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Le rendez-vous du 25 novembre 2007 à Perpignan
Musée et Mur des Disparus d'Algérie

     
   
 

Future inauguration du
"Mur des disparus"


Mme Gislaine Pons de Saint-Laurent-de-la Salanque. (...)Je suis scandalisée après la lecture réservée au Mémorial pieds-noirs de Perpignan. Nous sommes Français, nous avons combattu pour rester Français pour que la France reste française. Vous avez eu les Résistants en France, nous, nous avions notre résistance OAS pour rester Français et garder notre sol français. Les combattants communistes enrôlés dans le FLN, les porteurs de valises, les décorés de la médaille des fellaghas (...), sont aujourd'hui à vouloir faire la loi au lieu de se cacher par la honte et le sang qui les recouvriront jusqu'à la mort. (...) Connaissez-vous l'histoire (...) des vignerons catalans qui ont donné un baluchon à leurs enfants à la révolution et qui les ont expédiés en Algérie pour échapper à la mort. ..

 

Ce sont eux les Français, qui sont devenus, vos "sales Pieds Noirs', des crèves la faim de France venus créer notre Algérie, eux qui ont bravé la faim, le froid, la malaria, la mort pour faire un pays unique au monde que vous n'avez pas su garder, que vous avez vendu. (Était leur sueur, leur sang, leur courage, ils ont droit à notre reconnaissance. Mes aïeux Vidal, Figuères, Liège, Godaillent, Lopez, Bonnet, Solers... Vous m'avez mal reçue, mal traitée aussi. Vous avez trahi, abandonné, trompé des milliers de gens, ces gens qui 20 ans avant vous avaient libérés et qui comptèrent les mains charitables qui se tendirent vers eux. (...) 95 des miens sont venus vous défendre, 52 sont revenus de 39-45, les manquants donnent dans des cimetières français. Nous, nous avons gardé la France française. (...) Si vous appreniez votre histoire et celle de votre région, que vous ne connaissez pas ! Messieurs les élus et les beaux parleurs, c'est un conseil que je vous donne, il ne coûte pas cher, le prix d'aller vous instruire sur ceux qui sont peut-être aussi vos glorieux aïeux Merci pour ces vaillants oubliés. Mémoire, Mémoire, vous avez dit Mémoire !(...).


Mlle Agnès Gonzalès de Perpignan. Il y a maintenant 45 ans mes grands-parents pieds-noirs s'exilaient vers une France inconnue et décidaient d'entrer dans un profond silence sur tout ce qui constituait leur passé en Algérie. Qu'avaient-ils à cacher ? Rien, aucun squelette dans le placard. Juste la peine de l'exil, les ravages des années de terrorisme et la disparition d'un être cher, Que l'on a attendu en vain pendant des mois et qui n'est jamais rentré, Pourquoi ce silence? Parce que la métropole et l'opinion publique les avaient déjà condamnés sans procès équitable. Préjugés et caricatures demeurent toujours d'actualité. Comme dernière preuve d'affection a ceux qui me manquent tant, je serai là ce 25 novembre pour voir ce mur, à la mémoire de toutes ces personnes qui ne rentreront jamais chez elles. N'oublions jamais que Ton parle de victimes. J'espère aussi que le Centre de documentation sur la présence française en Algérie verra le jour. Pour que les préjugés et certains tabous absurdes tombent Pour que les miens ne soient pas oubliés et par égoïsme. Pourquoi moi la petite-fille de pieds-noirs, n'aurais-je pas droit a un héritage culturel ?

 
 

A La suite de l'article du 5 octobre 2007, intitule "Début sur la présence française en Algérie " et notre appel lancé à vous chers lecteurs nous publions vos réactions.


M. Christian Javaloyes de Saint Mandier (83). De passage dans votre région, votre titre en première page de votre édition du 5 octobre m'a fait découvrir la polémique soulevée par la création de ce centre. (...) En 2002. M Bertrand Delanoë, maire de Paris, au cours d'une cérémonie le déroulant sur les bords de Seine, inaugurait une plaque commémorative en hommage aux victimes musulmanes de la répression de la manifestation du 17 octobre 1961. Manifestation organisée par le FLN en pleine guerre d'Algérie. Cette cérémonie fut particulièrement médiatisée. Il était ainsi permis de suivre sur la télévision algérienne en langue française, de longs débats sur cet aspect dramatique du conflit, et de noter la présence parmi les participants de M. Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP. En répondant aux questions de ses interlocuteurs algériens, ce dernier commentait abondamment les zones d'ombre de la mémoire française. Aussi pourquoi applaudir à Paris et diaboliser à Perpignan ? A la nostalgie malsaine et la façon de magnifier le colonialisme avancé par le MRAP, l'on peut répondre par "mémoire sélective ". Parvenus à bientôt 50 ans après leur départ d'Algérie. Il devenait urgent pour les pieds-noirs de témoigner et de réagir. Les malheurs et les drames engendrés par cette guerre ainsi que le devoir de mémoire qui en résulte, n'est pas l'apanage d'un seul camp. Enfin pour répondre a vos interrogations, le fait de se recueillir sur un lieu de mémoire ne signifie pas forcément se transformer en "otage d'une manoeuvre politique" Pas plus que d'être présent le 11 novembre devant un monument aux Morts.


