentiel dans ces relations, c'est le
dossier de la mémoire », a-t-il affirmé le 4 décembre
dernier, précisant que « les dossiers en suspens sont relatifs aux
archives et aux disparus algériens durant la guerre de Libération nationale, au
nombre de 2 200, outre la récupération des crânes des chefs de la
résistance algérienne et l'indemnisation des victimes algériennes des
essais nucléaires français effectués dans le sud algérien ». Mais le
même responsable a précisé que les commissions mixtes franco-algériennes qui
travaillaient sur ses dossiers devraient être prochainement relancées
« après l'arrêt qu'elles ont connu en raison des rendez-vous
politiques prévus dans les deux pays ».
Des crânes des résistants algériens
à l'Émir Abdelkader
Avant la réactivation de ces commissions, Macron a
fait un geste à Alger : « J'ai accédé à une demande plusieurs fois
réitérée par les pouvoirs publics algériens quant à la restitution des crânes
des résistants algériens et j'ai pris la décision de procéder justement à cette
restitution. » Il s'agit des crânes de résistants algériens tués par le
corps expéditionnaire français dans les
années 1840 et 1850 conservés au Musée de l'Homme
à Paris. Mercredi, sous la statue de l'Émir Abdelkader, héros de la
résistance algérienne contre l'occupation française, poète soufi et grand
humaniste, Macron a eu ce message fort : « Nous sommes ici sur une
place symbolique, dans cette librairie, celle d'un héros du peuple algérien qui
s'est battu contre la France, Abdelkader. La force de ce héros algérien, c'est
qu'il a su ne pas s'enfermer dans le passé, c'est qu'il a su ne pas s'enfermer
dans les pages les plus sombres. Il est devenu ami de la France. Soufi, il a
protégé les chrétiens. Il a voulu construire un vrai nationalisme algérien en
regardant l'avenir et en n'étant pas l'otage de son propre passé. »
Enjeux politiques de la mémoire
Pour sortir du guêpier mémoriel, la volonté du
président français ne suffirait apparemment pas. « Les enjeux sont
éminemment politiques et pas uniquement techniques, nous expliquait
l'historien Nedjib Sidi Moussa. Chaque société est aux prises avec ses propres
groupes mémoriels, ses controverses historiques et ses agendas politiques.
D'autant plus que dans le contexte actuel, avec la réforme constitutionnelle en
Algérie et l'approche de la présidentielle en France, les autorités des deux
pays n'ont pas intérêt à exacerber les tensions entre elles ».
MACRON À
ALGER
Par Pr Chems
Eddine CHITOUR - Samedi 09 Decembre 2017 00:00
Bain de foule du président français
à Alger
« L'Angleterre n'a pas d'amis ou d'ennemis permanents,
elle n'a que des intérêts permanents.» Lord Palmerston
Pour la sixième fois depuis l'indépendance, dans
l'histoire des relations tumultueuses passionnées et passionnelles entre
l'Algérie et la France, le peuple algérien accueille un président français pour
une visite d'Etat, Il s'agit cette fois du président de la République
française, Emmanuel Macron qui, il faut le témoigner, a fait bouger les lignes.
Histoire des relations singulières algéro-françaises
Depuis l'indépendance, mis à part la période du septennat
de De Gaulle, où les mémoires encore vives ont fait que les relations étaient
tout au plus correctes, il y a eu ensuite Valéry Giscard d'Estaing qui n'a pas
trop laissé de souvenirs dans l'imaginaire des Algériens. Ce fut encore ensuite
la période chaotique du président Mitterrand que les Algériens n'ont jamais
apprécié au vu d'une part de son passé. Rien à voir avec la présidence Chirac.
D'une façon irrationnelle les Algériens étaient en empathie avec le président
Chirac.
Les Algériens ont apprécié qu'il fit le déplacement
lors des inondations catastrophiques de Bab el Oued. Il faut bien admettre
aussi que la position courageuse de Jacques Chirac dans le bras de force qui
l'a opposé à George Bush est appréciée par les Algériens peut-être autant, sinon
plus que toutes les approches de rapprochement sur la base des intérêts bien
compris des deux parties. Le président qui disait à juste titre qu'un Français
sur sept avait des racines algériennes avait la volonté de construire une
relation durable, un traité à l'image du traité signé par la Régence et le roi
Louis XIV et qui veut durer cent ans...
Avec l'avènement de Sarkozy dont nous avons eu un
échantillon sur l'affection qu'il porte à l'Afrique, ce fut véritablement le
calvaire, il n'a cessé de détricoter le patient travail de Chirac et Bouteflika
qui voulaient signer un traité d'amitié. Nous étions tellement emballés, que
j'ai cru bon de graver dans le marbre en écrivant un ouvrage intitulé: De la
traite au traité: une utopie à construire. Les hasards de l'édition ont fait
que l'ouvrage est «sorti» sous la triste mandature de Sarkozy, changement de la
deuxième partie du titre: «Histoire d'un utopie». Bref, avec Sarkozy c'est le
coup d'éclat permanent.
Nous pensions naïvement qu'avec Hollande dont le seul
ennemi était la finance, les relations allaient de nouveau repartir du bon pied
après la parenthèse Sarkozy, il n'en fut rien, avançant au millimètre sur le
dossier de la reconnaissance des crimes contre l'humanité, il est resté dans
l'imaginaire algérien comme le va-t-en guerre en Syrie et le Schwarzkopf au
Mali pour des résultats discutables tant il est vrai que les racines des
conflits sont les conséquences d'une France-Afrique toujours actuelle avec les
habits d'un néocolonialisme winn winn.
Le candidat Macron et le parler vrai
Pour la première fois les Algériens découvrent un
candidat qui ne fait pas dans la langue de bois: «Mal nommer les choses,
écrivait Camus, c'est d'ajouter au malheur du monde.» La plaie algérienne est
toujours aussi béante et les présidents qui se sont succédé par manque de
vision du futur ou par calcul électoral n'ont jamais franchi le pas. Les
Algériens ont un préjugé favorable envers Macron, jeune, ouvert sur le futur et
qui sort des sentiers battus. On se souvient qu'en novembre 2016 le candidat
Macron déclarait à l'hebdomadaire Le Point: «Oui, en Algérie, il y a eu la
torture, mais aussi l'émergence d'un État, de richesses, de classes moyennes,
c'est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et
des éléments de barbarie.» Le 14 février, le candidat Macron dans une interview
accordée à la chaîne Echourouk News à Alger, déclarait: «La colonisation fait
partie de l'histoire française et c'est un crime contre l'humanité J'ai
toujours condamné la colonisation comme un acte de barbarie. La barbarie fait
partie d'un passé que nous devons regarder en face en présentant nos excuses à
l'égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes.»
Cependant, on ne peut pas mettre sur la même balance
132 ans de dépersonnalisation, de crimes, de tentative de détricotage de
l'identité sans qu'il en reste des traces. L'imaginaire des Algériens a subi un
tsunami un matin de juillet 1830 avec des répliques toujours actuelles. S'il ne
faut pas tomber dans «la culture de la culpabilisation» comment rendre justice?
Le message du chef de l'Etat algérien à l'occasion de
la fête nationale française du 14 Juillet, adressé à son homologue Emmanuel
Macron a une un forte teneur politique, Il y est question du partenariat
d'exception qui reste à construire entre les deux pays, de la pacification de
la mémoire coloniale, de la lutte contre le terrorisme, notamment au Sahel et
le chef de l'Etat algérien réitère à l'occasion sa «pleine disponibilité» et sa
«volonté résolue» à oeuvrer, de concert, avec son alter ego français, pour
«consolider davantage» la coopération bilatérale afin de la porter «à la
hauteur du partenariat d'exception que les deux pays ont décidé d'édifier
ensemble». «Le partenariat d'exception algéro-français reste à édifier.» (1)
Bref inventaire de l'oeuvre positive de l'Algérie pour
la France
S'il est inscrit dans le génome des nostalgériques que la
colonisation avait fait oeuvre positive, nous voulons pour notre part et a
contrario parler de l'oeuvre positive de l'Algérie, pour la France. Il est
connu que les relations de la France avec l'Algérie, les Français nous
connaissent et nous les connaissons, 132 ans cela laisse des traces Deux
raisons essentielles, expliquent cela. Par atavisme ou par habitude nous
«lions» notre destin à l'ancienne puissance coloniale qui continue toujours de
nous traiter de façon paternaliste et non en partenaire qui peut apporter
beaucoup de sérénité dans une région qui a un grand besoin de stabilité. La
deuxième raison est que nous ne savons pas faire valoir des arguments
objectifs. Le compagnonnage douloureux avec la France a fait que les Algériens
ont été de toutes les guerres depuis celle du Levant, à celle du Mexique, de
Sedan, du chemin des Dames, des Ardennes, de la Provence, des francs-tireurs
partisans. Dans le même ordre, il nous faut aussi évoquer rapidement les
«tirailleurs bétons» qui à l'instar des R.T.A (Régiments de Tirailleurs
Algériens) qui ont participé à la libération de la France, ces derniers ont
participé à la reconstruction de la France. Sans être exhaustif, il nous faut
aussi parler des racines algériennes de 6 millions de Français et de ce que
nous faisons pour la France dans le domaine de la culture car sans être dans la
francophonie qui, pour les Algériens a des relents de paternalisme, nous
faisons plus pour le rayonnement de la langue française que plusieurs pays
réunis, sans rien demander en échange. Nous enseignons dans une langue à 11
millions d'Algériens chaque année. C'est au total plusieurs dizaines de
millions qui maîtrisent la langue de Voltaire, qui consomment pour ainsi dire
français sans compter les 200.000 visas annuels octroyés à des touristes
potentiels.
Est-ce que l'Algérie est seulement un marché ou un
réservoir de diplômés à choisir?
«Les Algériens, écrit Houari Achouri, connaissent
d'Emmanuel Macron surtout sa position courageuse de dénonciation du
colonialisme français qu'il a qualifié de crime contre l'humanité. Des horreurs
ont bel et bien été commises durant cette période de l'histoire de France.
Doit-on en conclure qu'avec Macron à l'Elysée, tout baignera dans l'huile pour
les relations algéro-françaises? Il dit vouloir construire un «avenir apaisé»
avec les partenaires du Sud et il classe l'Algérie parmi les «partenaires
essentiels». «Il faut s'attendre, cependant à ce que Macron poursuive la
démarche du gouvernement français concernant la question du Sahara occidental,
c'est-à-dire dans le refus de reconnaître le droit du peuple sahraoui à
l'autodétermination en vue de l'indépendance de son pays. Les choses ont l'air
d'être plus claires dans le chapitre économique des relations
algéro-françaises; sous la présidence Macron les affaires économiques et
commerciales ont eu une place importante dans sa visite. On sait que, sur le
marché algérien, la France fait maintenant face à une concurrence très forte de
la part de la Chine, mais aussi d'autres pays européens.» (2)
S'il est vrai que c'est de bonne guerre qu'une
politique d'immigration choisie ou sélective, qui n'accorde l'hospitalité qu'aux
talents et compétences étrangers dont ils ont besoin. presque rien n'est fait
en aval, pour les retenir, c'est à chaque fois une perte sèche pour notre pays,
une saignée à blanc de son potentiel le plus dynamique, une sorte de «hold-up
du siècle» de ses meilleurs enfants. En mai 2015, l'ancien ambassadeur de
France en Algérie, Monsieur Bernard Emié, a révélé que 23 000 étudiants
algériens poursuivaient leurs études en France, 8% du total des étudiants
étrangers inscrits dans les universités françaises. Des milliers de nos
meilleurs diplômés sont aspirés chaque année sans aucune contrepartie. Nous
consommons pour 9 milliards de dollars de produits français. Notre tourisme
s'élèverait à plus de 1 milliard de dollars par an. Pratiquement rien en
échange si ce n'est des projets cosmétiques, mais ni transfert de technologie
ni reconnaissance d'être en face d'un partenaire.
La visite-éclair du président Macron
Il faut le reconnaître elle a été dense, le parler
vrai a dominé. Les jeunes Algériens qui ont discuté avec lui ont dit ce qu'ils
pensaient. Et ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas vécu la colonisation qu'ils
ne doivent pas en parler. Cependant, on peut comprendre monsieur Macron quand
il dit que des Français ont aimé l'Algérie. Il eut fallu qu'il précise
simplement lesquels? Les Français d'en bas qui ont vécu côte à côte avec les
Algériens, certains de ces Français natifs d'Algérie, ont combattu pour la
libération de l'Algérie du joug colonial ont les mêmes droits que les autres
Algériens, d'ailleurs, la plateforme du FLN lors du congrès de la Soummam leur
rend hommage. Quant aux autres, les Borgeaud, les Schiaffino, les Blachette
n'ont aucune empathie pour les Algériens et encore moins pour la révolution.
D'ailleurs, bien avant la fin de la guerre ils avaient replié l'essentiel de
leurs activités en métropole. Ceux qui ont trinqué en dehors du calvaire des
Algériens musulmans, ce sont les Européens natifs d'Algérie qui n'ont pas
compris ce qui leur arrivait le coup de sirocco qui les a déracinés du fait d'une
politique de la terre brûlée menée par l'OAS. S'il est vrai que l'Algérie
actuelle garde par-devers elle le reliquat de l'oeuvre positive de la
colonisation et qu'elles essaie de le bonifier, il eut été correct de dire que
ces infrastructures n' ont pas profité aux Algériens.
Un scoop: la restitution des 37 crânes et des copies
de la mémoire
S'agissant des apports positifs de cette visite, qui
marque de notre point de vue un déverrouillage, voire un dégel dans la bonne
direction, nous pouvons noter que 55 ans après l'indépendance, la France
accepte de restituer les 37 crânes des patriotes entreposés au Musée de l'homme
et pour l'histoire, les pétitions d'il y a deux ans par des cohortes
d'universitaires n'ont fait que reprendre une publication de l'anthropologue
Ali Farid Belkadi en 2011 qui en fait mention dans son ouvrage sur Boubaghla.
Justement s'agissant de Boubaghla, lors de la rédaction de mon ouvrage
L'éducation et la culture en Algérie des origines à nos jours paru en 1999 aux
Editions Enag, j'en avais fait mention dans l'avant-propos. Il est heureux que
la France accepte enfin de restituer les crânes des patriotes algériens, comme
elle l'a fait en 2002 pour la Venus Hottentote à la demande de Nelson Mandela,
en 2010 pour les 15 crânes Maoris et pour le rebelle calédonien Ataï en 2014,
Il reste encore 17000 crânes au Musée de l'homme....
On l'aura compris, la reconnaissance se fait au
compte-gouttes. Souvenons-nous il a fallu plus de quarante ans pour que les
évènements d'Algérie deviennent la guerre d'Algérie. De plus, il est à se
demander pourquoi les archives originales ne sont pas restituées d'une façon
franche. Les évènements sont prescrits depuis longtemps. Il faut tout de même
savoir que l'original d'un document a une charge symbolique autrement plus
importante qu'une copie quand bien même elle serait en couleur. De plus, nous
ne saurons jamais quel est le contenu réel du fond des archives. On l'aura
compris graduellement, les pouvoirs successifs au gré des circonstances lâchent
du lest à dose homéopathique comme ce fut le cas du message de l'ambassadeur à
Sétif. Est-ce moral que ce compagnonnage de 132 ans dont l'Algérie n' a vu que
pour le pire doit se terminer par un solde de tout compte? L'idéal si l'on veut
écrire une histoire à deux mains, que les documents soient mis à plat et des
historiens des deux rives en dehors de toute interférence tenteraient d'établir
un récit de ce qui s'est passé depuis le tremblement de terre de juillet 1830
qui a vu l'Algérie basculer dans l'horreur. Naturellement, il y a des zones
d'ombre de part et d'autre et sur lesquelles il faut mettre la lumière. C'est à
cette seule condition qu'après la Vérité, la Réconciliation est envisageable
Ce qui pourrait être fait dans l'égale dignité de
chaque peuple
Au-delà des coopérations classiques que l'Algérie et
la France vont développer, et de la mise en chantier du dossier archives,
l'Algérie pourrait faire un nouveau chemin avec la France dans un véritable
partenariat d'exception. Le grand investissement de la France serait là aussi
d'une façon symbolique de contribuer à la mise en place d'une grande
bibliothèque numérique, ce sera d'autant plus apprécié que ce sera aussi un
symbole, voire une réparation de l'incendie de la bibliothèque de l'université
d'Alger, où en une nuit 300.000 volumes, certains très rares partirent en
fumée... Dans le même ordre sachant qu'en définitive tout revient à
l'éducation; le meilleur capital, la meilleure richesse de l'Algérie consiste
en la mise en place graduelle d'un système éducatif performant. Rien ne doit
être refusé à la formation, à la recherche. Nous devons former et protéger
l'élite en y mettant les moyens. Nous ferons émerger des lycées d'excellence,
des Ecoles d'ingénieurs d'excellence, des Ecoles de médecine, de droit, de sciences
économiques d'excellence. et faire en sorte que sans arrière-pensée il y aurait
un véritable partenariat pour la mise en place d'un système de formation de
l'élite avec les mêmes critères que les grandes écoles en France.
Les peuples algérien et français ne peuvent pas se
tourner le dos ad vitam aeternam. En tant qu'intellectuels et universitaires,
pour avoir mesuré le déficit d'instruction du peuple algérien, la
déstructuration de sa société, nous sommes nombreux à penser que le moment est
peut-être venu de miser sur la connaissance pour renouer le fameux dialogue des
cultures et des civilisations. Une université de tous les savoirs, notamment de
ceux qui participeront au rapprochement des deux peuples, devrait être érigée
et confortée. Les Algériens ne demandent pas tant qu'on leur fasse la quête ou
qu'on compatisse à leur sort que d'être traités dignement. L'Algérie c'est
autre chose, c'est une autre culture, c'est une profondeur stratégique, c'est
une histoire. Le passage de la France en Algérie n'a été qu'un épisode dans
l'histoire plus de trois fois millénaire. Massinissa battait monnaie il y a 22
siècles de cela, pendant que l'Europe émergeait des ténèbres vers les temps
historiques. Cette démarche est la première étape d'une vraie thérapie qui fera
que, 55 ans après, l'Algérie et la France se regardent en face et décident
d'unir leur vécu et leur pesanteur historique dans une région méditerranéenne
qui a grand besoin de stabilité.
1.N. K.
http://www.latribunedz.com/article/27587-Le-partenariat-d-exception-algero-francais-serait-il-une-realite-avec-Macron
2.HouariAchourihttps://www.algeriepatriotique.com/2017/05/08/relations-algero-francaises-pres-lelection-de-macron-vers-lapaisement/
http://www.huffpostmaghreb.com/2017/12/08/plusieurs-mesures-en-faveur-de-la-communaute-nationale-en-france_n_18758098.html
HuffPost
Algérie/APS
Publication:
08/12/2017 13h50 CET Mis à jour: 08/12/2017 13h50 CET
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a
annoncé jeudi à Paris plusieurs mesures en faveur de la communauté nationale
établie en France.
Le Premier ministre a indiqué, dans ce sillage, que
les compatriotes de la communauté qui souhaitent investir en Algérie
"pourront bénéficier de tous les régimes d'avantages ouverts aux
investisseurs nationaux résidents", faisant observer que l'Algérie a
"tant besoin" du savoir-faire, des compétences et des capitaux de ses
enfants expatriés pour son développement économique.
Il a précisé, dans une allocution prononcée devant des
membres de la communauté à l'ambassade d'Algérie en France, que les jeunes de
la communauté algérienne en France qui souhaitent s'installer en Algérie
pourront bénéficier des dispositifs d'aide à la création de micro-entreprises.
Ces dispositifs, a-t-il expliqué, accompagnent les
jeunes de 18 à 35 ans dans plusieurs activités, depuis l'agriculture ou la
production de biens et de services, jusqu'à l'ouverture de cabinets de médecins
ou de bureaux d'architectes.
L'autre mesure importante, très revendiquée, concerne
l'acquisition de logement en Algérie par les membres de la communauté qui,
désormais, pourront accéder aux différents dispositifs de promotion
immobilière, y compris, a-t-il précisé, ceux qui relèvent des pouvoirs publics.
Il a également annoncé l'ouverture au courant de 2018
l'ouverture d'une banque en France, filiale de la Banque extérieure d'Algérie
(BEA), aux profits de ses ressortissants qui désirent en être clients, et au
service du flux commercial entre l'Algérie et la France, précisant que les
procédures pour cette ouverture "sont en cours de mise en place".
Par ailleurs, au sujet des attentes de l'Algérie
auprès des membres de la communauté, le Premier ministre a insisté sur le fait
que "l'Algérie doit toujours demeurer au-dessus des différences et mêmes
des divergences politiques ou autres", relevant que chacun peut avoir ses
propres opinions politiques et certains peuvent également être des opposants au
pouvoir et "c'est leur droit", a-t-il souligné.
"Lorsque l'Algérie va mal, vous souffrez, et
c'était le cas lors de la tragédie nationale. Lorsque votre pays se porte bien
ou pas trop mal, vous en êtes fiers", a-t-il fait observer, leur demandant
de ne pas rester "indifférents" devant "toute tentative de diviser
la communauté nationale ou de porter atteinte à l'unité de l'Algérie".
Sur un autre plan, Ahmed Ouyahia a noté que la
communauté algérienne à l'étranger recèle des "gisements de compétences,
de capitaux et d'autres atouts", soulignant que l'Algérie a besoin de ses
membres pour "investir chez elle", y compris avec des privés.
Il a affirmé que l'Algérie a besoin de cette
communauté pour ses compétences scientifiques et techniques, et pour servir de
"tête de pont" pour ses exportations en France et ailleurs dans le
monde, appelant ses membres à s'organiser, à être "unifiée et
solidaire".
"Dans ce domaine, l'Etat ne veut pas trop
s'immiscer au risque de paraître à tort comme voulant ‘caporaliser’ la
communauté", a-t-il soutenu, indiquant que toute démarche tendant à
fédérer la communauté algérienne de nationaux, binationaux et d'Algériens
d'origine intégrés dans le système politique, économique et social français,
"sera un acquis pour vous, pour mieux faire entendre votre voix et pour
mieux défendre vos droits".
M. Ouyahia est à Paris, rappelle-t-on, dans le cadre
des travaux de la 4e session du Comité intergouvernemental de haut niveau
algéro-français (CIHN) qui se soldés par la signature jeudi de onze accords de
coopération
Hors sujet
http://www.lexpressiondz.com/culture/lecran_libre/281549-al-jazeera-dans-les-bagages-de-macron-a-alger.html
Par Amira
SOLTANE - Samedi 09 Decembre 2017
Alors que
les médias français étaient concentrés sur le problème des visas, pour les
journalistes français pour la plupart d'origine algérienne, une télévision
arabe s'est ajoutée dans la délégation des journalistes français venus de Paris
sans faire de bruit. Il s'agit du directeur du bureau de Paris de la chaîne
qatarie Al Jazeera, Ayach Derradji, qui avait un passeport algérien et qui
n'avait besoin que d'une autorisation pour faire des reportages en Algérie avec
le logo bleu et jaune de la petite île du golfe Persique. L'excuse des Français
est toute trouvée puisque le président français devait s'envoler après son
escale en Algérie, vers Doha. Le journaliste algérien, patron du bureau d'Al
Jazeera dans la capitale française, devait donc accompagner les journalistes
français qui couvraient la visite du président français au Qatar. C'est donc la
première fois que les autorités algériennes autorisent la chaîne du Qatar à
travailler à Alger en dehors des échéances électorales algériennes depuis que
son bureau à Alger a été fermé en 2000. Le patron d'Al Jazeera à Paris a souvent
couvert les élections présidentielles et les élections législatives sans que le
bureau ne soit réouvert. A partir de 2013, les relations d'Alger avec Al
Jazeera se sont encore détériorées, après l'affaire de beIN Sports et les
droits télé. Après que l'Entv eut diffusé la retransmission d'un match sans
l'autorisation d'Al Jazeera Sport, Doha avait fait du chantage en menaçant
l'Algérie de poursuites judiciaires, si le bureau d'Al Jazeera Sport et de beIN
Sports n'était pas réouvert. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait même
rencontré Nasser El Khelaïfi afin de tenter de régler le problème. L'affaire
s'est par la suite dégelée et la chaîne qatarie avait obtenu l'accréditation
d'un correspondant juste pour la Coupe du monde de 2014, au Brésil son accréditation
n'ayant jamais été renouvelée. Par ailleurs, le président Macron avait obtenu
l'autorisation de ramener le correspondant d'Al Jazeera à condition que
celui-ci ne critique pas l'Algérie, ce qui a été fait puisque les reportages
d'Al Jazerra sur la visite de Macron à Alger ont été très corrects. Les
relations entre Al Jazeera et la France sont meilleures et encore plus après la
visite de Macron à Doha. De plus, Ayach Derradji, qui est un ancien journaliste
de l'Entv, connaît assez bien les sensibilités en Algérie et ne s'est pas
aventuré à jouer le héros contre les autorités algériennes, puisqu'il garde de
solides relations avec les responsables algériens. Parfois Doha le sollicite
pour faire des reportages sur l'Algérie à partir de Paris. La France, qui est
devenue un partenaire de taille pour le petit émirat du Qatar, garde de solides
relations médiatiques, culturelles et surtout économiques, ce qui a fait que
Macron est aux petits soins avec le chef du bureau d'Al Jazeera à Paris.
Hors sujet
http://maghrebemergent.info/economie/algerie/82828-ferhat-ait-ali-aujourd-hui-l-algerie-dispose-de-moins-d-atouts-qu-aux-pourparlers-d-evian.html
Interview
réalisée par Amar INGRACHEN vendredi 8 décembre 2017 09:11
Dans cette interview, l’économiste Ferhat Ait Ali
estime que les Français et « les autres d’une façon générale
n’investissement pas sérieusement en Algérie parce que les Algériens eux-mêmes
ne le font pas à cause des conditions réfractaires aux lois du marché qui
sévissent dans le pays ».
Aujourd’hui se tient à Paris la quatrième session du
Comité Intergouvernemental de Haut niveau sous la Présidence de Édouard
Philippe et de Ahmed Ouyahia. A votre avis, qu’est-ce que l’Algérie peut tirer
comme profit, notamment dans le domaine économique, de sa coopération avec la
France ?
Que ce soit avec la France ou n'importe quel autre
partenaire, l'Algérie ne peut tirer comme profit, que ce qu'elle est en droit
d'exiger en relation avec sa position du moment, ses projections économiques et
les moyens de négociation à sa disposition. Or, ils sont présentement très
limités pour ne pas dire quasi inexistants, à tel point qu'il me semble que
l'Algérie dispose de moins d'atouts qu'aux pourparlers d'Évian. Les atouts et
les faiblesses dans toute discussion d'intérêt réciproque pour ne pas dire
communs, ce qui n'est pas vrai dans le cas du gouvernement Algérien dont même
les citoyens doutent d'avoir des intérêts communs avec lui, sont de plusieurs
ordres. Le premier me semble être l'existence d'une stratégie interne bien
étudiée et des buts nationaux, dont on voudrait obtenir l'appui du vis-à-vis,
ce qui me parait inexistant dans l'état actuel des choses, et même depuis au moins
40 ans. Le deuxième, est d'avoir des arguments de négociation et quelques chose
à marchander pour la partie d'en face, comme intérêt ou même nuisance, ce qui
n'est plus d'actualité, dans la mesure oû la période d'aisance financière n'a
pas été exploitée pour négocier en position de force, mais pour vendre une
image à l'externe qui sert de paravent à toutes sortes de conflits et de coups
de force internes. Le troisième, c’est une légitimité incontestable et
incontestée, ce qui est le Talon d'Achille de tous les régimes des pays à la
traine du développement dans notre région sinistrée, dont les gouvernants
semblent ignorer que l'équation se présente à l'inverse de la leur, qui pose la
reconnaissance conditionnée à l'international comme dividende et les intérêts
économiques du pays comme diviseur, avec une légitimation interne comme
résultat. Ceci alors que le vis-à-vis pose exactement l'inverse, dont le
résultat est l'intérêt économique, la question de la légitimité ne se posant ni
en dividende ni en diviseur, les deux s'annulant de facto, dans une équation
interne réglée démocratiquement. Le quatrième, qui ne parait pas évident, est
dans la nature et les buts des négociateurs, qui ne sont ni libres de leurs
mouvements, ni à la hauteur de la tache, ni mus par un but précis d'ordre
national et économique à atteindre, ni par un plan d'ensemble élaboré
collectivement par des équipes compétentes. Et au risque de me répéter,
l'équipe partie à Paris n'a pas le dixième du niveau de perception des enjeux
de l'équipe d'Évian, et encore moins sa capacité à taper du poing sur la table
ou à couper court à une démarche qui n'arrange pas l'Algérie. L'échec de cette
énième commission étant dans l'ordre des choses pour le coté algérien, au même
titre que tout ce qui a été entrepris de ce genre jusqu'ici, et avec n'importe
quel autre partenaire, mais encore plus avec les Français.
L’économie algérienne est fermée et ne fonctionne pas
d’une façon rationnelle, les logiques marchandes étant niées par les comportements de
l’État et les lois qu’il promulgue. Comment, dans ces conditions, aspirer à des
partenariats économiques gagnants-gagnants avec les France et avec les autres
pays ?
Nous y voila, justement, au nœud du problème! Je ne
pense pas qu'il existe quelqu'un de sérieux dans le monde moderne qui négociera
sérieusement un dossier économique dans une logique de gagnant, avec un
bureaucrate qui se présente comme une sorte de majordome tenant entre ses mains
la bourse du harem du calife local. Dans un pays où les politiques sont les
instruments diplomatiques du monde des affaires et de l'entreprise, personne ne
traitera une affaire à long terme ou un partenariat engageant des fonds et des
efforts, avec une équipe qui représente l'inverse de cette logique, et qui vous
affirme avec aplomb que les affaires dans son pays passent par elle. Les
Français ou d'autres enverraient des entreprises en Algérie, et les entreprises
sérieuses traitent avec des entreprises, et pas avec des politiques et encore
moins des bureaucrates, même de rang politique, et certainement pas avec des
intermédiaires et autre mici dominici de qui de droit. Et quand ils acceptent
de le faire, ce n'est pas pour se faire rouler dans la farine, par d'illustres
inconnus même à notoriété provisoire, qui peuvent être dégommés du jour au
lendemain et leurs engagements et cogitations avec eux. Mais pour des
opérations, ou les engagements de nos négociateurs, sont rendus définitifs et
irréversibles par des mécanismes juridiques solides, et les engagements
d'investissement des vis avis, limités au stade de promesses illusoires et
subordonnées à des changements de climat économiques qu'ils savent illusoires
chez nous. Ils arrachent de ce fait le maximum de concessions temporaires et
juteuses à nos représentants, des conventions contraignantes, des règlements de
contentieux anciens au profit de leurs entreprises, sans rien offrir de sérieux
en dehors de quelques effets d'annonce ou investissements démontables et sans
apports, que nos médias se chargeront de transformer en grandes conquêtes
économiques. Comme ils nous ont présenté le funeste accord d'association, qui a
permis à monsieur Estrosi d'exiger de nous de manger la pomme de Côte-d’Azur de
force l'été dernier.
M. Macron, se faisant le porte-parole des chefs
d’entreprises français, déclaré que la loi 51/49 est un obstacle aux
investisseurs étrangers tout en disant que l’Algérie. Qu’est-ce que cette règle
apporte ou n’apporte pas à l’Algérie selon vous ?
Cette histoire de 51/49, que ne défendent que les
idéologues incapables de lire le bilan d'un coiffeur de village, au nom d'une
souveraineté à géométrie variable, qui nous a rendu dépendant du monde entier,
et d'une seule source de revenu, a été à mon sens le plus grand coup d'arrêt
porté à tout investissement sérieux dans le pays, pour des motifs véritables
qui resteront à identifier un jour officiellement, mais qui sont certainement
tout sauf ce qui est annoncé depuis 2009. Qu'un pays, qui n'a pratiquement
aucun associé sérieux à présenter à qui que ce soit, en dehors de deux ou trois
entreprises mises en quarantaine par les décideurs locaux, et qui ne reçoit
pratiquement aucune demande sérieuse d'investissement, même dans le domaine
pétrolier qui est son unique atout, introduise une telle mesure dans sa
nomenclature de chausse trappes juridiques, est en soi un fait cocasse, s'il
n'était à répercussions dramatiques sur le devenir du pays. Toutefois, la
position des officiels français sur cette question est aussi fluctuante que peu
sérieuse. En privé, la plupart ne sont pas d'accord, et c'est logique, mais en
public, ils sont parfois d'accord, parfois contre et la plupart du temps entre
deux chaises. En ce sens, que cette règle les arrange pour une affaire comme
Renault ou Peugeot, ou avec un minimum d'apports ou même sans apports sérieux,
et sous couverture locale, ils peuvent exporter des biens quasiment finis, au
prix qu'ils veulent, en étant à 100% dans les marges de l'usine de départ, et à
49% dans celles majorées à l'arrivée, là ils se font défenseurs de cette règle.
