Ils sont corrects avec moi, ils nous donnent bien à manger, mais c’est pour prendre notre sang, et après ils nous tueront…j’ai de la chance d’être étranger, les français sont tués les premiers.`
Si la Légion ne peut rien pour moi, au moins qu’ils ne croient pas que je suis déserteur… Ton frère qui t’embrasse. Pas un mot à maman, tu l’embrasseras de ma part .
Ces dernières lignes rappellent la lettre de Guy Moquet.
Grégor Mathias fait de nombreuses hypothèse sur le lieu de détention, qui pourrait être un quartier musulman d’Oran. Il se référe en particulier à la thèse de Mohammed Guentari (OPU Alger, 1994), qui fait état de la pénurie des neuf dispensaires implantés par le FLN à Oran. Les autorités militaires ont dû faire les mêmes suppositions, mais il est probable qu’à cette date le prisonnier était décédé. Il faut en effet 5 semaines pour que l’organisme récupère après une prise de sang. Or la fréquence était ici de 13 jours.
Maurice FAIVRE
P.S . Les archives du CICR (251-008-015) font état de la mise en place de médecins suisses auprès du FLN en mai-juin 1962 : - docteur Foletti à Relizane – docteur Martin à Clos Salembier – docteurs Egli et Denzer à Oran avec un infirmier.
Le CICR souligne que les médecins européens ont accepté le docteur Egli et ouvert l’hôpital civil d’Oran aux musulmans. De son côté, la Croix-Rouge française est chargée de l’approvisionnement en sérum rhésus.
En 1962, le docteur Jean-Louis de Chastonay était un des délégués du CICR à Alger, et en 1963, le futur professeur Francis Waldvogel.
Je souhaite que le présent compte-rendu soit adressé pour avis aux médecins mentionnés, s’ils vivent encore.
Je demande également l’avis de l’Association des anciens légionnaires |