De la frontière tunisienne à Oran, il était à Oran, le 5 juillet 1962, lors des terribles massacres commis sur la population des Français d'Algérie : « J'ai connu le cessez-le-feu du 19 mars 1962 avec ses avantages et ses inconvénients. J'étais là quand l'armée du FLN est rentrée, le 2 juillet, dans Oran. Et j'ai vécu le massacre du 5 juillet. J'étais en mission, sans arme, quand je me suis retrouvé sous le feu nourri des soldats du FLN. J'ai eu la chance de pouvoir me cacher sous un escalier pendant quatre heures. Quand les tirs se sont arrêtés, je suis sorti.
Et là, j'ai été pris aussitôt en charge brutalement par les soldats, malmené, fusil dans le dos. Je n'ai rien dit. Ils m'ont emmené au commissariat, pas loin de là, et là, dans le grand escalier en face de moi, un homme en tenue descend. Il est en uniforme de commissaire de police. Je le reconnais. Il avait travaillé sous mes ordres, en tant que civil, dans les services du matériel. Il me dit : « Qu'est-ce que tu fais là, Marji ? » (c'est ainsi qu'on appelait le maréchal des logis). Je lui ai expliqué. Alors, il a dit aux soldats : « A lui, il ne faut rien lui faire. Reconduisez-le à sa compagnie ». Ils m'ont accompagné avec le klaxon. Cet homme m'a sauvé la vie, j'ai eu de la chance ».
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2010/06/26/862889-Lombez-Samatan-La-guerre-de-Norbert-Falzon.html |