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Jean-Paul Alduy, sénateur-maire: Perpignan, terre d'accueil, ne pouvait pas laisser la mémoire des Disparus à jamais ensevelie dans les mensonges de l'histoire.

   
 

Accueillant les familles de Disparus, Jean-Paul Alduy, sénateur-maire de Perpignan, a prononcé le discours suivant :


« Chères familles de Disparus, Perpignan vous accueille aujourd'hui, comme elle a accueilli en 1962 tous nos compatriotes forcés à l'exil à la fin de la guerre d'Algérie et, avant vous, tous les républicains espagnols forcés à l'exil en 1939.
Perpignan, terre d'accueil, ne pouvait pas laisser la mémoire des disparus à jamais ensevelie dans les mensonges de l'histoire. Le respect, que nous devons à la mémoire de ces enfants, de ces femmes, de ces hommes, victimes innocentes de leur attachement à leur terre, est porté aujourd'hui par ce Mémorial des Disparus.
Vous les familles, vous demeurez depuis quarante-cinq ans dans la peine, la douleur, l'incertitude.
Vous avez au fond de vous le sentiment que la justice n'existe pas et que votre malheur n'a jamais été pris en compte par personne en dehors de vous. Vous avez le sentiment que l'oubli devait être le tombeau définitif de vos proches disparus.

 
Et bien non! Perpignan, à sa modeste place, veut rappeler aujourd'hui que la mémoire de vos souffrances était partagée par une communauté de destins.
Perpignan la solidaire ne pouvait pas, ne devait pas ignorer ces vies brisées, ces bonheurs perdus, ces espoirs anéantis. En me tournant vers ce Mémorial et vers les noms qui sont inscrits, en pensant aux harkis, je ne peux m'empêcher de croire que tout cela aurait pu être évité.
D'autres pays depuis, comme l'Afrique du Sud, nous ont montré que la solution politique, d'un destin commun entre différentes communautés, aurait pu aussi être trouvée en Afrique du Nord. Alors de grâce, ne refaisons pas l'histoire car les historiens auront le temps de le faire au fur et à mesure que les archives s'ouvriront.
Revenons dans ce que nous avons souhaité à Perpignan, quand nous avons autorisé le Cercle algérianiste à ériger le Mémorial des Disparus, demeurons dans l'entière solidarité avec les victimes. Car Perpignan, terre d'accueil, Perpignan la fraternelle, Perpignan la solidaire, a toujours dans son histoire, été du côté des victimes. Et si je suis devant vous aujourd'hui, au-delà de ma fonction, c'est l'homme responsable d'une communauté de destins aux mémoires croisées, qui s'incline devant ces pauvres êtres faits de chair et de sang disparus à jamais.
Et bien on pourra dire partout, chères familles, que vous n'êtes plus seules pour penser à eux, mais qu'ici à Perpignan une communauté toute entière veille sur eux. Je vous remercie ».
Jean-Paul Alduy
Voir aussi le diaporama de l'inauguration du mur des disparus