Comme chaque année les Rapatriés d'Algérie de Nice participent à une cérémonie en souvenir des victimes du massacre du 5 juillet 1962 à Oran par le FLN
 
     
 

 

Vidéo - 4 juillet 2009 - Nice -
 
5 juillet 1962 - Oran
 
     
 

Le massacre du 5 juillet 1962 (ou Massacre d'Oran) se déroula à Oran, en Algérie, le 5 juillet 1962, quatre jours après le scrutin d'autodétermination de l'Algérie. Oran, grande ville de 400 000 habitants, était la seule à majorité européenne. Ce massacre s'inscrivit après la fin de la guerre d'Algérie,et quelques heures avant l’indépendance.
Le matin du 5 juillet, la ville est calme. La radio donne l'ordre aux habitants de reprendre le travail. Mais une foule de musulmans occupe à nouveau la rue. Elle se dirige de la place Karguentah à la Place d'Armes (place Foch),un mouvement de panique s’empare des manifestants. Des inconnus armés se mêlent à la foule.

 
     
 
 

Certains sont en uniforme. On ignore s’il s’agit de membres de l’ALN de l’extérieur, d’auxiliaires de l’ATO (force armée de l’Exécutif provisoire algérien) ou de simples pillards. Ils agressent et tuent tous les civils européens qu’ils rencontrent, dans un déchaînement meurtrier. C'est une véritable chasse à l’homme qui s’organise. Elle va gagner de nombreux quartiers européens. Sur les atrocités commises, tous les témoignages se recoupent : ce ne sont qu'exécutions sommaires d’Européens et de musulmans soupçonnés de leur avoir été favorablesà la France, scènes de lynchage, actes de torture (pendaison à des crocs de boucher, amputations, énucléations). Sur le boulevard du Deuxième-Zouave, deux mitrailleuses lourdes « se déchaînent ». Les hommes en armes quadrillent la ville. Ils font des prisonniers, et les regroupent. C’est ainsi qu'ils conduisent des Français en cortège au commissariat central, ou vers Petit Lac (quartier musulman, au sud-est), ou encore vers la Ville Nouvelle (quartier musulman du centre). Certains de ces prisonniers sont tués en chemin, d'autres sauvés par des musulmans.
Le général Katz est à la tête des 18 000 soldats français présents à Oran. Son attitude est jugée « incompréhensible » par Gérard Israël et « atterrante » par Georges-Marc Benamou . Le général Katz tarde en effet à réagir (six heures s’écoulent entre le début de l’émeute et le déploiement des militaires français). Doit-il se plier à un ordre précis ? On ne trouve pas trace d’un ordre écrit de non-intervention, aux Archives actuellement accessibles. Les soldats français restent dans les casernes. Les initiatives participant d’un sentiment humain sont isolées, comme l’acte de désobéissance du lieutenant Kheliff, qui intervient avec son unité de chasseurs du 30e BCP, loin de sa base, pour faire libérer des centaines de prisonniers européens, regroupés devant la préfecture.

C’est à 14 heures 20 que le général Katz donne l’ordre d’intervenir. À 15 heures 30, les premiers gardes mobiles sortent de leur caserne. Il faut attendre 17 heures pour que l’armée française prenne position dans la ville et commence à rétablir le calme.

Au soir de cette journée, le général De Gaulle apparaît comme prévu à la télévision, et proclame l’indépendance de l’Algérie.

Des charniers vont être découverts, notamment à Petit Lac. On ne connaît pas alors le bilan exact du massacre. Mais, très vite, on estime qu'il y a eu par ailleurs des centaines d'enlèvements. Par la suite, certaines victimes auraient été retrouvées dans des maisons closes ou dans des mines.

Ce massacre, visant des innocents au hasard, terrorise la population civile européenne. Il lui montre qu’elle est privée de protection. Il lui montre la fragilité de son statut, tel que défini par les accords d'Évian. Le massacre suscite et terreur et désespoir chez les Européens, dont l’exode prend alors un tour massif. Fin 1962, il ne reste plus en Algérie que 100 000 Européens, sur près d'un million avant le massacre.