Comme  chaque fois, c’est devant un aréopage de renom que s'est déroulé le  traditionnel triptyque paella-mona-fiesta de l'Association nationale des  rapatriés d'Afrique du Nord (A.N.R.O.) au gymnase Alain Calmat. Ce moment festif  est un fondement quasi-originel de l’identité et des revendications  pieds-noirs, immanquablement teintés du partage fraternel et de nostalgie  militante.  
           
            Autour du président Roland Soler, on notait en effet la  présence du maire et du premier adjoint Éric Diard et Jacques Ellena du  président du comité de liaison des associations nationales de rapatriés  (Clan-R) Denis Fadda  de Francis Agostini  président de la Maison du combattant  de  l'oranais maire-adjoint sarthois Alain Fournie, de l’écrivain-réalisateur  militant lui aussi Claude Nal et une bonne dizaine de personnalités régionales,  soutiens affichés du combat identitaire pied-noir.  
           
            Une telle mobilisation signifie que ce traditionnel  rassemblement pascal festif est toujours aussi militant. À commencer par le  discours d'ouverture du président Soler, qui a rappelé l’objet de ce  rendez-vous, "né sur l’autre rive de la Méditerranée.... et ainsi  pérennisé pour perpétuer une identité, des us et coutumes liés de la rencontre  de gens arrivés de métropole, de corse d'Espagne, des Baléares, d’Italie et de  Malte et d’ailleurs qui dans la souffrance avaient bâti un beau pays."  
          Une déclaration inespérée 
              
            Plus de 500 personnes ont partagé  avec ferveur cette journée du souvenir, marquée par la  déclaration politique d'Éric Diard, qui aura  des répercussions dans les mois qui arrivent  
            Si ce retour revendicatif a fait mouche auprès des convaincus,  que dire du message du maire qui au-delà du seul soutien du combat pour  réhabiliter la mémoire et l’âme pieds-noirs, a sans doute dépassé leurs  espérances : Éric Diard a d'abord fustigé durement le choix du président  Hollande d'afficher l'hommage de la Nation et de commémorer la date si  contestée du 19 mars 1962 (date des accords d'Évian validant le cessez-le-feu  officiel de la guerre d’Algérie, alors que les combats qui ont suivi ont fait  encore des milliers de morts, Ndlr). 
            Éric Diard a môme cette fois-ci franchi le pas, en déclarant  que "cette année, une stèle saussétoise à la Mémoire de toutes les  victimes et disparus du massacre d'Oran le 5 juillet 62 sera posée et officiellement  inaugurée dans le parc de la salle des arts, entre monument aux morts et  monument contre le racisme et l’antisémitisme".  
            L’annonce a fait l’effet d’une bombe dans la communauté  pieds-noirs, "désespérant de  pouvoir un jour voir l’Histoire et notre Mémoire ainsi rétablies", a  rajouté un responsable d'association, appuyé par des applaudissements ont  traduit "notre espoir désespéré et  vain depuis des décennies". 
             
              Autrement dit, des larmes de gratitude se sont copieusement  rajoutées aux habituelles larmes du souvenir fraternel qui accompagnent  toujours cette journée pas comme les autres autour du duo gagnant Paella-Mona  de Pâques, incontournables madeleines proustienne de l’identité pieds-noirs.  
              En suivant la fête fut totale pour plus de 500 convives, avec  la star des années 70 Christian Delagrange, entouré d’Angela Amico et Lou  Lewis, fers de lance artistique d’un casting exclusivement « comme  là-bas, dis ».  
             
              Fin de journée, ce sont bien sûr encore les larmes qui ont  accompagné les au-revoir, avec pour tous l’impression que cette annonce d'Éric  Diard allait révolutionner le combat pied-noir actuel, et surtout allait mettre  en ébullition le Landerneau politique.  
          Affaire forcément à suivre....   |