Mais quand ils sont invités sur une affaire dans laquelle ils ne veulent pas
s'impliquer outre mesure, sur un procès lourd ou compliqué, ils invoquent cette
règle comme un obstacle sur un créneau ou de toute manière ils n'auraient
jamais misé un euro même à 110%. Ceci dit, tant que notre nomenclature de
textes volants offre tout cet éventail de prétextes à toutes les parties,
pourquoi gâcher son plaisir de donner un cachet politique à un refus tout
économique?
Pourquoi, selon vous, les Chinois ont devancé les Français
en Algérie en matière de commerce et d’investissement ? Pourquoi les
investisseurs de certains pays viennent plus que d’autres ?
En termes d'investissement, les Chinois n'ont pas fait
mieux que les Français, le seul projet de grande ampleur chinois étant celui du
fameux port d'el Hamdania, et il entre dans leur stratégie d'un Hub en
Méditerranée occidentale, ce dont les français n'ont pas besoin, ayant leurs
propres ports et celui de Tanger Med, qui sert les projets français au Maroc.
Quant au commerce, personne ne peut devancer les Chinois nulle part, même en
France d'ailleurs. En dehors des services, le taux d'intégration français est
plus dans les hauts salaires locaux et les brevets, que dans les intrants
français à proprement parler. Pour les mêmes montants d'importations en
dollars, il faut voir les volumes de produits manufacturés chinois qui arrivent
sur le marché, et celui des produits français. Rien que pour l'habillement et
la chaussure, si on s'approvisionnait en France, rien ne garantirait que les
produits seraient français, mais les marges certainement. Coté investissements,
je ne considère ni les annonces ni les déclarations des uns et des autres, mais
les IDE au plan financier. Et ceux-là, on les voit dans la balance de paiement,
et franchement ils son risibles, et de loin inferieurs aux transferts des
pensions de nos retraités qui vont tout droit au square. Ce que nous appelons
des investisseurs chez nous viennent en général de pays précis, dans le cadre
du fameux 51/49, avec des partenaires locaux, qui ont les clés des banques
publiques et des partenaires étrangers qui ont l'adresse pour les facturations
et transferts, et il est évident que dans ce cadre précis, les Européens en
général soient en bas du tableau, leur législation empêchant certaines
pratiques et la domiciliation hors pays, ou les approvisionnement loin de la
maison mère, ce qui rend toute l'opération sans objet pour les vis-à-vis
locaux. Concrètement, les autres investiront en Algérie quand les algériens le
feront, et surtout seront libres de le faire, sans chaperons bureaucratiques,
et quand l'Algérie décidera d'avoir une économie, et surtout quand cette
économie ne sera pas otage de bureaux et autres lieux non conçus à cet effet.
http://www.lexpressiondz.com/article/0/0-0-0/281533.html
Le dossier de la mémoire
avance-t-il enfin ?
Par Walid
AÏT SAÏD - Samedi 09 Decembre 2017 00:00
On n'est pas encore à la repentance,
mais c'est déjà un grand pas vers ce que qu'a qualifié le président français de
«page d'avenir»!
«Entre nos deux pays, nous avons une histoire commune,
tournée vers l'avenir.» C'est avec cette phrase lourde de sens que le président
français Emmanuel Macron a résumé, sur sa page Facebook, son voyage en Algérie.
Afin que cet avenir soit aussi radieux que le soleil d'Alger, le chef de l'Etat
français a annoncé, mercredi dernier lors de sa visite officielle que la France
avait «décidé de restituer les crânes des martyrs algériens, actuellement au
Musée de l'Homme à Paris. Les autorités françaises ont pris la décision
d'entamer cette opération et qu'un texte de loi nécessaire pour ce faire sera
pris».
Le lendemain (jeudi dernier, ndlr) à Paris lors du
Comité intergouvernemental de haut niveau organisé régulièrement par les deux
pays, c'est le Premier ministre Ahmed Ouyahia qui a fait une déclaration qui
montre la volonté de la France «macronienne» «d'avancer dans un travail de
mémoire conjoint». Ouyahia annonce qu' «Emmanuel Macron est prêt à remettre à
l'Algérie une copie des archives de la période coloniale française (1830-1962),
réclamée depuis des années par Alger».
On n'est pas encore à la repentance, mais c'est déjà
un grand pas en avant. D'ailleurs, même le ministre des Moudjahidine, seul
poste officiel qui, à l'accoutumée, se permet d'«attaquer» les présidents
français après leurs voyages respectifs en Algérie, a cette fois-ci été des
plus cléments. En effet, Tayeb Zitouni a ainsi qualifié, jeudi dernier à Alger,
les déclarations du président Macron d'«initiative positive et prometteuse».
«Ces déclarations sont susceptibles de faire avancer le dossier de la mémoire
et la question de la restitution des crânes des chouhada qui se trouvent en
France, et ce dans le cadre de l'action des commissions mixtes entre les deux
pays», a-t-il estimé.
Dans ce sens, il a salué la présence du secrétaire
général du ministère des Moudjahidine parmi la délégation ministérielle
conduite par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia à Paris dans le cadre du Comité
intergouvernemental de haut niveau algéro-français. Pour rappel, le ministre
des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, avait auparavant affirmé que l'Algérie «ne
sera satisfaite qu'une fois rendus les crânes de ses chouhada se trouvant au
Musée de l`Homme à Paris, pour leur accorder les honneurs de la sépulture dans
leur propre pays». La France nouvelle a donc affiché sa volonté d'ouvrir une
nouvelle page avec l'Algérie en classant les douloureux dossiers du passé. «Le
dossier du passé, l'Algérie ne le soulève pas pour enfermer les relations
algéro-françaises dans le passé, mais pour alléger la démarche commune vers
l'avenir, donner plus d'entrain, en prenant en charge quelques soucis que nous
avons», a soutenu Ahmed Ouyahia comme pour dire que l'Algérie est en position
de «wait and see» concernant ces nouvelles promesses françaises.
En tout cas, pour le moment les choses semblent aller
vers le positif surtout qu'il n'y a pas eu de levées de boucliers des deux
côtés de la Méditerranée. Les voix des partisans de l'Algérie française que
l'on entend à chaque fois qu'un politique français évoque l'Algérie, sont cette
fois-ci restées inaudibles. Pourvu que ça dure...
http://plus.lesoir.be/128350/article/2017-12-08/reliques-macabres-dun-passe-colonial
Reliques macabres d’un passé
colonial
Mis en ligne
le 8/12/2017 à 10:57
William
Bourton
En visite
officielle à Alger, le président Emmanuel Macron a annoncé la restitution à
l’Algérie de 37 crânes, symboles de la répression française dans son
ex-colonie.
Les crânes
de 37 résistants algériens sont exposés au Musée de l’Homme de Paris depuis
1949. - dr
Mercredi,
Emmanuel Macron a effectué sa première visite officielle en Algérie. Le
président français a indiqué qu’il venait en « ami », refusant
d’être « otage du passé » douloureux entre Paris et son
ancienne colonie. « C’est une histoire nouvelle qui s’écrit »
entre la France et l’Algérie, a-t-il renchéri lors de sa conférence de presse.
http://www.huffpostmaghreb.com/djamel-abada/elites-et-barbarie_b_18757420.html
Djamel Abada
Retraité
Élites et barbarie
Publication :
08/12/2017 10h44 CET Mis à jour: 08/12/2017 10h57 CET
De 1830 à 1962, il existe une seule constante dans
l'histoire de l'Algérie coloniale : l'élite militaire française ,
polytechniciens et saint-cyriens réunis, s'est illustrée dans la barbarie et la
sauvagerie répressive, faisant fi des principes les plus élémentaires de la
chevalerie militaire dont elle s'auréole de façon grandiloquente à la moindre
occasion.
Tous ces personnages prétendument héroïques ou
légendaires, furent en réalité les miasmes d'une histoire mille fois tragique.
Leurs noms à écorcher les oreilles de nos aïeux, incongrus sur cette terre, ont
vérolé pendant longtemps, trop longtemps, la géographie de notre pays, parfois
hélas bien au-delà de l'indépendance.
Ces grands généraux que leur patrie reconnaissante
honore encore jusqu'à aujourd'hui, hante notre histoire nationale et leurs
"hauts faits de guerre" résonnent dans nos mémoires comme les sabots
des cavaliers de l'apocalypse.
Parmi les méthodes diaboliques expérimentées pendant
la conquête de l'Algérie, deux tiennent le haut du pavé par leur caractère
particulièrement odieux : l'enfumade et l'emmurement et ont donné une funeste
célébrité à deux personnages : Pélissier et Canrobert.
Saint-cyrien, affublé du doux prénom d'Aimable (ce
qu'il ne fut jamais pour nos compatriotes), Pélissier est un officier français
qui prit part à l'expédition de 1830 contre l'Algérie. En 1844, il revient en
Algérie où il "s'illustre" de façon particulièrement inhumaine dans
ce que l'on a appelé "les enfumades du Dahra" en 1845.
Le Dahra est un massif montagneux situé entre Ténès et
Mostaganem, avec un terrain particulièrement accidenté. Plus d'un millier de
personnes avaient trouvé refuge dans des grottes, nombreuses dans la région,
croyant ainsi pouvoir échapper à la soldatesque française. Pélissier donna
l'ordre de boucher les issues des grottes avec des branches d'arbres et d'y
mettre le feu, tuant par asphyxie tous ceux qui s'y trouvaient, n'épargnant ni
les femmes, ni les enfants, ni les vieillards. Pélissier explique lui-même sa
méthode : "Je fais hermétiquement boucher toutes les issues et je fais un
vaste cimetière."
Son exploit accompli, Pélissier est nommé général de
brigade par Bugeaud, qui ne tint aucunement compte du scandale soulevé malgré
tout dans certains milieux à Paris. Il sera même nommé gouverneur général de
l'Algérie en 1851. Les enfumades étaient une pratique courante dans l'armée
française : elles ont été inaugurées en 1841 par Cavaignac. Elles étaient
destinées à saper le moral des Algériens et casser leur résistance.
Canrobert, maréchal de France, adopte quant à lui
l'emmurement, faute de bois, lors d'une expédition toujours dans le Dahra :
"Comme il n'y a pas de bois, je bouche l'entrée de la caverne avec des
pierres.
"Après quoi, il est fait chevalier de la légion
d'honneur. Il s'illustre également lors du siège de Zaatcha qui se termine par
le massacre de tous ses habitants, après la décapitation de tous les chefs,
dont les crânes , trophées dérisoires pour une France indigne, font encore
l'objet de "négociations".
Selon l'historien Charles-André Julien, "il est
probable que la pratique des enfumades et des emmurements fut plus fréquente
qu'il n'y paraît."
Certains esprits tourmentés ou adeptes de
l'objectivité historique (qui n'existe pas : l'histoire est écrite par les
vainqueurs pour les vainqueurs) objecteront que Abdelkader et ses troupes
n'étaient pas en reste et savaient se montrer intraitables. Mais Abdelkader n'a
jamais tué un français sur le territoire français.
Les Français ont bien raison, une fois n'est pas
coutume, d'évoquer les bienfaits de la colonisation. C'est ce que l'Algérie fut
pour tant d'entre eux et d'ailleurs : un bienfait. Un bienfait inespéré pour
les miséreux de l'Europe entière : français bien sûr, italiens, espagnols,
maltais, alsaciens, etc...
A. de Tocqueville, élite intellectuelle et littéraire,
a écrit dans son "Travail sur l'Algérie": "Aux colons venus du
continent, le règne du droit ; aux Arabes et aux Kabyles, ni égalité, ni
libertés civiles, ni universalité de la loi ni aujourd'hui ni demain."
On entend depuis quelques temps, par-ci par-là, que
d'anciens pieds-noirs veulent récupérer leurs biens abandonnés en 1962. Nous
sommes en plein délire surréaliste.
Comment, après nous avoir infligé l'enfumade et
l'emmurement, le cantonnement et le séquestre, la responsabilité collective, le
code de l'indigénat, l'assassinat systématique et planifié de populations
entières, certains osent espérer pouvoir récupérer le fruit de leurs rapines.
Comment cette idée peut-elle seulement effleurer leur esprit ? Inconscience ou
culot ? On se pose la question.
Il faut dire que l'attitude ambiguë de nos dirigeants,
à un moment ou un autre, a pu faire naître chez certains quelque espoir.
Souvenez-vous de l'affaire Macias ?
https://www.connaissancedesarts.com/archeologie/la-france-sengage-restituer-les-trophees-du-siege-de-zaatcha-1183353/
08.12.2017 par Anne-Sophie Lesage-Münch
La France s’engage à restituer les « trophées » du siège de Zaatcha
Les
collections anthropologiques du Museum national d'histoire naturelle à Paris ©
DR
Dans le
prolongement de sa dénonciation en février dernier des crimes commis durant la
colonisation française, le président Macron a annoncé hier la restitution à
l'État algérien de trente-sept crânes de résistants, actuellement conservés au
Muséum national d'histoire naturelle.
Ce mercredi 6 décembre, le président Macron a
exprimé le souhait de l’État français de restituer à l’Algérie les trente-sept
crânes d’anciens rebelles algériens tués lors du siège de Zaatcha en 1849 qui
furent déposés à l’époque au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris.
Comme d’autres musées français, le Muséum conserve dans ses collections des
restes humains qui témoignent du passé colonial de la France et de l’immoralité
de certaines pratiques militaires anciennes. À la fin de l’année 1849, alors
qu’elle tente d’achever sa conquête de l’Algérie, l’armée française occupe
Zaatcha, oasis du sud algérien, dont elle s’empare finalement le
26 novembre. Les militaires prélèvent alors, en guise de trophées de
guerre, certains crânes de rebelles algériens et les rapportent en France où
ils intègrent les collections du Muséum. La promesse d’Emmanuel Macron participe
donc de son intention de réparer les exactions commises par l’armée coloniale
française à l’encontre du peuple algérien et vient également raviver le débat
sur les restitutions, qu’elles concernent des restes humains ou des œuvres
d’art.
Si la Grèce et l’Égypte cherchent régulièrement à
faire valoir leur droit au retour des éléments patrimoniaux dont ils ont été
dépouillés au cours des siècles, les peuples d’Afrique ou de Polynésie
multiplient également les demandes de restitutions auprès des anciennes puissances
coloniales. Ces revendications visent avant tout à permettre aux communautés
concernées de se réapproprier des éléments constitutifs de leur histoire et de
leur identité. Se ralliant à cette démarche, la France restituait en 2014 vingt
têtes momifiées maories à la Nouvelle-Zélande dont les arguments tant moraux
qu’identitaires avaient eu raison des blocages juridiques. De fait, la question
de la restitution demeure un sujet épineux lorsqu’elle concerne des restes
humains, notamment dans le domaine archéologique.
Cependant le cas récent des trésors royaux d’Abomey,
revendiqués en 2016 par le Bénin, met également en lumière toute la complexité
des restitutions d’œuvres d’art intégrées aux collections publiques françaises.
Se fondant sur les principes d’inaliénabilité et d’incessibilité des objets
appartenant aux collections publiques, la France a, en effet, rejeté la demande
du Bénin en mars dernier. Deux postures, tant philosophiques que politiques,
s’affrontent ici qui opposent le droit des peuples à reprendre possession des
témoignages de leur passé à la volonté d’offrir des conditions de conservation
et de valorisation optimales à ces vestiges. Ce débat se nourrit d’un contexte
géopolitique en constante évolution qui renouvelle les enjeux et les acteurs de
la préservation du patrimoine mondial. Stéphane Martin, président du musée du
Quai Branly, affirmait ainsi récemment dans un entretien accordé au
Figaro : « Il y a une nouvelle géographie culturelle, la carte
des pays participant à la mise en valeur du patrimoine de l’humanité ne cesse
de s’étendre. Il faut donc imaginer un nouveau partage et une nouvelle
promotion de ces biens communs, avec plus de partenariats ».
https://www.mondialisation.ca/a-limpossible-les-algeriens-sont-tenus/5621428
À l’impossible les Algériens sont tenus
Par Cherif Aissat
Mondialisation.ca,
08 décembre 2017
Thème: Économie mondiale, Histoire et Géopolitique
Analyses: LE MAGHREB
Monumentale
! Telle est notre erreur d’analyse. Les lecteurs des publications du Centre de
Recherche sur la Mondialisation (CRM), (Ottawa, Canada) seront probablement
surpris par un tel et rarissime aveu. Dans notre texte « Paris – Alger –
Boudjellil et le président de la France » [1]publié le 28 novembre 2017 par le CRM qui
se voulait une anticipation des résultats du déplacement du président français
à Alger, nous avions écrit : « Comme aux dominos, le président de la
France fera un carnage à Alger » (Voir note a).
Avec ce
déplacement, nous avons appris la subtilité dans la hiérarchie protocolaire des
visites officielles : celles ayant rang d’amitié et de travail et celles à
rang d’État. Ce premier aveu fait, le second a été notre anticipation sur un
carnage qui n’a pas eu lieu.
Ces aveux
ont été alimentés par le suivi d’une dizaine de sources d’informations faites
de chaines de télévisions et journaux des deux pays accessibles sur le Web
auxquelles nous avons accordé un temps réduit. À ces aveux, d’autres erreurs
pourraient être identifiées par les lecteurs intéressés en faisant des
parallèles entre l’écrit cité supra et les conséquences de cette visite.
En
reconnaissant les erreurs de notre analyse qui est d’un point de vue
universitaire plus normative que positive, deux éléments et non des moindres
que sont les contenus et les qualités de l’information ont été partiellement
bien ciblés : sa platitude et l’absence des caractères polémique et
passion habituels lors des événements exceptionnels qui lient l’Algérie et la
France. Si en Algérie, alors que nous nous attendions à quelques élancements de
la part de ceux qualifiés de nationalistes ou de purs et durs conservateurs en
majorité des arabistes – baâthistes [2], leurs silences ont été un autre défaut de
notre analyse.
Par contre
en France, les célébrités intellectuelles les plus médiatisées et
« spécialistes » des relations algéro-françaises ont brillé par leurs
mises au pas, preuve que le président français et les fermes de l’information
qui le soutiennent ont caporalisé tout l’édifice informationnel.[3]
L’éclipse
des vedettes françaises des talkshows ont entraîné dans leurs sillages celle de
leurs pendantes algériennes qu’elles résident en Algérie, en France ou qu’elles
aient les pieds dans les deux pays.
Plus qu’un
carnage, une humiliation
Le respect
des vies privées et la sacralité des dignités humaines nous interdit d’analyser
et d’interpréter certains détails protocolaires de cette visite lesquels
pourraient révéler des effets dommageables à l’Algérie.
Le matériau
principal qui sera utilisé dans le développement qui suit est l’interview de 19
minutes du président de la France : « Emmanuel Macron s’exprime sur TSA » [4].
Par une communication tant bien que mal maitrisée, le président de la France a
mystifié ses interlocuteurs algériens.
Dans ce
développement, l’aspect international sera plus lourd que le national.
La leçon de
morale infligée aux Algériens : En évitant de parler des ravages de la Politique européenne de voisinage,
la démographie algérienne et la quête de visas de nos compatriotes pour
l’émigration a été une aubaine autour de laquelle le visiteur de l’Algérie a
articulé les objectifs de sa visite.
Le doigté
dans la manipulation de l’histoire :
Dans les rues d’Alger-Centre, flanqué
d’un historien français très célèbre en Algérie pour ses livres plus factuels
qu’universitaires dans
lesquels le poids des USA dans l’indépendance de l’Algérie est très peu
développé par rapport à ceux des pays arabes, de la Yougoslavie et de l’ex URSS,
en évoquant superficiellement l’émir Abdelkader, sans citer le Traité de la
Tafna[5] ou les
Enfumades dans les montagnes algériennes, précurseurs des chambres à gaz
nazies, le président français a abusé de l’argument d’âge.
En visitant
une librairie sise à la place du nom de cet illustre émir, la négociation du
protocole a été en faveur des Français qui lui ont évité la villa Susini ou
l’école Sarouy, lieux de tortures durant la guerre de libération nationale.
Les droits
de l’homme en Algérie et en Afrique : Un domaine qu’aucun pays africain et ancienne colonie française n’ose
aborder avec le président français pour la raison que la France est la première
à les violer que ce soit chez intra-muros avec leurs complicités ou extra-muros
c’est-à-dire sur le territoire français même. Durant le court séjour du
président de la France, un forum sur les droits de l’homme a été interdit par
les autorités administratives du département de Béjaia. La guerre civile des
années 1990 en Algérie et son lot de disparitions, les procès parisiens en
rapport avec et l’assassinat à Paris de l’avocat Ali Mecili, un Algéro-français
sont des cas qui relèveraient de la compétence de tribunaux internationaux ou
d’organes de justice ad hoc et à compétence universelle.
L’Algérie,
la France et la délimitation des sphères d’influence des puissances
occidentales
Dans cette
interview, pour éviter d’irriter les autorités politiques algériennes et
marocaines, pour laisser ce problème d’occupation durer entre l’Algérie et le
Maroc parce qu’il sert les intérêts d’influence de la politique étrangère de
son pays, le président français a fait le funambule sur l’autodétermination et
l’indépendance du Sahara occidental. D’un point de vue Relations
internationales, il devient une évidence que la question sahraouie est du
ressort des États-Unis d’Amérique qui ferait du futur État un marché pour leurs
investissements et de sa façade ouest de l’Atlantique africain une base de
contrôle des mouvements maritimes et de sa défense avancée.
Les guerres,
le terrorisme dans les pays du Sahel et l’exclusion de l’Algérie
En glissant
avec assurance dans ses réponses les opérations Serval et Barkhane, le
président français a fait dans l’autosatisfaction du poids de son pays dans la
construction du G5-Sahel. En évoquant l’accueil qu’il a réservé aux dirigeants
libyens à Versailles, la situation créée par la France que vivent les Libyens
et qui n’aurait pour solution que sa partition avec celle du Mali, il a pointé
clairement les menaces qu’il fait peser sur l’Algérie qui parce qu’elle est une
cible a été exclue du G5-Sahel. Malgré ses efforts et avec l’absence remarquée
de la Tunisie, l’Algérie a échoué dans l’organisation de pourparlers de paix
entre Libyens.
Dans ce jeu,
le président français a réservé à l’Algérie les mots d’orgueil qu’elle est
appelée à payer par des vies humaines, de l’argent et des risques sur
l’intégrité du territoire. Dans les discussions officielles et secrètes dans
lesquelles les menaces sont marchandées, l’Algérie par sa surface, faible
densité de population mélangée et ses ressources naturelles se trouvera dans
l’obligation de financer dans une facture que la France établira, laquelle
accélérera sa crise de liquidités financières.
L’économie,
les investissements et le feu en Algérie
L’annonce
des ententes et compromis seront annoncés ce jour (jeudi, 7 novembre) par le
Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français [6] qui pour la forme se réunira à Paris
alors que les protocoles internationaux en usage c’est Alger qui devrait être
le lieu de la cérémonie avec déclarations de joie des deux parties.
En faisant
un screening banal des réponses du président français, il apparait que le nord
de l’Algérie est réservé à la France avec des investissements intensifs en
capital financier : les industries automobiles et formation dans les
domaines de la technologie et de la médecine. Quant au sud, il est pour les
Étasuniens dans ses projets habituels de l’énergie et ceux à venir dans
l’agriculture saharienne intensifs en technologie, finances et eau. Le secteur
de la distribution du carburant sur l’autoroute est-ouest et les nouvelles
extensions est la cible qui démantèlera la société publique Naftal une fois les
subventions sur les carburants supprimées.
Dans l’une
de ses réponses, le président français a cité nommément deux businessmen, un
Algérien et un de son pays qui a fait fortune dans les télécoms. À tout rappel
utile, les câbles sous-marins Alpal 1 [7] et Alpal 2 sont sous monopole français.
De plus, il
y a deux années, l’objectif du dégroupage de la boucle locale a été lancé en
Algérie.
Une
conjecture : si les
infrastructures, le réseau des télécom et l’économie qu’ils portent subissent
un assaut par la privatisation du dégroupage de la boucle locale avant la
gratuité de la téléphonie fixe locale, ci-après une simulation sur les pertes
potentielles de l’Algérie.
Source :
Aissat, Chérif. Livre de la jarre pour la Patrie. Edilivre. Paris. 2016.
p. 104.
La santé en
Algérie : avec les
transferts médicaux pour des soins et la facture à payer, c’est une mine
intarissable pour les finances françaises.
Le président
de la France a allumé deux feux
Le premier
sera long et très complexe à mettre en œuvre et c’est comme prédit dans notre
analyse, c’est le retour des harkis et des pieds noirs avec réappropriation de
leurs biens. Cet objectif serait un élément du scénario zimbabwéen qui serait
appliqué à l’Algérie.
Le deuxième
est déjà dans les plans aveugles des autorités monétaires et économiques
algériennes qui, parce que c’est un crime contre l’humanité, ont peur de le
lancer : il s’agit du taux de change et de la convertibilité du dinar [8]. En posant
clairement et sans détour cette double problématique pour l’économie française
et le refus de la France de libérer les pays du Sahel de l’emprise de la
génocidaire monnaie qu’est le franc CFA, le président français a mis le tapis
vert pour ses assassins économiques qui ont sévi et continuent à sévir en
Algérie à travers les organisations internationales et à leur tête le Fonds
monétaire international présidé par une de ses compatriotes.
La nature du
président français révélée
Pour
compléter les deux feux cités ci-dessus, le président français a prononcé les
mots en usage dans les Private Equities négociées en dehors des marchés boursiers
par les banques privées comme celle de son ancien employeur. À la 17’37’’ de
son interview, le président français a dit : « les règles de majorité restent
très contraignantes ». Dans notre adresse filmée au Premier
Ministre algérien intitulée : « Chérif Aissat à Ahmed Ouyahia » [9], à partir de la
16’10’’ nous avons dit : « la réduction des volumes d’actions que
doivent détenir les étrangers… », « ramener des seuils
d’actionnariat à 10, 15, 20% » et « vous allez changer la structure
même des actions … ».
La réponse
brève du président français et notre diagnostic se ressemblent comme deux
gouttes d’eau. Cette bévue communicationnelle du président de la France,
salutaire pour l’Algérie, et qui est un niveau de détail difficile à détecter
montre réellement le niveau d’étranglement de l’Algérie.
Le terreau
pour cette humiliation de l’Algérie
Ce niveau
d’humiliation de l’Algérie a été rendu possible par le terreau politique local.
Grâce à la compréhension des enjeux par les Algériens, les manipulations par
des activistes algériens d’ONG internationales, les tentatives d’embrasement de
la Vallée de la Soummam ont été à ce jour vains.
En étant
incapables de dénouer la grève des résidents (étudiants en spécialité de
médecine) alors qu’il présente un projet de loi fasciste et eugéniste sur la
santé des Algériens devant les députés, le gouverneur de la banque d’Algérie et
le ministre des Finances (Économie), ils aggravent la faiblesse de l’Algérie.
Dans le
sillage de la déconfiture mondiale des courants dits de gauche ; en Algérie,
c’est une députée d’un parti d’extrême gauche embourgeoisé et inconnue sur la
scène politique qui se serait vu refuser par la coalition majoritaire de
l’assemblée nationale l’augmentation du budget du Haut-commissariat à l’amazighité
alors que ses figures de proue ont été informées de l’initiative de la dotation
de l’Algérie d’un hymne national bilingue. Cette information serait un canular,
un fake que nous avons reprise pour montrer le dangereux niveau de
déstabilisation de l’Algérie.
Dans un
silence d’indignité d’autres vedettes qui ont fait de l’identité un fonds
d’investissement politicien spéculatif et qu’ils ont épuisé, ils se sont
rabattus sur la manipulation des lycéens de la Kabylie alors que l’amazighité
est l’unique force sur laquelle peut s’appuyer les patriotes algériens pour
sauver la patrie.
L’opportunisme
des candidats à la prochaine présidentielle, leur recherche de parrains
occidentaux et leur faiblesse à détecter et comprendre qu’une guerre est
déclarée à l’Algérie constituent une autre cause de la faiblesse du terreau
politique national. Cet ensemble de vulnérabilités et menaces est porté par une
constitution bâtarde.
À
l’impossible, les Algériens sont tenus
Avec la
visite du président de la France, il est devenu certain que l’Algérie est une
cible et à abattre. En maintenant l’État debout et dans la paix, les Algériens
sont tenus à cet impossible. Le retrait populaire de la confiance aux députés,
la demande de la suspension de la constitution avec maintien des libertés
civiles et politiques, la non-participation à toute manifestation populaire de
masse en laissant les politiques et syndicalistes d’aller au-devant les
premiers sont des éléments de solution.
Le consensus
autour de l’intégrité du territoire et la considération par les Algériens des
soldats algériens comme la chair de leur chair sont les clés pour réussir une
révolution pacifique et sauver l’Afrique.
Si le
président de la France a usé et abusé du mot « stratégique » alors
qu’il est absent de la bouche des responsables nationaux, les sujets algériens
doivent savoir qu’en plus d’être un adjectif, il est le véhicule des guerres
modélisables par des équations comme : (-2 – 8q)*p + 1*(1-p) [10]ou Perceived
Power = (Population + Territory + Economy + Military) * (Strategy + Will) [11]. À défaut de
comprendre ces équations, les Algériens en conduisant les Africains chercheront
leurs significations chez les poètes et écrivains comme celui qui a
écrit : « Je m’enkyste dans ce monde des hyènes sensé être le mien.
Il n’est plus le mien, il a tourné le dos à l’espoir. » Pour le changer
bien sûr et vivre dans celui de l’amour pur même s’il est violent, chez-nous,
dans notre Patrie, nous disons : « Thayri ».
Chérif
Aissat
Notes
[a]. Les
performances de lecture de notre texte sont très faibles. À cause des rebonds,
102 (Shares sur Facebook) + 111 (sur les autres réseaux) = 213 n’autorise
aucune conclusion, 34 partages sur Facebook avec Like est une piètre
performance. Par contre, si nous considérons que l’usage de Twitter est
extrêmement faible en Algérie, l’analyse de la chaîne de distribution pourrait
probablement révéler le niveau et les emplois des abonnés à ce réseau qui ont
relayé notre texte 5 fois.
[b] Cette
analyse est rédigée sans prise de connaissance des contrats et ententes signés
après la réunion du Comité interministériel de haut niveau algéro-francais à
Paris.
Sources
d’information
[1] AISSAT, Chérif. Paris – Alger –
Boudjellil et le président de la France. https://www.mondialisation.ca/paris-alger-boudjellill-et-le-president-de-la-france/5620400
[2] Le courant baâthiste puise son
idéologie du parti Baas fondé par le syrien Michel Aflak (1910, 1989).
[3] BOUGON, François et Piquard,
Alexandre. Emmanuel Macron tire à boulets rouges sur l’audiovisuel public. http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/12/06/emmanuel-macron-tire-a-boulets-rouges-sur-l-audiovisuel-public_5225447_3234.html#uwYTIRGq6qGLJ3us.99
[4] Inteview du président de la Fance. https://www.youtube.com/watch?v=lQc9ATS-Xzg
[5] Présidence de la République. Traité
de la Tafna. http://www.el-mouradia.dz/francais/algerie/histoire/Dossier/traiteTafna.htm
[6] APS. La 4e session du CIHN
algéro-français revêt une « dimension particulière. http://www.aps.dz/algerie/66798-la-4e-session-du-cihn-algero-francais-revet-une-dimension-particuliere
[7] Alpal 1 et Alpal 2 sont les câbles
sous-marins de l’Internet algérien qui passe par Marseille (France) pour relier
l’Algérie à des serveurs qui sont en Californie (USA). Sa maintenance est
dominée par une société francaise, quant aux paiements des redevances d’accès,
elles seraient l’apanage de l’américain Verizon.
[8] AISSAT, Chérif. Coopération entre les peuples
d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie. https://www.mondialisation.ca/cooperation-entre-les-peuples-dalgerie-du-maroc-et-de-la-tunisie/5615049
[9] AISSAT, Chérif. Chérif Aissat à
Ahmed Ouyahia. https://www.youtube.com/watch?v=OwPTHuQP2gs
[10] Avinash
Dixit, Susan Skeath et David Reily. Games of Strategy. 4èd. New York.
2015. p. 578. Illustration basique par un modèle mathématique de la Crise des
missiles d’octobre 1962 à Cuba entre les USA et l’URSS.
[11] Ray Cline
cite par Joseph S. Nye, Jr dans The Future of Power. Public Affairs. New
York. 2011. Chapter 1. What Is Power in Global Affairs ? pp. 3-4
La source
originale de cet article est Mondialisation.ca
Copyright © Cherif Aissat, Mondialisation.ca, 2017
http://lnr-dz.com/index.php?page=details&id=71917
Déclarations de Macron sur la mémoire
Zahra Kefane
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a
répondu, jeudi à Paris, au président français, Emmanuel Macron, à propos de ses
déclarations sur la mémoire et la colonisation française.
