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Derrière le deuil
personnel qu’elle ne parvient pas à faire, cette colère
permanente avec, en tête, les images terribles de cette journée
sanglante.
Le 5 juillet 1962 à Oran la liesse algérienne dérape
en tuerie dans des circonstances que l’histoire a du mal à
cerner. Ou écrire. Officiellement une centaine de morts et
deux cents blessés. Ces chiffres varient selon les sources
historiques ou témoignages. Jean de Broglie secrétaire
d’état aux affaires étrangères, dénombrera
un peu plus tard 3000 personnes enlevées dont 1700 resteront
portées disparues.
Comme Paul Teuma. Il dirigeait les établissements d’embouteillage
Montserrat pour vins, spiritueux et boissons gazeuses dont la célèbre
Orangina.
On sait qu’il est parti dans l’après midi avec
trois autres personnes pour des livraisons à la base aéronavale
de Lartigue. Et puis plus rien.
Lorsqu en mai 2004 le gouvernement français annonce qu’il
ouvre ses archives algériennes, marie-claude, comme d’autres
parents de disparus, demande le dossier de son père. Elle
l’obtiendra fin janvier 2005 avec cette recommandation expresse
du service : « Vous voudrez bien noter que ces copies ne doivent
être ni reproduites ni diffusées » C’est
la loi ! Ça ne va pas aider les historiens…. Ni satisfaire,
Marie-Claude.
Elle s’aperçoit que les circonstances du décès
de son père, rapportées par un témoin auprès
du comité de laCroix-Rouge ne recoupent pas un autre témoignage.
Il prétend que son père aurait été aperçu
à un autre endroit au moment supposé d sa mort.
En 1989, le Benissoise avait déposé une plainte contre
X pour crime contre l’humanité. Elle a été
déboutée et a décidé d’aller en
cassation. Elle attend encore…………
« Quand la France va-t-elle reconnaître que des gens
ont été massacrés sous les yeux de ses militaires
qui n’ont rien fait parce que qu’on leur avait donné
l’ordre de ne pas bouger ? » Se demande-t-elle. Une
interrogation commune à de nombreuses familles ou associations
de Rapatriés. En quête surtout de reconnaissance de
ce qui s’est vraiment passé le 5 juillet 1962 à
Oran.
In Midi Libre du 5 juillet 2005
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