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1er novembre 2010 La municipalité de Poitiers pose une plaque au cimetière de la Cueille
en souvenir des '' disparus '' de l'été 1962 en Algérie

 
         
 
 
La mairie pose une plaque ce mardi, au cimetière de la Cueille. A la demande du Cercle Algérianiste et en souvenir des '' disparus '' de l'été 1962 en Algérie.
Joseph Belda (à gauche) dont le père a disparu à 60 km d'Oran en septembre 1962 et Jean-Claude Molla, président du Cercle Algérianiste du Poitou. -
C'est une page de l'histoire, commune à la France et à l'Algérie. Elle a été mise sous cloche depuis bientôt un demi-siècle.
 
Le 19 mars 1962, à la suite des accords d'Evian, les fusils des soldats français se taisaient. La guerre, pour autant, n'était pas terminée. Entre le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et l'armée de libération nationale (ALN) conduite par Houari Boumedienne, sous la direction politique de Ben-Bella, une guerre civile opposait les Algériens pour le contrôle du pouvoir. Les harkis, mais aussi les pieds-noirs allaient en faire les frais. L'armée française est restée l'arme au pied. Renfermée dans ses casernes jusqu'à son départ définitif de l'Algérie.
'' Pour pousser les derniers Européens à quitter le pays ''

Jean-Claude Molla, président du Cercle Algérianiste du Poitou : « On a longtemps accusé l'OAS, l'organisation de l'armée secrète. Elle n'était pas présente dans les campagnes. »
« Pendant tout l'été 1962, l'Algérie était en proie aux luttes de factions. En l'absence de gouvernement central, une multitude de chefs locaux rançonnaient et enlevaient en toute impunité », ajoute Joseph Belda, vice-président de l'association : « Mon père fait partie de ceux qui ont disparu durant cette période troublée. Le 13 septembre, il rentrait à son domicile après avoir vendangé sa vigne. Il a été enlevé par des membres de l'ALN désireux de s'accaparer son véhicule, mais surtout de pousser les derniers Européens encore présents dans son village d'Aïn-el-Arba, à quitter le pays pour s'accaparer de leurs terres. De ce point de vue, la disparition de mon père a eu l'effet escompté : les Européens qui voulaient rester au village ont fini par partir. En septembre 1963, la nationalisation des biens agricoles pouvait succéder aux expropriations sauvages. »
Jusqu'en octobre 1964, Joseph Belda est resté en Algérie pour rechercher son père. En vain. Il est alors venu à Poitiers terminer ses études de droit. Aujourd'hui retraité, il vit à La Roche-Posay. Et milite pour qu'un hommage soit rendu aux 3.000 Européens qui, comme son père, ont été enlevés et sont portés à jamais disparus. « Ni la Croix-Rouge, ni la France n'ont véritablement engagé des recherches pour savoir ce qui s'était réellement passé. »
Un hommage aux portés disparus
Parmi les 150 familles adhérentes au Cercle Algérianiste du Poitou, cinq ont eu l'un des leurs « porté disparu » pendant la guerre civile algérienne du printemps et de l'été 1962. Un hommage particulier leur sera rendu mardi 2 novembre à 16 h au cimetière de la Cueille à Poitiers.
Le Cercle Algérianiste avait demandé à la mairie de Poitiers de faire placer une plaque sur la stèle érigée en 1987 en mémoire de tous les Européens décédés en Algérie et dont les tombes ont été profanées. Jean-Claude Molla : « Finalement, la mairie de Poitiers a payé la plaque qui vient rendre hommage aux personnes disparues et jamais retrouvées dans les mois qui ont suivi le 19 mars 1962. »
Source :J.J.B. http://www.lanouvellerepublique.fr/vienne/LOISIRS/Patrimoine-tourisme/En-souvenir-de-son-pere-disparu-en-Algerie