En marge de la tenue de la réunion du 4ème Comité
intergouvernemental de haut niveau (CIHN), avant-hier, à Paris, le Chef de
l’Exécutif a animé une conférence de presse avec son homologue français,
Edouard Philipe, lors de laquelle, il a tenu à répondre aux déclarations,
faites mercredi dernier par le chef de l’Etat français alors qu’il était en
visite de travail et d’amitié à Alger. «L’Algérie ne soulève pas ce dossier
pour enfermer les relations algéro-françaises dans le passé mais pour alléger
la démarche commune vers l’avenir et lui donner plus d’entrain en prenant en
charge quelques soucis et quelques legs que nous avons», a estimé le Premier
ministre.
«Comme je le disais il y a un instant, la visite du
président Macron a permis de débloquer deux dossiers, celui de la restitution
des restes des résistants du peuple Algérien au 19e siècle, ce qu’on appelle
les crânes des résistants. La partie algérienne va terminer le dossier
procédural et la partie française va préparer la loi puisqu’il en faut une pour
mettre en œuvre la décision annoncée hier », a expliqué Ahmed Ouyahia, en
abordant aussi le dossier de la restitution des archives.
A ce sujet, il a souligné « nous avons également fait
une bonne percée puisque le président Macron nous a annoncé hier au nom de la
France la disponibilité de notre partenaire à nous remettre une duplication de toutes
les archives, ce qui
permettra de gérer plusieurs affaires de la vie courante en Algérie et nous
continuerons à discuter pour la restitution graduelle avec le temps des
archives de la période 1830-1962 », a-t-il confirmé.
Le Chef du gouvernement a, également, estimé que « le
dossier de la mémoire n’est pas simple, s’il l’était, il aurait été soldé
durant les 55 ans qui se sont écoulés déjà. Ce qui est certain, c’est qu’il y a
une volonté partagée d’identifier des pistes et trouver des solutions à même de
satisfaire les deux peuples, le peuple algérien et le peuple français », a-t-il
précisé.
Au sujet de la mémoire, le président français alors
qu’il était, mercredi dernier, en visite officielle en Algérie, il a évité de
parler d’excuses par rapport au passé de la colonisation française, qu’il
avait, précédemment, décrite comme « actes de barbarie envers l’humanité ».
Emmanuel Macron n’avait pas évoqué ce sujet, par
contre, il a parlé de «reconnaître les mémoires pour laisser le passé passer.
Premiers pas vers un futur apaisé».
Lors de sa conférence de presse, le président français
s’était montré « très décomplexé, je le suis, il faut aller de l’avant pour
construire une relation solide». Par ailleurs, Emmanuel Macron avait semblé
clairement esquiver la question sur les excuses par rapport aux crimes
coloniaux, répondant à un journaliste qu’il est resté « bloqué dans des histoires vielles
de vingt années ».
Dans son discours, le président français semblait
convaincu « nous avons une histoire, elle est complexe mais elle nous lie. Nous
avons des jeunesses qui nous regardent et attendent qu'on construise l'avenir.
C'est notre responsabilité contemporaine. Nous saurons la saisir ». Il avait
déclaré, toujours à ce sujet, « réconcilier
les mémoires, c'est trouver le chemin qui permet aux femmes et aux hommes nés
en Algérie de pouvoir y revenir, quelles que soient leurs histoires »
Emmanuel Macron a effectué son premier voyage en
Algérie en tant que président de la République française. Que faut-il retenir
de cette visite ?
Dimitri
Casali, Historien et essayiste
Ancien
professeur d’Histoire, il collabore régulièrement avec la presse écrite
magazine. Il est aussi le créateur d’un concept pédagogique novateur, Historock,
pour sensibiliser les plus jeunes à l’Histoire par la musique rock (Napoléon
l’Opéra Rock)
Emmanuel
Macron a effectué, mercredi dernier, son premier voyage en Algérie en tant que
président de la République française. Que faut-il retenir de cette visite ?
C’est la question que Boulevard Voltaire a posée à l’historien Dimitri Casali.
Que faut-il retenir du voyage d’Emmanuel Macron en Algérie ?
Pour moi, il
s’en est quand même bien tiré. Il s’agissait d’une visite un peu minée après la
déclaration du président Bouteflika en juillet dernier, qui exigeait pour la
énième fois des excuses de la France pour la colonisation de l’Algérie.
Il n’est pas
tombé dans le piège de l’instrumentalisation. Il a plutôt bien déminé le
terrain auprès des étudiants à qui il s’est adressé et lors de ses
interventions dans cette librairie. Il a plutôt bien répondu à ce jeune
Algérien qui l’apostrophait une fois encore sur ces excuses. Il a dit : « Mais
quel âge avez-vous ? » L’autre lui répond 25 ans. Macron lui répond alors : «
Il faut sortir de cette repentance une bonne fois pour toutes pour essayer
d’aller de l’avant. »
Le problème
majeur, aujourd’hui en France comme en Algérie, c’est l’économie. Les Chinois
et les Indiens occupent des positions économiques considérables alors que la
France a perdu des parts de marché incroyables. Il faut reconquérir toutes ces
parts de marché, car il reste beaucoup d’accointances et un héritage commun
important. Il faut aller de l’avant, cesser d’instrumentaliser notre Histoire pour
regarder vers l’avenir. C’est une vérité première qu’il ne faut pas oublier
dans un monde aussi mouvant.
Le blocage vient principalement du FLN.
La phrase
que l’on retiendra est certainement : « Qu’est-ce que vous venez m’embrouiller
avec la colonisation ? » Il semble y avoir une volonté de notre
Président de tourner cette page de notre Histoire.
Bien sûr, il
le faut. Cela fait quand même cinquante-cinq ans que ça dure. Les Algériens
transforment cette histoire de la colonisation française en oubliant tous les
aspects positifs. On peut citer les œuvres sanitaire, éducative, et les
infrastructures économiques.
La première
vérité qu’il faudrait apprendre aux petits Algériens est que l’Algérie
n’existait pas avant l’arrivée des Français.
Ce sont les
Français qui ont bâti l’État, formé l’Algérie, qu’ils ont développée et fait
prospérer. Je rappelle que c’était le quatrième pays exportateur de vin pendant
la colonie française. Je rappelle qu’il n’y avait pas de problèmes alimentaires
à l’époque des Français.
Aujourd’hui,
l’économie algérienne est dans un état pitoyable. Ils essaient toujours
d’instrumentaliser cette haine de la France pour essayer de contrôler leur
population dont 50 % a moins de 25 ans.
Comment
expliquez-vous que la réconciliation franco-allemande n’ait pris que quinze ans
alors que, cinquante ans après, nous n’arrivons pas à nous réconcilier avec
l’Algérie ?
C’est un bon
exemple. En 1963, Adenauer et de Gaulle ont réussi à franchir un pas. On voit
bien que c’est d’abord une volonté politique. Il y a eu plusieurs mains
tendues, je pense aux présidences de Chirac, notamment. On voit bien que le
blocage vient uniquement des élites algériennes, et en particulier du FLN qui
tient les leviers du pouvoir. Il essaie de se maintenir au pouvoir, en
entretenant cette haine de la France, en distillant de fausses informations.
Les manuels scolaires algériens ne parlent pas de la colonisation d’une manière
objective. Tous les aspects positifs dont je vous ai parlé sont toujours passés
sous silence.
Il faut
cesser d’avoir une vision manichéenne de l’histoire de la colonisation
algérienne avec des mauvais d’un côté – nous, les Français, les oppresseurs –
et les bons de l’autre – les Algériens. Toute l’histoire de la colonisation est
anti-manichéenne par essence.
Il y eut de
grandes œuvres. Il faut commencer par Alphonse Laveran, prix Nobel 1907, qui a
éradiqué les maladies infectieuses. Cela a permis à la population algérienne de
passer de 2 à 10 millions à notre départ.
On voit bien
qu’il n’y a jamais eu de génocide. Quand le Président Macron a parlé de crime
contre l’humanité lors des élections présidentielles, il a fait une erreur
colossale. On lui a mal appris l’histoire de la colonisation française à lui
aussi.
Depuis
trente ans, une véritable désinformation règne aussi dans les manuels français,
avec des historiens comme Benjamin
Stora, qui en arrive à falsifier la véritable Histoire dans un but idéologique.
Heureusement
qu’une majorité d’Algériens prônent cette réconciliation avec la France. Certains
intellectuels, comme Boualem Sansal, en ont marre de cette instrumentalisation
de l’Histoire par leur gouvernement. Ils veulent aller de l’avant, faire cesser
la mainmise sur l’économie algérienne par les Chinois et les Indiens.
http://www.maghreb-intelligence.com/exclusif-macron-a-promis-aux-dirigeants-algeriens-2018/
Maghreb
intelligence|12:30 - décembre 9, 2017
Le président français Emmanuel
Macron a fait de nombreuses promesses à Alger. Lors de son déplacement express
ce mercredi 6 décembre, il a eu tout le temps de discuter avec plusieurs hauts
dirigeants algériens pour tenter de recoller quelques morceaux avec une Algérie
déçue et se sentant trahie par celui qu’elle avait soutenu en coulisses avant
son élection. Or Macron n’a pas renvoyé l’ascenseur.
Alger attend de vrais
investissements économiques pour que les affaires reprennent, permettant ainsi
de créer les emplois tant recherchés par les autorités algériennes confrontées
à une crise financière très inquiétante. Afin de calmer les appréhensions de
ses partenaires Algériens, Macron a pris des engagements devant le premier
ministre, Ahmed Ouyahia, et le président Abdelaziz Bouteflika, avec lequel il a
discuté pendant près d’une heure.
Devant les deux hauts responsables du pays, Macron a
assuré que lors de son prochain déplacement prévu au cours du premier trimestre
2018, il ramènerait avec lui la plus importante délégation de chefs
d’entreprises depuis son arrivée à l’Elysée. Et il a fait part de toute une
nouvelle stratégie pour renforcer les investissements productifs français en
Algérie. Macron a expliqué à ses interlocuteurs algériens que les deux groupes
français Renault et Peugeot allaient tenter de convaincre leurs sous-traitants
de venir massivement en Algérie. Il s’agit de créer un tissu industriel local
qui permettra de créer des emplois et de la richesse.
Selon les explications fournies par le chef de l’Etat
français au premier ministre algérien, l’agence Business France s’est d’ores et
déjà rapprochée des cent premiers sous-traitants français pour vendre la
destination Algérie. Macron a également confié que les banques françaises parmi
les plus importantes, comme Société Générale et BNP Paribas, allaient offrir des
crédits et un accompagnement aux entreprises qui décideront de s’installer en
Algérie.
Macron a enfin fait savoir que la France était prête à
accompagner l’Algérie dans son développement agricole et ainsi réduire
l’incroyable facture des importations alimentaires des Algériens. La
valeur estimée des importations alimentaires en Algérie a explosé ces derniers
temps, passant de deux milliards de dollars au début des années 2000 à 10
milliards au cours des six dernières années.
Emmanuel
Macron a enfin révélé que le géant français Total avait définitivement enterré
définitivement malentendus avec l’Algérie, et que la compagnie était disposée à
épauler la Sonatrach dans ses nouvelles explorations pétrolières. Avec tous ces
engagements, Macron espère en finir avec les tensions qui ont caractérisé ses
relations avec le régime de Bouteflika. Mais les Algériens attendent du concret
et Macron devra réellement fournir des gages d’ici sa prochaine visite à Alger.
https://k-direct.info/2017/12/08/boualem-sansal-lalgerie-officielle-est-resolument-francaise-elle-possede-un-passeport-francais-k-direct/
–
K-DIRECT Par Rédaction KDirect le 8
décembre 2017
CHRONIQUE
(KDirect) — Dans une tribune publiée aujourd’hui dans Marianne, Boualem Sansal
est revenu sur les relations entre l’Algérie et la France. L’écrivain algérien
commente la visite du Président français Emmanuel Macron à Alger.
Boualem
Sansal a exposé sa vision sur les liens entre les deux pays. Il a par ailleurs,
écrit dans sa tribune: « L’Algérie officielle est résolument française”. Le
romancier n’y est, d’ailleurs, pas allé de main morte, en parlant des officiels
algériens :
« Elle
possède un passeport français, accumule du bien partout en France, fréquente
les meilleurs restos, les meilleures écoles, se soigne dans les meilleurs
hôpitaux”.
Ci-après le papier publié par
Marianne dans son intégralité :
« Si on fait
le bilan, nous avons, d’un côté, en France de 1 à 2 millions de pieds-noirs qui
se sont parfaitement organisés pour entretenir en eux la mémoire de l’Algérie
française, leur pays perdu, trahi, disent-ils, qui n’ont de cesse de chercher à
comprendre comment cela a pu être possible et qui observent avec une grande
acuité l’horizon entretenant l’espoir qu’un jour une lumière apparaisse et les guide
vers les rivages du pays aimé.
Ajoutons les
harkis que le seul mot «Algérie» plonge dans d’indescriptibles émotions.
Ajoutons les
juifs, peu nombreux mais très actifs, arrivés dans l’Algérie berbère avant tout
le monde, avant les Français, les Turcs, les Arabes, les Byzantins, les
Romains.
Ajoutons les
millions de Français qui ont séjourné dans l’Algérie française, eu des
relations fortes avec elle, des militaires qui ont crapahuté dans ses maquis,
des fonctionnaires qui ont œuvré dans ses services publics, et d’autres encore,
innombrables, qui après l’indépendance ont travaillé dans la coopération en
Algérie (volontaires du service national actif, enseignants, médecins,
ingénieurs…).
Ajoutons
ceux, très nombreux aussi, qui s’intéressent à l’Algérie pour mille et une
raisons.
Ajoutons
enfin les millions d’Algériens nés en France, les naturalisés et ceux qui ont
une carte de séjour, souvent dans des ambiguïtés qu’ils ont du mal à résoudre.
Ils se
sentent français ou algériens ou les deux, ou ni l’un ni l’autre, selon la
météo politique du moment.
Au total,
cela fait plus de la moitié de la population française. L’autre moitié étant
constituée en fait des tout jeunes, pour lesquels l’Algérie, c’est seulement le
pays de leurs copains de classe, ou c’est l’Algérie de papa, ou le pays du
Français le plus aimé des Français, Zinédine Zidane, ou de l’Algérien le plus
algérien de tous les Algériens, Roger Hanin, mort en France et enterré chez
lui, à Alger, au cimetière juif de Saint-Eugène.
Conclusion 1 : en France, l’Algérie, c’est la France.
En Algérie,
la situation est aussi compliquée, les Algériens ne se ressemblent pas tous.
Pour plus de la moitié d’entre eux, la France, c’est l’Algérie… L’Algérie
officielle plutôt que l’Algérie souffrante qui, elle, se contenterait de
simples visas. L’Algérie officielle est résolument française, elle possède un
passeport français, accumule du bien partout en France, fréquente les meilleurs
restos, les meilleures écoles, se soigne dans les meilleurs hôpitaux, et réclame
toujours plus, ce qu’elle obtient aussitôt grâce à son arme secrète : la
demande de repentance et le divorce.
Conclusion 2 : en Algérie, la France, c’est l’Algérie.
Emmanuel
Macron devrait étudier sérieusement cette histoire avant d’aller à Alger. M.
Bouteflika est vieux et impotent, mais l’histoire, il la connaît, lui, mieux il
l’a faite… Et il continuera de la faire si Allah veut bien lui accorder un
cinquième mandat ».
En un mot, anéantir ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens…
décembre 10,
2017 - 7:04 Lyes Khaldoun
Emmanuel
Macron prenant un bain de foule dans les rues d'Alger. New Press
Par Smaïl Hadj-Ali – Le 6 décembre 2017, rue Larbi-Ben-M’hidi, à un jeune
Algérien qui lui disait que la France devait reconnaître ses méfaits en
Algérie, le président Macron lui demanda, excédé :
– Quel âge avez-vous ?
– 26 ans,
répondit le jeune homme.
– Mais vous n’avez pas connu la
colonisation, lui rétorqua le président français ; qu’est-ce que vous venez
m’embrouiller avec ça !
Au-delà de
l’attitude véhémente à l’égard d’un jeune homme soucieux de son histoire
nationale, et de surcroît en son pays, le président français avait probablement
oublié que ce sont des millions d’Algériens qui sont nés après le 5 juillet,
date de la proclamation de l’indépendance nationale, et qui donc «n’ont jamais
connu la colonisation», et l’auraient à ce titre «embrouillé», tout autant.
Ce sont
aussi des dizaines de millions de Français qui n’ont jamais connu l’occupation
allemande, la trahison nationale vichyste, et la Résistance, mais personne ne
leur reprochera de ne pas oublier ce passé.
Question. Le
président français aurait-il tenu ces propos à un jeune juif ou à un jeune
Arménien dont respectivement la communauté et le peuple ont connu l’horreur et
le pire ?
L’Algérie,
son peuple, sauf erreur, ne veulent ni repentance ni autoflagellation. Mais
personne ne pourra jamais empêcher les descendants des peuples colonisés de
considérer que la colonisation fut, a minima, une longue «période de deuil et
de souffrance», comme l’avait souligné l’historienne et romancière
guadeloupéenne Maryse Condé, alors que la représentation française venait de
voter la loi sur les «bienfaits de la colonisation» en 2005.
De même que
Jean Ferrat dans Nuit et brouillard chantait qu’«il twisterait les mots s’il
fallait les twister», pour dire l’horreur des camps d’extermination nazis, nous
continuerons en Algérie de chanter et de dire, sans haine ni culpabilisation,
l’épouvante que furent ces 132 ans d’oppression, d’exaction, de spoliation et
de néantisation.
Aussi et
sans «embrouille», voici, pour mémoire et pour commémorer l’héroïque 11
Décembre 1960, quelques séquences très abrégées de ce moment négateur
d’humanité revendiqué et administré par la France coloniale, qu’historiens et
penseurs, à l’exemple de Mostefa Lacheraf, Bachir Hadj Ali, Henri Alleg, M. C.
Sahli et bien d’autres, ont décrit et analysé il y a des décennies.
Dès le début
de la conquête, les crimes multiformes furent un invariant de l’armée
coloniale. Pour le pouvoir politique et militaire, les indigènes, êtres
inférieurs, les «Arabes», étaient des sous-hommes «qui ne comprennent que la
force brutale»[1], et «qui n’entendraient de longtemps des raisonnements qui ne
seraient point appuyés par des baïonnettes», comme s’en convainquait dès 1830
Lamoricière, cet émule des «conquistadores» qui occupera le poste de ministre
de la Guerre en 1848, après avoir sabré «l’Arabe» pendant 18 ans…
C’est cette
vision du monde qui va fonder et féconder la politique coloniale pendant 132
ans.
Alger 1957.
Le port. Ballottés par la houle, des corps flottent. Ce sont les
«crevettes-Bigeard», un des trophées du 3e Régiment de parachutistes coloniaux
(RPC). Cadavres d’Algériens raflés par les parachutistes durant ladite «bataille»
d’Alger[2], qui, au-delà de l’héroïque résistance du peuple qasbadji désarmé et
d’une escouade de combattants sommairement armés, fut le moment mortifère, à
l’échelle industrielle, de la torture d’Etat, et d’une massive et planifiée
ratonnade militaro-policière, à ciel ouvert, tout aussi mortifère.
A ces crimes
collectifs, et à tant d’autres, il est encore répondu : «C’était la guerre»[3],
avec, implicitement, ses dérives, ses bavures des deux côtés ! Inévitables. Les
crimes du 3e Régiment de parachutistes coloniaux, – qui faisait partie de la
10e division parachutiste de Massu –, et plus largement de l’armée coloniale,
étaient-ils le lot commun de toute guerre, des dérives inévitables ? Une sorte
de fatalité en somme inhérente à toute guerre ?
L’histoire
du colonialisme en Algérie montre en réalité que les violences et les crimes
coloniaux ont été une constante politique et un phénomène d’ordre structurel. A
ce titre, le 3e RPC, et la 10e division de Massu, responsables de la
disparition de Maurice Audin, de la liquidation de Larbi Ben M’hidi, de
l’assassinat d’Ali Boumendjel et de milliers de patriotes algériens, sont les
dignes héritiers des «Colonnes infernales» du général Bugeaud, adepte de «la
guerre totale jusqu’à extermination» ? Dignes héritiers tout autant des
«Voltigeurs de la mort», dont le chef, le capitaine Montagnac, déclarait :
«Tout doit être pris, saccagé, sans distinction d’âge ni de sexe (…). Voilà
comment il faut faire la guerre aux Arabes : tuer tous les hommes jusqu’à l’âge
de quinze ans, prendre toutes les femmes et les enfants (…), les envoyer aux
îles Marquises ou ailleurs. En un mot, anéantir tout ce qui ne rampera pas à
nos pieds comme des chiens.» Dignes héritières des Bureaux arabes, ont été
aussi les sinistres Sections administratives spécialisées, et ce, malgré les
tentatives de minorer, sinon d’enjoliver leur rôle que l’on peut entendre et
lire ici et là, alors qu’elles étaient des structures de répression féroce et
de flicage massif des Algériens.
A propos de
Montagnac, on aurait pu penser qu’il fut l’exception militaire en matière
d’anéantissement. Mais ces crimes, ou l’incitation à les commettre, étaient
choses partagées par la fine fleur intellectuelle de l’époque. Prenez
Tocqueville. Ce penseur et théoricien adulé de la démocratie, homme de grande
humanité et de quelques sympathies pour les Arabes, nous dit-on, prodiguait,
avec cynisme et sang-froid, ses conseils, des «nécessités fâcheuses»,
disait-il, aux sabreurs et artilleurs coloniaux pour plus de domination, de désolation
et de soumission :
«(…) J’ai
souvent entendu en France des hommes que je respecte, mais que je n’approuve
pas, trouver mauvais qu’on brûlât les moissons, qu’on vidât les silos et enfin
qu’on s’emparât des hommes sans armes, des femmes et des enfants. Ce sont là,
suivant moi, des nécessités fâcheuses, mais auxquelles tout peuple qui voudra
faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre. Le moyen le plus
efficace dont on puisse se servir pour réduire les tribus, c’est l’interdiction
du commerce. Le second moyen en importance, après l’interdiction du commerce,
est le ravage du pays. Je crois que le droit de la guerre nous autorise à
ravager le pays et que nous devons le faire soit en détruisant les moissons à
l’époque de la récolte soit dans tous les temps en faisant de ces incursions
rapides qu’on nomme razzias et qui ont pour objet de s’emparer des hommes ou
des troupeaux.»[4]
Absolu d’un
idéal liberticide, défendu et porté par des élites familières des Lumières et
de la modernité capitaliste, convaincues par les théories des races dites
«inférieures», substrat idéologique des futures politiques d’extermination en
Europe, comme l’analyse Hanna Arendt[5], la guerre de conquête coloniale,
appuyée par une administration du même nom, ont effectivement, ainsi que le
préconisait Tocqueville, ravagé et détruit les êtres, les villes, les écoles,
l’agriculture, le commerce, avec comme point culminant le ravage de l’ethos[6]
d’une société et d’un peuple dotés d’une unité culturelle et cultuelle
certaine. Au bout du compte, une société et un peuple asservis, décivilisés par
un implacable processus de spoliation, de paupérisation, de
dés-alphabétisation, de régression socioculturelle, et de terreur existentielle
érigée en mode d’administration d’exception d’une population défaite et
exsangue. Terreur à laquelle prirent toute leur part les auxiliaires et
supplétifs locaux, que l’on tente aujourd’hui de réhabiliter par la bande, avec
la connivence et l’aide d’institutions et de personnalités publiques[7]. Mais, et
pour tout dire, n’avons-nous pas été aussi le pays dont un hebdomadaire
public[8] a largement et généreusement donné la parole, en novembre 1984, au
tortionnaire et responsable de la liquidation de Larbi Ben M’hidi, le patron du
3e RPC, le parachutiste Bigeard, et ce, nous disait-on, au nom d’une nécessaire
«décontraction idéologique» de la «liberté d’expression», dont étaient privés,
faut-il rappeler, la très grande majorité des Algériens ?
De 1954 à
1962, pour tenter de briser l’insurrection nationale et l’aspiration profonde
des Algériens à la liberté, l’armée française n’aura aucun mal à renouer avec
les violences de l’armée d’Afrique, celle-là même qui participa, aux côtés des
capitulards versaillais de Thiers, défaits par Bismarck, au meurtre de 30 000
révolutionnaires parisiens[9], entre le 21 et le 28 mai 1871[10].
Violences
absolues, totales, crimes de guerre et contre l’humanité, notion faite
sienne par le président Macron le 14 février 2017, requalifiée, il est vrai,
par celle de «crime contre l’humain»[11], quelques jours après, lors d’un
meeting électoral le 18 février 2017 à Toulon, ville portuaire d’où est partie
la flotte et l’armada de la conquête qui mettra le pays à feu et à sang ?
Pour le
système colonial – que des historiens français en vue, souvent invités en
Algérie, s’exprimant à foison dans la presse privée et publique, ainsi que des
politiques français ayant exercé ou exerçant les plus hautes responsabilités,
ont qualifié de «système injuste» –, les Algériens n’étaient rien d’autres
qu’une «race inférieure».
Pour
maintenir leur asservissement, la puissance coloniale se dotera d’une
administration militaire et civile d’exception, à vocation mortifère. Celle-ci
mettra en pratique les pseudo-théories sur les races, une invention des
«sciences» en terre européenne au XIXe siècle, qui fonctionneront comme le
nécessaire lubrifiant[12] idéologique pour la cohésion de la colonie de
peuplement.
«Ce système
injuste» – quel euphémisme ! – a désintégré la société algérienne. Il lui a
interdit toute possibilité, 132 années durant, une éternité, d’inventer,
d’imaginer son «avenir historique», de penser sa modernité, de concevoir son
rapport au monde, de proposer son apport singulier, riche de son histoire
plurimillénaire, à l’universalité, en un mot, d’exister. Peut-on encore
considérer un instant que l’Algérie n’aurait pas pu mieux faire que ses
millions de victimes des guerres coloniales, que la mobilisation forcée des
siens pour les guerres qui n’étaient pas les siennes, que les famines organisées
et les épidémies induites par celles-ci. Peut-on penser un instant qu’elle
n’aurait pas mieux fait que les lois d’exception, le Code de l’indigénat, les
expropriations massives, la pratique systématisée et généralisée du racisme, la
destruction-péjoration de son système anthroponymique, ou encore les cinq
techniciens en agriculture et les quelque 90% d’analphabètes dans les deux
langues. C’est cela, et la liste reste ouverte, l’héritage fondamental laissé
par un système de gouvernement mû, entre autres, par une logique de destruction
culturelle et, comme le notait Lacheraf, d’«ébranlement du substrat mental» des
individus et des groupes sociaux. Un héritage qui, à ce jour – sans occulter
les régressions qui érodent au quotidien la société, et l’emprise des castes
prédatrices et exploiteuses, néo-colonisées, qui s’emploient à saigner et à
corrompre le pays –, pèse encore lourdement sur le cerveau des vivants.
Oui, la
colonisation fut une barbarie. Elle ne pouvait porter en elle «des éléments de
civilisation». Seuls le combat et la résistance des Damnés de la terre, depuis
1830, puis la libération et l’indépendance nationale furent et firent
civilisation.
H.-A. pseudo
Universitaire
[1] Pierre de Castellane, officier de l’Armée
d’Afrique. Ce texte reprend des aspects d’un court article de S. H. A. publié
en décembre 2012 par le quotidien français L’Humanité
[2]L’héroïsme des patriotes algériens n’étant pas en
cause, cette appellation surfaite ne profite en vérité qu’à l’armée française,
puisqu’elle laisse supposer qu’il y eut un affrontement entre deux armées de
forces plus ou moins égales. Or, la 10e division de parachutistes commandée par
Massu pour mener «bataille» était formée de huit mille paras suréquipés, parmi
lesquelles les troupes, dites d’élite, du 3e RPC. Ceci sans compter l’apport de
forces auxiliaires, telles que les Unités territoriales, etc.
[3]Egalement nom d’un film franco-algérien réalisé en
1992 par Faillevic et Rachedi
[4]Cf. Smaïl Hadj Ali, Os Sao Simonianos e a
colonizaçao da Argelia, Revista dos Estudos Avançados, n°56, janeiro/abril
2006, USP, Sao Paulo. Brasil
[5]Cf. Smaïl Hadj Ali, La colosionisation de la
Palestine, Algérie Patriotique du 9 au 13 août 2015
[6]Cette situation se traduira par de multiples et
profondes formes d’aliénation et de reniement de soi qui carenceront
durablement les rapports de l’ex-colonisé à son histoire, à son socle
identitaire et à ses cultures, une fois l’indépendance recouvrée. Nous n’en
sommes pas quitte encore aujourd’hui, d’autant que ces questions fondamentales
ont été laissées ou livrées aux partisans d’une fantasmagorique pureté
religieuse, culturelle et identitaire. Autant d’illusions qui continuent de
violenter symboliquement la société algérienne, et travaillent à la rendre
toujours plus ignorante et étrangère à sa complexité
[7] Cf. Smaïl Hadj Ali, «A propos du féodal Bengana»,
Algérie Patriotique, 28 février 2017
[8] L’entretien de ce tortionnaire à Algérie Actualité
avait été largement relayé lors du JT de 20h de la RTA
[9]Cf. Smaïl Hadj Ali, De la réhabilitation de la
Commune de Paris, Le Grand Soir, 16 décembre 2016
[10]Bannis et déportés en Algérie, certains de ces
révolutionnaires se retourneront contre leurs frères algériens en lutte contre
l’oppression
[11]Au-delà de sa charge, cette formule ne revêt
aucune signification politique ou juridique
[12]Cf. Smaïl Hadj Ali, «Les Arabes ne comprennent que
la force brutale», in L’Humanité, décembre 2012
https://dia-algerie.com/ould-abbes-soppose-retour-harkis-pieds-noirs/
10 décembre
2017 22:02
DIA-09 décembre 2017: Le secrétaire général du FLN, Djamel Oud
Abbes, a rejeté les insinuations du président français Emmanuel Macron quant à un éventuel retour en Algérie des harkis et
des pieds noirs. Ould Abbes qui s’exprimait ce samedi au siège du parti devant les
militants du FLN a indiqué au sujet des déclarations de Macron concernant le
dossier de la mémoire que «les déclarations du président français étaient
louables», soulignant l’attachement du FLN à sa position qui rejette le retour
des harkis en Algérie.
Le secrétaire général du FLN, Djamel
Oud Abbes
« Personne ne nous dicte ce que l’on doit faire », a-t-il soutenu
à ce sujet. Pour rappel, quand il s’est agi de parler de
l’Histoire et de la mémoire, le président français avait insisté à Alger sur
«la réconciliation des mémoires», mettant sur le même pied d’égalité les
moudjahidine, les chouhada et leurs descendants avec les harkis et
les pieds-noirs.
Quand Macron parle de réconciliation des mémoires, il ne cache pas sa
compassion avec «ces Français qui aiment l’Algérie et qui veulent revenir en
Algérie». Il avait évoqué les harkis qui ont été honorés à la veille de sa
visite en Algérie. Il avait évoque aussi les pieds-noirs qui sont encore
nostalgiques de l’Algérie et qui veulent revenir en Algérie pour récupérer les
biens qu’ils avaient abandonné en 1962.
Amir Hani
https://www.algeriepatriotique.com/2017/12/09/retour-harkis-bouteflika/
décembre 9,
2017 - 7:53 Lyes Khaldoun
Des harkis célébrant leur Journée en
France. D. R.
Par Hani Abdi – Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès,
assure que «le dossier du retour des harkis en Algérie est entre les mains du
président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Interrogé, en marge d’une
cérémonie organisée à Alger, sur la demande du président français, Emmanuel
Macron, relative à la question des harkis, Djamel Ould-Abbès estime que la question
dépasse son parti et relève des seules prérogatives du président de la
République. Cela tout en affirmant que «le harki restera harki pour l’éternité
en raison des crimes qu’il a commis contre son peuple». Djamel Ould-Abbès
répond indirectement au président français, Emmanuel Macron, qui, en évoquant
le dossier de la mémoire, a appelé à des gestes de part et d’autre, en citant,
entre autres, les harkis, qui sont toujours interdits de revenir en Algérie.
«Je pense que c’est important que l’Algérie fasse des
gestes à l’égard de ceux qui sont nés en Algérie et qui veulent pouvoir y
revenir. Je pense que ça serait un geste fort de réconciliation», avait-il
affirmé mercredi dernier à Alger, en demandant indirectement aux autorités
algériennes de permettre aux harkis de «pouvoir revenir» en Algérie.
