S’excuser de la colonisation de l’« Algérie » ? Et puis quoi encore !
On nous a expliqué, tous ces jours derniers, que lors de sa virée en Algérie Hollande n’avait finalement descendu le saroual « que » jusqu’à mi-cuisses. Les uns trouvant que c’était déjà trop, les autres que ce n’était pas assez.
Pour ma part, je ne garderai de ce voyage que sa charge honteuse contre la colonisation : « Pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise (sic) à un système profondément injuste, brutal et destructeur. » C’est cela le discours de vérité dont il se réclame ? Mensonge(s) !
La colonisation de l’« Algérie » découla de la nécessité d’abord de mettre un terme à des siècles de pirateries barbaresques. Et elle eut pour effet d’être un acte libérateur : celui des populations indigènes écrasées sous le joug des Turcs depuis trois siècles. Dans une région où l’identité algérienne n’avait jamais existé.
S’il y a eu des colonisateurs injustes, brutaux et destructeurs en « Algérie », et non seulement là mais dans toute l’Afrique du Nord, de la Libye au Maroc, ce sont les Arabes qui ont envahi et converti besif (à la force du sabre) les seuls autochtones originaux, les Berbères. Des colonisateurs qui, de la Libye au Maroc, sont toujours aux commandes. Et puis les Turcs que nous avons délogés en 1830, libérant alors les tribus arabes et berbères maintenues en esclavage par les beys (1).
Alors s’excuser de quoi ? D’avoir fait passer ces populations de moins d’un million d’habitants en 1830 à plus de dix millions en 1962 ? S’excuser d’avoir transformé des terres fétides et infertiles en cultures riches et nourricières ? D’avoir résolu le problème de l’eau en domestiquant les oueds et en créant un réseau d’irrigation incomparable ?
S’excuser d’avoir installé un réseau routier là où il n’y avait que de pauvres sentes pour des muletiers ? D’avoir construit 23 ports, 23 aéroports, des milliers de kilomètres de voies ferrées, des écoles (2), des dispensaires, des hôpitaux ?
Loin de nous excuser, nous devrions exiger des excuses – et le mot est faible – pour les massacres de masse de chrétiens, de musulmans et de juifs. Pour le génocide des harkis assassinés par le FLN dans des conditions qui passent l’imagination.?Et, disons-le sans détour, nous ne sommes pas de ceux qui concèdent qu’il y a eu des crimes et des exactions « des deux côtés ». Il n’y a pas de commune mesure entre les abominations commises par les fellaghas et les actes de guerre de l’armée français en réponse à ces abominations.
La France ne peut plus rien en Algérie. La France ne peut plus rien pour l’Algérie. Sinon de lui demander, cinquante ans après son « indépendance » (qui a consisté à la livrer à de sanglants dictateurs, mais cela ne regarde que les Algériens), de se préoccuper plutôt de donner du travail à des millions de jeunes qui traînent la savate dans un pays potentiellement très riche. Et de cesser de nous envoyer des centaines de milliers d’émigrants qui, curieusement, ne rêvent que de venir vivre – et, si on comprend bien, souffrir – dans cette France dénoncée, diffamée, insultée, par les satrapes de la camarilla fellouze.
(1) Ferrat Habbas : « La France n’a pas colonisé l’Algérie, elle l’a fondée. »
(2) Belkacem Ibazizen : « La scolarisation française a fait faire aux Arabes un bond de mille ans. »
ALAIN SANDERS - Article extrait du n° 7758 du Jeudi 27 décembre 2012 |