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                       Mon  souvenir des  dernières semaines en Algérie, même 45 ans après est encore vivace, et c'est  avec beaucoup d'appréhension que j'ai parcouru votre site. J’hésite depuis que  je suis internaute, à revivre cette période.  
              J’étais encore à Oran le 5 Juillet 1962. J’habitais à  proximité du Lycée Ali CHEKKAL, fonctionnaire dans une administration nouvelle  route du Port, le directeur nous avait demandé de ne pas venir travailler ce  jour-là : « je ne me souviens pas si ce droit à l’absence ce jour là était  pour les femmes (nous étions trois femmes dans cette administration) ou à l’ensemble  du personnel ». 
          Je suis persuadé que les autorités françaises avaient  informé les responsables des administrations que quelque chose se préparait. Je  me trouvais au domicile de mes parents, tous calfeutrés entendant au loin la  fusillade, quand arriva dans notre immeuble, un policier ensanglanté (il était  hébergé au domicile de ses cousins partis quelques jours plus tôt vers la France). Il était originaire  de Sidi Bel Abbés, sa femme et ses enfants étaient déjà en France, il se  trouvait au   | 
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          Commissariat central pour des démarches et obtenir son autorisation  de mutation et de départ vers la   France, quand les membres   du FLN arrivèrent et commencèrent à emmener les occupants, et tirer sur  d’autres : il réussit à s'enfuir, incapable de nous expliquer comment il était  parvenu jusqu’à notre quartier, ni par qui il avait été blessé, il nous raconta  son aventure tragique. 
              Il perdait beaucoup de sang, je sortis dans la rue pour  tenter d'aller chercher un médecin dans une des cliniques Front de Mer ou JUAN,  mais je fus arrêté par deux hommes armés au coin de la rue (mes souvenirs s’estompent,  qui me firent rebrousser chemin, mais ces personnes rencontrées, nous envoyèrent  un infirmier). 
              Le policier dont j'ai oublié le nom est parti le lendemain  au port sans autorisation, pour la   France. 
              Mon espoir depuis ce jour, c’est qu'il est bien était bien  arrivé en France. Nous vivions depuis mi mai nous aussi un drame, l’enlèvement  d’un oncle à Saint – Eugène : naturellement, non retrouvé malgré les  recherches, sa femme est partie d’Oran en septembre 1962, ses trois jeunes  enfants étaient déjà en France chez une de mes soeurs, j’avais réussi à les  faire partir sur un bateau militaire. 
          Excusez-moi, mais j’ai encore beaucoup de mal à évoquer cet  épisode tragique, je vais communiquer l’adresse de votre site à ma famille  internaute, afin de ne pas oublier le 5 juillet 1962.  | 
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