«Aujourd’hui, en fin d’année 2017, on doit pouvoir savoir regarder ensemble de
manière apaisée tout ça. Je ne dis pas que la solution est facile. Je sais
qu’il y en a qui ont encore ce traumatisme, mais je dis qu’on doit pouvoir
ensemble, étape par étape, régler chacun de ces problèmes et dénouer les
choses», avait-il ajouté.
Par sa déclaration, Ould-Abbès entretient le doute sur
la suite à donner à ce dossier. Les harkis, qui ont constitué un lobby en
France, ne cessent de faire pression sur les gouvernements successifs français
depuis 1962 de presser Alger afin de leur permettre de retourner dans le pays.
Une demande à laquelle les autorités algériennes n’ont jamais accédé.
R. A.
10 décembre
2017 - 13 h 34 min
La baraka des harkis nous sortira de notre malédiction.
Zaatar 10 décembre 2017 - 13 h
03 min
Si le
maréchal Pétain était encore en vie on l’aurait surement pendu par les C… en
France, malgré tout son passé glorieux et sa carrière Militaire. Si le général
De Gaulles a déclaré illégitime le régime de vichy c’est en pensant à couper
les têtes de toutes ses composantes. Les Harkis sont dans le même contexte vis
à vis du pays Algérie. Et donc, en 62, il fût déclaré que les harkis sont
illégitimes en Algérie. Par voie de conséquence, ils sont toujours illégitimes,
et ne peuvent donc fouler le sol Algérien faute d’être décapités sur le fait.
Zombretto 10 décembre 2017 -
12 h 08 min
Les harkis
n’ont pas fait un dixième du mal commis par ceux qui se pavanent en tenue
afghane aujourd’hui en Algérie. Pourtant peu de gens les méprisent comme sont
méprisés les harkis, bien souvent par des jeunes qui n’ont aucune idée de ce
qu’était un harki du temps de la guerre de libération.
Ania 10 décembre 2017 - 11 h
21 min
HARKI =
TRAÎTRE, on peut concevoir le fait qu’un pied noir demande à venir en Algérie
mais un virus harki n’a même pas le droit de prononcer le mot Algérie devant
les algériens.
Awrassi 10 décembre 2017 - 9 h
55 min
Sauf le
respect que je vous dois à tous, voici ce qui est le plus important dans la
déclaration de Macron :« Je pense que c’est important que l’Algérie fasse des
gestes à l’égard de ceux qui sont nés en Algérie et qui veulent pouvoir y
revenir. Je pense que ça serait un geste fort de réconciliation ».
Il ne s’agit
nullement Harkis, des mais des Pieds-Noirs, majoritairement Juifs, que Macron
voudrait voir l’Algérie accueillir !
Votre
focalisation sur la traitrise historique des Berbères vous a fait manquer la
cible … Je vous rappelle que le rifain Amazigh Abdelkarim Al Khatabi a été
vaincu par ses frères Amazigh Chleuhs, avec des mercenaires Amazigh Algériens …
Que
pensez-vous de tous ces Algériens qui ont abandonné l’Algérie, alors qu’elle
les a éduqués, nourris et soignés ? Ne sont-ils pas, quelque part, des Harkis ?
Katada 10 décembre 2017 - 8 h
18 min
Un harki
reste un harkis toutes da vie, sans harkis la France ne pouvait pas rester en
Algérie pas plus que 132 jours mais grâce à ces traître la France est rester
132 ans. Le français ne torturé pas c’est le harki qui le faisait avec plaisir
le français ne comprenait pas l’arabe c’est le harki qui traduisait ce que les
martyres préparées.
TOLÉRANCE 0
AVEC LES TRAÎTRES ON A PAS BESOIN DE VIRUS EN ALGÉRIE.
Lyes Oukane 10 décembre 2017 -
4 h 52 min
Bonjour à
toutes et à tous,
Je viens de
lire tous les précédents commentaires et certains sont dans le dénis pour ne
pas dire dans la propagande et le mensonge le plus abject. Je m’explique. Qui
sont ces harkis que Macron veut nous refiler ? Les épouses, les enfants et
petits-enfants de supplétifs ? Non ! Pour la simple raison que ceux-là vont et
viennent en Algérie en toute tranquillité et quand ils le veulent depuis au
moins la mort de H. Boumédiene. Mieux, ils ont récupéré leurs biens (terres,
maisons) sans aucunes entraves particulières pour peu qu’ils fournissent les
documents demandés par l’Algérie. Donc ce n’est pas d’eux dont Macron parle. Il
plaide pour une poignée de vieux harkis encore vivants. Ces derniers auraient
donc attendu le crépuscule de leur vie pour, enfin, vouloir revenir au pays ?
Et pourquoi quand ils étaient plus vaillants, ils n’ont pas remué ciel et terre
pour avoir satisfaction ? J’aurais aimé les voir faire des grèves de la faim,
manifester, s’excuser auprès du peuple algérien pour le mal qu’ils nous ont
fait. J’aurais applaudi en les voyant hurler à tue-tête sur les plateaux Tv,
dans les journaux tout le regret qu’ils avaient de nous avoir trahis. Hélas
pour eux, ils ne l’ont jamais fait. Bien au contraire. Il est trop tard maintenant
pour pleurnicher. Macron a bien dit et redit et ses prédécesseurs avant lui
qu’ils étaient français, qu’il fallait les honorer alors, qu’il les garde
encore quelques années jusqu’à qu’il n’en reste plus un seul vivant. Le
problème se réglera de lui-même. Pas plus compliqué que ça. Tout le monde sait
que nos immigrés à la retraite ne peuvent rentrer en Algérie définitivement. Il
leur faut faire la navette entre les deux rives de la Méditerranée tous les 6
mois maxi. Sinon, ils perdent le peu d’avantages qu’ils ont cumulé toute leur
chienne de vie en France … et il faudrait qu’on soit indulgents avec des
traites ! Que cette tragédie serve de leçon à leurs enfants. Enfin, s’il y a
des gens qui devraient avoir notre totale reconnaissance, parce que ceux-là
sont des nôtres, c’est les bannis dans les lointaines colonies françaises
(Guyane, Nouvelle Calédonie, Antilles, Madagascar …) Ceux-là oui, en fanfare et
bouquets de fleurs qu’on les recevrait. En mon for intérieur, je soupçonne (je
suis fortement persuadé) que Macron se contrefiche de ses papys harkis comme il
se moque éperdument de nos chibanis immigrés qui ont trimé toute leur vie pour
trois cacahuètes et deux noyaux de cerise. C’est un opportuniste de haute
voltige. Comme tous les politicards c’est un hypocrite de premier choix. Il
pense à sa gueule et l’Algérie devrait penser à la sienne.
moms 10 décembre 2017 - 6 h 12 min
Salam ! bien dis et leurs progénitures
aussi ! ce sont de mauvaise graines pour notre beau pays !!
Numidia-DZ10 décembre 2017 - 4
h 03 min
Macron, Ils
sont à vous, on vous les donne, ces Harkis. Gardez les bien dans vos musées.
Tinhinane10 décembre 2017 - 3
h 17 min
L’Élysée
souhaite voir un harki sur le kourssi du président en Algérie.
Ces harkis
ne sont des algériens. Que la France s’occupe de ses GOUMIYA.
DYHIA 10 décembre 2017 - 3 h
13 min
Je ne
comprends pas pourquoi Macron ne veut pas respecter la volonté et le choix de
ces harkis qui ont choisi le camp de la France coloniale.
Si je
comprends bien, ces harkis sont indésirables partout. Eh oui, c’est le destin
des traitres.
Il faut
reconnaitre que la France est ingrate envers ceux qui se sont mis de son côté.
Que Macron
garde ses harkis et ses pieds noirs
Nassira Tolguia 10 décembre 2017 - 1 h 42 min
Ce macron nous
demande d’accepter ce que lui nous refuse : que la France DOIT demander PARDON
AU PEUPLE ALGÉRIEN POUR TOUS LES CRIMES GÉNOCIDAIRES QU’ELLE A COMMIS EN
ALGÉRIE DE 1830 À 1962…. Quant à nous – PEUPLE ALGÉRIEN – nous n’accepterons
JAMAIS !!! Que les traîtres harkis reviennent en ALGÉRIE pour souiller notre
sol sacré arrosé du sang de nos CHOUHADAS AL ABRAR !!! C’est définitivement :
NOOOOOONNNNN !!! Pour les traîtres. Que les français sachent une chose et UNE
FOIS POUR TOUTE : L’ALGÉRIE DE PAPA C’EST FINI…. TERMINÉ…… KHLASS……. WALOU……
!!!!!!!! Même si Bouteflika leur dit… oui ! Le PEUPLE ALGÉRIEN LEUR DIT ET LEUR
DIRA AD VITAM AETERNAM : NNNNOOOOONNNNN… !!!! Est-ce bien clair, net et précis
? SI JAMAIS LES HARKIS REVIENNENT EN ALGÉRIE : ILS SERONT MASSACRÉS ET
EXTERMINÉS JUSQU’AU DERNIER…. Caliche ?
Djemel 9 décembre 2017 - 23 h
50 min
Il y a eu
les harkis durant la guerre d’Algérie. Il y a des collaborateurs avant la
guerre. Que dirons-nous de ceux qui ont amené l’Algérie à la décennie de crimes
islamistes, des islamistes qui ont fait pleurer chaque famille algérienne, de
ceux qui ont conduit l’Algérie à la crise multidimensionnelle (économique,
identitaire, culturelle, éthique…), à ceux qui ont dégradé l’école, à ceux qui
ont détruit le système de santé, à ceux qui ont détournés des millions d’Euros
pour acheter des biens à l’étranger, à ceux qui imposent un président absent
sur les scènes nationale et internationale, à ceux qui ont fait du mal aux
algériens et qui continuent à s’imposer… Tout ce monde a fait le choix de
trahir le peuple algérien. Est-ce qu’ils sont différents des harkis ?
Nectar 10 décembre 2017 - 11 h 06 min
Entièrement d’accord avec vous, celle que
vous avez citée est la pire espèce de Harki. Aussi sournoise quelle, elle
n’existe pas. Les harkis qui ont rejoint le colonisateur ont fait leur choix et
je pense qu’ils doivent l’assumer envers l’éternel…Quant à leurs progénitures,
elles ont toujours voyagé ente l’hexagone et Alger depuis le début des années
1980.
Anti khafafich 9 décembre 2017
- 22 h 31 min
Si j’étais
brizidane je dirais au macaroni : attend d’abord qu’ils soient morts, on suite
on recevra seulement leurs cranes que nous déposerons au musée de traitrise
créé à cet effet pendant au moins une 50 aine d’années de la même façon que
vous avez fait à nos résistants. Deuil pour Deuil et crane pour crane.
Hocine-Nasser BOUABSA 9
décembre 2017 - 21 h 55 min
La réaction
maladroite de MACRON au jeune algérien de 26 ans, qui lui demandait si la
France va reconnaitre officiellement ses crimes coloniaux, a révélé le
caractère impatient de ce président. Cette scène a démontré que le patron de
l’Elysée ne maitrise pas l’aspect psychologique et émotionnel du drame
franco-algérien.
Les HARKIS,
étant des traitres et des assassins, sont passibles suivant la loi algérienne
de peines très lourdes. S’ils reviennent en Algérie, leur place ne devrait être
que la prison. Mais de toute façon, il leur faut comme tout citoyen français un
visa. Malheureux sera ce Consul algérien qui leur en délivrera.
Monsieur
MACRON, vous voulez contribuer à tirer la France de la crise, c’est à votre
honneur. Et je vous souhaite bon courage et une grande réussite. Mais votre
démarche ressemble pour le moment plus à une OPA sur l’Afrique qu’à une
stratégie de développement, dont la France pourrait être la locomotive et en
tirera grand profit.
Monsieur
MACRON vous êtes mal conseillé. Formez une cellule exclusivement de cadres
compétents africains originaires de TAMZGHA et du SAHEL (pas des vendus mais
des gens dignes), qui vous permettra de comprendre et d’élaborer une stratégie
pertinente sur le moyen et long terme. C’est dans l’intérêt de la France, du
continent Africain et de toute l’Europe.
Anonyme 9 décembre 2017 - 21 h
49 min
Vous avez
oublié la vague dévastatrice subsaharienne qui nous accable comme une maladie
Algérienne 9 décembre 2017 -
21 h 32 min
Ces
criminels harkis sont encore vivants ?? qu’ils crèvent là où ils sont, ils ne
sont pas considérés algériens ;
Moskosdz 9 décembre 2017 - 21
h 28 min
La France
n’a qu’à garder et enterrer chez elle sa carcasse.
Chark 9 décembre 2017 - 21 h
21 min
Comment la
France a traité les collabos 39/45 ?
Posez leur
la question ….
صالح/الجزائر 10 décembre 2017 - 9 h 12 min
Elle a procédé l’épuration extrajudiciaire
qui entraîna la mort de 10 000 personnes, la tonte de 20 000 femmes.
L’épuration légale concerna plus de 300 000 dossiers, dont 127 000 entraînent
des jugements, ce qui donne 97 000 condamnés. Les peines allant de 5 ans de
dégradation nationale à la peine de mort.
Salah 9 décembre 2017 - 21 h
04 min
Il faut que
la France fasse des excuses ensuite le dossier des traitres sera étudié comme
la dis MELLO par voie référendaire
Didouche 9 décembre 2017 - 21
h 02 min
Pourtant, il
a déjà tranché durant son 1er mandat en déclarant en France que le problème des
harkis est un problème franco français. Qu’y va-t-il de changement depuis ? le
plus grand problème pour notre pays est celui des harkis qui travaillent ici
contre les intérêts de la patrie et du peuple.
MELLO 9 décembre 2017 - 20 h
50 min
Le harki est
un individu qui a, non seulement, travaillé pour la France, mais il a dénoncé
tous ceux et celles qui ont pris le maquis durant la révolution : c’est à dire
un traître de la Nation. En 1962, ceux ont pu rester en Algérie avaient subi
les remontrances de leurs concitoyens et avaient demandé pardon devant les «
tribunaux populaires », ceux qui sont partis avec la France ne mérite aucun
pardon. Ce dossier doit être traité par référendum populaire ; s’il le faut.
Mazouta Hamid 9 décembre 2017
- 20 h 46 min
Salem
Alaykoum
Il n’y a pas
question d’accepter le retour des harkis, il faut les bannir a jamais de
l’Algérie, avec tous ce qu’ils ont fait comment peuvent-ils encore osez exiger
leurs retours dans le pays qu’ils ont trahis, incroyable c’est du foutage de
gueule, QUI TRAHI UNE FOIS TRAHIRAS A NOUVEAU, les harkis on fait leurs choix
en trahissant l’Algérie et les Algériens, à présent qu’ils assument leurs
choix, plus de retour en arrière, non au retour en Algérie des harkis
BECAUSE 9 décembre 2017 - 20 h
43 min
Petit à
petit, étape par étape, marche par marche, les choses et les mentalités
finissent par évoluer dans le bon sens vers l ‘ apaisement, la réconciliation
et la reconnaissance mutuelle de toutes les mémoires de tous ceux qui sont nés
en Algérie, qui y ont vécus et qui ont aimés et chérissent encore tendrement
cette terre bénie, véritable source de pardon, de fraternité et d ‘ amitié
entre les peuples et les religions.
9 décembre 2017 - 21 h 38 min
A because : ca veut dire trahir ben mhidi
,didouche ,amirouche ,abane , lotfi , youghurta , massinissa , ait ahmed ,ben
bella , ,,,,,,,trahir notre mémoire collective , trahir emir abdelkader,
bouamama , lala ssoumer , petit omar , ali la pointe ……..vive le FLN DE 54 et
non celui de 62 ans jours ! ça sent la trahison des doubles nationalités !
Lyes Oukane 10 décembre 2017 -
5 h 43 min
@ Because « … apaisement, reconnaissance …
de tous ceux nés en Algérie … » Si tu veux faire la bise sur le front de
béchamel ( BHL ) et de l’autre tocard à la mandoline ( E. Macias ) c’est ton
droit le plus absolu . Tu peux même leur préparer un couscous et leur faire la
danse du ventre si ça te démange mais JAMAIS mais alors JAMAIS les harkis
grabataires et leurs mentors n’auront de paix avec nous sur cette terre. Les
algériens ont des défauts comme tout le monde . Le pire. C’est des rancuniers
dans l’âme. Ils n’oublient jamais celui qui leur a fait du mal. Tiens-toi le
pour dit.
Karimdz 9 décembre 2017 - 20 h 40 min
Il est clair
qu’en dépit de la fierté d’être haki affichée, que les harkis souffrent, de la
nostalgie du pays, de leur engagement, et surtout de la honte qu’éprouvent
leurs enfants à l’idée que leur père a été collabo.
Maintenant
il est vrai que la plupart des harkis ont disparu, il en reste plus beaucoup,
leurs enfants tentent de reprendre le flambeau de l’histoire passé, mais il y
en aussi, qui préfèrent ne plus en parler.
J’ai discuté
une fois avec un enfant d harki, il m’a dit, c’est vrai nos parents ont fait
des erreurs, mais regarde du temps du Prophète sur lui paix et salut, des pères
ont été confrontés à leurs fils dans des combats mais quand le Prophète rli
salat oua salam, a vaincu ses ennemis, il a pardonné.
Personnellement
je n’ai pas vécu cela, je laisse le soin aux descendants de chouhadas, aux
derniers moudjahidines, le soin de se prononcer.
Mais il faut
rappeler que si leur décision quant à un geste de pardon de notre pays est
décidé, que ces harkis ou enfants d harkis cessent immédiatement leurs propos
anti algériens, c’est un minimum.
Rayes Al Bahriya 9 décembre
2017 - 20 h 30 min
La France
veut revenir avec ses harkis nous Emmerder et nous rendre la vie infernale.
Déjà qu’avec
les terroristes des GIA ..AIS on Vis l’enfer.
Cea harkis
qu’ils restent en France.
Après ça
sera les pieds noirs
Ensuite il
ne nous restera rien.
Nos Chouhada
morts assassinés par les hordes
De l’armée
coloniale et leurs 5e colonne les harkis,
Ne doivent
pas être assassinés une 2nde FOIS.
On doit
défendre la mémoire éternelle de nos chouhada.
Allah yarham
echouhada.
Kassaman
binazilat AL mahikat.
Abou Stroff 11 décembre 2017 - 10 h 16 min
Ce que je trouve stupéfiant dans cet
article n’est pas le fait de discuter sur la possibilité pour les harkis (le
plus jeune doit avoir au moins 70 ans) mais le fait que ould abbès avance que «
Le dossier du retour des harkis est entre les mains de Bouteflika ».
En effet, je n’ai pas souvenir que
Bouteflika ait été élu sur la base d’un programme contenant le retour en
Algérie des harkis comme je n’ai pas souvenir que les algériens lambda ait «
investi » Bouteflika pour prendre une décision concernant ce problème.
Moralité de l’histoire : doit-on, dans
toutes les situations (comme l’amnésie qui nous est imposée concernant les
assassins de femmes et d’enfants, par exemple) subir (…) ?
Boualem Boualem 10 décembre
2017 - 15 h 20 min
D’abord les harkis, après les Harkis se
sera les pieds noirs après les pieds noirs ce sera les retraités qui voudraient
se dorer sous le beau soleil d’Algérie et… petit à petit nous entrerons dans le
piège à c… qu’ils sont en train de nous concocter et d’où nous nous
découvrirons un beau matin re colonisés sans droits ni patrie avec le bleu
blanc rouge sur nos têtes avec un président Harki à la tête du pays. C’est quoi
cette histoire, il parait qu’il s’agissait de repentance…. Drôle de repentance
qui a tout l’air de ramper sec à l’envers C’est nous qui sommes sollicités
ainsi à demander pardon aux uns et aux autres. NIET
https://www.alg24.net/bouira-pieds-noirs-veulent-sortir-algeriens-de-leurs-demeures/
Par Sidali
Souiki 9 décembre 2017
Des descendants des pieds-noirs et
des Harkis ont essayé de sortir six familles algériennes de leurs domiciles, à
Sour El Ghozlane, dans la wilaya de Bouira.
En effet, un petit-fils d’un Kaïd, pendant la période
coloniale en Algérie, a voulu en 2015 sortir des familles algériennes de leurs
maisons.
En outre, le descendant du Kaïd est entrain de
dire que ces biens lui appartiennent de droit.
D’autre part, les familles demandent aux autorités
d’intervenir en urgence pour mettre fin à ces abus.
Hors sujet
https://mondafrique.com/alger-cinquieme-mandat-de-bouteflika-coeur-voyage-de-macron/
Le cinquième mandat de Bouteflika au
coeur du voyage de Macron
Par Louise Dimitrakis - 10 décembre 2017
A Alger le 6 décembre, les proches de Bouteflika, son
frère Saïd en tète, ont plaidé pour un cinquième mandat du Président algérien,
sans réserve notable d’Emmanuel Macron
Dés sa rencontre avec le Premier ministre, Ahmed
Ouyahia, Emmanuel Macron a abordé ouvertement l’avenir politique de l’Algérie
et la question complexe de la succession d’Abdelaziz Bouteflika. La réponse a
été directe. Le président Bouteflika est en bonne santé et “lucide”. Le Premier
ministre algérien a expliqué également à Emmanuel Macron que le Bouteflika
pourrait se présenter pour un 5e mandat qui serait profitable pour tout le
monde. “En clair, Ouyahia a démontré à Macron que l’Algérie d’Abdelaziz
Bouteflika est l’Algérie stable et sûre dont a besoin toute l’Afrique du Nord
et le bassin méditerranéen”, affirme-t-on chez les habitués du Palais
d’El-Mouradia.
A la Résidence de l’Ambassadeur de France à Alger,
Xavier Driencourt s’est également longuement entretenu avec Macron au sujet de
l’état de santé de Bouteflika. Le diplomate français, connaisseur de l’Algérie,
a expliqué lui-aussi que le 5e mandat est une hypothèse qu’il faudra
certainement envisager à Paris. Le diplomate français a expliqué président
français que Bouteflika n’est pas réellement ce lobbyiste anti-français que l’Elysée redoute parfois.
Said Bouteflika prend date
Le Président français a même rencontré brièvement Saïd
Bouteflika, le conseiller et frère du président algérien, lors de son arrivée à
la résidence présidentielle de Zéralda. Et les deux hommes ont noté qu’il
fallait poursuivre des échanges réguliers pour que l’Elysée ait une vision
claire des futurs développements politiques en Algérie.
Rendez vous a été pris pour le premier trimestre de
2018 si le régime algérien décide de reconduire en 2019 et pour la cinquième
fois Abdelaziz Bouteflika à la tète de l’Etat.
Business first !
Selon les sources de Mondafrique, Emmanuel Macron a
fait savoir à ses interlocuteurs que la France n’entend pas s’opposer aux choix
politiques internes de l’Algérie. Mais elle entend fixer bel et bien des
conditions à un partenariat fiable avec l’Algérie de Bouteflika. Macron a
affiché clairement ses intentions de défendre les entreprises françaises face
au lobbying chinois dans la région. En clair, Macron a demandé aux autorités
algériennes de cesser de bloquer les affaires des opérateurs français.
Le volet sécuritaire du voyage a été abordé lors de
l’entretien que le président Macron a eu avec le chef d’état major, le général
Gaïd Salah. Et c’est là, très certainement, le dossier prioritaire pour le
président français et se proches….
https://dia-algerie.com/ould-abbes-soppose-retour-harkis-pieds-noirs/
10 décembre
2017 22:02
DIA-09 décembre 2017: Le secrétaire général du FLN, Djamel Oud Abbes, a rejeté les insinuations du président
français Emmanuel Macron quant à un éventuel retour en Algérie des harkis et
des pieds noirs. Ould Abbes qui s’exprimait ce samedi au siège du parti devant les
militants du FLN a indiqué au sujet des déclarations de Macron concernant le
dossier de la mémoire que «les déclarations du président français étaient
louables», soulignant l’attachement du FLN à sa position qui rejette le retour
des harkis en Algérie.
Le
secrétaire général du FLN, Djamel Oud Abbes
« Personne ne nous dicte ce que l’on doit faire », a-t-il soutenu
à ce sujet. Pour rappel, quand il s’est agi de parler de
l’Histoire et de la mémoire, le président français avait insisté à Alger sur
«la réconciliation des mémoires», mettant sur le même pied d’égalité les
moudjahidine, les chouhada et leurs descendants avec les harkis et
les pieds-noirs.
Quand Macron parle de réconciliation des mémoires, il ne cache pas sa compassion
avec «ces Français qui aiment l’Algérie et qui veulent revenir en Algérie». Il
avait évoqué les harkis qui ont été honorés à la veille de sa visite en
Algérie. Il avait évoque aussi les pieds-noirs qui sont encore nostalgiques de
l’Algérie et qui veulent revenir en Algérie pour récupérer les biens qu’ils
avaient abandonné en 1962.
Amir Hani
https://www.algeriepatriotique.com/2017/12/09/retour-harkis-bouteflika/
Ould-Abbès :
«Le dossier du retour des harkis est entre les mains de Bouteflika»
décembre 9, 2017 - 7:53 Lyes Khaldoun
Des harkis
célébrant leur Journée en France. D. R.
Par Hani Abdi – Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès,
assure que «le dossier du retour des harkis en Algérie est entre les mains du
président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Interrogé, en marge d’une
cérémonie organisée à Alger, sur la demande du président français, Emmanuel
Macron, relative à la question des harkis, Djamel Ould-Abbès estime que la
question dépasse son parti et relève des seules prérogatives du président de la
République. Cela tout en affirmant que «le harki restera harki pour l’éternité
en raison des crimes qu’il a commis contre son peuple». Djamel Ould-Abbès
répond indirectement au président français, Emmanuel Macron, qui, en évoquant
le dossier de la mémoire, a appelé à des gestes de part et d’autre, en citant,
entre autres, les harkis, qui sont toujours interdits de revenir en Algérie.
«Je pense que c’est important que l’Algérie fasse des
gestes à l’égard de ceux qui sont nés en Algérie et qui veulent pouvoir y
revenir. Je pense que ça serait un geste fort de réconciliation», avait-il
affirmé mercredi dernier à Alger, en demandant indirectement aux autorités
algériennes de permettre aux harkis de «pouvoir revenir» en Algérie. «Aujourd’hui,
en fin d’année 2017, on doit pouvoir savoir regarder ensemble de manière
apaisée tout ça. Je ne dis pas que la solution est facile. Je sais qu’il y en a
qui ont encore ce traumatisme, mais je dis qu’on doit pouvoir ensemble, étape
par étape, régler chacun de ces problèmes et dénouer les choses», avait-il
ajouté.
Par sa déclaration, Ould-Abbès entretient le doute sur
la suite à donner à ce dossier. Les harkis, qui ont constitué un lobby en
France, ne cessent de faire pression sur les gouvernements successifs français
depuis 1962 de presser Alger afin de leur permettre de retourner dans le pays.
Une demande à laquelle les autorités algériennes n’ont jamais accédé.
R. A.
Hors sujet
https://mondafrique.com/alger-cinquieme-mandat-de-bouteflika-coeur-voyage-de-macron/
Le cinquième mandat de Bouteflika au
coeur du voyage de Macron
Par Louise Dimitrakis - 10 décembre 2017
A Alger le 6 décembre, les proches de Bouteflika, son
frère Saïd en tète, ont plaidé pour un cinquième mandat du Président algérien, sans
réserve notable d’Emmanuel Macron
Dés sa rencontre avec le Premier ministre, Ahmed
Ouyahia, Emmanuel Macron a abordé ouvertement l’avenir politique de l’Algérie
et la question complexe de la succession d’Abdelaziz Bouteflika. La réponse a
été directe. Le président Bouteflika est en bonne santé et “lucide”. Le Premier
ministre algérien a expliqué également à Emmanuel Macron que le Bouteflika
pourrait se présenter pour un 5e mandat qui serait profitable pour tout le
monde. “En clair, Ouyahia a démontré à Macron que l’Algérie d’Abdelaziz
Bouteflika est l’Algérie stable et sûre dont a besoin toute l’Afrique du Nord
et le bassin méditerranéen”, affirme-t-on chez les habitués du Palais
d’El-Mouradia.
A la Résidence de l’Ambassadeur de France à Alger,
Xavier Driencourt s’est également longuement entretenu avec Macron au sujet de
l’état de santé de Bouteflika. Le diplomate français, connaisseur de l’Algérie,
a expliqué lui-aussi que le 5e mandat est une hypothèse qu’il faudra
certainement envisager à Paris. Le diplomate français a expliqué président
français que Bouteflika n’est pas réellement ce lobbyiste anti-français que l’Elysée redoute parfois.
Said Bouteflika prend date
Le Président français a même rencontré brièvement Saïd
Bouteflika, le conseiller et frère du président algérien, lors de son arrivée à
la résidence présidentielle de Zéralda. Et les deux hommes ont noté qu’il
fallait poursuivre des échanges réguliers pour que l’Elysée ait une vision
claire des futurs développements politiques en Algérie.
Rendez vous a été pris pour le premier trimestre de
2018 si le régime algérien décide de reconduire en 2019 et pour la cinquième
fois Abdelaziz Bouteflika à la tète de l’Etat.
Business first !
Selon les sources de Mondafrique, Emmanuel Macron a
fait savoir à ses interlocuteurs que la France n’entend pas s’opposer aux choix
politiques internes de l’Algérie. Mais elle entend fixer bel et bien des
conditions à un partenariat fiable avec l’Algérie de Bouteflika. Macron a
affiché clairement ses intentions de défendre les entreprises françaises face
au lobbying chinois dans la région. En clair, Macron a demandé aux autorités
algériennes de cesser de bloquer les affaires des opérateurs français.
Le volet sécuritaire du voyage a été abordé lors de
l’entretien que le président Macron a eu avec le chef d’état major, le général
Gaïd Salah. Et c’est là, très certainement, le dossier prioritaire pour le
président français et se proches….
https://www.tsa-algerie.com/yanis-le-jeune-qui-a-interpelle-macron-sur-la-colonisation-revient-sur-son-echange-avec-le-president-francais/
Rencontre
avec Yanis, le jeune qui a interpellé Macron sur la colonisation
Par: Hadjer Guenanfa 10 Déc. 2017 à 21:10
Mercredi 6 décembre, Emmanuel Macron, en visite en
Algérie, effectue une déambulation au centre-ville d’Alger. Dans la foule, un
jeune algérien l’interpelle : « Il faut que la France assume son
passé colonial vis-à-vis de l’Algérie ». « Cela fait longtemps
qu’elle l’a assumé », répond le président français. Le jeune algérien
relance le président français. Emmanuel Macron s’agace : « Mais vous n’avez
jamais connu la colonisation ! Qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec
ça ! ». La séquence, filmée par les caméras de télévision qui suivent
le président français, a été très commentée par la presse.
Cinq jours après la visite, nous avons rencontré Yanis
B, le jeune algérien qui a interpellé le président français. Âgé de 27 ans, il
travaille au Square port Saïd, près du tribunal de Sidi M’hamed, comme écrivain
public et conseiller juridique. Ce jour-là, son intention n’était pas
d’interroger Emmanuel Macron sur la colonisation. « Je n’allais pas
aborder ce sujet. Je voulais lui parler mais de la décision de Donald Trump
concernant le transfert de l’ambassade américaine à Al Qods », précise
Yanis. B.
« Je voulais faire une petite demande : que
la France s’exprime contre la décision de Trump », poursuit notre
interlocuteur. Mais quand le président français s’approche de la foule, des
personnes commencent à scander « crime de guerre » et « crime
contre l’Algérie », selon lui. « Le président ne comprenait pas. Je
suis alors intervenu et je lui ai parlé de la colonisation », explique le
jeune écrivain public qui semble être peu convaincu par la réponse du président
français.
« La réponse par rapport à mon âge n’est pas
logique. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas connu (cette période), qu’on n’y
était pas né ou qu’on ne l’a pas vécue, qu’on ne devrait pas en parler »,
souligne Yanis qui estime toutefois qu’Emmanuel Macron a fait « un petit
effort » par rapport à ses prédécesseurs sur la question de la
colonisation qu’il a qualifiée de « crime contre l’humain ».
Yanis. B. dit vouloir répondre aux médias français qui
ont porté des jugements sur les jeunes algériens après cet échange entre lui et
Emmanuel Macron. « Ils ont parlé de génération Bouteflika, de jeunes
otages de l’histoire, bloqués et prisonniers de leur passé et qui considèrent
la France comme responsable de ce qui se passe aujourd’hui (dans le pays). Je
tenais à dire que ce n’est pas du tout le cas et que cela est complètement faux
», assure-t-il.
https://www.kabyle.com/articles/jeunesse-dresse-tableau-sombre-lalgerie-au-president-francais-26493
Posté par
Balak.A le dim, 2017-12-10 15:28
Devant, une
foule impressionnante composée essentiellement de la frange juvénile, le plus
jeune président du monde a été stupéfié, par la récrimination et la
mobilisation de cette jeunesse blessée, hargneuse et colérique.
