| Accueil | | Thèma | Retour pages débarquement de Provence |

Débarquement de Provence Sarkozy oublie volontairement les 173000 Français d'Algérie qui débarquèrent à la Nartelle.
 

Hommage à ceux qui débarquèrent en Provence

Le 8 mai 2009, le Président de la République s’est rendu dans le Var, à La Nartelle, pour rendre hommage aux libérateurs de la Provence. Nous nous en sommes réjouis. Il était grand temps que soit célébrée, comme il se devait, le 15 août 1944, date du débarquement de Provence, et que soit franchement reconnu le rôle majeur, le rôle capital que ce débarquement a joué dans la libération de la France.

Pourtant dans le discours prononcé ce jour là par le Président de la République, à côté des mots qui ont ému, il y a eu ceux qui ont blessé et il y a eu aussi les omissions qui ont profondément choqué.

 

Débarquement de Provence 15 août 1944
- Les Français d'Algérie oubliés dans le discours minable de Nicolas Sarkozy

Pourquoi donc jamais il n’a été fait une référence explicite à la merveilleuse Armée d’Afrique, cette armée exemplaire où la fraternité était plus grande que partout ailleurs, cette armée qui rassemblait combattants appartenant à la terre d’Afrique depuis des temps immémoriaux (ils étaient 173 000) et combattants appartenant à cette même terre depuis quattre, cinq ou six générations, les « pieds noirs » (ils étaient 168 000). Rien ni personne ne pouvait les séparer ; ils étaient tous Français, ils étaient tous Africains. A eux étaient venus se joindre les glorieux 20 000 Evadés de France et, en janvier 1944, ce seront 35 000 Français de Corse qui les rejoindront.

A leur tête ils avaient un Pied Noir, le futur Maréchal Juin, le Libérateur de Rome, qui a fait l’admiration tant des Anglais que des Américains. S’ ils n’avaient pas vaincu en Italie, si au préalable l’Armée d’Afrique n’avait pas remporté contre l’Africakorps, en Afrique du Nord, une victoire décisive, il n’y aurait pas eu de débarquement de Provence.

Si les Spahis, les Tabors et les Tirailleurs Sénégalais (et non les Zouaves, les Goumiers, les chasseurs d’Afrique, le Tirailleurs algériens, marocains et tunisiens, la Légion etc) ont été au moins mentionnés dans le discours présidentiel comme « troupes coloniales », c’est malheureusement pour ajouter qu’ils se sont battus « pour la France comme s’ils se battaient pour leur Mère-Patrie », eux, ces soldats qui se sont battus avec tant de courage et tant d’ardeur justement parce qu’à l’époque la France était leur Mère-Patrie !

En ce 8 mai, une fois encore, nous n’étions pas dans le juste hommage mais dans la repentance ! En séparant les frères d’armes, en oubliant l’Armée d’Afrique constituée de combattants de toutes confessions, ce n’étaient ni nos pères, ni nos grands pères qui étaient honorés.

Si l’on songe que le débarquement de Normandie n’a pas réuni plus de 1 000 combattants métropolitains, on mesure mieux le sacrifice particulier consenti par cette Armée d’Afrique constituée de quelque 400 000 hommes. On mesure aussi, la proportion l’hommages qu’elle mériterait. Mais les mots ne peuvent venir...

Dans ce même esprit de repentance, deux jours plus tard, le Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants a eu, à propos des Harkis, des mots totalement inacceptables qui amènent à se demander s’il ne cherche pas à se faire réélire à Batna plutôt qu’à Mulhouse...

Communiqué du CLAN-R

         

DEBARQUEMENT DE PROVENCE AOUT 1944
Une fois de plus, les Français de Tunisie, du Maroc et, surtout, d'Algérie, se voient voler la reconnaissance de leurs sacrifices.

Général Maurice Faivre
 
 

Une fois de plus, les Français de Tunisie, du Maroc et, surtout, d'Algérie, se voient voler la reconnaissance de leurs sacrifices.
En effet, à aucun moment, dans votre discours de la Nartelle, vous n'avez mentionné la participation des Pieds-Noirs au débarquement de Provence et à la libération du pays.

Et pourtant, nous osons espérer que vous n'ignorez pas le sacrifice considérable consenti par les départements français d'Algérie : 16% de la population européenne. Jamais auparavant un sacrifice d'une telle ampleur n'avait été demandé par la France à ses citoyens.

Nos pères se sont battus en Provence, à Cassino, sous la conduite du général Juin, futur maréchal de France, jusqu'en Allemagne. Et ils attendent toujours un simple mot de la patrie reconnaissante.

