Hors la loi : Le CSA demande un débat sur France FLN Visions du navet de Rachid Bouchareb.

   

Abdelaziz Belkhadem Président du FLN apporte son soutien au film de Rachid Bouchareb, Hors-la-loi, qui traite pour lui les méfaits de la colonisation. « Et qui rappelle, leurs méfaits» Belkhadem aurait eu un long entretien avec le Président Bouteflika avant de téléphoner à Rachid Bouchareb, pour l’assurer de son « soutien » et de celui de « Bouteflika ». « Ce dernier se réjouirait de voir le massacre de Sétif qui avait coûté la vie à un milliers de personnes en 1945 occuper le devant de la scène et gêner les responsables français ».
L'essentiel du financement de Hors-la-loi vient de France ( parmi ses financeurs, figurent France FLN vision, France 2 et France 3, Canal +, Studio Canal, Kiss Films – la société de Jamel Debbouze , la région PACA Michel Vauzelle 150.000,00 €, l'ACSE, Ciné-cinéma et le CNC). Le budget est estimé à 19,5 millions d’euros. Pour Véronique Cayla, présidente du CNC " La part française de financement est de 12 millions d'euros, dont 7 % d'aides publiques » le CNC n'ayant même pas lu le scénario; (15% du financement provient de l’Europe et 25% de l’Algérie)
"

     
 

"Hors la loi" : le CSA réclame un débat sur France Télévisions


La polémique née du film Hors la loi de Rachid Bouchareb repartira-t-elle de plus belle, lorsque, le 22 septembre prochain, le film sera projeté dans les salles de France ? Le CSA, lui, en est convaincu et, sensibilisé par l'association des rapatriés d'Algérie, Recours-France, il a réclamé aux dirigeants de France Télévisions d'organiser un débat.

La lettre, signée de Michel Boyon, le président du CSA, est parvenue aux dirigeants du groupe public début août... Le Point en a pris connaissance dans son intégralité.

On ne peut pas dire que ce courrier ait vraiment plu aux dirigeants sortants de France Télévisions... "C'est la dernière chose que le CSA a trouvée pour nous embêter", lâche l'un d'eux. Il est, en effet, de notoriété publique que les rapports entre Carolis, Duhamel et certains membres du collège des Sages n'ont jamais été fameux...

Pour autant, cette lettre pose quelques questions. Pourquoi un débat sur France Télévisions et pas ailleurs ? Michel Boyon justifie cette initiative, car ce sont les filiales cinéma de France 2 et France 3 qui ont financé, en partie, le long-métrage de Rachid Bouchareb.

Lors d'une séquence de quelques minutes située au début du film, le cinéaste présente une version controversée (pour ne pas dire erronée) des massacres de Sétif de mai 1945.

Le CSA sort de son rôle habituel

Il est rarissime que le CSA sorte de son rôle habituel. En effet, la loi audiovisuelle de 1986 sur la "liberté de communication" n'autorise pas l'instance de régulation à agir en amont de la diffusion des programmes.

Le CSA est compétent a posteriori sur des domaines précis (atteinte à la dignité humaine, protection de l'enfance, temps de parole politique...) et ne possède pas, a priori, de droit d'ingérence dans la ligne éditoriale des chaînes. Ici, l'affaire est encore plus extraordinaire puisque le film de Rachid Bouchareb ne sera pas diffusé sur les antennes publiques avant plusieurs années.

Et Canal+, autre financier du film, sera surtout le premier diffuseur. À notre connaissance, Canal+ n'a pas reçu de courrier du CSA. Les nouveaux dirigeants de France Télévisions, désormais présidé par Rémy Pflimlin, se montreront peut-être plus attentifs aux requêtes de Michel Boyon.

De toute façon, sous l'ère Carolis, France 2 avait prévu d'accompagner la sortie du film Hors la loi par la diffusion, le jeudi 23 septembre, d'un documentaire intitulé La Guerre secrète du FLN en France de Malek Bensmail.

En effet, le vrai sujet du film ne porte pas sur les massacres de Sétif, mais sur la lutte fratricide à laquelle se sont livrés les deux mouvements indépendantistes algériens (FLN et MNA) sur le sol français et qui s'est soldée par la liquidation des musulmans refusant la lutte armée prônée par le FLN.

Dans Hors la loi(que nous avons pu visionner après le Festival de Cannes), Rachid Bouchareb fait oeuvre de fiction. Il est important de le rappeler afin que les esprits s'apaisent. Son intention dramatique consiste au début du film à justifier la rage anticoloniale de ses héros. Il ne s'attarde pas sur les détails des massacres de Sétif (qui a commencé ? combien de morts européens, combien de morts musulmans ?) et en présente une version où son héros - Jamel Debbouze - assiste, en effet, à une boucherie anti-arabe.

Cette version rapide des événements tragiques de Sétif n'est qu'une manière de tendre le ressort de l'intrigue. Ni plus, ni moins.

Aux historiens de faire la lumière la plus complète sur cette période sombre de l'après-guerre.

Par Emmanuel Berretta
Source et publication : le point
Publié le 25/08/2010 à 15:11 Le Point.fr