Tout a
commencé, lorsque le président Français a arpenté les rues du centre ville
d’Alger, accompagné par une armada de barons de la « république Algérienne
autocratique », sous une haute protection policières et militaires.
Des milliers de citoyens de toutes tendances
confondues se sont rassemblés à la grande poste et à la rue d’Isly (actuel place Emir Abdelkader), en scandant des propos hostiles au pouvoir et des coups de sifflés en
direction de Macron. « Non à
l’autocratie, répression, soutien, partialité, complaisance de la France au
régime et corrompution, oui pour la démocratie, liberté d’expression, état de
droit, sécurité, justice sociale et développements sociaux économiques de
L’Algérie » pouvait-on entendre.
La promenade
du président Français sur les ruelles du grand Alger, a été fortement attendue
tôt le matin par les citoyens, qui ont pris d’assaut le cortège officiel de
voitures blindées. Dépités par le refus musclé des services de sécurité
d’approcher le président Français, certains intrépides et courageux, ont réussi
à fléchir le cordon sécuritaire pour arriver enfin à proximité du président
Macron. Des jeunes étudiants(es), chômeurs, commerçants, entrepreneurs et
autres citoyens anonymes se sont alors empressé pour lui demander à faciliter
les visas d’entrer dignement dans l'Hexagone. Une étudiante n’a pas mâché ses
mots pour décrire un tableau sombre de L’Algérie au jeune président fraichement
élu qui attestait d'un grognement.
«Monsieur le
président, la jeunesse Algérienne souffre douleur, notre avenir est incertain
et squatté. Nous n’avons aucune perspective, on a soif de liberté, nous voulons
tout simplement vivre, réussir, travailler et être utile comme tous les jeunes
du monde entier, notre jeunesse est plongée dans une véritable léthargie
totale, l’obscurantisme, l’insécurité, l’incertitude le chômage et le janotisme
sans précédent nous rongent quotidiennement, nous sommes désemparés, infortunés
par la détresse, on ne sait à quel saint se vouer » affirmera-t- elle les
larmes aux yeux.
Ce dernier a
été comme déconcerté par les propos lourds de signification de cette petite
brillante étudiante qui s'exprimait avec un Français impeccablement maîtrisé.
Le plus grave, c'est que les autorités officielles et les médias alimentaires
et nauséabonds algériens n’ont pas trouvé mieux, que de qualifier la visite du
chef d’état Français de visite en grande pompe tout en déclarant celle-ci est
considérée comme une visite d’amitié et de travail en la intitulant « de
caractère politique , mémoriel et symbolique qui enlève de bon augure,
d’avancée notable entre les deux pays amis. ».
Pour dévier,
la réalité oculaire, la grogne et le désespoir du peuple famélique et dénué de
sa légitimité citoyenne, les félons de la république et leurs acolytes laquais,
n’ont pas oublier leurs pratiques démoniaques et néfastes coutumières en
manipulant un groupe de jeunes pour interpeller le président Macaron au cours
de sa balade piétonnière sur les venelles d’Alger pour lui parler de la
reconnaissance des crimes coloniaux, une histoire falsifiée et fossoyée par les
squatteurs de l’Algérie depuis de langues décennies, un scénario
méphistophélique des harangueurs et des adeptes de la terre brulée. Il est à
signaler par ailleurs, que des centaines de jeunes traversent chaque jour la
Méditerrané sur des barques de fortunes au péril de leur vie, dans l’espoir de
gagner l’Europe.
http://www.lexpressiondz.com/article/0/0-0-0/281702.html
DJAMEL OULD ABBÈS, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU PARTI MAJORITAIRE, À L'EXPRESSION
"Le FLN vous surprendra le 19 mars prochain"
Par Brahim
TAKHEROUBT - Lundi 11 Decembre 2017 00:00
Victorieux, mais pas dédaigneux. Chez le FLN le
plaisir du triomphe électoral se savoure discrètement. «Je pense à tous ceux
qui ont participé et n'ont pas gagné, je me mets à leur place» confie d'un ton
serein le secrétaire général du parti majoritaire. Faisant le bilan de cette
consultation électorale qui a donné le FLN très largement majoritaire, Ould
Abbès rassure que son parti travaillera main dans la main avec son allié
naturel le RND, mais se projette aussi dans les échéances à venir affirmant que
son parti réserve de nombreuses surprises lors de la réunion du Comité central
le 19 mars prochain.
L'Expression: Comment réagit le FLN en sa qualité de
parti majoritaire à la décision du président américain Donald Trump de
reconnaître unilatéralement El Qods comme capitale d'Israël?
Djamel Ould Abbès: Nos relations avec les Palestiniens
ne datent pas d'aujourd'hui. L'Algérie recevait tous les responsables
politiques de toutes les tendances. Le Fatah, l'OLP, aussi bien Georges
Habbache du Fplp, Nayef Hawatma du Fdplp, Abou Al Abbasse, Abou
Djihad...L'Algérie a abrité la Déclaration de la naissance de l'Etat de
Palestine. Nos relations sont particulières. La formule du défunt président
Boumediene «Dhalima awe Madhlouma» est restée dans l'Histoire. Abdelaziz
Bouteflika qui était ministre des Affaires étrangères a eu la prouesse en
septembre 1974 alors qu'il présidait l'Assemblée générale de l'ONU, de faire
intervenir Yasser Arafat à la tribune des Nations unies. C'est pour vous dire
que l'Algérie, et surtout le FLN, a des liens organiques avec la Palestine.
Au FLN, nous faisons parfaitement la différence entre
le peuple américain et le président Donald Trump. Mais au nom du FLN, je dis
que Trump a commis un attentat terroriste contre les 1,980 milliard de
musulmans. Je dis bien un attentat terroriste contre l'Islam et je pèse mes
mots. C'est une agression, une provocation contre les musulmans. Bien
évidemment, il ne l'a pas fait de son propre chef. C'est le lobby sioniste qui,
aux USA gère et oriente à sa guise la politique étrangère des Etats-Unis. Les
sionistes ont investi deux secteurs clés dans la vie du monde: la communication
et les finances. Ils savent intervenir car ils ont l'Aipac très influente au
Congrès. Les juifs sont 6 millions à vivre aux USA parmi les 350 millions
d'Américains et ils ont 18% de représentants au Congrès.
Ce qui donne une réelle idée de l'influence de
l'Aipac. Concernant Trump, c'est facile pour eux, sa fille est mariée à un
sioniste qui l'a reconvertie au judaïsme. Moi j'ai étudié en Allemagne, à
Leipzig, pas loin de Buchenwald où existe le sinistre camp de concentration et
j'ai vu de mes propres yeux ce qu' a été la souffrance. Ce que fait
actuellement Netanyahu et l'entité sioniste est une vengeance aveugle et
maladive de ce qu'ont subis leur ancêtres. Ils oublient toutes ces souffrances.
Cela étant, il y a des juifs, pas sionistes en Israël et en France qui sont
conscients de ces dérapages et qui condamnent cette politique, je cite par
exemple Edgar Morin, il y a Amos Oze, l'écrivain. Cette provocation risque
d'avoir des conséquences imprévisibles. Ce qu'on a vécu avec Al Qaïda, Daesh,
Boko Haram, peut se surmultiplier et il y aura toujours des fanatiques qui
créeront le chaos. Trump est-il conscient ou pas? Je laisse aux Américains le
soin de le juger. La position du FLN historique est très claire: c'est le lobby
sioniste qui a assassiné Nasser, Boumediene, Abou Djihad, Abou Iyad, Boudia
l'Algérien en juin 1973, Arafat est derrière ces démarches. Je ne dis pas que
je suis optimiste, mais je dirais qu'ils ont remis la question palestinienne à
l'ordre du jour qui connaissait un certain endormissement.
Le président
français Emmanuel Macron a effectué mercredi dernier une visite d'amitié en
Algérie. Comment appréciez-vous en tant que FLN cette visite du chef de l'Etat
français?
Sur le plan
étatique, c'est la visite d'un président étranger qui vient rendre visite au
président de la République algérienne démocratique et populaire. Ce chef d'Etat
appartient à une ex-puissance occupante, mais on ne va pas en rester là. Nous
avons 3,5 millions d'Algériens en France qui y séjournent depuis la Première
Guerre mondiale, l'Algérie est à une heure d'avion de la France, il y a la Mare
nostrum, la mer Méditerranée, qui nous unit, il y a ces 132 ans de
colonisation, il y a cette histoire. Il y a aussi des liens économiques très
utiles et positifs.
Mais en tant
que FLN nous avons le devoir de ne pas occulter la question mémorielle.
Le jour de
l'arrivée du président français, mercredi matin, j'ai honoré un des derniers
membres du Comité des 22, en la personne de Abdelkader Lamoudi. C'est un signal
fort pour lutter contre la culture de l'oubli qui se fait actuellement
graduellement. J'ai reçu il y a près d'un mois l'ambassadeur de France en
Algérie et on a parlé de la mémoire et surtout parlé des archives.
Pour le FLN, la question des
archives est primordiale. Certains
posent la question sur la repentance: vous croyez qu'en disant on s'excuse ils
vont effacer les crimes du 8 Mai 1945?
Ils vont
effacer les enfumades du Dahra et du Titteri?
Ils vont effacer
la torture?
Ils vont
effacer les bombardements au napalm des centaines de villages en Kabylie et des
Aurès?
La réponse
est pour moi une question secondaire. Le président Macron a eu des réactions
positives concernant le colonialisme.
En tant que responsable
d'un parti qui a justement combattu le colonialisme, j'ai pris acte du fait
qu'il dit qu'il n'a pas changé de position depuis qu'il a été élu. C'est une
première et j'espère qu'il va aller dans le bon sens.
Revenons aux résultats des dernières locales. Le FLN
triomphe, mais tranquillement, sans arrogance. Quelle interprétation, quel sens
donnez-vous à ces résultats?
Je suis à la tête du FLN depuis une année et demie.
J'ai hérité d'un parti complètement sclérosé par les années de gestion de Belkhadem
qui en a fait une zaouïa rurale du Moyen âge. L'héritage est trop lourd sur le
plan structurel, organique et des mentalités. J'appartiens au FLN ancienne
génération qui avait des repères, des valeurs et des constantes qu'on
respectait. J'ai opté pour un discours futuriste qui s'adresse aux nouvelles
générations, ensuite un discours rassembleur et d'espoir et surtout un contact
direct avec la base militante. Ce travail qui n'était pas facile à réaliser a
eu de résultats partiellement positifs pour les législatives du 4 mai dernier,
on a continué à travailler. Ce que j'ai constaté sur le terrain c'est le
contact direct avec les populations, être à leur écoute, enregistrer leurs
doléances ne pas faire de promesses creuses, répondre avec de l'espoir, parler
leur langage, être près d'eux est payant.
Le discours a été écouté non seulement par les
militants, mais aussi par les populations. Le score qu'on a obtenu est éloquent
et c'est le résultat de ce travail en profondeur avec les citoyens et le
changement de génération.
Il se manifeste comment ce changement de génération?
On a présenté de nouvelles figures. Voyez les
statistiques sur la composante de nos candidats: 65% des candidats sont des
universitaires, 70% des candidats sont âgés entre 25 et 40 ans avec un petit
pourcentage pour les moudjahidine. Cette composition des listes électorales a
été accueillie favorablement dans 90% des cas et bien évidemment il y a
quelques exceptions. J'ai introduit également dans le discours un élément dont
le feedback m'émeut et me touche. Quand on parle de la légitimité historique
aux citoyens, quand vous leur parlez de Abane, de Benboulaïd de Krim, Amrouche
Lotfi, Hassiba Benbouali, Zabana. En leur rappelant tous ces souvenirs, la
population a bien réagi.
Vous êtes largement vainqueur, mais sur le terrain
vous devez quand même composer avec le RND qui est après le FLN, la deuxième
béquille du système?
Un point à clarifier: Ouyahia est mon ami depuis 1993
quand il est arrivé aux affaires. Je l'apprécie et on s'apprécie mutuellement.
Les élections sont une compétition on ne va pas y aller avec des pincettes.
Quand vous jouez au football, il arrive que vous faites un petit croche-pied,
jouez des coudes, des épaules, mais l'essentiel est de ne pas être agressif.
Vous avez suivi la campagne électorale, je n'ai agressé personne. Je me suis
fait un point d'honneur de respecter les autres et surtout le RND qui est mon
allié naturel. On a travaillé et nous travaillerons ensemble pour concrétiser
le programme du président de la République. Donc avec le RND le travail
continuera de la même façon, nos relations personnelles avec le secrétaire
général du RND n'ont pas changé. Pour les élections c'est le peuple qui a
tranché.
Des voix se sont élevées pour dire que
l'administration a largement penché en faveur du FLN. Ils sous-entendent en
filigrane qu'il y a eu fraude en faveur du FLN.
(rire)... Ce mot fraude, il y a une dame à la tête
d'un parti qui est la première à crier à la fraude. Je la connais depuis 30 ans
et on dirait qu'elle est née en criant fraude.. fraude...fraude.. Avant même le
déroulement des élections on parlait déjà de fraude. Notre concurrent direct
est le RND dont le SG est le Premier ministre.
L'administration est sous le contrôle et la
responsabilité directe du Premier ministre, comment cette même administration
va-t-elle frauder au profit du FLN?
Certes, il y a quelques petites imperfections comme
partout dans le monde, mais parler d'une fraude massive je rejette cela de la
façon la plus ferme. L'administration a joué un rôle très positif dans l'équité
et la transparence. La preuve est que nous avons présenté des recours et
récupéré de nombreuses APC. Et nous approchons les 700 communes.
On vous attendait de pied ferme au tournant. Mais avec
de pareils résultats aux élections locales vos détracteurs ont-ils rangé sabres
et gourdins? La situation de crise va-t-elle s'estomper au FLN?
Depuis 2004, les contestations ne se sont pas
arrêtées. Moi j'ai créé une dynamique, j'ai renforcé le BP avec d'anciens
ministres. Cette dynamique va se poursuivre.
A partir de cette semaine, il y a les cinq commissions
permanentes qui vont se réunir demain mardi et mercredi : commission des
cadres, commission politique, commission de prospective, commission de
discipline, commission des finances. Ces commissions vont présenter un rapport
pour préparer la réunion du Comité central qui aura lieu le 19 mars, jour de la
Victoire. Les textes seront présentés à la base pour qu'ils soient discutés et
amendés et on arrivera à la réunion du CC avec une copie consensuelle et des
prévisions sur les deux prochaines années au plan politique, économique,
organique et organisationnel.
Cette réunion du Comité central aurat-elle un cachet
spécial? Va-t-il y avoir des annonces nouvelles des décisions particulières ou
préparez-vous des annonces particulières?
La réunion du Comité central connaîtra des annonces
aussi bien au plan politique quorganique. Le FLN vous réserve de grandes
surprises le 19 mars prochain. En attendant, je vous annonce que dès la semaine
prochaine je vais me déplacer à l'intérieur du pays pour revoir les citoyens,
d'abord pour les remercier de nous avoir fait confiance et aussi sérier de plus
près les questions urgentes des citoyens, que nous allons présenter au
gouvernement en tant que FLN.
Les besoins pressants des citoyens dans les communes
comme la santé, l'éducation, le transport et le logement. Cela d'une part,
d'autre part nous nous préparons pour une année charnière au plan politique.
Nous allons présenter au Comité central les revendications légitimes et
urgentes des citoyens que nous allons présenter au gouvernement qui applique le
programme du président de la République qui est également le nôtre. Il y a des
lacunes des déficits auxquels il faut pallier dès maintenant pour arriver à la
fin du mandat du président avec un parachèvement de son programme.
On annonce un remaniement ministériel dans les tout
prochains jours et dans ce cas, le FLN souhaite-t-il plus de postes
ministériels?
Le remaniement gouvernemental est une prérogative
exclusive du président de la République. Cela étant dit, je vous livre ma
propre analyse: on ne change pas de gouvernements selon les humeurs et les
échéances électorales. Il y a une équipe qui travaille, sur un programme adopté
il y a un mois. Il y a un nouveau Premier ministre, il faut lui donner la
possibilité de s'imposer sur le terrain par le travail.
https://www.algeriepatriotique.com/2017/12/11/contribution-macron-algerie-defaite-panafricanisme-de-boumediene/
Macron en Algérie ou la défaite
du panafricanisme de Boumediène
décembre 11, 2017 - 10:39 Fatiha Mez
Emmanuel
Macron reçu par Abdelkader Bensalah lors de sa visite à Alger. New Press
Par Dr Arab Kennouche – La récente visite du chef de
l’Etat français en Algérie a laissé comme un arrière-goût de déjà vu dans les
relations diplomatiques entre les deux nations : on feint la rupture avec
le passé douloureux pour entamer une nouvelle ère de coopération bilatérale,
sans affect, sans émotion et sans fausse compassion pour enfin établir un lien
amical et sincère débouchant sur un éventail de contrats économiques.
N’était-ce pas là le souhait des présidents Chirac et Bouteflika qui
paraphèrent un véritable traité d’amitié entre les deux pays devant ouvrir la
voie à un véritable Plan Marshall avec l’Algérie, mais sans véritables
lendemains ?
Macron ne semble pourtant pas avoir touché d’un iota
aux constantes de la politique algérienne de la France dont les autorités sont
vigilantes à ne pas promouvoir au-delà des déclarations de bonnes intentions,
un véritable partenariat économique en Algérie, comme la France a su si bien le
faire avec ses partenaires européens –notamment allemand, britannique et
italien dans le cadre de l’Union européenne – et de ses grands projets
aéronautiques de l’Airbus, pour prendre un exemple édifiant. Mais les contextes
géopolitiques sont différents et les charges émotionnelles bien plus
prégnantes.
Se souvenir ou oublier et avancer
Tout d’abord, il existe une divergence de fond dans
l’approche de la collaboration économique avec cette puissance industrielle et
ancienne colonisatrice que fut la France et qui tient essentiellement à la
fameuse question mémorielle des crimes commis en Algérie. Pour l’Algérie, il ne
saurait être question de partenariat sans une remise à plat de la question des
victimes de la Guerre d’Algérie et de toute la période de la colonisation, non
pas par principe idéologique, ou pétition de principe, mais pour des raisons
pragmatiques, et finalement très conjoncturelles, visant à décharger de sa pesanteur
émotionnelle l’ensemble des relations politiques et économiques à venir avec la
France.
La position algérienne demeure cohérente et logique au
sens où les autorités ne désirent pas rejouer un pan tragique de son histoire
nationale en accusant la France sans obtenir l’effet cathartique d’un pardon
officiel qu’elles percevraient comme bénéfique aux deux nations au plan
économique. On pourrait définir cette posture comme un couplage
pragmatico-émotionnel. La France elle, conçoit le problème autrement en arguant
que le passé est mort et révolu et que l’argument du deuil ou de la souffrance
non évacuée n’est pas logiquement recevable pour créer un climat d’affaires
général entre les deux pays.
C’est le sens des déclarations successives du
président Macron avant et après son arrivée en Algérie, largement soutenues par
une conception nouvelle du rapport à la souffrance des générations passées, qui
sont pour ainsi dire déjà en retrait du macronisme politique et économique à
venir. La France – et Macron en tête –considère en effet qu’un tel devoir de
mémoire est une entreprise de long terme aux résultats incertains, qui tiennent
plus de l’émotionnel historique sur lequel on a en fait aucune prise que d’une
démarche véritablement pragmatique comme le soutient la partie algérienne.
Autrement dit, il appartient à l’histoire sacrée de
faire par elle-même son travail de mémoire et d’apaisement des passions, plus
qu’aux appareils étatiques des deux nations, qui de toute façon n’ont aucune
emprise sur l’intégralité de la psychologie collective des nations.
Pour Macron, l’étape de la repentance n’est pas
nécessaire et reste illusoire pour regarder la réalité économique et politique
d’aujourd’hui en face, favoriser les entreprises françaises sur le marché
algérien et vice versa. L’économique l’emporte sur l’émotionnel idéologique.
C’est un point de vue défendable si l’on considère comment la France a su
transcender ses inimitiés héréditaires germanique et britannique sans devoir de
mémoire, et qui aujourd’hui, collabore pleinement dans le développement
économique de l’espace européen.
Réalisme et néo-panafricanisme ?
Mais si Macron peine encore à se soumettre à un
repentir national, c’est plus pour des raisons de politique interne qui
échappent souvent à l’opinion publique algérienne : il existe encore
aujourd’hui dans l’Hexagone de nombreux électeurs, de droite comme de gauche,
qui ne reconnaissent pas l’indépendance de l’Algérie dans leur cœur et que l’on
peut regrouper en trois types d’électorat : celui des harkis, celui des
anciens combattants de l’armée française, et enfin celui des pieds-noirs. Il
faut ajouter à ces sous-électorats un ensemble de formations politiques
ouvertement hostiles à l’Algérie indépendante comme le Front national, ou bien
au mieux, nostalgiques de l’Algérie française.
Ce véritable front anti-algérien ne connaît pas de
frontières sociologique et partisane définies et demeure hautement stratégique
à chaque fois que le corps électoral est convoqué en France : Macron
n’invente donc rien en ménageant grandement ce cataplasme, allant jusqu’à créer
comme un second front en Algérie en invitant officiellement des intellectuels
algériens en froid avec le «régime d’Alger». Le président de la République
française ne fait pas donc ce qu’il entend concernant les affaires algériennes
car il existe un ensemble de facteurs sociologiques incontournables et
incidents sur l’exercice du pouvoir politique de la Ve République tels que
toute concession mémorielle favoriserait l’expression d’un nationalisme
exacerbé en France.
Dans la balance entre ménager l’électorat musulman et
celui de la droite française lato sensu, aucun président français
ne commettrait, en termes électoralistes, l’erreur d’une remise en cause de la
grandeur de l’empire français, fut-ce sur les cadavres de millions d’innocents.
On peut donc s’étonner une fois de plus qu’Alger,
comme nombre de capitales africaines, puisse se rendre coupable en exigeant
l’impossible de la part de Paris. Car il est évident que Macron, dans le
sillage de la politique sarkozienne de l’Afrique – souvenons-nous du discours
de Dakar de l’ancien président ! – prétend à une reconquête économique et
politique qui ne se fasse pas en vue d’un partenariat gagnant/gagnant mais
selon un modèle idéologique hérité de l’empire : c’est en termes d’espace
économique vital, de zone d’influence, de préservation des intérêts vitaux
français dans l’ancienne AOF qu’il faut comprendre la nouvelle politique
africaine de Paris. Celle-ci semble décrire une rupture avec le passé lu comme
décomplexé, que les nombreux exercices de rhétorique du président Macron
appuient chaque jour, et selon un style qui vise finalement à dissimuler une
continuité dans la manœuvre.
On peut donc légitimement se révolter qu’un pays comme
l’Algérie, qui a beaucoup plaidé pour un nouvel ordre économique international,
verse dans la complainte et la compassion mémorielles alors que le spectacle
affligeant des amis attitrés de la France, embourbés dans le sous-développement
et la déliquescence étatique –comme le Tchad, le Niger et le Mali pour n’en
citer que quelques-uns – n’ont jamais obtenu pour leur peuple les bienfaits
qu’ils attendaient de l’amitié française.
Ainsi, la visite de Macron en Afrique de l’Ouest puis
en Algérie représente bel et bien une défaite du panafricanisme des Nkrumah,
Nyerere, Sankara, Boumediène et autres. N’ayant su proposer une vision
alternative des relations euro-africaines qui fasse la part des choses entre
volontarisme économique et émancipation politique, l’Algérie aussi, par la
présidence Bouteflika, a été incapable de repenser sa politique de voisinage
tant au Sahel qu’au-delà du fleuve Niger, dans le cadre d’un néo-panafricanisme
adapté à la mondialisation, désormais vital pour toutes les nations du
continent.
A. K.
http://www.bvoltaire.fr/emmanuel-macron-ruse-de-lhistoire-consoler-temps-presents/
Emmanuel Macron, une « ruse de l’Histoire » pour nous consoler « des temps
présents » ?
11 décembre
2017
Manifestation contre la venue de
Macron- archives RPweb
Après
l’image et les mots gênants de Ouagadougou, Emmanuel Macron, en deux jours, et
deux occasions différentes, dans deux styles cette fois complètement appropriés
aux circonstances, a soudain projeté les Français dans une époque qu’ils
désespéraient de jamais voir advenir.
D’abord l’Algérie
et ce dialogue-bain de foule où, enfin, un Président français est sorti de la
langue de bois et des politesses diplomatiques de tous ses prédécesseurs,
venant dire à la jeunesse algérienne (et à tout un pays) de cesser de masquer
ses lâchetés, ses échecs, son manque d’ambition derrière le prétexte d’une
colonisation qui, soixante ans après l’indépendance, ne peut plus être
incriminée. Un tournant historique que nos collègues historiens, parfois très
prompts à faire entrer dans les manuels les moindres actualités quand elles
servent une idéologie, seraient bien inspirés d’accueillir aussi. Car ce
qu’Emmanuel Macron est allé dire à la jeunesse algérienne s’adressait aussi à
une partie de notre jeunesse.
Et puis ce
discours d’hommage à Jean d’Ormesson, dans la cour d’honneur des Invalides.
Rien à redire. Tout à relire. Et à admirer. Le Président a indéniablement une
belle plume. Mais, en ce 8 décembre, on avait le sentiment qu’Emmanuel Macron,
dans sa diction, son rythme, sa façon d’habiter les mots et le moment, était en
concordance parfaite avec ces phrases, elles-mêmes si ajustées à leur sujet.
Et, en tout cas, bien mieux que dans ses précédents discours « mémoriels »
(Oradour, hommage à Simone Veil). Qu’elles étaient loin, ce vendredi, les
envolées aiguës de la campagne électorale, il y a tout juste un an. Ou même la
scénographie trop appuyée du Louvre le soir de l’élection. En ce 8 décembre,
nous écoutions un Président en pleine maturation. Historique.
Historique,
aussi, ce temps d’hommage à toute notre littérature et à son rôle dans la
conscience que la France a d’elle-même. Là encore, combien de Français se sont
dit : « Enfin… »
Jean
d’Ormesson aurait sans doute été enchanté, si ce n’est d’avoir échappé à une
oraison funèbre de François Hollande, du moins d’avoir été le prétexte de ce
ressaisissement de la France.
Alors,
certes, on pourra toujours trouver dans le discours du Président un clin d’œil
à sa propre situation dans son « Il était trop conscient des ruses de
l’Histoire pour se navrer des temps présents ». On pourra aussi saluer le sens
du kairos de notre Président ou déplorer, au contraire, sa surexploitation de
ce type d’occasions pour construire sa symbolique (mais nous étions bien tous
d’accord pour ne plus vouloir d’un « Président normal », n’est-ce pas ?). On
pourra encore méditer sur cette « ruse de l’Histoire » que fut l’élection
d’Emmanuel Macron.
Mais aussi
se demander si ses paroles et ses discours si heureusement transgressifs se
traduiront par les actes qui feront que toute la jeunesse de France, enfin
débarrassée de l’idéologie que M. Macron a congédiée dans les rues d’Alger,
puisse enfin habiter la langue, la littérature, l’histoire et la culture
françaises quand, aujourd’hui, une partie croissante de cette jeunesse ne leur témoigne
qu’ignorance ou indifférence. Quand ce n’est pas de l’hostilité.
Il y faudra
plus qu’un discours. Et plus qu’une ruse.
http://www.jeuneafrique.com/mag/500904/politique/en-algerie-emmanuel-macron-a-fait-limpasse-sur-la-fac/
En Algérie, Emmanuel Macron a fait l’impasse sur la fac
Publié le 11
décembre 2017 à 15h42 — Mis à jour le 11 décembre 2017 à 15h43
Par Jeune
Afrique
Une étape de
la visite du président français en Algérie, la semaine dernière, a été annulée
in extremis. Selon le programme initial, Emmanuel Macron devait en effet se
rendre à l'université.
DR archives
RPweb
Peu de temps
avant le déplacement d’Emmanuel Macron en Algérie, sa balade algéroise du 6
décembre a été amputée d’une étape. Le chef de l’État français devait visiter
la Faculté centrale d’Alger (université Benyoucef-Benkheda) avant de gagner la
grande place de l’Émir-Abdelkader.
Cette visite
a été annulée pour des raisons de sécurité. Risque d’attentat ? Français
et Algériens ne veulent guère s’épancher sur les motifs de cette annulation. La
programmation de cette étape a tout de même fait des heureux parmi les
enseignants et les étudiants.
La mairie
d’Alger avait, pour l’occasion, fait réaliser des travaux d’embellissement et
de réfection des trottoirs, des escaliers et des murs des bâtiments…
https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/algerie-nos-memoires-avec-benjamin-stora
Benjamin Stora, historien et président du Conseil d'orientation de la cité
nationale de l'histoire de l'immigration.
Benjamin Stora
Benjamin
Stora est notre « Monsieur Algérie ». Spécialiste de l’histoire du Maghreb
contemporain, professeur à l’Université Paris 13 et à l’INALCO, il est l'auteur
de plusieurs ouvrages sur l’Algérie La gangrène et l’oubli, la mémoire de la
guerre d’Algérie (La Découverte, 1991), et d’essais plus personnels comme Les
guerres sans fin. Un historien, la France et l’Algérie en 2008 ou Les clés
retrouvées en 2015 chez Stock. Dernier en date paru cette année chez Denoël :
La guerre d'Algérie vue par les Algériens, en deux volumes, co-écrit avec
Renaud de Rochebrune.
L'histoire est commune, mais la mémoire
divise. Benjamin Stora
Il est
également président du conseil d'orientation du Musée de l'histoire de
l'immigration, qui fête ses dix ans, et expose jusqu’au 21 janvier « Lieux
saints partagés», des sanctuaires que les trois monothéismes se partagent.
Nous sommes face à un problème : celui de
la surabondance des récits, notamment des récits fantasmés, reconstruits.
Benjamin Stora
Emmanuel Macron était à Alger
le 6 décembre dernier : Benjamin Stora était du voyage, et à son retour, il a
souligné qu’ "Emmanuel Macron n'a pas le même rapport de temporalité"
avec l'histoire de la colonisation.
https://www.rfgenealogie.com/s-informer/infos/archives/la-france-etudie-la-remise-d-une-copie-des-archives-coloniales-a-l-algerie
La France étudie la remise d'une copie des archives
coloniales à l'Algérie
le 11
Décembre 2017 par Guillaume de Morant
Le problème des archives empoisonne depuis 55 ans les
relations entre la France et l'Algérie. Mais il pourrait bientôt trouver une
voie d'apaisement après des gestes réciproques des deux pays. Lors d'une
visite ce mercredi 6
décembre 2017 à Alger le président Emmanuel Macron s'est dit prêt à remettre à
l’Algérie une copie des archives de la période coloniale française (1830-1962), réclamée depuis des
années par Alger, a annoncé jeudi 7 décembre le premier ministre algérien,
Ahmed Ouyahia, saluant une percée quant au dossier sensible de la mémoire franco-algérienne.
Les deux pays vont continuer à discuter à propos de
cette restitution graduelle des archives, a ajouté M. Ouyahia. Parallèlement,
Paris a évoqué un autre conflit, celui de la restitution de 37 crânes
d’insurgés algériens tués au XIXe siècle par l’armée française et conservés au
musée de l’Homme. Une loi devrait être votée par le Parlement pour sortir
ces restes humains des collections publiques en principe inaliénables, si
l'Algérie en fait la demande officiellement. Parallèlement, M. Macron a demandé
des « efforts » aux autorités algériennes pour les questions de « mémoire et de
reconnaissance ».
Les Archives
nationales d'outre-mer (ANOM) conservent sur l’Algérie des archives
ministérielles, provenant de Paris, des archives locales, provenant du
gouvernement général de l’Algérie, de certaines préfectures et communes mixtes
et des fonds d’origine privée. Les archives dites de gestion et provenant des administrations techniques
et spécialisées (équipement, santé, travail, sécurité sociale, éducation,
finances, cadastre, justice (civil), etc...) sont demeurées en Algérie, ainsi
que les archives des mairies, ports, chambres de commerce, notaires, hôpitaux,
théâtres, etc...
Les archives ecclésiastiques, privées, sont également
restées en Algérie. Cependant un double des actes de catholicité est accessible
auprès de certains ordres religieux (diocèse d'Alger = Clarisses de Nîmes,
diocèse de Constantine = Clarisses d'Aix-en-Provence, diocèse d'Oran =
Dominicaines de Taulignan). Les archives militaires sont conservées au Service historique de la
Défense au château de Vincennes, à Toulon et au Centre des archives du
personnel militaire à Pau. Quant à l’état civil de moins de 100 ans, il est
conservé par le Ministère des Affaires Etrangères au Service central de l’état
civil à Nantes.
http://french.xinhuanet.com/2017-12/11/c_136815827.htm
BEIJING, 11
décembre (Xinhua) -- Le président chinois Xi Jinping et son homologue algérien
Abdelaziz Bouteflika ont échangé lundi des messages de félicitations après le
lancement réussi du satellite Alcomsat-1 à partir de la base de lancement de
satellites de Xichang, dans la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la
Chine.