M.André Dapasse de Saint Jean de Brave (45). A Orléans, depuis l'indépendance et notre retour d Algérie, j'ai un pied au centre vers la Méditerranée et un pied au centre une grande parue de l'année. Avec vous, Catalans j'aime votre région et j'y suis attaché. Mes grands-parents étaient de Pomerols et d'Agde. Mon grand-père était Suisse et avait choisi l'Algérie en 1917 pour y être commerçant, toujours Suisse mais toujours respectueux de la France, son pays d'adoption. Alors, Messieurs, pourquoi tant de haine" pour ces pieds noirs qui de toutes origines, avaient bâti un beau pays : l'Algérie. Pourquoi mes soeurs et moi-même qui avons vécu sur les mêmes bancs avec nos camarades de toutes confessions, devrions nous encore souffrir de votre "intégrisme" amoral ? A notre retour, peu d'associations pour nous soutenir et défendre ce petit peuple d'ouvriers et fonctionnaires. Pourquoi tant de paroles et peu de respect pour ces souvenirs qui nous sont chers ? Qui êtes-vous, Messieurs les donneurs de leçons? Nous étions immigrés. Où étiez vous pour aider nos parents ? Où étiez-vous pour nous comprendre et comprendre notre douleur ? Ah mon père, si tu étais la, tu serais malheureux de voir des Français meurtrir encore ces pieds-noirs. Bientôt 50 ans de séparation et encore se sentir rejetés par vous Messieurs qui voulez avoir bonne conscience, et en troublant nos souvenirs, pour je ne sais quelle revanche. Les politiques courageux qui s'expriment et expriment nos souffrances font preuve de courage et d'honnêteté et non pas de discrimination. Alors Messieurs, arrêtez, arrêtez ! Respectez nos chers disparus, ces Français, chrétiens musulmans juifs et autres. Assez, assez ! Cela en est trop, j'ai mal Amis parent, frères et soeurs d'Algérie disparus, nous ne vous abandonnerons jamais. Ce lieu de mémoire devra nous rassembler, quelles que soient nos origines. Le racisme envers les pieds, noirs non et encore non! Souvenons-nous ensemble.


Nostalgique de Saloth Sar, et de Joseph Vissarionovitch Djougachvil



M. Roger Sampar, d'Alenya
. Les propos tenus par M. Norbert Fabas dans son courrier paru le 2 octobre sont (...) tellement chargés de haine de provocations de calomnies et en fin de compte, de mensonges.
L’anticommunisme se déchaîne et il est vrai qu'il est encouragé par ces nostalgiques du colonialisme qui s'activent autour du Musée de l'Algérie française. Oser écrire que les communistes étaient des porteurs de valises chargées d'armes et d'argent pour le FLN pendant cette sale guerre, c'est vraiment dépasser les bornes. (...) C'est insulter des héros de la Résistante, comme André Tourné, Rol-Tanguy et tant d'autres qui furent des chefs FFI et FTP. C'est insulter ceux qui furent fusillés ou massacrés par les collaborateurs et les Allemands comme julien Panchot. Roger Roquefort, Torcatis, Gabriel Péri, Guy Mocquet, Jean Cathelas et de nombreux autres communistes Ce genre de personnage (...) n'a jamais supporté b lutte menée par le PCF contre la guerre d'Algérie qui détruisit notre jeunesse et ruina notre pays A travers cette insulte au PCF et a son secrétaire fédéral, je me sens doublement offensé étant moi-même membre de ce parti depuis 1956. Et en fait de valises lorsque l'on m'envoya en Algérie en 1961, c'est un paquetage et un fusil que l'on me fit porter pendant un an comme tant de jeunes déjà membres du PCF et des JC. Comme la plupart des anciens d'Algérie je suis titulaire de la carte d'ancien combattant. Le 8 février 1962, le PCF organisa une grande manifestation à Paris contre les crimes de l'OAS et pour la paix. Mais le préfet Papon, aux ordres du ministre de l'Intérieur Roger Frey, envoya les forces de police et les jeunes gens furent massacrés au métro Charonne, 8 d'entre eux étaient membres du PCF. Le 13 février, un million de manifestants accompagnes les 9 cercueils au Père Lachaise. Toutes ces luttes permirent d'accélérer la signature des accords d'Evian qui eut lieu le 18 mars entraînant le cessez le feu le 19 du même mois en 1962. Pour appuyer politiquement cet acte historique, mettant a 132 ans de colonialisme, le Général de Gaulle organisa un référendum le 8 avril de la même année : il fut demandé aux Français de se prononcer par oui ou par non pour l'autodétermination du peuple algérien. Le oui remporta massivement par 87 % des suffrages. Le PCF engagea toutes ses forces dans cette campagne et c'est tout à son honneur. (...) Tout ce climat nauséabond devrait inciter tous les démocrates épris de paix et de justice à rester vigilants (....)(...).