Kader Arif annonce trop vite la libération des otages au Cameroun, Kader Arif ridiculisé à l'assemblée nationale, Kader Arif le ministre qui a parlé trop vite, c’est un couac de première classe, après sa gaffe sur les otages Kader Arif doit-il démissionner ?, une faute qui prête le flanc aux critiques de cafouillages de François Le Normal , il y a des jours où il vaut mieux parfois ne rien dire. Un ministre qui à trois reprises  intervient hors son domaine de compétence à ce point à contretemps peut-il rester au gouvernement ?

 
 

L'ex-ministre de la Défense Hervé Morin (UDI) et le patron des députés UMP Christian Jacob ont vivement critiqué jeudi le ministre délégué aux Anciens combattants Kader Arif pour avoir évoqué une libération des Français enlevés au Cameroun, avant de revenir sur ses propos.
Trouvant "ahurissant qu'un ministre interrompe la séance " à l'Assemblée nationale " pour annoncer la libération des otages ", le député de l'Eure et président du Nouveau centre (NC) a déclaré à la presse dans les couloirs du Palais Bourbon « qu’il n'est absolument pas dans le rôle d'un ministre délégué aux Anciens combattants de faire une annonce comme celle-ci ».

Les préoccupations de Kader Arif, les bobards , parfois il s'occupe des Harkis, et rarement des Français d'Algérie.

« C'est au moins au ministre des Affaires étrangères, probablement même au Premier ministre »  de la faire, d'autant qu'elle « concerne tous les Français, parce qu'on est tous derrière nos compatriotes en danger et dont les familles sont dans un désarroi considérable « , a souligné M. Morin.

Face à «  un ministre délégué aux Anciens combattants qui veut se la jouer et annoncer une nouvelle, il faut que le Premier ministre mette de l'ordre dans son gouvernement » , s'est exclamé l'ancien ministre, dénonçant «  une nouvelle fois l'expression du bordel ambiant dans ce gouvernement » .

Le chef de file des députés UMP Christian Jacob a parlé pour sa part de « cafouillage »  et « d'erreur grave », « que tout le monde vit avec beaucoup d'émotion car on parle d'otages, de familles ».

« Sur des sujets extrêmement sensibles, il faut toujours prendre le temps d'avoir toutes les confirmations nécessaires du Quai d'Orsay « , a recommandé le député-maire de Provins (Seine-et-Marne).

Le rôle du Premier ministre est de rappeler à ses ministres que sur des sujets si sensibles et émotionnels, on ne parle que quand on a toutes les assurances et que la règle est que ce soit le ministre des Affaires étrangères ou le Premier ministre qui communique", a-t-il insisté.

Après avoir interrompu,  jeudi 21 février 2013 dans l'hémicycle, le débat sur une proposition de loi UMP, pour annoncer la libération des Français enlevés au Cameroun, suscitant des applaudissements sur tous les bancs, M. Arif avait repris la parole peu après pour déclarer qu'il n'y avait «  pas de confirmation officielle à ce stade » .

Alors que l'Assemblée nationale discute ce jeudi 21 février 2013 de l'élargissement des conditions d'attribution de la carte du combattant, Kader Arif a pris la parole pour confirmer une information parue quelques minutes plus tôt dans la presse : la libération des sept otages français au Cameroun.

Le ministre se saisit du micro et annonce :

Juste avec la prudence d'usage, je viens d'avoir comme information, à confirmer, mais il me semble qu'elle est confirmée, que nos otages au Cameroun ont été libérés.
Suivent des applaudissements nourris dans un hémicycle clairsemé et les remerciements du président de séance, Marc Le Fur.

Sauf que. Vingt minutes plus tard, Kader Arif reprend le micro pour revenir sur sa prise de parole. Finalement, il n'y a «  pas de confirmation officielle »  d'une libération et le ministre se dédouane en expliquant que c'était une information venue de la presse : Je m'étais exprimé tout à l'heure avec beaucoup de prudence, et il le fallait.
C'était une information transmise par voie de presse, lue sur son mobile et il n'y a pas pour le moment de confirmation officielle à ce stade de la libération.
S'il y avait des informations elles seraient transmises dans la journée de manière officielle.

