Hors la loi : Au festival de Cannes 2010

   

Abdelaziz Belkhadem Président du FLN apporte un soutien au film de Rachid Bouchareb, Hors-la-loi, qui traite des méfaits de la colonisation. « Qui rappelle, leurs méfaits».Belkhadem aurait eu un long entretien avec le Président Bouteflika avant de téléphoner à Rachid Bouchareb, pour l’assurer de son « soutien » et de celui de « Bouteflika ». « Ce dernier se réjouirait de voir le massacre de Sétif qui avait coûté la vie à un milliers de personnes en 1945 occuper le devant de la scène et gêner les responsables français ».
L'essentiel du financement de Hors-la-loi vient de France (parmi ses financeurs, figurent France FLN vision, France 2 et France 3, Canal+, Studio Canal, Kiss Films – la société de Jamel Debbouze , la région PACA Michel Vauzelle 100.000,00 €, l'ACSE, Ciné-cinéma et le CNC). Le budget est estimé à 19,5 millions d’euros. Pour Véronique Cayla, présidente du CNC « La part française de financement est de 12 millions d'euros, dont 7 % d'aides publiques » le CNC n'ayant même pas lu le scénario; (15% du financement provient de l’Europe et 25% de l’Algérie)

     
 

Avec un budget, dit-on, de 20 millions d’euros, «l’Algérie participe à hauteur de 25%», nous a affirmé M. Mustapha Orif.
Si la liste officielle des films en compétition sera dévoilée à la presse internationale le 15 avril 2010, c’est jeudi 9 avril 2010 que l’auteur de London River saura vraiment si son nouveau film Hors la loi, figurera sur la liste des films en compétition au prochain Festival de Cannes ou pas. C’est ce que nous a affirmé Mustapha Orif, premier responsable de l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel, laquelle participe au financement du film en tant que coproducteur exécutif.
Hors la loi sortira, nous apprend-on, au mois de septembre simultanément en Algérie et en France et réunira une pléiade de comédiens qui seront présents à l’avant-première. Contrairement à ce qui a été annoncé fortuitement, le film Hors la loi de Rachid Bouchareb n’est donc pas encore sûr de passer le cap au Festival de Cannes. Mais sa renommée l’ayant précédé, cela ne nous étonnera guère. Indigènes, gros film à succès de Bouchareb, relatait le destin des Maghrébins qui, durant la Seconde Guerre mondiale combattaient dans les rangs de l’armée française qui s’est terminée par la victoire des forces alliées et la libération de la France du joug allemand.
Hors la loi prend la suite d’Indigènes. Il commence avec l’armistice, le 8 mai 1945. C’est le moment où les soldat algériens rescapés des batailles en Europe, rentrent chez eux avec la foi que l’Algérie accèderait à la liberté. Le 8 Mai 1945, une manifestation où le drapeau national a été brandi pour la première fois, exprime la volonté d’indépendance du peuple algérien. Réprimée dans le sang, elle déclenche des massacres qui feront 45.000 victimes. Hors la loi débute par cet événement-clé de notre histoire, en nous faisant découvrir une famille paysanne ordinaire.
Dépossédée de sa terre par l’administration coloniale, elle s’est exilée dans les faubourgs miséreux de Sétif. Les trois fils de cette famille prendront des chemins différents. Messaoud (Roshdy Zem), s’engage dans l’armée française qui l’expédie en Indochine (actuel Vietnam), Abdelkader (Sami Bouadjila), l’intellectuel militant de la famille est incarcéré à la prison de La Santé à Paris. Saïd (Jamel Debbouze), plutôt délinquant, demeure avec sa mère.
La guerre de Libération nationale a commencé. La Fédération de France du FLN se créée et porte le combat national au coeur de la métropole coloniale. Les trois frères y prendront part, chacun selon sa personnalité, donnant ainsi au réalisateur la possibilité de dresser un tableau saisissant de cette période et rendre hommage à la contribution de l’émigration au combat pour l’indépendance de l’Algérie. C’est ce que nous pouvons lire sur le site de l’Aarc. Aussi est- il indiqué, que Hors la loi, est un film d’envergure internationale.

C’est une grosse production qui a nécessité des reconstitutions impressionnantes de décors. La rue principale de Sétif a été reproduite, selon des photographies d’époque, pour accueillir la scène de la manifestation du 8 Mai 1945, à laquelle 8 000 figurants ont participé. De même que le quartier de Pigalle et le bidonville de Nanterre ont fait l’objet de décors selon les configurations des années 1950. Une page de l histoire sera ainsi reproduite, entre autres, la guerre d’Indochine et les événements du 17 Octobre 1961 à Paris où la police réprima dans le sang une manifestation s’élevant contre le couvre-feu imposé aux travailleurs algériens dans la capitale française.
Tous ces éléments ont été montés dans les studios Carthago films que dirige, en Tunisie, le grand homme d’affaires et producteur, Tarak Ben Ammar. Mais ces scènes ne constituent que des compléments au tournage réalisés sur sites réels, à Sétif, Paris, ainsi qu’en Thaïlande pour les scènes de guerre en Indochine. Outre les acteurs précités, figurent aussi au casting, entre autres, les comédiens Ahmed Benaïssa, Larbi Zekkal, Chafia Boudraâ et Mourad Khan.
Le budget total du film devrait atteindre les 20 millions d’euros. Ce financement est assuré par divers intervenants (chaînes de télévision, institution, entreprises, etc., issus de trois pays: Algérie, Belgique, France. L’Algérie participe à hauteur de 25% du budget nous a affirmé M. Orif.
Le film sera présenté aux diverses compétions internationales sous les couleurs algériennes, comme Rachid Bouchareb l’a toujours fait pour ses autres productions.
«Hors la loi devrait notamment participer au Festival de cannes et aux Oscars», lit-on sur le site de l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel. Si en 2006 Indigènes avait fait du bruit en raflant le prix collectif d’interprétation masculine à Cannes, (Jamel Debbouze, Sami Bouadjila, Roschdy Zem et Bernard Blancan) et créera surtout le buzz en provoquant un forcing au niveau de l’échiquier politique, obligeant le président de la République de l’époque, Jacques Chirac a revoir sa copie en matière de loi en
réhabilitant ces «indigènes» dans leurs droits en les indemnisant, quelles seront les retombées de ce film, Hors la loi et dont la ministre de la Culture, Khalida Toumi, se souvient-on, n’a pas tari d’éloges sur son scénario, il y a de cela deux ans? Un scénario signé Rachid Bouchareb et son complice habituel Olivier Lorelle.
Financer le film de Rachid Bouchareb et le soutenir sur le plan international fait partie des actions assignées par l’Aarc dans le cadre de la promotion de des artistes Algériens et la culture à l’étranger.
O. HIND
Source : http://www.lexpressiondz.com/article/3/2010-04-07/75021.html