Monsieur le Président, {SARKOZY}
Nous apprenons que des corps de soldats australiens et britanniques, morts pendant la première guerre mondiale, vont être exhumés à Fromelles. Les gouvernements australien et britannique vont procéder à des identifications grâce, notamment, à des tests ADN. Il s’agit là d’un devoir de mémoire et de respect dû aux morts qui honore ces deux pays.
Or, la France n’a jamais cherché à retrouver les personnes enlevées et disparues en Algérie, particulièrement entre le 19 mars et le 5 juillet 1962. Les cimetières ont été profanés et dévastés. Certes, une ré-inhumation doit avoir lieu le 10 mai prochain mais les familles de disparus ne savent toujours pas ce qu’il est advenu de leurs parents, enfants ou amis. Et bien peu nombreuses sont celles qui pourront aller se recueillir au cimetière d’Oran.
De même pour les familles dont les caveaux ont été profanés.
La France, qui n’a rien fait pour protéger ses citoyens en sachant le sort qui leur serait réservé, nous doit aujourd’hui un minimum de réparation. Ce que les Australiens et les Britanniques font pour leurs concitoyens morts au début du siècle, la France le doit à ceux qu’elle a abandonnés au mépris des promesses faites solennellement par le chef de l’état, il y a moins de cinquante ans.
Les soldats australiens et britanniques auront droit à un cimetière militaire qui sera créé au centre du village de Fromelles. Nous demandons le même traitement pour les soldats et les civils morts pour la France en Algérie.
Je ne doute pas que notre demande légitime trouvera un écho favorable et je vous prie d’agréer, monsieur le président, l’expression de ma haute considération.
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