     
 
 
     

Le Quai d'Orsay ne confirme pas la libération des sept otages français, kidnappés mardi 19 février 2013 dans le Nord du Cameroun. Le ministère des Affaires étrangères dit en effet procéder à des vérifications.

La famille d'expatriés français, enlevée mardi 19 février 2013 au matin dans le Nord du Cameroun.

Le ministère des Affaires étrangères dit procéder à des vérifications.

Le ministère des Affaires étrangères a démenti jeudi la libération des sept otages français enlevés mardi 19 février 2013, au Cameroun, annoncée dans la matinée par une source militaire camerounaise.
Malheureusement, ce n'est pas le cas, a indiqué le Premier ministre. A l'heure qu'il est nous devons faire preuve d'une grande prudence, a régi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
Des informations de libération "sans fondement". "Après vérification de nos ambassades, cette information apparaît sans fondement", a expliqué Didier Le Bret, le directeur du centre de crise du ministère français des Affaires étrangères. Les gouvernements des pays concernés, principalement le Nigéria et le Cameroun, ont également démenti.

Un ministre qui veut "se la jouer"

Face à «  un ministre délégué aux Anciens Combattants qui veut se la jouer et annoncer une nouvelle, il faut que le Premier ministre mette de l'ordre dans son gouvernement » , s'est exclamé l'ancien ministre de la Défense. " C'est une nouvelle fois l'expression du bordel ambiant dans ce gouvernement", a-t-il dit.

« La règle veut que les otages ne soient considérés comme libérés qu'à partir du moment où ils sont entre les mains des diplomates français, ce qui n'est pas le cas pour l'instant » , a-t-on indiqué de source diplomatique française.

Kader Arif dans la tourmente

L'opposition fustige une " faute politique ", et certains à droite réclament carrément sa démission. Mais ce matin, ses collègues au gouvernement volent à son secours, comme Pascal Canfin, ministre délégué au Développement : " Ca peut arriver, il a commis une petite erreur qu'il a immédiatement regrettée " " Il s'est trompé, c'est tout, et on peut lui reconnaître le droit à l'erreur ", abonde la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. "
«  Dont acte, conclut son collègue à l'Agriculture Stéphane Le Foll »,  un aussi gros menteur que Kader Arif, avec ses engagements envers les Harkis pendant la campagne présidentielle de François Le Normal (FLN) « il faut être sur ces sujets extrêmement prudent".

   
 
   

«  Kader Arif, non, Kader ne part pas, et reste... »

Kader Arif aurait-il dû démissionner ?

Le ministre délégué à la Défense a commis une terrible gaffe jeudi matin sur un sujet hautement sensible, celui des otages, en annonçant à tort leur libération.

Comment a réagi l'Élysée ?

 « Faute vénielle », déclarait jeudi l’entourage du président, en ajoutant sans conviction : « ce n’est pas lui qu’il faut accabler, mais les médias qui ont repris les infos sans les vérifier », comme pour désamorcer cette bourde monumentale.

Alors, démission ?

Il s’agit tout de même de sept otages dont quatre enfants. Réponse d’un proche du chef de l’Etat, avec un haussement d’épaules: « Kader Arif, non, Kader ne part pas, et reste au gouvernement ». Autre brin d’ironie, de la part d’un ministre de premier rang : son collègue aux anciens combattants a fait preuve de « trop d’enthousiasme ».

Mais que s’est-il passé au juste jeudi matin à l’Assemblée nationale ?

Les faits sont simples : 9h31, l’AFP annonce la nouvelle de la libération des otages sur la foi d’une source militaire camerounaise. L’info démarre aussitôt en boucle sur les chaines d’info. Problème : ni l’Elysée, ni le quai d’Orsay ne confirme. Mais Kader Arif prend la parole à l’Assemblée à 10h pour claironner la nouvelle. Le ministre délégué aux anciens combattants se fait applaudir par les députés. Hélas, il n’y a pas d’eau dans la source camerounaise en question.