La France aurait-elle mauvaise conscience au point de préférer oublier ses enfants auxquels elle doit une partie de sa victoire (et non pas de l'Armistice comme indiqué sur votre site) et qu'elle a lâchement abandonnés en 1962 après leur avoir promis de les protéger ?

Vous avez parlé de la « vraie France », celle des résistants. Faisions-nous partie de la « fausse France », avec Alger, capitale de la France en guerre ?

Vous avez également dit que « les troupes coloniales » s'étaient battues « comme si » elles se battaient pour la mère patrie. Il s'agit d'une insulte grave à l'égard de nos pères qui chantaient « C'est nous les Africains qui revenons de loin... pour sauver la Patrie ». Beaucoup d'entre eux sont morts pour cette mère patrie, sans même pouvoir reposer dans leur terre natale.

Nous sommes las, après plus de 40 ans, d'avoir à subir ces insultes et ce négationnisme par omission. Nous n'avons plus qu'une seule arme à notre disposition, le bulletin de vote ; nous saurons nous en servir à bon escient.

Veuillez croire à nos sentiments de tristesse et de colère
Général (2S) Maurice Faivre

RECTIFICATIF Nous avons écrit par erreur que l'auteur de la lettre à Nicolas Sarkozy, était le Général Maurice Faivre, la véritable rédactrice de ce courrier est notre amie Madame Josseline Revel- Mouroz, dans sa reprise en totalité le Général Maurice a oublié de signaler l'origine du courrier qui avait été aussi adressé par ailleurs à Nicolas Sarkozy par la rédactrice du courrier . JLG
 
 

ALLOCUTION DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
- 64ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945 -