Dans son
message, M. Xi a souligné que le projet Alcomsat-1, qui a donné naissance au
premier satellite de télécommunications algérien, était une importante
manifestation du partenariat stratégique global Chine-Algérie, et créait en
outre un précédent en termes de coopération aérospatiale entre la Chine et les
pays arabes. Le partenariat de coopération sino-algérien est appelé à jouer un
rôle de premier ordre dans le développement économique, l'amélioration des
conditions de vie et le progrès social en Algérie, a-t-il affirmé.
L'année 2018
marquera le 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques
entre la Chine et l'Algérie, a rappelé M. Xi, ajoutant que Beijing est disposé
à travailler de concert avec l'Algérie pour renforcer leurs échanges et leur
coopération dans divers domaines, ainsi qu'à promouvoir un développement en
profondeur de leur partenariat stratégique global afin de mieux profiter aux
deux pays et aux deux peuples.
Pour sa
part, M. Bouteflika a déclaré dans son message que le lancement réussi
d'Alcomsat-1 était un remarquable accomplissement dans le domaine de la
coopération aérospatiale entre l'Algérie et la Chine, et reflétait la profonde
amitié qui unit traditionnellement les deux parties.
L'Algérie est prête à
travailler de concert avec la Chine pour promouvoir leur coopération dans
divers domaines et pour obtenir davantage de résultats concrets, a-t-il ajouté.
https://el-manchar.com/2017/12/09/ould-abbes-appelle-macron-a-lui-rendre-crane-conserve-musee-de-lhomme-1850/
Ould Abbes appelle Macron à lui rendre son crâne conservé au Musée de
l'Homme depuis 1850
Publié
décembre 9, 2017Par Mus
Tout avait
pourtant bien commencé pour accueillir le président français, Emmanuel Macron,
les rues étaient propres, la délégation bien habillée, l’orchestre d’accueil
bien synchronisé, absolument tout…ou presque.
Le chef
d’État français est venu en Algérie pour une visite de travail et d’amitié,
accompagné de son épouse, Brigitte Macron, qui voulait profiter de l’occasion
pour s’offrir quelques djellabas au souk de Laàkiba, mais avant cela ils ont
été accueillis par le président algérien, Abdelaziz Bouteflika dans son palais
à Zéralda.
Les
conseillers de Bouteflika n’ont pas jugé utile de préparer ce dernier à cette
visite, étant donné que notre président est très affaibli, on lui a juste
demandé de faire comme d’habitude c’est-à-dire bouger la main de temps en temps
et faire semblant de vouloir dire quelque chose, les caméras de l’ENTV et
d’Ennahar TV feront le reste.
Néanmoins le
président Bouteflika a commis l’irréparable, car au moment de l’entrée de Macron
et de son épouse au palais il a fait un effort surhumain pour adresser quelques
mots de bienvenue « bienvenue à toi et à ta maman chez nous », heureusement que
Saïd était juste derrière et s’est précipité pour rectifier le tir en
souhaitant à son tour la bienvenue à la première vieille-dame de France,
Brigitte.
De toute façon Brigitte Macron
n’avait pas l’air très gênée par cet accueil, vu le nombre de marchés que son
époux va signer en Algérie, Bouteflika peut même la traiter de grand-mère s’il
veut, pour elle tout ceci n’est que poudre de perlimpinpin.
https://www.valeursactuelles.com/societe/tribune-finissons-en-avec-la-repentance-coloniale-91434
Finissons-en avec la repentance coloniale !
Par Auteur Kevin Bossuet
DR archives RPweb 2016
/ Lundi 11 décembre 2017 à 09:26 12
Tribune. Professeur d'histoire, Kevin Bossuet explique en quoi les récentes polémiques liées aux déclarations de Macron en Algérie en disent long sur notre incapacité à tourner la page de notre passé de puissance coloniale.
Mercredi dernier, alors que le président Macron était en déplacement sur les terres d’Abdelaziz Bouteflika, un jeune algérois l’a apostrophé au sujet de la colonisation. “Il faut que la France assume son passé colonial vis-à-vis de l’Algérie” lui a alors lancé l’irrévérencieux quidam. “Oui, ça y est, ça fait longtemps qu’elle l’a assumé”, lui a alors rétorqué benoîtement Emmanuel Macron. Mais, bien décidé à tenir tête au président français, le jeune homme peu accommodant l’accusa aussitôt d’être dans l’évitement. “Qui évite quoi ? J’évite de venir vous voir ?” lui objecta le chef de l’Etat, avant de lâcher : “Mais vous n’avez jamais connu la colonisation ! Qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec ça ? Vous, votre génération, elle doit regarder l’avenir”. Autant dire, que c’était plutôt bien envoyé !
L'opinion jetée dans une
délicieuse confusion
Quelle étonnante réplique de la part de l’homme qui, pendant la campagne présidentielle, avait osé qualifier la colonisation française de “crime contre l’humanité” ! Il y a donc “un Macron candidat” qui passe à la télévision algérienne pour dire tout le mal qu’il pense de la colonisation, puis, “un Macron président” qui feint l’étonnement d’être malmené sur le même sujet en affirmant qu’il n’a désormais plus rien à en dire et plus rien à en faire. Autant dire que le revirement est déroutant, mais tactiquement intelligent ! Un coup à gauche, un coup à droite, laisser penser tout et son contraire afin de jeter l’opinion dans une délicieuse confusion pour mieux vampiriser l’opposition. La stratégie est bien ficelée, et Macron l’équilibriste peut alors continuer à avancer !
Bref, revenons à nos moutons ! Qu’une cinquantaine d’années après le démantèlement des empires coloniaux, une altercation aussi anecdotique fasse le tour des réseaux sociaux et qu’on en soit encore à débattre des bienfaits ou non de la colonisation, en dit long sur notre incapacité à tourner la page. Mais comprenez bien, pour certains, les guerres d’indépendance ne doivent jamais se terminer, l’abolition de l’esclavage n’a jamais vraiment existé, et la France doit demeurer plus que jamais l’ennemie à abattre ! Il suffit pour s’en convaincre d’écouter la sempiternelle logorrhée du truculent Louis-Georges Tin, le président du CRAN (le Conseil représentatif des Associations noires), qui passe son temps à demander à l’Etat réparation pour tous “les crimes esclavago-colonialistes” qu’il aurait commis il y a plusieurs décennies. L’histrion a même réclamé il y a quelques semaines que l’on débaptise tous les collèges et les lycées Colbert au nom de la lutte contre l’esclavagisme ! Heureusement que le ridicule ne tue pas, on l’aurait lui aussi accusé de crime d’Etat…
Alors oui, Emmanuel Macron a eu raison de recadrer dans les rues d’Alger le jeune maroufle, mais on aurait aimé qu’il en fasse autant vis-à-vis du PIR et de toutes ces associations “communautaro-indigénistes”, qui pompent l’air de la République depuis bien trop longtemps ! Oui, nous, Français, en avons plus qu’assez de devoir tendre la croupe pour recevoir le fouet revanchard et carnassier d’individus qui ne se complaisent que dans la victimisation à outrance ! Oui, nous, Français, n’en pouvons plus de devoir nous morfondre collectivement en excuses publiques pour contenter les ayatollahs de la bien-pensance ! Alors, finissons-en avec cette odieuse repentance coloniale, et assumons fièrement notre histoire ; et c’est seulement en faisant cela que nous réussirons à condamner à la déshérence, tous ces gens qui ne sont animés que par une seule chose : la haine de la France !
Exploitez les idées de vos collaborateurs
Il était une f… - 11/12/2017 - 19:24
Je rends Hommage à mon pays, Française d'Algérie, déracinée, exilée, à l'age de 10 ans, je me battrai pour la Mémoire de nos Familles!!!
amval - 11/12/2017 - 22:52
En réponse à Je rends Hommage à mon pays,… par Il était une f…
A l'époque, certains se sont bien assis sur le droit du sol, les mêmes qui nous rebattent les oreilles aujourd'hui avec leurs grands principes droit-de-l'hommistes pour faire de nous les nouveaux pieds noirs de demain.
La trahison c'est très franchouillard, mais à ce niveau jamais atteint, ça ne pourra pas rester impuni.
grizzly52 - 11/12/2017 - 19:13
Cela va énerver certains beaux esprits, mais la communauté arabo-musulmane n'a pas qualité à se prétendre victime du colonialisme.
Pour la simple raison qu'elle a été elle même colonisatrice du pourtour méditerranéen et plus encore.
L'empire ottoman est une autre raison de profil bas sur le sujet.
Et ce qui se passe actuellement au moyen orient est lié à cet impérialisme de l'islam qui n'a rien à envier à celui de l'occident.
D'autant qu'il est toujours actuel.
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article158632
« En un mot, anéantir tout ce qui ne
rampera pas à nos pieds comme des chiens. »
de : Louise Vallés lundi 11 décembre 2017 - 18h27 -
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Auteur du texte : Smaïl Hadj Ali, Smaïl Hadj Ali
Universitaire.
Le six décembre 2017, rue Larbi Ben M’hidi, à un jeune
algérien qui lui disait que la France devait reconnaître ses méfaits en
Algérie, le Président Macron lui demanda, excédé : -« Quel âge avez-vous » ?
« 26 ans »,
répondit le jeune homme.
« Mais vous
n’avez pas connu la colonisation, lui rétorqua le Président français ;
qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec ça » !
Au-delà, de l’attitude véhémente à l’égard d’un jeune
homme soucieux de son histoire nationale, et de surcroît en son pays, le
Président français avait probablement oublié que ce sont des millions
d’Algériens qui sont nés après le 5 juillet, date de la proclamation de
l’indépendance nationale, et qui donc « n’ont jamais connu la colonisation »,
et l’auraient à ce titre « embrouillé », tout autant.
Ce sont aussi des dizaines de millions de Français qui
n’ont jamais connu l’occupation allemande, la trahison nationale vichyste, et
la Résistance, mais personne ne leur reprochera de ne pas oublier ce passé.
Question. Le Président français aurait-il tenu ces propos à un jeune juif ou à
un jeune arménien, dont, respectivement la communauté et le peuple, ont connu
l’horreur et le pire ? L’Algérie, son peuple, sauf erreur, ne veulent ni
repentance, ni autoflagellation. Mais personne ne pourra jamais empêcher les
descendants des peuples colonisés de considérer que la colonisation fut, à
minima, une longue « période de deuil et de souffrance », (1) comme l’avait
souligné l’historienne et romancière Guadeloupéenne Maryse Condé, alors que la
représentation française venait de voter la loi sur les « bienfaits de la
colonisation », en 2005.
De même que Jean Ferrat dans Nuit et Brouillard,
chantait « qu’il twisterait les mots s’il fallait les twister », pour dire
l’horreur des camps d’extermination nazis, nous continuerons en Algérie, de
chanter et de dire, sans haine, ni culpabilisation, l’épouvante que furent ces
132 ans d’oppression, d’exaction, de spoliation, et de néantisation.
Aussi et sans « embrouille », voici, pour mémoire, et
pour commémorer l’héroïque Onze décembre 1960, quelques séquences, très
abrégées, de ce moment négateur d’humanité revendiqué et administré par la
France coloniale, qu’historiens et penseurs, à l’exemple de Mostefa Lacheraf,
Bachir Hadj Ali, Henri Alleg, M.C Sahli, et bien d’autres, ont décrit et
analysé il y a des décennies.
Dès le début de la conquête les crimes, multiformes,
furent un invariant de l’armée coloniale. Pour le pouvoir politique et
militaire, les indigènes, ces êtres inférieurs, les « Arabes », étaient des
sous-hommes, « qui ne comprennent que la force brutale (2) et « qui
n’entendraient de longtemps des raisonnements qui ne seraient point appuyés par
des baïonnettes », comme s’en convainquait dès 1830, Lamoricière, cet émule des
« conquistadores », qui occupera le poste de Ministre de la guerre en 1848,
après avoir sabré « l’Arabe » pendant 18 ans... C’est cette vision du monde qui
va fonder et féconder la politique coloniale pendant 132 ans. Alger 1957. Le
port. Ballottés par la houle, des corps flottent. Ce sont les «
crevettes-Bigeard », un des trophées du 3ème régiment de parachutistes
coloniaux. (RPC). Cadavres d’Algériens raflés par les parachutistes, durant
ladite « bataille » d’Alger (3), qui, au-delà de l’héroïque résistance du
peuple qasbadji désarmé et d’une escouade de combattants sommairement armés,
fut le moment mortifère, à l’échelle industrielle, de la torture d’État, et
d’une massive et planifiée ratonnade militaro-policière, à ciel ouvert, tout
aussi mortifère. À ces crimes collectifs, et à tant d’autres, il est encore
répondu : « C’était la guerre »(4), avec, implicitement, ses dérives,
ses bavures des deux côtés ! Inévitables. Les crimes du 3ème régiment de
parachutistes coloniaux, -qui faisait partie de la 10ème division parachutiste
de Massu-, et plus largement de l’armée coloniale étaient-ils le lot commun de
toute guerre, des dérives inévitables ? Une sorte de fatalité en somme
inhérente à toute guerre ? L’histoire du colonialisme en Algérie montre en
réalité que les violences et les crimes coloniaux ont été une constante
politique, et un phénomène d’ordre structurel. À ce titre le 3ème RPC, et la
10ème division de Massu, responsables de la disparition de Maurice Audin, de la
liquidation de Larbi Ben M’hidi, de l’assassinat d’Ali Boumendjel et de
milliers de patriotes algériens, sont les dignes héritiers des « Colonnes
infernales » du général Bugeaud, adepte de « la guerre totale jusqu’à
extermination » ? Dignes héritiers tout autant, des « Voltigeurs
de la mort », dont le chef, le capitaine Montagnac, déclarait : «
Tout doit être pris, saccagé, sans distinction d’âge ni de sexe (...).
Voilà comment il faut faire la guerre aux Arabes : tuer tous les hommes
jusqu’à l’âge de quinze ans, prendre toutes les femmes et les enfants (…), les
envoyer aux îles Marquises ou ailleurs. En un mot, anéantir tout ce qui ne
rampera pas à nos pieds comme des chiens. » Dignes héritières des
Bureaux Arabes, ont été aussi les sinistres Sections administratives
spécialisées, et ce malgré les tentatives de minorer, sinon d’enjoliver leur
rôle que l’on peut entendre et lire ici et là, alors qu’elles étaient des
structures de répression féroce et de flicage massif des Algériens. À propos de
Montagnac, on aurait pu penser qu’il fut l’exception militaire en matière
d’anéantissement. Mais ces crimes, ou l’incitation à les commettre, étaient
choses partagées par la fine fleur intellectuelle de l’époque. Prenez
Tocqueville. Ce penseur et théoricien adulé de la démocratie, homme de grande
humanité et de quelques sympathies pour les Arabes, nous dit-on, prodiguait,
avec cynisme et sang-froid, ses conseils, des « nécessités fâcheuses »,
disait-il, aux sabreurs et artilleurs coloniaux pour plus de domination, de
désolation et de soumission : (…) J’ai souvent entendu en France des
hommes que je respecte, mais que je n’approuve pas, trouver mauvais qu’on
brûlât les moissons, qu’on vidât les silos et enfin qu’on s’emparât des hommes
sans armes, des femmes et des enfants. Ce sont là, suivant moi, des nécessités fâcheuses,
mais auxquelles tout peuple qui voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé
de se soumettre « Le moyen le plus efficace dont on puisse se servir pour
réduire les tribus, c’est l’interdiction du commerce. Le second moyen en
importance, après l’interdiction du commerce, est le ravage du pays. Je crois
que le droit de la guerre nous autorise à ravager le pays et que nous devons le
faire soit en détruisant les moissons à l’époque de la récolte soit dans tous
les temps en faisant de ces incursions rapides qu’on nomme razzias et qui ont
pour objet de s’emparer des hommes ou des troupeaux ».(5)
Absolu d’un idéal liberticide, défendu et porté par
des élites familières des Lumières et de la modernité capitaliste, convaincues
par les théories des races dites « inférieures », substrat idéologique des
futures politiques d’extermination en Europe, comme l’analyse Hanna Arendt(6),
la guerre de conquête coloniale, appuyée par une administration du même nom,
ont effectivement, ainsi que le préconisait Tocqueville, ravagé et détruit les
êtres, les villes, les écoles, l’agriculture, le commerce, avec comme point
culminant le ravage de l’ethos (7) d’une société et d’un peuple dotés d’une
unité culturelle et cultuelle certaine. Au bout du compte, une société et un peuple
asservis, décivilisés par un implacable processus de spoliation, de
paupérisation, de dés-alphabétisation, de régression socioculturelle, et de
terreur existentielle érigée en mode d’administration d’exception d’une
population défaite et exsangue. Terreur à laquelle prirent toute leur part les
auxiliaires et supplétifs locaux, que l’on tente aujourd’hui de réhabiliter par
la bande, avec la connivence et l’aide d’institutions et de personnalités
publiques (8). Mais, et pour tout dire, n’avons-nous pas été aussi le pays dont
un hebdomadaire public(9), a largement et généreusement donné la parole, en
novembre 1984, au tortionnaire et responsable de la liquidation de Larbi Ben
M’hidi, le patron du 3ème RPC, le parachutiste Bigeard, et ce, nous disait-on, au
nom d’une nécessaire « décontraction idéologique » et de la « liberté
d’expression, dont était privé, faut-il rappeler, la très grande majorité des
Algériens ? De 1954 à 1962, pour tenter de briser l’insurrection nationale et
l’aspiration profonde des Algériens à la liberté, l’armée française n’aura
aucun mal à renouer avec les violences de l’armée d’Afrique, celle-là même qui
participa, au côté des capitulards Versaillais de Thiers, défaits par Bismarck,
au meurtre de 30 000 révolutionnaires parisiens (10), entre le 21 et le
28 mai 1871(11). Violences absolues, totales, crimes de guerre et
contre l’humanité, notion faite sienne par le président Macron le 14 février
2017, requalifiée il est vrai par celle de « crime contre l’humain » (12), quelques
jours après, lors d’un meeting électoral le 18 février 2017, à Toulon,
ville-portuaire d’où est partie la flotte et l’armada de la conquête qui
mettront le pays à feu et à sang ? Pour le système colonial, -que des
historiens français en vue, souvent invités en Algérie, s’exprimant à foison
dans la presse privée et publique, ainsi que des politiques français, ayant
exercé ou exerçant les plus hautes responsabilités, ont qualifié de «
système injuste », les Algériens n’étaient rien d’autres qu’une «
race inférieure » Pour maintenir leur asservissement, la puissance coloniale se
dotera d’une administration militaire et civile d’exception, à vocation
mortifère. Celle-ci mettra en pratique les pseudo théories sur les races, une
invention des « sciences » en terre européenne au 19ème siècle, qui
fonctionneront comme le nécessaire lubrifiant (13) idéologique pour la cohésion
de la colonie de peuplement. « Ce système injuste », -quel euphémisme !- a
désintégré la société algérienne. Il lui a interdit toute possibilité, 132
années durant, une éternité, d’inventer, d’imaginer son « avenir historique »,
de penser sa modernité, de concevoir son rapport au monde, de proposer son
apport singulier, riche de son histoire plurimillénaire, à l’universalité, en
un mot d’exister. Peut encore considérer un instant que l’Algérie n’aurait pas
fait l’économie bienfaitrice des millions de victimes des guerres coloniales,
de la mobilisation forcée des siens pour les guerres qui n’étaient pas les
siennes, des famines organisées, et des épidémies induites par celles-ci.
Peut-on imaginer un instant ce qu’elle aurait été sans les lois d’exception, le
Code de l’indigénat, les expropriations massives, la pratique systématisée et
généralisée du racisme, la destruction-péjoration de son système anthroponymique.
N’aurait-elle pas mieux fait que le legs de cinq techniciens en agriculture et
des quelques 90% d’analphabètes dans les deux langues. C’est cela, et la liste
reste ouverte, l’héritage fondamental laissé par un système de gouvernement mu,
entre autres, par une logique de destruction culturelle et, comme le notait
Lacheraf d’« ébranlement du substrat mental » des individus et des groupes
sociaux. Un héritage qui, à ce jour, -sans occulter les régressions qui
érodent, au quotidien, la société, et l’emprise des castes prédatrices et
exploiteuses, néo-colonisées, qui s’emploient à saigner et à corrompre le
pays-, pèse encore lourdement sur le cerveau des vivants. Oui la colonisation
fut une barbarie. Elle ne pouvait porter en elle « des éléments de civilisation
» (14) Seuls le combat et la résistance des Damnés de la terre, depuis 1830,
puis la libération et l’indépendance nationale furent et firent civilisation
Smaïl Hadj Ali. Notes.
(1)Cf. Smaïl Hadj Ali, La mission civilisatrice. Une
insoutenable plaisanterie, EL Watan, 5 août 2006. (2) Pierre de Castellane,
officier de l’Armée d’Afrique. Ce texte reprend des aspects d’un court article
de S.H.A, publié en décembre 2012, par le quotidien français L’Humanité.
(3)L’héroïsme des patriotes Algériens n’étant pas en
cause, cette appellation surfaite ne profite en vérité qu’à l’armée française,
puisqu’elle laisse supposer qu’il y eut un affrontement entre deux armées de
forces plus ou moins égales. Or la 10ème division de parachutistes commandée
par Massu pour mener « bataille », était formée de huit mille paras,
suréquipés, parmi lesquelles les troupes, dites d’élite, du 3ème RPC. Ceci sans
compter l’apport de forces auxiliaires, telles que les Unités territoriales,
etc,
(4)Également nom d’un film franco-algérien, réalisé en
1992, par Faillevic et Rachedi. (5)Cf. Smaïl Hadj Ali, Os Sao Simonianos e a
colonizaçao da Argelia, Revista dos Estudos Avançados, n° 56, janeiro/abril
2006, USP, Sao Paulo. Brasil (6)Cf. Smaïl Hadj Ali, La colosionisation de la
Palestine, Algérie Patriotique, du 9 au 13 août 2015.
(7)Cette situation se traduira par de multiples et
profondes formes d’aliénation et de reniementde soi qui carenceront durablement
les rapports de l’ex-colonisé à son Histoire, à son socle identitaire et à ses
cultures, une fois l’indépendance recouvrée. Nous n’en sommes pas quitte encore
aujourd’hui, d’autant que ces questions fondamentales ont été laissées ou
livrées aux partisans d’une fantasmagorique pureté religieuse, culturelle et
identitaire. Autant d’illusions qui continuent de violenter symboliquement la
société algérienne, et travaillent à la rendre toujours plus ignorante et
étrangère à sa complexité.
(8)Cf. Smaïl Hadj Ali, « À propos du féodal Bengana »,
Algérie Patriotique, 28 février 2017. (9)L’entretien de ce tortionnaire à
Algérie Actualité, avait été largement relayé lors du J.T de 20 heures de la
RTA. (10)Cf. Smaïl Hadj Ali, De la réhabilitation de la Commune de Paris, Le
Grand Soir, 16 décembre 2016.
(11)Bannis et déportés en Algérie, certains de ces
révolutionnaires, se retourneront contre leurs frères Algériens en lutte contre
l’oppression.
12)Au-delà de sa charge, cette formule ne revêt aucune
signification politique ou juridique
13)Cf. Smaïl Hadj Ali, « Les Arabes ne comprennent que
la force brutale », in L’Humanité, décembre 2012
(14 Dixit le président Macron
https://www.algeriepatriotique.com/2017/12/11/quelle-page-voulez-vous-tourner-m-macron/
Contribution – Quelle page
voulez-vous donc tourner, Monsieur Macron ?
décembre 11, 2017 - 11:30 Lyes Khaldoun
Macron prône l’amnésie volontaire de plus d’un siècle de colonisation. D. R.
Par Ahmed Bensaada – Mais qu’est-ce que cette manie qu’ont les présidents
français post-indépendance algérienne de vouloir déambuler dans les rues
d’Alger ou d’autres villes algériennes lors de leurs déplacements
officiels ? Veulent-ils tous revivre l’épopée de Napoléon III découvrant,
au XIXe siècle, son « royaume arabe » ? Sont-ils tous des
nostalgiques des bains de foules du général De Gaulle qui, en 1958, prononça
les célèbres « Je vous ai compris ! » ou, pire encore, « Vive l’Algérie
française ! » ? Ou bien aiment-ils tant les « youyous » et les confettis
tombant par poignées des balcons ?
A-t-on déjà vu un président algérien paradant sur les
Champs-Elysées, acclamé par une foule française lui souhaitant la
bienvenue ?
Le président Macron n’a donc pas dérogé à la règle
lors de son récent et court voyage à Alger, histoire de pérenniser ce qui est
désormais devenu une tradition franco-algérienne, malheureusement unilatérale.
Youyous, confettis et bain de foule étaient bien évidemment au rendez-vous de
ce mercredi 6 décembre, ensoleillé pour l’occasion.
Il alla spontanément à la rencontre de cette
population algéroise. Quelques enfants facétieux, hauts comme trois pommes, lui
servirent un « One, two,
three, viva l’Algérie ». Un
adulte lui souhaita la bienvenue en précisant : « Nous sommes un seul
peuple, le peuple français et le peuple algérien. » Tiens donc, des vestiges de
la période coloniale ?
Ce monsieur aurait-il lu la déclaration de l’écrivain
Boualem Sansal [1] « L’Algérie, c’est la France, et la France, c’est
l’Algérie ? » ?
Un jeune Algérois réussit à agacer le jeune président
en l’emmenant sur le terrain du passé colonial. Ne réussissant pas à le
convaincre, Macron lui demanda : « Mais vous, vous avez quel âge ? »
Lorsque le jeune lui répondit qu’il avait 26 ans, le Président lui rétorqua
sèchement : « Mais vous n’avez
jamais connu la colonisation ! Qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec
ça ? Vous, votre génération, elle doit regarder l’avenir. »
Bien sûr, les jeunes doivent oublier la colonisation
et regarder vers l’avenir. Est-ce là le réflexe d’un ancien colonisateur ou
celui d’un ami, comme il l’a confié exclusivement à El-Khabar et El-Watan [2]
(deux journaux, paraît-il, proches de l’ambassade de France) ? Macron
n’est pas le seul à prôner cette amnésie volontaire de plus d’un siècle de
colonisation.
Kamel Daoud, cet auteur algérien tant « admiré » par
le locataire de l’Elysée [3], l’a souvent répété : « L’exploitation de la
colonisation de l’Algérie doit cesser » [4], « L’exploitation du fonds de
commerce de la guerre d’Algérie doit cesser » [5] ou « Le postcolonial
m’étouffe » [6].
Du côté des médias français, l’air fredonné à
l’unisson était celui de « Macron veut tourner la page ». Mais quelle page le
Président veut-il tourner ?
En a-t-il choisi une en
particulier ?
Une figurant dans l’encyclopédie des atrocités
perpétrées par le colonialisme français ? Par où commencer et où
finir ? 132 années orchestrées par des enfumades, des ventes de boucles
d’oreilles ensanglantées et de bracelets encore attachés aux poignets, de
famine, de misère économique et intellectuelle, de viols, de torture et des
centaines de milliers de morts durant les révoltes successives depuis
l’occupation jusqu’à l’indépendance de l’Algérie.
Monsieur le président a-t-il choisi une page ?
Peut-être celle des crânes de valeureux combattants algériens curieusement
conservés dans le musée de l’Homme à Paris ?
On se rappelle qu’en février dernier – il y a moins de
10 mois -, alors qu’il était candidat à la Présidence, Macron avait déclaré à
Alger, à propos de la colonisation :
« C’est un crime. C’est un crime contre
l’humanité. C’est une vraie barbarie et ça fait partie de ce passé que nous
devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et
ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes. En même temps, il ne faut pas
balayer tout ce passé, et je ne regrette pas cela parce qu’il y a une jolie
formule qui vaut pour l’Algérie : la France a installé les droits de
l’Homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire. » [7].
Ses propos ayant soulevé un tollé en France, il se
rétracta. Sa discussion avec le jeune Algérois indique l’ampleur de son
revirement.
Alors, pourquoi n’a-t-il pas continué dans sa lancée
s’il voulait réellement la tourner cette page !
Plusieurs personnalités ont été
conviées à ce voyage présidentiel.
Parmi elles, l’historien
Benjamin Stora et le cinéaste Alexandre Arcady, deux pieds-noirs
issus de la communauté juive d’Algérie. Spécialiste de l’histoire de l’Algérie, Stora a été
surnommé « l’historien qui murmure à l’oreille du Président [Macron] » [8].
Tout indique donc qu’il aurait été invité pour lui servir de tourne-page. Il
faut dire que l’historien s’y connaît lui aussi en volte-face, surtout
lorsqu’elle épouse celle du Président.
En février, il disait que la colonisation est bien un
crime contre l’humanité : « Cela fait très longtemps que les historiens
ont apporté la preuve de massacres, de crimes, de tortures durant la longue
période de la colonisation », précisa-t-il [9].
En décembre, répondant à une question sur la relation
entre l’âge de Macron et son aptitude à « tourner la page », il déclara que le
Président « n’a pas le même rapport de temporalité avec cette histoire puisque
non seulement il est né après la guerre d’Algérie, mais il n’a pas de rapport
‘‘physique’’ avec l’Algérie par l’intermédiaire de famille ou autres» [10].
Ainsi, l’âge du Président serait un argument dans sa
volonté de « tourner la page » sur de graves évènements historiques et son
grand désir de regarder vers l’avenir.
Si c’est le cas, « celui qui murmure aux oreilles »
pourrait donc nous expliquer à haute voix pourquoi Macron a solennellement
commémoré le 75e anniversaire de la rafle du «Vel d’Hiv», un évènement qui a eu
lieu en 1942, soit 8 ans avant la naissance de son père !
Le président français y reconnut la responsabilité de
la France dans la déportation de milliers de personnes de confession juive, à
la grande joie du chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu, invité
pour la circonstance [11]. Il profita de l’occasion pour faire doublement
plaisir à son « cher Bibi» en affirmant que «l’antisionisme est la forme
réinventée de l’antisémitisme», une stupidité déjà énoncée par un certain
Manuel Valls.
Stora « L’émir fut un grand résistant à la pénétration coloniale française. Il
a eu ensuite la force de trouver la voie de la réconciliation tout en restant
fidèle à lui-même. Son parcours est exemplaire. »
Toujours est-il que Stora donna un cours d’histoire « live»
au Président lors de sa promenade algéroise. Devant la statue de l’Emir Abdelkader,
l’universitaire déclama sa leçon : « L’émir fut un grand résistant à la
pénétration coloniale française. Il a eu ensuite la force de trouver la voie de
la réconciliation tout en restant fidèle à lui-même. Son parcours est
exemplaire. » [12].
Mais c’est Alexandre Arcady qui se
chargea de lui présenter le «Milk Bar» en précisant qu’il s’agissait du «café
des pieds-noirs visé par un attentat sanglant» [13]. Un attentat provoqué par une
bombe posée le 30 septembre 1956 et relaté dans le célèbre film La Bataille
d’Alger. C’est à ce sujet que Larbi Ben M’hidi, héros de la Révolution
algérienne, prononça sa célèbre phrase : « Donnez-nous vos avions et on vous donnera nos couffins ! »
[14].
Natif d’Alger, Alexandre Arcady quitta l’Algérie avec
sa famille en 1961, juste avant l’indépendance. Jeune, il a été membre du
mouvement de jeunesse sioniste «Hachomer Hatzaïr». En 2013, il a été parrain de
la soirée célébrant le centenaire de l’organisation [15]. Entre 1966 et 1967,
il vécut en Israël, dans un kibboutz proche de la frontière libanaise. Il y
était lors de guerre arabo-israélienne de 1967 [16].
Arcady a porté à l’écran le roman de Yasmina Khadra,
Ce que le jour doit à la nuit, une histoire d’amour qui idéalise la relation
colonisateur-colonisé passant sous silence la misère et l’obscurantisme dans
lesquels les populations autochtones ont été maintenues par le colonialisme.
Certains l’ont même accusé d’avoir écrit ce roman pour plaire aux nostalgiques
de l’Algérie française. N’a-t-il pas déclaré au journal La Croix : «Pour
moi, cela ne fait aucun doute : l’Algérie, qui est mon pays, est aussi le
pays des pieds-noirs. Chaque pied-noir, pour moi, est un Algérien, et je ne
dirai jamais le contraire. Nous reste en mémoire, Français et Algériens, ces
amitiés déchirées, ces voisinages dépeuplés…» [17].
A la sortie du film, un journal algérien titra, non
sans ironie : «L’effet positif de la colonisation selon Arcady» [18].