Le rappel à l’ordre tombe dans les minutes qui suivent

L’Elysée appelle l’imprudent. La soufflante est sévère. « Il faut rectifier ça tout de suite », ordonne en substance le falso d’Alger Pierre René Lemas, le secrétaire général de l’Elysée. 10h30, une demi-heure plus tard donc, Kader Arif reprend la parole pour démentir sa propre annonce. Le pire cauchemar de sa vie politique. « Le mieux est de travailler dans la discrétion », assènera François Hollande en fin de journée.

Comment expliquer qu’un ministre délégué puisse faire une telle annonce, à partir d’une simple dépêche d’agence de presse ?

Cela s’appelle de la légèreté, de l’amateurisme : sur un sujet aussi sensible, seuls l’Elysée, voire Matignon et le Quai d’Orsay ont la main. « Certainement pas la Défense, et encore moins son sous-ministre », se désolait un conseiller hier soir.
Kader Arif est l’un de ces membres du gouvernement éternellement dans l’ombre, à la recherche du quart d’heure de célébrité.

Et pourquoi n’est-il pas viré ?

Pour plusieurs raisons. Laurent Fabius, homme d’expérience, avait gaffé en début de semaine du 18 février 2013, en annonçant les prévisions de croissance à la baisse, sans être inquiété.

Et puis, Kader Arif est un fidèle, un ami de François Hollande depuis les années Solferino, et l’ancien chauffeur de Lionel Jospin, membre de l'OCI trotskiste.

Enfin, le virer à ce moment, en provoquant une crise gouvernementale à Paris sur la question des otages, aurait été un formidable cadeau pour les ravisseurs.
Le ministre délégué a donc le temps, explique un expert au sein du gouvernement : il prendra sans doute la porte de sortie, mais en douceur, au premier remaniement.

     
 
 
     

«Les sables mouvants de l’incompétence»

«Ce énième cafouillage démontre à quel point le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s’enfonce chaque jour davantage dans les sables mouvants de l’incompétence», estime Geoffroy Didier, l’un des leaders de la Droite forte. Qui en profite pour tacler le gouvernement dans son ensemble et Jean-Marc Ayrault plus particulièrement. « Sans véritable cap sur le fond et surtout sans aucun résultat concret depuis plus de neuf mois: toutes les conditions d’un gouvernement défectueux sont d’ores et déjà remplies. La question  est désormais posée: Jean-Marc Ayrault serait-il le nouvel Edith Cresson?»

Manuel Valls refuse "d'accabler" Kader Arif après sa boulette sur les otages

Manuel Valls n’est pas rancunier.

Le 17 décembre 2012 le sous-ministre délégué aux Anciens combattants, ( jamais des Rapatriés ni des Harkis)  Kader Arif, a souhaité qu'à l'occasion du premier voyage présidentiel de François Hollande en Algérie, (mercredi 19 décembre 2012 et jeudi 20 décembre 2013) , il soit décidé de faciliter la délivrance de visas pour les jeunes Algériens désireux de venir en France, en évoquant la tradition de la France « terre d'accueil ».

" Il a parlé trop vite? " la relance le journaliste. Manuel Valls botte en touche, une seconde fois.  «  Je pense surtout à la douleur, à l'inquiétude des proches de cette famille qui est prise en otage et ce que je souhaite, ce que nous attendons, c'est qu'ils puissent vite rentrer chez eux et en vie. »

Le locataire de la place Beauvau oublie volontairement les propos du sous ministre sur les visas

 

Un travail sur les harkis

Une bien mauvaise publicité pour ce sous - ministre jusqu'à présent très discret. Fils de harki né en Algérie et "issu d'une famille modeste" comme il le rappelle lui-même, Kader Arif, 53 ans, a été nommé en mai dernier par Jean-Marc Ayrault ministre délégué aux Anciens combattants.
A ce titre, il travaille à une meilleure reconnaissance des harkis, comme il l'expliquait le 14 décembre 2012 dans une interview au JDD.