La Nartelle (Var) – Vendredi 8 mai 2009
Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Monsieur le Maire de Sainte-Maxime,
Mesdames et Messieurs les élus,
Nous voici donc réunis en ce 8 mai pour commémorer la fin de la 2è Guerre Mondiale.
C’est l’occasion pour chacun d’entre nous de nous souvenir une fois encore de ce qu’après tant de sang,tant de larmes, tant de douleurs, la paix nous a apporté.
Pendant des siècles, le destin de l’Europe a été scellé par l’esprit de revanche. Pendant des siècles, chaque guerre préparait la suivante, le meurtre appelait le meurtre et la souffrance réclamait la vengeance.
Le 8 mai nous ne célébrons pas seulement la libération de notre patrie, nous ne célébrons pas seulement la victoire sur le nazisme. Le 8 mai nous célébrons aussi une victoire sur nous-mêmes.
Ne rien oublier, mais ne plus haïr : voilà comment ceux qui furent grands dans la guerre furent plus grands encore dans la Paix.
On ne prend la mesure de cette grandeur, qu’en n’oubliant pas nous-mêmes ce qu’ils ont enduré et ce qu’ils ont accompli en se battant au péril de leur vie.
Nous devons haïr la guerre avec son cortège d’horreurs et de souffrances. Nous devons haïr la guerre qui est absurde.
Mais nous devons rendre hommage à ceux auxquels l’engrenage fatal d’une folie meurtrière ne laissa pas d’autre choix que de prendre les armes pour défendre les plus belles valeurs humaines.
Ils avaient le sens de l’honneur.
Ils étaient dignes.
Ils étaient courageux.
Ils étaient généreux.
Ils étaient fraternels.
Ceux de nos compatriotes qui ont fait leur devoir.
Soldats de la France Libre et de l’armée de l’ombre, résistants des maquis, ce furent des héros.
Si j’ai souhaité que cette année la commémoration du 8 mai ait lieu ici, à Sainte-Maxime, c’est pour rendre un hommage particulier à ces héros qui débarquèrent sur les plages, vos plages, ces plages le 15 août 1944.
Ce jour là, à 3h30 du matin les bombardements commencent.
A 4h30 les parachutistes sautent sur Le Muy et l’occupent.
A 5h30 les quatre cents canons de 250 navires de guerre ouvrent le feu sur les positions allemandes.
60 000 hommes s’apprêtent à se ruer entre le Cap Nègre et Saint-Raphaël.
Les troupes de débarquement sont américaines et sont françaises. Et parmi elles, je veux leur rendre un hommage particulier, il y a les Spahis, il y a les Tabors marocains, il y a les tirailleurs sénégalais.
La Résistance les attend. Depuis des semaines elle prépare le jour J avec l’Etat-major allié. Son aide va être décisive.
L’avance est rapide.
Le 17 août, les alliés ont déjà installé une tête de pont de 70 km de long sur 20 de profondeur.
Le 28, c’est Marseille et Toulon qui se trouvent libérés.
250 000 soldats français sont engagés dans ces opérations. Ils formeront avec le renfort de 114 000 FFI, la 1ère Armée française qui, avec de Lattre, libérera l’Alsace et bousculera l’armée allemande jusqu’au
Danube.
A ces soldats qui se sont si bien battus le Général de Tassigny, commandant en chef de la 1ère Armée française dira au jour de la Victoire : « vous avez fait votre devoir et parfois plus que votre devoir ».
Le débarquement de Provence ne décide pas de l’issue de la guerre, mais il joue un rôle absolument décisif dans la participation de la France à la victoire finale.
Depuis Bir Hakheim et Koufra jusqu’au Mont Cassin, une poignée de combattants dont les rangs n’ont cessé de grossir pour devenir une armée se sont couverts de gloire sur tous les champs de bataille.
Mais c’est ici, sur les plages de Provence que commence véritablement la reconquête de la France par elle-même. En Normandie mais ce sont les Alliés qui constituent la force principale. En Provence ce sont
les troupes françaises qui fournissent l’essentiel de l’effort. Beaucoup d’entre elles se sont battues en Italie. Elles ont reçu les renforts de la division d’infanterie coloniale et de deux divisions blindées.
Les troupes coloniales montrent un courage admirable. Tout le temps qu’ils participeront à l’épopée de la 1ère Armée, ils se battront pour la France comme s’ils se battaient pour leur mère-patrie. Ils ne seront
économes ni de leur peine, ni de leur sang. La France n’oubliera jamais leur sacrifice.
Elle n’oubliera jamais, la France, les soldats américains tombés à leurs côtés sur ces plages. Et nous célébrerons le 6 juin leur souvenir avec la visite du Président Obama en France.
La France n’oubliera jamais les soldats alliés couchés sur la terre de Normandie.
La France n’oubliera jamais ses enfants morts pour racheter le déshonneur de la défaite, pour racheter lahonte de la collaboration et pour racheter l’humiliation de la servitude. Ils se battaient pour qu’à leur tour
leurs enfants, nous-mêmes, n’aient pas à rougir de ce qu’auraient accompli leurs pères. Ils se battaient pour leur transmettre cette fierté d’être Français que pendant quatre ans la France à leurs yeux avait
perdue.
Pour eux, ces combattants, la vraie France, ne pouvait être ailleurs que dans le coeur de ceux qui avaient choisi de se battre pour elle parce que l’idée de l’abaissement de la France leur était absolument
insupportable.
En débarquant sur ces plages sous le feu meurtrier de l’ennemi, en incorporant dans leur rang, au fur et à mesure de leur progression, les Forces Françaises de l’Intérieur, en rétablissant partout l’autorité de l’Etat
et la souveraineté de la Nation, nos compatriotes étaient davantage que des soldats victorieux : ils étaient la France, la France qui rentrait chez-elle, la France qui retrouvait son honneur et la France qui retrouvait
son unité.
Avec le premier soldat français qui met le pied sur le sol provençal, avec le premier char de Leclerc qui rentre dans Paris, avec le premier résistant qui vient se battre au grand jour au côté des Français libres, la
France redevient la France.
Mes chers compatriotes,
Nous devons apprendre à nos enfants à ne pas être prisonniers du passé. Mais nous devons aussi apprendre à nos enfants à être fiers de leur pays, à être fiers de la France, de ce que les générations qui les ont
précédés ont accompli de grand, ont accompli de noble, ont accompli de beau.
Nous devons leur montrer l’exemple de ces jeunes français qui se sont sacrifiés à une cause qui leur semblait plus grande que leur propre vie. Et c’est grâce à tous ces martyrs qu’aujourd’hui nous sommes un
peuple libre. Nous ne pouvons pas oublier ce sacrifice et ce que nous leur devons.
Je veux rendre hommage aux vétérans de cette guerre atroce qui à un moment tragique de notre histoire ont eu la force et ont eu le courage de dire « non ».
Je veux leur dire que ce qu’ils ont fait ne doit pas seulement relever de l’histoire. Ce qu’ils ont fait doit continuer de faire partie de la mémoire vivante de notre pays.
La France Libre, la Résistance, c’est une partie de notre identité nationale. C’est l’expression la plus haute et la plus compréhensible de nos valeurs.
Ne plus haïr, mais ne rien oublier…
Pour, demain, « ne pas subir ».
Vive la République,
Vive la France.