Cela n’a apparemment gêné en rien le cinéaste
kibboutznik qui se prend toujours pour un spécialiste de la jeunesse
algérienne : «Les jeunes de ce pays souhaitent qu’on en finisse avec les
vieux débats : ils veulent qu’on ouvre les portes et qu’on ouvre les
yeux !» [19].
Alexandre Arcady en guise de second
«tourne-page» ?
A propos d’écrivains algériens, Macron aime bien s’en
entourer. Mais pas tous. Pour son déjeuner algérois, il a en invité quatre :
Kamel Daoud, Maïssa Bey, Adlène Meddi et Boualem Sansal. Curieusement, les
trois premiers ont le même éditeur : les éditions Barzakh (très proche de
l’ambassade de France, selon des sources bien informées). Sur la liste, il ne
manquait que Ferial Furon. Macron n’est vraiment pas chanceux, car elle aurait
pu lui relater les exploits de son aïeul, illustre coupeur d’oreilles de
valeureux résistants algériens.
Mais c’est à se demander pourquoi le président
français a-t-il jugé bon de les rencontrer à Alger lors d’une visite éclair,
alors qu’il avait le loisir de s’entretenir avec eux en France, puisque c’est
dans ce pays que ces écrivains passent le plus clair de leur temps (sauf,
peut-être, Maïssa Bey).
C’est sans doute un moyen «culturel» ayant pour finalité
de passer le message politique du «tourne-page» et de l’effet positif de la
colonisation. Autrement, il aurait invité d’autres écrivains algériens, en
particulier le plus grand d’entre eux en la personne de Rachid Boudjedra. Mais
ce dernier ne fait pas partie de ce club select et cette réception n’avait rien
à voir avec la littérature.
Les auteurs choisis ont été qualifiés par la presse
française de «figures transgressives de la scène algérienne» [20], «de voix
libres ou des enquiquineurs du pouvoir» [21] ou de «figures de l’opposition au
régime» [22]. Mais cette presse bienveillante passe cependant sous silence
leurs positions sur la colonisation.
Et comment ne pas être invité lorsqu’on a de telles
opinions ? Jugez-en.
Boualem Sansal : «En un siècle, à force de bras,
les colons ont, d’un marécage infernal, mitonné un paradis lumineux. Seul
l’amour pouvait oser pareil défi. (…) Quarante ans est un temps honnête, ce
nous semble, pour reconnaître que ces foutus colons ont plus chéri cette terre
que nous, qui sommes ses enfants.» [23].
Kamel Daoud : «La terre appartient à ceux qui la
respectent. Si nous, les Algériens, en sommes incapables, alors autant la
rendre aux colons.» [24].
Ou encore :
« On ose alors le tabou parce que c’est un grand rêve
éveillé : une Algérie qui n’aurait pas chassé les Français algériens, mais qui
en aurait fait la pointe de son développement, de son économie et la pépinière
de sa ressource humaine.» [25].
Quant à Adlène Meddi, il n’a pas hésité à publier les
élucubrations les plus extravagantes de Michel Onfray dans les pages du journal
qu’il dirigeait, El Watan Week-end.
Voilà ce qu’Onfray a écrit sur la guerre
d’indépendance algérienne: « Depuis le 8 mai 1945 et la répression de Sétif et
Guelma, il est même prouvé que les militants de l’indépendance nationale ont
souhaité tout s’interdire qui soit du côté de la paix, de la négociation, de la
diplomatie, de l’intelligence, de la raison. Je vous rappelle à cet effet que
ce sont les Algériens qui ont choisi la voie de la violence et sont à l’origine
du plus grand nombre de morts du côté… algérien !» [26].
Des inepties qui ont soulevé un tollé en Algérie [27],
mais qui se sont étrangement heurtées au mutisme de Meddi et d’El Watan.
Durant le repas, j’ose imaginer Arcady assis entre
Sansal et Daoud.
Entre Sansal qui a visité l’Etat hébreu avec la
bénédiction du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France)
et Daoud qui a avoué « Ce pourquoi je ne suis pas ‘‘solidaire’’ de Gaza» [28],
alors que les bombes israéliennes massacraient les Palestiniens en 2014.
Tout en étant convaincu de la succulence des mets
servis lors du déjeuner présidentiel – cuisine française oblige -, le seul
souhait est que Maïssa Bey ait pu prendre la parole.
Elle aurait pu expliquer comment son propre père fût
enlevé et torturé par l’armée française et son corps jeté aux chiens [29].
Peu ragoûtant lors d’un repas servi par Son Excellence
l’ambassadeur de France, n’est-ce pas ? Serait-ce une page à déchirer, M.
Macron ?
A. B. (Montréal)
Références
[1] Boualem Sansal, «L’Algérie,
c’est la France, et la France, c’est l’Algérie !», Marianne, 6 décembre 2017,
https://www.marianne.net/debattons/tribunes/boualem-sansal-l-algerie-c-est-la-france-et-la-france-c-est-l-algerie
[2] A la une d’El-Watan, on pouvait
lire : «Je reviens dans l’état d’esprit d’un ami de l’Algérie».
http://www.elwatan.com/actualite/emmanuel-macron-a-el-watan-je-reviens-dans-l-etat-d-esprit-d-un-ami-de-l-algerie-06-12-2017-358065_109.php
Dans celle d’El-Khabar : « Je
suis en Algérie en ami, mais je ne suis pas l’otage du passé».
http://www.elkhabar.com/press/article/129821/
[3] Vincy Thomas, «Emmanuel
Macron admire Kamel Daoud», Livres Hebdo, 30 août 2017,
http://www.livreshebdo.fr/article/emmanuel-macron-admire-kamel-daoud
[4] Le Figaro, «Kamel Daoud :
‘‘L’exploitation de la colonisation de l’Algérie doit cesser’’», 20 février
2017,
http://www.lefigaro.fr/livres/2017/02/20/03005-20170220ARTFIG00133-kamel-daoud-l-exploitation-de-la-colonisation-de-l-algerie-doit-cesser.php
[5] Europe 1, «Kamel Daoud :
‘‘L’exploitation du fonds de commerce de la guerre d’Algérie doit cesser’’», 20
février 2017,
http://www.europe1.fr/culture/kamel-daoud-lexploitation-du-fonds-de-commerce-de-la-guerre-dalgerie-doit-cesser-2982818
[6] Kamel Daoud, «Le postcolonial
m’étouffe», Le Point, 24 octobre 2017,
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/kamel-daoud-le-postcolonial-m-etouffe-19-10-2017-2165644_1913.php
[7] Le Point, «Emmanuel Macron :
‘‘La colonisation est un crime contre l’humanité’’», 16 février 2017,
http://www.lepoint.fr/presidentielle/emmanuel-macron-la-colonisation-est-un-crime-contre-l-humanite-15-02-2017-2105177_3121.php
[8] Yaël Goosz, «Visite
d’Emmanuel Macron en Algérie : ‘‘Il n’a pas le même rapport de temporalité’’
avec l’histoire de la colonisation», France TV Info, 5 décembre
2017,https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-J-1/visite-d-emmanuel-macron-en-algerie-il-n-a-pas-le-meme-rapport-de-temporalite-avec-l-histoire-de-la-colonisation_2477934.html
[9] Jannick Alimi, «Macron sur
la colonisation : ‘‘Les historiens ont apporté la preuve de massacres’’, juge
Stora», Le Parisien, 17 février 2017,
http://www.leparisien.fr/politique/macron-sur-la-colonisation-les-historiens-ont-apporte-la-preuve-de-massacres-juge-stora-17-02-2017-6687714.php
[10] Voir réf. 8
[11] Site de l’Elysée, «Discours
du président de la République française à l’occasion de la commémoration de la
rafle du Vel d’Hiv», 17 juillet 2017,
http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-du-president-de-la-republique/
[12] Thierry Oberlé, «A Alger,
Macron veut ouvrir ‘‘une page d’avenir avec la jeunesse’’», Le Figaro, 6
décembre 2017,
http://www.lefigaro.fr/international/2017/12/06/01003-20171206ARTFIG00199–alger-macron-veut-ouvrir-une-page-d-avenir-avec-cette-jeunesse.php
[13] Ibid.
[14] Les couffins étaient
utilisés pour transporter les bombes artisanales.
[15] Crif, «Les 100 ans de la
jeunesse militante», 10 juin 2013,
http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/les-100-ans-de-la-jeunesse-militante/37386
[16]
Studio Canal, «Voix Off»,
http://www.studiocanal.fr/imprimer_fiche_film.php?FILM=3260&LANGUE=1&LOGOIMAGE=/image/95/3/91953.jpg&CATCHLINE=
[17] Julia Ficatier, «Yasmina
Khadra : ‘‘Mon pays, l’Algérie, est aussi le pays des pieds-noirs’’», La Croix,
17 mars 2010,
https://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Yasmina-Khadra-Mon-pays-l-Algerie-est-aussi-le-pays-des-pieds-noirs-_NG_-2010-03-17-548496
[18] Adel Mehdi, «L’effet
positif de la colonisation selon Arcady», L’Expression, 2 juillet 2012,
http://www.lexpressiondz.com/article/0/0-0-0/156331.html
[19] La Depêche, «Alexandre
Arcady : ‘‘Les Algérois vivent dans une ville française’’», 6 décembre 2017,
https://www.ladepeche.fr/article/2017/12/06/2699249-alexandre-arcady-les-algerois-vivent-dans-une-ville-francaise.html
[20] Voir réf. 12
[21] Farid Alilat, «Emmanuel
Macron à Alger : ‘‘Votre génération doit regarder l’avenir’’», Jeune Afrique, 7
décembre 2017,
http://www.jeuneafrique.com/500147/politique/emmanuel-macron-a-alger-votre-generation-doit-regarder-lavenir/
[22] Myriam Encaoua, «Macron est
arrivé en Algérie pour une visite éclair», Le Parisien, 6 décembre 2017,
http://www.leparisien.fr/politique/macron-est-arrive-en-algerie-pour-une-visite-eclair-06-12-2017-7435677.php
[23] Philippe Bonnichon et
Pierre Gény, Présences françaises outre-mer, XVIe-XXIe siècles : science,
religion et culture, Karthala Éditions, Paris (2012), p.549
[24] Kamel Daoud, «Une Algérie
incroyablement sale : l’autre peuple plastic», Le Quotidien d’Oran, 18 août
2014, p.3
[25] Kamel Daoud, «Malheureusement,
nous n’avons pas eu un Mandela en 62», Le Quotidien d’Oran, 7 décembre 2013,
p.3
[26] Hamid Zanaz, «Camus n’a
jamais dit ‘‘oui’’ à l’ordre colonial !», El-Watan, 10 août 2012,
http://www.elwatan.com/-00-00-0000-181498_113.php
[27] Ahmed Bensaada.com,
«Polémique Onfray-Camus-El-Watan », 16 août 2012,
http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=192:polemique-onfray-camus-el-watan&catid=49:poesie-et-litterature&Itemid=135
[28] Kamel Daoud, «Ce pourquoi
je ne suis pas ‘‘solidaire’’ de la Palestine», Le Quotidien d’Oran, 12 juillet
2014, p.3
[29] Le Matin, «Colonisation :
‘‘Le corps de mon père a été jeté aux chiens’’, confie Maïssa Bey à BRTV
(Vidéo)», 26 février 2017, http://www.lematindz.net/news/23493-colonisation-le-corps-de-mon-pere-a-ete-jete-confie-maissa-bey-a-brtv-video.html
https://www.dreuz.info/2017/12/12/francais-sortez-vos-chequiers-une-nouvelle-loi-permettra-aux-algeriens-de-venir-plus-nombreux-se-faire-soigner-en-france/
Publié par Ftouh Souhail le 12 décembre 2017
Quelques jours seulement après la
visite du Président français Emmanuel Macron en Algérie, les lobbyistes algériens
de l’Assemblée Nationale Française s’activent pour voter un projet de loi
autorisant l’approbation du protocole annexe à la Convention générale entre
la France et l’Algérie sur la sécurité sociale du 1er octobre 1980.
Ce protocole relatif aux
soins de santé dispensés en France aux ressortissants algériens permet aux Algériens de bénéficier des
soins nécessaires en France.
Ce protocole de soins (Assistance publique –
Hôpitaux de Paris) entre les gouvernements algérien et français a été
signé le 10 avril 2016.
Le projet de loi pour mettre en oeuvre ce protocole, semble être bloqué depuis février 2017.
Ce texte de loi, qui concerne les assurés sociaux et
démunis non assurés sociaux résidant en Algérie, a pour objet d’inscrire, à
l’avenir, l’accueil des patients algériens dans les établissements hospitaliers
français. Il est conçu pour couvrir une grande partie de la population
algérienne.
Selon le rapporteur de la Commission des Affaires
étrangères de l’Assemblée française, Michel Fanget, le nouveau protocole «devrait
permettre de resserrer nos liens avec le peuple algérien en répondant mieux à
ses besoins dans ce domaine essentiel qu’est la santé».
On est en droit de se demander à quoi peut servir
l’indépendance de ce pays musulman riche en hydrocarbures s’il est toujours
incapable de soigner sa propre population ?
Ce texte de loi, qui va permettre de faciliter
l’arrivée des patients algériens en France (et donc encombrer les hôpitaux
parisiens) recommande aux consulats français de «jouer le jeu» en
délivrant «rapidement» des visas aux patients qui s’inscriront dans
le programme.
Le gouvernement algérien se chargera des
remboursements qui seront effectués dans un délai de trois mois sur la base
d’un décompte global semestriel des créances. La Caisse algérienne devra verser
à la France pour chaque exercice des avances sur la base de 35% du montant des
créances soldées.
La France, qui est aux prises avec des déficits
budgétaires gargantuesques, sabre actuellement dans ses dépenses de santé.
Quelque 20 000 emplois sont menacés dans les hôpitaux du pays, ce qui risque
d’amputer fortement la qualité des soins.
C’est l’inquiétude chez plusieurs groupes de médecins,
car les Algériens qui arrivent pour soigner en dehors de ce cadre organisé,
sont déjà assez nombreux.
http://www.lexpressiondz.com/actualite/281778-visa-simplifie-pour-les-patients-algeriens.html
Visa simplifié pour les
patients algériens
Par Madjid
BERKANE - Mardi 12 Decembre 2017 00:00
Ce texte a pour objet d'inscrire, à l'avenir,
l'accueil des patients algériens dans les établissements hospitaliers français
pour des soins programmés dans un cadre administratif unifié.
Les tracasseries liées au transfert des patients
algériens vers la France connaîtront bientôt leur épilogue. C'est ce qui
ressort en tout cas du projet de loi autorisant l'approbation du protocole
annexe à la convention générale entre la France et l'Algérie sur la sécurité
sociale du 1er octobre 1980, relatif aux soins de santé dispensés en France aux
ressortissants algériens, qui sera examiné prochainement à l'Assemblée
nationale française. Ce texte, qui concerne les assurés sociaux et démunis non
assurés sociaux résidant en Algérie, a pour objet d'inscrire, à l'avenir,
«l'accueil des patients algériens dans les établissements hospitaliers français
pour des soins programmés dans un cadre administratif unifié», a précisé une
source très proche à l'Assemblée nationale française.
«Il est conçu
pour couvrir potentiellement la plus grande partie de la population algérienne,
donc limiter le nombre d'Algériens venant se faire soigner en dehors d'un cadre
organisé, et assorti d'un système rigoureux et centralisé d'établissement et de
paiement par la sécurité sociale algérienne des frais médicaux», a expliqué en
outre la source, soulignant à cet effet que les litiges et les difficultés qui
existaient auparavant devraient être fortement réduits. Pour rappel, le
protocole de soins entre les gouvernements algérien et français a été signé le
10 avril 2016, ainsi qu'un arrangement administratif sur les soins des
Algériens dans les hôpitaux de France, pour permettre de prévenir des
contentieux financiers.
Le contentieux qui existait entre la France et
l'Algérie a été résolu grâce à un accord entre l'Assistance publique - Hôpitaux
de Paris et les autorités algériennes sous l'égide des gouvernements français
et algérien.
Par ailleurs et selon le rapporteur de la commission
des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française, Michel Fanget, le
nouveau protocole devrait permettre de resserrer nos liens avec le peuple
algérien, en répondant mieux à ses besoins dans ce domaine essentiel qu'est la
santé des objectifs majeurs du texte est de sécuriser la facturation et le
recouvrement des frais médicaux des patients algériens soignés en France. Il
met à la charge de la Cnas le rapatriement des patients ou de leur dépouille,
ainsi que les soins prodigués avant ce rapatriement après un rejet d'une
demande de prolongation de soins.
Et de préciser que «le tarif de prise en charge sera
le tarif journalier des prestations non majoré applicable aux patients relevant
d'une sécurité sociale coordonnée avec la législation française en application
d'un accord international».
Il correspond au prix de journée facturé par les
hôpitaux aux patients étrangers relevant d'un accord de coordination. Selon le
nouveau protocole, la Cnas remboursera les frais réels à partir des relevés de
dépenses et des comptes rendus hospitaliers transmis par un organisme de
liaison français.
Les remboursements par la Cnas seront effectués dans
un délai de trois mois sur la base d'un décompte global semestriel des créances
et pour limiter les décalages de trésorerie, la Caisse algérienne (Cnas) devra
verser pour chaque exercice des avances sur la base de 35% du montant des
créances soldées. Le projet de loi recommande aux consulats français en Algérie
de «jouer le jeu en délivrant rapidement des visas aux patients qui
s'inscriront dans le dispositif... Il est à noter que le président français
Emmanuel Macron a abordé cette question lors de sa dernière visite en Algérie.
«La délivrance du visa sera simplifiée à tous ceux qui en ont vraiment besoin»,
a-t-il tranché.
http://www.aps.dz/algerie/66996-l-etat-algerien-oeuvre-a-recuperer-les-cranes-de-chouhada-de-la-resistance-algerienne
Dib Nassima
ILLIZI - Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a affirmé, lundi à Illizi, que l’Algérie œuvre sans relâche à la récupération des crânes de chouhada de la résistance pour les inhumer dans le pays.
S’exprimant sur les ondes de la radio, à l’occasion de la commémoration du 57ème anniversaire des manifestations populaires du 11 décembre 1960, le ministre a indiqué que le dossier des crânes des chouhada de la résistance algérienne "revêt un grand intérêt", car il constitue une question en suspens entre les parties algérienne et française, ajoutant que "des efforts sont déployés pour clore ce dossier définitivement."
Lire aussi: Les déclarations du président français sur le dossier de la mémoire une "initiative positive"
L'Algérie, a-t-il dit, déploie un effort particulier dans ce sens, à travers la série de rencontres tenues jusque-là avec la partie française, dont la dernière en date lors de la visite du Premier ministre Ahmed Ouyahia en France, et dont la délégation l’accompagnant comprenait le secrétaire général du ministère des Moudjahidine qui a eu des discussions avec les responsables français en charge des archives et chargés du dossier inhérent aux crânes des chouhada de la résistance algérienne.
Il a ajouté, dans ce cadre, qu’il "existe une loi française qui inscrit ces crânes parmi le patrimoine français, d’où la nécessité de promulgation d’une autre loi pour ce faire et sur laquelle s’attèle la partie française afin de permettre la récupération de ces crânes et leur inhumation en Algérie."
La dernière rencontre entre président de la République Abdelaziz Bouteflika et son homologue français Emmanuel Macron, lors de la visite de ce dernier la semaine dernière en Algérie, a été une occasion d’évoquer la question de la mémoire, un des dossiers pendants dans les relations algéro-françaises et a permis d’afficher une volonté des deux parties de prise en charge de ce dossier, a-t-il souligné.
"Les relations algéro-françaises sont particulières eu égard au passé commun qui a été douloureux pour le peuple algérien dont 1 million 500 mille martyrs en ont payé un lourd tribut, sauf que ces relations vont connaître une éclaircie avec l’intensification d’actions communes pour la récupération des archives nationales et des crânes des chouhada, l’indemnisation des victimes des explosions nucléaires dans le Sahara algérien et le dossier des disparus", a estimé le ministre des Moudjahidine.
Et de poursuivre : "Il n’est absolument pas question de se taire sur ces dossiers ou de les abandonner, au risque de trahir les chouhada, car il s’agit de la mémoire d’un peuple qui a du payer un lourd tribut pour recouvrer son indépendance".
Le ministre des Moudjahidine a, saisi l’opportunité, pour saluer le rôle des unités de l’Armée nationale populaire dans le démantèlement des engins explosifs datant de l’ère coloniale, semés le long des lignes Challe et Maurice tout au long des frontières du pays.
https://www.liberte-algerie.com/contrechamp/un-partenariat-strategique-de-campagne-4641
À l’issue de la rencontre Bouteflika-Macron et sa délégation, Jean-Yves Le Drian a déclaré que “Bouteflika est intellectuellement en parfaite forme”, entretenant ainsi la tradition des témoignages de bonne santé que délivrent souvent les visiteurs français de notre Président.
Du point de vue de la campagne pour le cinquième mandat, la relation avec le quatrième président français de l’ère Bouteflika débute visiblement sous de bons auspices. Et par les résultats du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) réuni à Paris, jeudi dernier, on a voulu nous montrer qu’elle va en s’améliorant. Même si les quinze dernières années de cette relation sont loin de figurer, par leur bilan global, un réel cas de “partenariat stratégique”.
Ce bilan illustre plutôt les limites d’une coopération concentrée sur le secteur éducationnel et culturel, dont une partie découle de l’effort naturel d’un gouvernement français pour la promotion de la langue française. L’Algérie n’est, en effet, pas dans des dispositions qui lui feraient présenter quelque attractivité pour l’investissement étranger, qu’il soit français ou autre. La règle des 51/49 la contraint à se contenter de formules qui, comme dans le cas de l’automobile, se résumeraient à de “l’importation déguisée”.
Cet obstacle de politique économique prend la relève d’un autre, psychologique celui-là, qui résidait dans le préalable tacite des excuses de la France pour son passé colonial.
Cette demande n’est pourtant pas formellement exprimée. Mais, le contentieux mémoriel s’ajoutant à un climat des affaires défavorable, le développement du partenariat économique s’en trouve naturellement hypothéqué. Il semble, cependant, que, désormais, il n’y a pas que cela. À l’horizon, s’estompent de nouvelles embûches qui ne manqueront pas d’affecter la sérénité apparente de la relation. Car la France de Macron ne vient pas en coupable. Non seulement celui-ci a adopté l’attitude devenue héréditaire des présidents français — reconnaître le passé mais pas s’en excuser — mais il est, à son tour, en demande d’une espèce de “droit au retour” au profit de “ceux qui sont nés en Algérie” et qui sont attachés à ses racines.
On ne peut imaginer que, dans le contexte français, le gouvernement puisse le demander pour les pieds-noirs mais pas pour les harkis. L’autre demande, peut-être moins sensible, concerne la participation militaire algérienne à la lutte contre le terrorisme hors de ses frontières.
L’année 2018 est une année charnière pour le régime algérien. Elle doit préparer les meilleures conditions pour une cinquième élection de Bouteflika. Et si le témoignage de bonne santé du ministre français des Affaires étrangères et, surtout, un voyage d’État de Macron constituent des éléments bienvenus de campagne pour le cinquième mandat, il sera, en revanche, plus dangereux pour la cause de ce cinquième mandat d’initier un débat sur le retour des harkis.
Quelle stratégie pour le partenariat algéro-français, sinon un échange occasionnel de bons procédés n’échappant pas à l’usage politicien qui, depuis deux décennies, affecte nos relations internationales ? En cela, et au-delà des promesses de circonstance, elle ne peut être qu’aléatoire, sinon capricieuse. M. H.
https://www.tsa-algerie.com/entretien-avec-seddik-chiheb-le-retour-des-harkis-est-une-eventualite-qui-ne-nous-vient-meme-pas-a-lesprit/
« Le retour des harkis est une éventualité qui ne
nous vient même pas à l’esprit » — TSA
Propos
recueillis par Hadjer Guenanfa
ENTRETIEN. Seddik Chiheb est le porte-parole du RND. Dans cet entretien, il
revient sur la polémique autour de la promotion de Tamazight, la contestation
en Kabylie, la visite de Macron et le retour des harkis, etc.
Le RND et le FLN ont voté contre l’amendement proposé
par le PT concernant la promotion de la langue amazigh. Pourquoi ?
Aujourd’hui,
la constitution est très claire sur cette question. Elle dispose que l’État
doit donner tous les moyens pour que Tamazight soit développée au même niveau
que la langue arabe. Notre parti ne va jamais entraver la généralisation de
notre langue. Mais nos députés ont rejeté cet amendement parce qu’il ne cadrait
pas avec l’esprit du texte (loi de Finances 2018).
Il y a une contestation populaire en Kabylie. Que
pouvez-vous dire aux contestataires ?
Aux jeunes
qui sont descendus hier, on peut leur assurer que la généralisation de la
langue de nos ancêtres progresse bien. Par conséquent, nous devons tous veiller
pour qu’elle soit à l’abri de la surenchère et d’une instrumentalisation à des
fins politiciennes. Le Tamazight est consacré par la Constitution comme langue
nationale et officielle. L’État fait tout ce qui est en son pouvoir pour qu’il
soit au diapason avec la langue arabe.
Au RND, nous
n’accusons jamais un parti qui milite et active légalement. Mais la politique
est faite de vérités et de contre-vérités, d’amalgames entretenus pour tel ou
tel objectif. Et c’est de bonne guerre. Pour notre part, nous continuons à
croire en Tamazight comme un élément fondamental de notre identité nationale.
Le FLN a noué des alliances contre le RND dans les APC
et les APW. L’alliance présidentielle a-t-elle toujours un sens ?
Je pense
qu’il faut faire la part des choses entre les différents niveaux d’alliances
qui existent. Il faut faire le distinguo entre une alliance stratégique et des
alliances locales. Au niveau de l’exécutif, nous nous sommes engagés avec le
président et son programme. Nos partis travaillent très bien au sein du
gouvernement et coordonnent bien au niveau du parlement.
Comment deux partis politiques alliés peuvent-ils
travailler très bien au sein de l’Exécutif quand l’un d’eux (FLN) noue des
alliances au détriment de l’autre (RND) ?
Tout
d’abord, je vous signale que cette opération est totalement décentralisée et
que nos structures locales ont le libre choix de nouer des alliances. Il ne
faut pas oublier que les alliances locales se font et se défont au gré d’autres
paramètres dont les relations personnelles, les affinités et les liens du sang.
Toutefois, la direction a suggéré à ses structures de privilégier les alliances
avec la majorité présidentielle. À notre grand regret, nous avons constaté
qu’il y a des alliances qui se sont faites par nos alliés en dehors de cette
alliance. À ce stade-là, on constate, on enregistre et on fera, le moment venu,
une évaluation globale de cette démarche.
Est-ce que vous ne voyez pas dans cette démarche une
volonté de neutraliser le RND ?
Le jeu
politique est fait d’alliances et de contre-alliances. Ce n’est pas quelque
chose qui nous étonne. Cependant, nous restons confiants parce que nous sommes
dans une phase ascendante. En 2002, le RND est reparti presque de rien et s’est
reconstruit sur des bases solides. Nous avons un ancrage. À chaque mandature,
nous améliorons notre score. Les résultats sont là pour le prouver. Le RND se
distingue dans la classe politique par son sérieux, son organisation, sa vision
et sa constance.
Le Secrétaire général du RND a dénoncé des
dépassements à l’issue des élections locales. Vos militants ont tenu des
rassemblements à travers plusieurs wilayas. Le RND a-t-il été victime de fraude
?
Le mot
fraude n’existe pas dans notre vocabulaire politique parce que nous avons
nous-même souffert de cette accusation. Cette fois-ci, nous avons
malheureusement enregistré beaucoup d’irrégularités, de dépassements et de
manquements à l’application de la loi électorale. Je pense que certains n’ont
pas très bien compris la démarche du président de la République qui, tout au
long de ces dernières années, voulait faire comprendre à tout le monde qu’on ne
peut pas construire une démocratie si on n’agit pas d’abord sur la crédibilité
et si on ne redore pas le blason de l’acte électoral. Il a pris toutes les
dispositions pour que cela se fasse dans la légalité et la transparence parce
que nous avons besoin d’institutions élues crédibles si nous voulons leur faire
jouer un nouveau rôle.
Pourquoi vous ne voulez pas parler de fraude ?
Parler de
fraude, c’est remettre en cause l’ensemble du processus. Au RND, nous estimons
que les élections se sont passées globalement dans des conditions acceptables
et que les manquements ou certains dépassements ne sont pas au niveau d’une
remise en cause du processus électoral.
Ouyahia a rencontré la diaspora algérienne et annoncé
d’importantes mesures en sa faveur. Est-ce qu’il cherche à corriger le tir, lui
qui a soutenu l’article 51 de la Constitution ?
Nous
soutenons toujours cet article qui concerne l’accès des binationaux à un nombre
bien déterminé de hautes responsabilités de l’État. Beaucoup d’autres pays plus
démocratiques l’ont fait. Le Premier ministre a eu l’occasion de s’adresser à
notre communauté pour la rassurer et lui dire combien l’Algérie a besoin
d’elle, de son engagement et de son patriotisme. D’après les échos que nous
avons eu, c’est un appel qui a été entendu. Les membres de notre communauté
sont très présents dans les structures organiques du parti. Ils jouent très
bien leur rôle.
Lors de sa visite à Alger (mercredi 6 décembre), le
président français Emmanuel Macron s’est dit être contre le déni et contre la
repentance. Il a estimé qu’il ne faut pas être otage de son passé. Est-ce que
vous adhérez à cela au RND ?
Je pense que
M. le Premier ministre a très bien répondu à cette question à l’issue de la
réunion du comité intergouvernemental de haut niveau à Paris. Nous n’abordons
pas cette question pour s’enfermer dans le passé mais pour pouvoir alléger et
construire de nouveaux rapports qui sont bénéfiques aux deux peuples.
Macron a plaidé à Alger pour le retour des harkis et
des pieds noirs.
Le FLN a dit non, quelle est la position du RND ?
Pour rappel,
le RND est un parti nationaliste. Il a été fondé par des Moudjahidine, les
enfants de chouhada et l’ensemble de la famille révolutionnaire. Il se réclame
pleinement du novembrisme. Et par conséquent, le retour des harkis est une
éventualité qui ne nous vient même pas à l’esprit.
https://mondafrique.com/benjamin-stora-les-crimes-coloniaux-et-le-numerique/
Par Sadek Sellam -14 décembre 2017
Lors de la visite du président Macron en Algérie le 6 décembre dernier, Benjamin Stora, qui l’accompagnait, est interrogé sur les crimes coloniaux. Sa réponse: développer le numérique pour connaître des acteurs de l’histoire algérienne. Un peu court !
Après avoir arpenté le 6 décembre à Alger l’ex-rue d’Isly, devenue la rue Larbi Ben M’hidi, le biographe autorisé de Messali qu’est Benjamin Stora expliquait au président Macron comment l’émir Abdelkader était devenu un « conciliateur », après avoir été un « grand résistant ».
Le confident du Prince
Le même jour lors de sa conférence de presse, le président Macron devait répondre à des questions sur les contentieux coloniaux et sur la courageuse qualification qu’il en avait faite en février dernier alors qu’il était candidat d’En Marche. Le président a répondu en désignant l’émir Abdelkader comme exemple à suivre pour dépasser les contentieux coloniaux.
Le Président français a fait état du projet d’ouverture à Alger d’une « Ecole 42 » spécialisée dans la formation au numérique, dont on ignore le statut. Ainsi, le président a su tirer profit des explications de l’historien sur l’émir Abdelkader pour tenter de répondre aux interrogations sur son recul, assez prévisible, par rapport aux déclarations faites sur le colonialisme quand il était venu à Alger comme candidat. Tandis que l’historien a eu l’intuition de l’importance que le président accordera au numérique, toujours pour justifier le refus net des excuses que les Algériens demandent unanimement.
Il s’agit là d’une singulière communauté de pensée entre Macron et Stora. D’un coté, un président qui a étudié l’œuvre de Paul Ricoeur membre des dialogues islamo-chrétiens inaugurés par le regretté pasteur Etienne Mathiot; de l’autre, un universitaire marqué par le marxisme-léninisme qui a marqué « la Génération d’octobre » à laquelle Stora avait appartenu. Leur récente proximité pourrait devenir comparable aux bonnes relations qu’entretenaient le calife omeyade Abdelmalek Ibn Mérouane avec le grand théologien Hassan al Basri, le calife abbasside Abou Djafar al Mansour avec l’imam Malek, ou encore le général De Gaulle avec François Mauriac, ou Louis Armand….
Des portes ouvertes
Mais ces comparaisons avec des exemples aussi prestigieux n’auraient de sens que si l’historien médiatique qu’est Stora évitait d’enfoncer des portes déjà ouvertes et de tenir compte des effets imprévus que ne manqueraient pas d’avoir les mesures proposées, apparemment pertinentes, mais pouvant avoir des conséquences éloignées des objectifs de leur auteur.
