A
l’initiative de l’association Jeune Pied-Noir, Madame
Nicole GUEDJ Secrétaire d’Etat aux Droits des Victimes,
elle-même rapatriée d’Algérie (Constantine),
a reçu le 6 janvier 2005 pour la première fois, une
délégation de familles de victimes civiles de la guerre
d’Algérie (1954-1962). Cette délégation
était composée de :
- Mme Viviane EZAGOURI, dont le père, M.
Joseph PINTO fut enlevé lors du massacre d’Oran du
5 juillet 1962. Elle-même et son époux ont été
sauvés de façon miraculeuse.
- Mme Claudette JAQUET née MAILLET, dont 5 membres de sa
famille - sa mère, son frère, sa belle-sœur,
son oncle et sa tante - ont été enlevés la
19 juin 1962 dans les communes de Oued-Imbert et Sant-Lucien (Sidi-Bel-Abbès).
- Mme MATHIEU, dont le frère Christian MESMACQUE, a disparu
à Oran le 5 juillet 1962 en même
temps que Mme RICARD et ses quatre enfants, André CHIAPPONE
et Julien BAGOUT.
- M. Yves ROCA, dont le frère Yves ROCA fut enlevé
le 4 septembre 1962 à Kouba (Alger).
- M. M’hamed BADJI, fils de Harki qui, enfant, a assisté
aux scènes d’humiliation, de torture et de
massacre des Harkis
- Mme Taouès TITRAOUI, fille de Harki, dont la famille fut
sauvée par des officiers refusant d’appliquer les consignes
d’abandon émanant des autorités officielles
françaises,
- Bernard COLL, pied-noir du quartier de Bab-el-Oued, co-auteur
avec Taouès TITRAOUI du « Livre des Harkis ».
N’ont pu s’associer à cette réunion pour
des raisons de dernier moment : - M. Alain FERAUT, dont le père
Eugène FERAUT a disparu dans la Mitidja le 16 mai 1962. -
M. Boussad AZNI, vice-président du Haut Conseil des Rapatriés,
fils de Harki, auteur de l’ouvrage « Harkis : crime
d’Etat – généalogie d’un abandon
». Enfant il fut témoin des terribles conditions de
vie des Harkis et de leurs familles dans le camps de Biais. - Me
Emmanuel ALTIT, avocat des 43 familles de disparus en Algérie
ayant déposé les plaintes contre X des 13 mars et
5 juillet 2002 pour « crimes contre l’humanité
et complicité, génocide et complicité, enlèvement,
séquestration et détention arbitraire ».
L ’association JPN représentait Mme Nicole GUIRAUD,
grièvement blessée à l’âge de 10
ans, lors du lâche attentat du Milk-Bar à Alger en
1956, qui demeurant en Allemagne et n’ayant pu se libérer
pour cette réunion, a adressé un courrier pour faire
part à Mme GUEDJ des attentes des victimes des attentats
terroristes du FLN, et de leurs familles. Ce dossier reprend l’action
menée en Algérie par son père, M. Raymond GUIRAUD,
président de l’Association des Victimes Civiles Corporelles
des Evénements d’Algérie (A.V.IC.C.E.A.L) dont
tous les dossiers ont disparus lors de l’exode de 1962.
Lors de cette rencontre, Mme Nicole GUEDJ, très attentive
et fortement émue par les témoignages des familles,
a souhaité qu’une étude approfondie soit rapidement
menée pour déterminer l’ampleur des problèmes
existants.
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