Une disparition qui sera même consignée dans La Dépêche algérienne du 15 janvier 1962.
Un démenti sera alors envoyé par Yvan Donnat. Mais le ministère des Affaires étrangères n'en tiendra pas compte.
Si vous cliquez aujourd'hui sur le site intranet de ce ministère - ce qu'ont fait les concepteurs du Mur des Disparus — et que vous allez à la rubrique « liste des personnes disparues, décédées ou présumées décédées ». Vous y trouverez le nom de Gaston Donnat et de quatre membres de sa famille. Une erreur ? Oui. Mais si quelqu'un est à blâmer, ce n'est pas le Cercle algérianiste à l'origine de la construction du mémorial, mais les autorités françaises pour le moins négligentes.
Le problème, comme l'exprime idéologiquement Yvan Donnat, c'est que son père a « toujours été un humaniste et un militant anticolonialiste " et que sur le mur, « son nom (...) est accolé à celui d'assassins (sic !) de l'OAS ». Pas de quoi en faire un plat, comme le résume le courageux maire de Perpignan. Jean-Paul Alduy lui aussi mis en cause :
— C'est un mauvais procès qui nous est fait. Nous avions demandé au Cercle algérianiste qu'il utilise des sources officielles, ce qu'il a fait. Nous avons bien sûr obéi au souhait de la famille Donnat et nous avons demandé au Cercle algérianiste qu'il efface leurs noms.
Suzy Nicaise du Cercle algérianiste, explique : « Aujourd'hui, de l'Humanité à Libération en passant par Courrier international, tous disent combien il est insupportable à cette famille communiste bien vivante d'être sur le mur des nostalgiques de l'Algérie française". Pas de commentaires...
Et c'est sûr qu'il était urgent d'ôter les noms de ces communistes accolés à ceux de nos pauvres morts. Pas de commentaires ? Un pourtant. En forme de coup de chapeau à Thierry Rolando, président du Cercle algérianiste, qui, contacté sur cette affaire par Libération, a refusé de répondre en motivant ce refus : « Vos articles sont écrits à l'avance. »
Alain Sanders
|