Car, pour ce qui est du numérique, rien n’empêche de mettre sur des sites les travaux des étudiants algériens sur les mémorandums à l’ONU comme celui de la Délégation extérieure du FLN dont le titre lui-même tranche sur les prudences de l’historiographie française : « Sur le génocide français en Algérie » ! Et pourtant les rédacteurs de ce texte -parmi lesquels de bons juristes qui savent le sens des catégories du droit international introduites après Nuremberg et la Convention des droits de l’homme de l’ONU au palais Chaillot de 1948- ne font que reproduire les témoignages de rappelés qui à leur retour des djebels n’hésitaient pas à affirmer : « En Algérie, des Ouradour, nous en faisons tous les jours… »
Loin des projecteurs
En outre, les sites arabes, auxquels ne s’applique pas la loi Hadopi, numérisent depuis des années des livres d’histoire , dont bon nombre portent sur la guerre d’Algérie. Certains de ces ouvrages reprennent les meilleurs mémoires et thèses soutenus dans les universités algériennes depuis que les étudiants des professeurs Saadallah et Saïdouni se sont mis au travail pour apporter des démentis radicaux et scientifiques aux prétentions des députés (de droite, voire proches de l’extrême-droite) qui ont fait voté la fameuse loi du 23. 2. 2005 vantant les « aspects positifs de la colonisation ».
Ces recherches faites loin des caméras de télévision ont été effectuées sous l’égide morale de Mohamed-Chérif Sahli, un ancien professeur de philosophie au lycée Louis- le- Grand, auteur d’un livre « décoloniser l’histoire », édité chez Maspéro, puis réédité à Alger il y a une quinzaine d’années, en réaction à « l’affaire Aurassesses » et à la loi vantant les mérites de la colonisation. Invité au colloque de Florence en 1958, où l’a dépêché le CCE(Comité de Coordination et d’Exécution, l’instance suprême du FLN), Sahli a fait perdre son calme au placide correspondant du Monde quand il a centré sa communication sur la politique française de dépersonnalisation du peuple algérien et la « pacification qui n’est qu’une politique d’extermination du peuple algérien ».
Crimes français
Parmi ces travaux, l’intéressante thèse soutenue à l’université d’Alger II par Mohamed Rezzig, professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Dély-Brahim. Cette thèse a été à l’origine d’un livre (en arabe) remarqué sur « les crimes français en Algérie », dont la traduction française est sous presse en France. Tous ces travaux apportent des arguments historiques et scientifiques de poids pour conforter la courageuse qualification des crimes coloniaux faite à Alger par le candidat Macron en février 2017.
Nul doute que la numérisation de ces textes en application des recommandations faites par Stora, et reprises le lendemain par le président, évitera aux déclarations du candidat Macron l’érosion de la mémoire. Cela fera de ces fortes paroles la référence majeure de tous les échanges franco-algériens à venir. Ce sera sûrement le cas dans les négociations à venir entre les délégations qui s’efforcent depuis des décennies de « refonder » les relations bilatérales et de préciser le « partenariat privilégié ». Il en sera ainsi également avec les historiens algériens que Stora daignera impliquer dans ce que Louis Massignon appelait une « coopération entre compagnons de travail intellectuel ».
La crédibilité d’une recherche concertée sur « l’histoire commune » (qui n’a pas la même acception chez les historiens algériens, surtout arabisants) suppose des interlocuteurs algériens choisis parmi les chercheurs qui refusent une forte corrélation entre la recherche de la vérité historique les « vérités » politiques du moment. Or, si on n’y prend garde, il y a un sérieux risque de voir les historiens politisés français céder à un penchant naturel les amenant à choisir ceux des interlocuteurs algériens qui sont habitués à tenir un « discours d’Arabes pour Français » (P. Bourdieu, 1959).
L’arabe, langue
délaissée
D’une façon générale toute sollicitation française des Algériens en vue d’une recherche sur « l’histoire commune » butera sur les contentieux psychologiques hérités du désintérêt presque total de l’historiographie française pour tout ce qui se publie en arabe sur la colonisation et la guerre d’Algérie. On a pu mesurer l’ampleur de ce manque total d’intérêt, quand la mort du professeur Belkacem Saadallah (auteur de 53 volumes en arabe sans compter ses livres et articles publiés aux Etats-Unis, ce qui constituait un facteur aggravant pour les historiens français qui ne réussissent pas à se faire inviter dans les universités américaines) a été passée sous silence par la totalité des commentateurs médiatiques et leurs vis-à-vis parmi les historiens français de l’Algérie. Cela a été assimilé à du mépris mâtiné de la prétention de se passer de ce qu’écrivent les algériens arabophones. Alors que Allan Christellow, algérologue qui enseigne à Idaho University, dans l’Utah au Nord-Ouest des Etats-Unis, parce qu’il a l’humilité qui sied au véritable homme de science, suit attentivement tout ce qui se publie en arabe, y compris dans les petites maisons d’édition de Aïn M’lila ou de Mascara. Cela est expliqué dans la cinquantaine d’universités algériennes par les présupposés idéologiques des historiens français dont certains vont jusqu’à soupçonner tout écrivain arabophone d’être un crypto-salafiste justiciable, si on les écoutait, d’une fiche S.…Il faudrait néanmoins nuancer en citant l’exception de.
S’il n’y avait pas cette absence totale de dialogue entre les historiens français de l’Algérie (à l’exception de Gilbert Meynier et de Malika Rahal) et les historiens algériens arabophones, les explications fournies par Stora devant la statue de l’émir Abdelkader auraient gagné en pertinence. Cette amélioration aurait été possible si le biographe de Messali avait daigné s’informer sur les dizaines de pages publiées Saadallah sur « le grand résistant devenu conciliateur « . Une pareille lecture aurait permis de réduire à l’état de « point de détail » l’appartenance de l’émir au grand-Orient, que par honnêteté intellectuelle, le regretté Bruno Etienne contestait à la fin de sa vie quand il s’est avisé de son absence délibérée à la cérémonie d’adhésion…
Une mémoire sélective
Stora a raison de recommander d’affiner la connaissance de Abane Ramdane. Mais est-il au moins au courant des nombreux livres publiés en arabe sur la « solution finale » choisie par l’organisateur du congrès de la Soummam (août 1956) à l’intention de tous les « anti-soummamistes » ? On est à peu près sûr que ses amis, de Constantine notamment qui ont un intérêt aussi sélectif, ne lui ont jamais parlé du livre du colonel Mohamed- Séghir Hélaïli, ancien secrétaire de Adjel Adjoul, chef aurésien qui échappa à l’assassinat par le futur colonel Amirouche que le CCE voulut, vainement, imposer, en octobre 1956, à la tête de la Wilaya 1. Hélaïli révèle des faits et fournit des explications totalement opposées à la présentation « historiquement correct » que fait de la Wilaya des Aurès une historienne algérienne dans ce qui reste des séminaires parisiens d’histoire sur l’Algérie.
Il en est de même de Omar Tablit, auteur d’un ouvrage sur Laghrour Abbas, chef des Aurès et contestataire du congrès de la Soummam, qui a été assassiné en Tunisie en juillet 1957 après s’être opposé à la mainmise de Abane sur la Wilaya 1. On dsoit à Omar Tablit un autre ouvrage sur Adjel Adjoul, qui fut obligé obligé de rallier le poste français le proche après avoir échappé à la tentative d’assassinat par l’émissaire du CCE, Amirouche. On sait que la multiplication des livres sur les anti-soumamistes doit beaucoup à la publication de « témoignage pour un million de chahids » dans lequel Malek Bennabi demandait en mars 1962 des enquêtes sur l’assassinat des pères de l’ALN au nom de la « primauté du politique » qui semble avoir empruntée à…Charles Maurras. Ce texte, parfois très sévère, a été censuré pendant 40 ans. Sans s’aviser qu’il avait été publié il y a une dizaines, après avoir été commenté en 2002, Nouredine Boukrouh a donné une vision « politiquement correct » de ce texte sur le site Oumma- dont il sollicite l’hospitalité depuis le limogeage de ses protecteurs dont le général Toufik.
Des noirs américains en Algérie ?
Les historiens français de l’Algérie ignorent aussi jusqu’à l’existence d’Ali Tablit, cousin d’Omar, qui a publié plusieurs volumes (en arabe) sur l’histoire des relations de la régence d’Alger-devenue un véritable Etat indépendant concluant des alliances avec les puissances occidentales sans passer par la Sublime Porte- et les Etats-Unis. On doit à cet historien discret et consciencieux la révélation du projet d’installation en Algérie d’un million de Noirs américains à qui un gouvernement des débuts de la III° République voulait attribuer des terres, au vu du manque d’intérêt des Français pour l’installation sur les terres confisquées en Algérie.
Un président de la République libanaise lui a remis des archives sur un projet comparable destiné à faire venir des colons issus de la communauté maronite du Liban. A chacune de ses visites à Paris, Ali Tablit rend visite au siège d’«Informations Ouvrières » où il a eu accès à une série d’articles sur l’Algérie publiés dans les années 70 dans « la Vérité » (traduction de la Pravda) par un membre de la « génération d’octobre » qui signait d’un pseudonyme. Jacques Simon se fait un malin de plaisir de révéler l’identité de ce rédacteur devenu historien médiatique , pour souligner la vitesse avec laquelle l’intéressé a substitué la « culture de gouvernement » à la « culture d’opposition » (Rocard).
Jacques Simon, qui est aussi attaché que Stora à son Algérie natale, fait circuler en Algérie sa vingtaine de livres sur Messali et les messalistes qu’il a écrits à partir d’un important fonds d’archives personnelles. Un de ses livres s’en prend durement et, parfois, injustement hostile à son ex-camarade à l’OCI. Il s’arrange pour faire envoyer par mail la version pdf aux anciens messalistes et à leurs enfants.
On le voit bien, non seulement le recours au numérique ne fera que conforter les déclarations du candidat Macron, mais il posera aussi de sérieux problèmes à son conseiller occasionnel sur l’Algérie.
L’Arte algérien
Il en est de même pour les intéressants projets audiovisuels que Stora semble proposer comme une alternative à la présentation des « excuses ». Après avoir refusé toute comparaison avec le contentieux franco-allemand, il préconise le lancement d’une chaîne de télévision franco-algérienne, sur le modèle d’Arte. Ce faisant, il relance ce qui est en passe de devenir un vrai serpent de mer. Il est n’est pas sûr qu’une telle chaîne accepterait facilement de programmer le film qu’un producteur algérien est en train de finaliser sur la base du livre consacré par Hadj Bencheikh, un discret professeur d’histoire à l’université d’Oran, aux enfumades de 1845 dans le Dahra, où le colonel Pélissier (couvert par le général Cavaignac, puis par Bugeaud) a fait mourir par asphyxie un millier de paysans réfugiés dans des grottes dont il a incendié les entrées.
Il y aurait aussi des hésitations à faire passer le film documentaire, comme ceux que Stora semblent préférer aux livres, sur Kacem Zeddour, qui a été torturé à mort dans les locaux de la DST début novembre 1954. La police déclara la « fuite ». Mais le rejet d’un corps par la mer quelques semaines plus tard permit de douter de la version officielle. Grâce au commissaire Charles Ceccaldi-Raynaud, la famille du disparu a pu savoir qu’un commissaire divisionnaire de la DST, après avoir tué par strangulation le prévenu, a fait lester le corps de 70 kilos de plomb avant de le jeter en haute mer. Le vaillant commissaire encouragea la famille Zeddour à porter plainte et, pour relancer celle-ci, mit à contribution Charles Hernu, venu à Alger pour se présenter aux législatives de janvier 1956. Le jeune député radical-socialiste écrivit à ce sujet au Garde des Sceaux du gouvernement Guy Mollet qui, embarrassé, répondit que l’affaire ayant fait l’objet d’un non-lieu, il allait voir ce qu’il pouvait faire. Toujours selon Ceccaldi-Raynaud, l’affaire finira étouffée par Mitterrand, concerné deux fois par cette affaire : quand il était ministre de l’Intérieur sous Mendès-France jusqu’en février 1955 ; puis comme Garde des Sceaux de Guy Mollet.
La face noire de
Mitterrand
Cet étouffement, au prix d’une falsification grotesque de l’enquête de l’identité judiciaire a eu lieu , avec la complicité de Jean Vaujour, alors directeur de la Sûreté Générale à Alger, qui passe allègrement sous silence (qui a choqué Edgar Faure) dans un livre-souvenir trompeur à cause de l’« humanisme bourgeois tardif » (Edward Saïd). Au moment des faits, Vaujour a fait passé ses calculs de carrière bien avant son souci des « droits de l’homme ». Ceccaldi-Raynaud a mis au courant Guy Mollet qui le lendemain de son arrivée à Alger le 7 février 1956 a limogé Pontal le chef de la DST d’Algérie, qui avait couvert le commissaire tortionnaire
Un tel film réduit la valeur scientifique de la périodisation par quelques historiennes françaises qui font croire que la torture n’aurait été le fait que des officiers de renseignements des régiments paras durant la bataille d’Alger de 1957. Cela réduit à néant aussi l’argument majeur des mitterrandistes (dont Stora s’est démarqué courageusement en cosignant un livre sur les cruels refus par Mitterrand des grâces à des dizaines de condamnés à mort algériens dont beaucoup étaient des innocents) qui imputent au garde des Sceaux de G. Mollet l’insigne mérite d’avoir rattaché la police d’Algérie à la direction parisienne de la police nationale. Malheureusement, la DST a inauguré les tortures sans jamais avoir été rattachée aux polices de Vaujour, avant d’échouer lamentablement, et à deux reprises, dans ses tentatives de manipulation des faux maquis- »Oiseau Bleu » en Kabylie en 1955-1956 et la « Force K » dans la vallée du Chélif en 1956-1958. Cela n’a pas empêché Yves Bonnet, ancien para devenu chef de la DST sous Mitterrand (président), de se faire interviewer dans le film sur Zeddour, sans doute sur recommandation de l’ex-DRS. Bonnet, qui a essayé de justifier la torture en invoquant les besoins du « renseignement opérationnel », a diminué le temps de parole de l’excellent Ceccaldi-Raynaud qui avait démasqué le commissaire tortionnaire et obtenu le limogeage de son supérieur.
“C’était la guerre”
Nul doute que si une chaîne franco-algérienne venait à être créée, Stora lui proposera, pour apporter sa participation à « l’histoire commune », la rediffusion de sa série produite sous Mitterrand pour Antenne 2 sous le titre « c’était la guerre… ». De nombreux algériens lui firent remarquer amicalement que ses films sont plus précautionneux que la série produite à la même période par un producteur britannique qui n’a jamais eu à s’affranchir des contraintes de ceux qui ont fait partie de la Mitterrandie. Stora acceptera-t-il d’aller jusqu’au bout de son affranchissement de ces contraintes « mitterrandiennes » au point de revoir et corriger les passages les plus faiblards de ses cinq ou six films ?
Les Algériens avaient aussi signalé, toujours amicalement, à Stora que son documentaire sur la crise de 1962 aurait gagné en précision s’il avait réussi à interroger les principaux protagonistes qui vivaient encore : Ben Bella, Benkhedda et Chérif Belkacem; ce denier en tant qu’adjoint de Boumédiène, aurait exposé le point de vue de l’état-major beaucoup mieux que le lieutenant Bouhara. Mais en 2001, Stora n’était pas en mesure de rencontrer ces poids lourds de l’histoire algérienne pour diverses raisons. Parmi ces raisons, l’étrange réaction d’un chroniqueur du Monde, chargé habituellement de l’immigration, mais qui s’est occupé de la polémique historico-politique provoquée par la parution du livre d’Aussaresses où l’ex-Commandant O révélait que Mitterrand, garde des Sceaux, sans doute pour éviter retentissant, avait donné son accord via le « juge Bérard »(trait d’union entre la chancellerie et les généraux d’Alger) à l’élimination de Larbi Ben M’hidi (dont la rue portant le nom a été arpentée par le président Macron) . Le Monde, dont le rédacteur venait de chez Lambert avant d’essayer de faire partie durablement de la Mitterrandie, n’a pas trouvé mieux que de contester l’historicité même du juge Bérard, en prétendant avoir vérifié auprès « d’historiens de l’Algérie » ! Mais un communiqué de Marylise Lebranchu, ministre de la justice de Jospin, est venu confirmer l’existence de Bérard en précisant que « le garde des Sceaux (de l’époque , Mitterrand) l’avait sanctionné »…Jusqu’à nos jours les lecteurs crédules du Monde croient encore que Mitterrand avait sanctionné à cause de Ben M’hidi le petit juge pied-noir, qui avait instruit toutes les affaires des nationalistes appréhendés avant 1954.. En fait, le ministre lui reprochait les lenteurs de son instruction de « l’affaire du bazooka » qui avait failli coûté la vie en janvier 1957 au général Salan, en faveur duquel Mitterrand témoignera en 1962…
Ben Bella et Benkhedda, et sûrement Chérif Belkacem à qui je rendais visite à la même période, n’avaient aucun mal à deviner l’identité de « l’historien » sollicité par l’ex-lambertiste passé au courant A du PS…D’où une crise confiance que Stora a eu le mérite de dissiper, ne serait-ce qu’en partie, au cours de ses visites répétées en Algérie.
Il y aurait beaucoup à dire sur d’autres téléfilms de Stora, comme ceux dans lesquels il parle de « ralliements massifs » dans l’ALN et du déclenchement de la bataille d’Alger de 1957 par les chefs du FLN après leur « repli à Alger » suite à leur supposée « traque dans les maquis». Or, plus d’un historien algérien voulait lui recommander la lecture des témoignages inédits du général Dulac qui, en réponse à une journaliste reprenant à son compte les thèmes comme les « ralliements massifs » inspirés par l’Action psychologique du V° Bureau à presque tous les journaux, répondit : « je n’en ai jamais vus ; hormis la katiba d’Ali Hambli que j’ai accueillie à l’Est de Tébessa après son ralliement, non pas à cause de nous, mais parce qu’elle était pourchassée par le capitaine Benchérif dans le djebel Chaambi à cause de « l’affaire Lamouri »(du nom du colonel arrêté par la garde tunisienne pour « complot » réel ou supposé contre le GPRA et…le Combattant Suprême » tunisien).
Pour la bataille d’Alger, le CCE n’a jamais eu de PC dans les maquis contrairement à un commentaire erroné d’un des téléfilm s de Stora qui changera rapidement d’avis lorsqu’il se donnera la peine de lire quelques rapports confidentiels du 2° Bureau de l’état-major. Ce service ne tarissait pas d’éloges sur les commandos zonaux (« qui tiennent tête à nos unités d’élite ») et reconnaissait que « la politique des katibas » de l’ALN était très souvent victorieuse jusqu’au plan Challe de 1959, quand les katibas (compagnies) furent fractionnées, et non « pulvérisées » comme l’écrit Jacques Soustelle dans son livre-réquisitoire contre le général De Gaulle. Il semble bien que bon nombre d’historiens français de l’Algérie s’en remettent encore à un polémiste comme Soustelle, pour faire l’économie de la lecture fastidieuses des rapports arides et objectifs des colonels de Schaken, Jacquin, et Bourdoncle qui se succédèrent à la tête du scientifique 2° Bureau de l’état-major de Salan et de Challe…
Bref, quand Stora ouvrira un débat loyal avec les historiens algériens- qui ne sont pas tous des salafistes uniquement parce qu’ils écrivent en arabe (il faut laisser ces déductions hâtives à Gilles Kepel et à Séverine Labat)-, il aura besoin de tout son flegme pour écouter ce genre de remarques qui n’ont rien de désobligeants, et dont la prise en compte dissipera plus d’un malentendu et rendrait, à terme, possible, voire fructueuse une « collaboration entre compagnons de travail intellectuel » français et algériens.
L’étude des raisons des refus des excuses officielles occupera plus d’un politiste, comme le professeur de l’IEP d’Alger, auteur du livre en arabe sur les « crimes français en Algérie » ; il serait dommage que ces politistes, qui auraient à examiner les raisons de realpolitik de ce refus, aient à sonder le cœur et les reins d’un historien qui accepterait d’adapter la recherche de la vérité historique aux aléas de la vie politique
Benjamin Stora historien,
spécialiste de l’Algérie et des guerres de décolonisations, accompagnait macron
http://www.temoignagechretien.fr/articles/algerie-un-voyage-presidentiel-vers-lavenir
Propos recueillis par Guillaume de Morant15 Décembre 2017
Emmanuel Macron s’est rendu en Algérie le mercredi 6 décembre, pour un premier et court voyage officiel. Le président de la République affirme vouloir tourner la page du passé. Benjamin Stora*, historien, spécialiste de l’Algérie et des guerres de décolonisations, l’accompagnait. Il revient pour nous sur la nécessité d’écrire ensemble une nouvelle page.
Pourquoi cinquante-cinq ans après les accords d’Évian est-il toujours aussi difficile d’établir des relations apaisées entre la France et l’Algérie ?
Cela ne peut pas être apaisé, parce que des deux côtés de la Méditerranée, il n’y a pas de consensus sur l’histoire de la décolonisation. En France, les partisans de la colonisation positive, ceux qui cautionnent le récit d’une Algérie française heureuse, n’ont toujours pas désarmé. Le nationalisme français s’est d’ailleurs construit sur cette idée de la colonisation « qui a apporté tant de choses à des pays où il n’y avait rien ». Ces gens restent sur les mêmes positions, sans bouger depuis cinquante ans, même si le monde a changé. Ils ne sont pas capables de se reconnaître la moindre responsabilité dans l’histoire de la colonisation, alors qu’ils sont eux-mêmes des victimes de l’histoire coloniale. À l’inverse, il y a bien sûr des visions différentes, avec le mouvement anticolonialiste, dans lequel Témoignage chrétien a joué un rôle. Mais on voit bien que ce n’est toujours pas tranché et qu’il reste de forts antagonismes. La France ne veut pas vraiment regarder son passé colonial en face. En Algérie, il y a une vision différente, la colonisation est vue comme un système amoral, injuste et inégalitaire qui a été imposé aux Algériens. Et il y a une récupération politique, car cette guerre de la mémoire sert d’alibi au pouvoir en place.
L’histoire de la colonisation est encore un sujet tabou ?
En France, les choses ont quand même changé. Dans les années 1980, nous étions quelques rares historiens à nous intéresser à l’histoire de la colonisation, qui n’était presque pas enseignée et en tout cas méconnue. Mais, depuis les années 2000, de jeunes chercheurs se sont emparés du sujet. De nouveaux seuils de la connaissance ont été franchis. En 2005, on a réussi à faire enlever l’expression « rôle positif de la colonisation » dans une loi sur les programmes scolaires.
Du côté algérien, l’histoire est utilisée comme facteur de légitimation du nationalisme, qui est réel et n’est pas à sous-estimer. Une fraction de la population utilise cette histoire pour légitimer les pratiques. Mais il y a aussi des changements. Des acteurs importants qui avaient disparu de l’histoire officielle sont revenus dans les manuels scolaires et ont fait retour sur le devant de la scène mémorielle algérienne : Ferhat Abbas, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf, Ramdane Abane, Messali Hadj… C’est une évolution notable.
Quels sont les outils symboliques qui permettraient de construire une nouvelle relation, de passer du passé au présent et à l’avenir ?
De nombreux gestes ont été faits par la France récemment. François Hollande, venu à Alger en 2012 pour les cinquante ans de l’indépendance, a reconnu solennellement devant le Parlement algérien les souffrances que la colonisation française a infligées au peuple algérien. Cette année, en février, avant son élection, Emmanuel Macron, en Algérie, a qualifié la colonisation de crime, de crime contre l’humanité et de vraie barbarie. Cette déclaration a été saluée en Algérie comme un pas important, mais elle a suscité de fortes oppositions en France. Enfin, la visite du président de la République ce mercredi à Alger a été l’occasion d’aborder deux mesures symboliques de restitution : celle de trente-sept crânes d’insurgés algériens tués au XIXe siècle par l’armée française et conservés au musée de l’Homme à Paris, un geste très attendu par l’Algérie, et la remise à l’Algérie d’une copie des archives de la période coloniale française (1830-1962), réclamée depuis des années par Alger. Ce sont de simples gestes, mais ils comptent, en attendant d’aller plus loin.
Que faudrait-il faire pour que les deux pays puissent « se raconter une histoire commune », selon l’expression de Schumann à propos de l’Allemagne en 1950 ?
Ce sont d’autres mesures qui doivent être prises, très en amont. Je veux parler d’un travail pédagogique et scolaire. D’un travail de fond dans les deux pays sur la manière d’enseigner l’histoire de la colonisation. L’histoire est un puissant instrument de pouvoir, des deux côtés de la Méditerranée.
Propos recueillis par GUILLAUME DE MORANT.
* Dernier ouvrage paru : La guerre d’Algérie vue par les Algériens, avec Renaud de Rochebrune, Denoël, 2017.
https://dia-algerie.com/confidentiel-macron-a-choisi-librairie-tiers-monde-a-alger/
Confidentiel: Pourquoi Macron a choisi la librairie du Tiers monde à Alger ?
23 décembre 2017 10:00
DIA-29 décembre 2017: Des semaines après son
passage à Alger, les petits secrets du voyage du président français Emmanuel
Macron en Algérie commencent à être rendus publics. En effet, nous avons appris
de source sûre que le choix de la librairie du Tiers Monde située en plein-cœur
de la capitale et à proximité de la statue de l’Emir Abdelkader où le président
Macron a accordé une interview filmée , a été soigneusement choisie par
l’équipe du président français une semaine avant son arrivée en Algérie.
D’ailleurs, le président Macron voulait prendre un
café au Milk Bar pour la symbolique, mais les services de la présidence ont
refusé ; la proximité de la librairie avec la statue de l’Emir Abdelkader,
symbole de la fondation de l’Etat algérien et enfin la libraire est le symbole
de la Francophonie puisque l’Algérie a toujours refusé d’adhérer à l’OIF à
cause de la France, ancienne force coloniale.
Le patron de la librairie du Tiers Monde
Abderahmane Alibey qui était à Paris pour une formation pour les libraires a dû
écourter son voyage et revenir à Alger le 5 décembre au lieu du 7 comme c’était
prévu. Le lieu a failli être changé en raison de fortes pluies qui ont inondé
le sous sol de la librairie où était prévue l’interview filmée. Il a fallu
l’intervention des services de la wilaya d’Alger pour régler le problème et
détecter la fuite qui était située au niveau du restaurant mitoyen.
Certaines mauvaises langues affirment que
le choix de Macron pour cette librairie était pour faire passer le message que
l’Algérie est toujours dans le Tiers Monde. Ce qui est sûr c’est que la
proposition de faire l’interview à l’Institut Français d’Algérie situé juste en
contrebas de la librairie et où il existe un espace important et sécurisé pour
la faire ,a été dès le départ écartée par Macron qui souhaitait un lieu plus
approprié et symbolique de l’Algérie.
https://dz.ambafrance.org/Declaration-du-President-de-la-Republique-Emmanuel-Macron-au-Palais-Zeralda-a
Déclaration du Président de la République, Palais de Zéralda
8 janvier
2018
Retrouvez la déclaration du Président de la
République, Emmanuel Macron, à l’issue de sa rencontre avec le Président de la
République algérienne démocratique et populaire A. Bouteflika.
Cette rencontre s’est effectuée dans le cadre de la
Visite de travail et d’amitié en Algérie du Président de la République.
Bonjour Messieurs Dames,
Je
m’exprimerai plus longuement dans quelques instants en conférence de presse.
Mais je tenais à remercier le Président BOUTEFLIKA pour son accueil.
Nous avons
eu, en présence du Président du Conseil des Nations, du Premier ministre, de
plusieurs de ses ministres et de deux de mes ministres, un échange qui a
d’abord porté sur le contexte international et les possibles déclarations
américaines dans les prochaines minutes – j’aurai l’occasion d’y revenir –, les
sujets régionaux et notre volonté de trouver une issue favorable au sujet
libyen avec le retour à la stabilité. La Libye est un sujet qui tient tout
particulièrement à cœur au Président BOUTEFLIKA et sur lequel nous œuvrons
également avec les initiatives prises par la France à La-Celle-Saint-Cloud en
juillet dernier et notre plein soutien au représentant personnel du secrétaire
général des Nations unies et sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme
dans la bande sahélo-saharienne, où nous travaillons ensemble et où nous sommes
convenus de renforcer cette coopération.
Nous avons
ensuite évoqué plusieurs sujets bilatéraux. La volonté conjointe de renforcer
les liens économiques avec plusieurs sujets qui trouveront leur issue dès
demain lors du Conseil de haut niveau qui se tiendra à Paris en présence de nos
deux Premiers ministres et de plusieurs ministres.
J’ai aussi
évoqué mon souhait de développer des projets ici en Algérie et j’ai confirmé au
Président BOUTEFLIKA notre intention de créer une Ecole du numérique avec les
autorités algériennes. J’ai ainsi amené plusieurs entrepreneurs, dont Monsieur
NIEL qui a développé l’Ecole 42 à Paris et qui est prêt à procéder à une telle
opération à Alger. La France compte l’accompagner, en lien avec les autorités
algériennes, pour donner des débouchés à la jeunesse et permettre de former la
jeunesse dans le numérique.
Je souhaite
aussi que nous puissions, dans les prochains mois, développer un fonds conjoint
d’investissement franco-algérien pour les petites et moyennes entreprises pour
aider à la diversification économique de l’Algérie.
Nous avons
également évoqué nos politiques de visa avec le souhait d’avoir un cadre
simplifié, mais aussi un meilleur contrôle pour lutter contre l’immigration
illégale.
En tout cas,
j’ai été très heureux de revoir le Président. Je l’avais vu quand j’étais
ministre de l’Economie, il y a quelques années. J’ai été heureux de pouvoir
poursuivre le dialogue et pouvoir lui réaffirmer l’engagement et la volonté de
la France de voir l’Algérie réussir pour elle-même et pour sa jeunesse.
Je vous
remercie.
Deux éléments plaident en faveur de l’idée que la France demandera pardon
février 16, 2018 - 12:22 Lyes Khaldoun
France colonisation repentance
Macron : « Nous devons regarder notre passé colonial en face et présenter nos excuses ». New Press
De Paris, Mrizek Sahraoui – S’achemine-t-on vers la reconnaissance officielle des crimes commis par la France en Algérie ? Tout porte à le croire. Deux éléments factuels plaident en faveur de l’idée que la France va, enfin, assumer son histoire et faire acte de repentance.
D’abord, outre la déclaration à Alger d’Emmanuel Macron en février 2017, alors qu’il était encore candidat, affirmant : « La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie, et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes. » En rectifiant la loi du 31 juillet 1963, qui prévoit une pension aux seuls détenteurs de la nationalité française, mais, désormais, accordée à toutes les victimes, in fine, le Conseil constitutionnel vient de reconnaître publiquement les violences commises tout au long de la guerre d’Algérie.
A cela s’ajoute la conférence de presse, tenue mercredi dernier à l’Assemblée nationale, organisée par deux députés, Cédric Villani du parti du président (LREM) et Sébastien Jumel du parti communiste (PCF), en présence de l’épouse, du fils de Maurice Audin, disparu en juin 1957, et, surtout, d’un témoin, Jacques Jubier, un appelé du contingent dont le témoignage est publié, mercredi, dans le journal L’Humanité. Dans ce témoignage, qui va sûrement en appeler d’autres tant les langues vont se délier soixante ans après les massacres, Jacques Jubier dit avoir lui-même « enterré Maurice Audin ».
Les deux députés s’adjoignent pour demander au chef de l’Etat «la reconnaissance officielle de l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française » sous couvert de l’Etat. Cependant, le cas Maurice Audin ne devait ni ne pouvait être un cas isolé.
Ainsi, c’est la première fissure – officielle – dans le mur du silence qui pèse sur la guerre d’Algérie qui vient d’être enregistrée. Désormais, il n’y a plus l’ombre d’un doute : témoignage à l’appui, Maurice Audin a bel et bien été torturé, avant d’être assassiné, et son corps disparu. Lors de la conférence avec l’Association des représentants de la presse ministérielle, tenue mardi soir, Emmanuel Macron a souhaité qu’il y ait « toutes les expertises historiques pour établir le maximum de vérité et procéder aux reconnaissances qui sont dues ».
La conférence de presse des députés Cédric Villani – dont l’engagement sur l’exigence de vérité sur la mort de Maurice Audin a dû recevoir l’aval de (son) chef – et Sébastien Jumel, qui intervient le jour anniversaire de la naissance du militant de la cause algérienne, dont la mort et la disparition du corps témoigne de la barbarie de l’armée française à l’endroit de tout un peuple et convoque les heures sombres de l’histoire de France, va sans doute susciter un débat passionné entre ceux qui œuvrent pour le rétablissement de la vérité sur ce qui s’était réellement passé et les tenants du déni de la vérité historique. Les mêmes, comme d’habitude.
M. S.