"La situation des harkis est très compliquée. Il y a une vraie volonté de reconnaissance de ce qu'ils ont été, de ce qu'a été leur engagement auprès des Français, expliquait-il alors. Ils ont beaucoup de difficultés économiques : un taux de chômage élevé, des difficultés d'insertion. Nous sommes en train de discuter avec eux sur plusieurs mesures spécifiques. Et en même temps, je n'ai pas envie d'enfermer les harkis dans une espèce de bulle. Il ne s'agit pas d'en faire des citoyens à l'écart de la communauté nationale."

Un dossier prioritaire pour celui qui se défend toutefois d'être le ministre d'une seule cause. "Je ne suis pas un ministre algérien ou le ministre des harkis, je suis un ministre de la République", martelait-il ainsi dans cette même interview.

 
     

"Je ne suis pas là pour briller"

D'abord proche de Lionel Jospin, qui l'a repéré alors qu'il était simple militant haut-garonnais, Kader Arif est devenu proche de François Hollande, qu'il a accompagné à plusieurs reprises en Algérie, notamment lors de sa visite d'Etat en décembre 2012. Il est également député européen et député de Haute-Garonne.

Dans son réseau, on peut relever les ministres Cécile Duflot (ministre du pétard et du Logement), Benoît Hamon (Consommation du cheval et économie solidaire) et Christiane Taubira (Justice), avec lesquels il avait le 12  novembre 2012 à un dîner très remarqué au ministère de la Justice.

 
 
     

Une "nouvelle bande des quatre" en référence au  quatuor de ministres composé de Manuel Valls, Stéphane Le Foll, ministre des promesses non tenues aux Harkis, Vincent Peillon ministre de l’éducation nationale et de la drogue et Pierre Moscovici unie, selon Cécile Duflot, par "une sympathie personnelle".

De cette nouvelle bande, Kader Arif est le moins connu, et sans doute celui qui s'expose le moins. Une question de nature pour celui qui confessait il y a peu : " je ne suis pas là pour briller ". Sa bourde du jeudi 21 février 2013 aura tôt fait de le sortir de l'ombre.

Que la plupart des Français ne sachent pas qui est ministre délégué aux Anciens combattants, (jamais des Rapatriés et jamais des Harkis) rien de plus normal, comme son complice François Le Normal.

Que le dit ministre souhaite se faire connaître d’eux, des députés, des médias, rien de plus compréhensible.

Mais qu’à cette fin, il sorte de son domaine de compétence et prenne la parole de façon inconsidérée, voilà qui pose problème.

     

Un autre exemple  l’incursion sur les prérogatives de François Le Normal (FLN), le 11 janvier 2013 au matin Kader Arif déclare sur LCI :

Le ministre délégué aux Anciens combattants Kader Arif, interrogé sur LCI sur l'appel du président malien à l'aide militaire de la France, a estimé vendredi que «  la précipitation ne (servait) à rien »   , écartant un engagement «  dans l'urgence »  des troupes françaises.

«  Il y a forcément urgence. Moi, je pense qu'il y a un risque majeur (pour) l'intégrité du Mali, qui est aujourd'hui mise en cause par des mouvements terroristes. (...) Mais en même temps, la précipitation ne sert à rien. Il ne peut pas y avoir là une espèce d'engagement qui pourrait avoir lieu dans l'urgence sans tenir compte de ce que sont les positions à l'échelle internationale »  ", a déclaré Kader Arif sur LCI.

 
 
François Le Normal (FLN) à Alger
 

Quelques heures après, François Hollande annonçait l’intervention militaire française au Mali vers 18h25 CET

Le président François Hollande a confirmé le vendredi 11 janvier 2013 l'engagement des forces armées françaises au Mali, ce vendredi "après-midi", pour repousser les groupes armés islamistes en soutien aux troupes maliennes.

Dans une déclaration à l'Elysée, le chef de l'Etat a affirmé que cette opération de lutte contre des "terroristes" durerait "le temps nécessaire", ajoutant que le Parlement français serait "saisi dès lundi" de ce dossier.

"L'article 35 (de la Constitution, ndlr) dit que le Parlement doit être informé des interventions des forces armées", a rappelé le ministre délégué aux Relations avec le Parlement, Alain Vidalies.

       
         
 
     
   

Un ministre qui, à trois reprises, intervient hors son domaine de compétence à ce point à contretemps peut-il rester au gouvernement ?