Les Rapatriés
d'Algérie se réjouissent de l'annonce des cérémonies
destinées à commémorer le débarquement
de Provence et que justice soit enfin rendue au rôle de l'Armée
d'Afrique dans la libération de la Mère patrie. Il
est en effet grand temps que soit honoré sur le territoire
métropolitain le dévouement de ces hommes venus de
l’Afrique française combattre au coude à coude
pour libérer le pays. Sans distinction d'origine, Musulmans
et Européens en nombre pratiquement égal, 400 000
hommes ont pris les armes et « laissé leurs parents,
leurs amis. A parité aussi, 40 000 sont tombés au
loin...
Cette fraternité, née sur les champs de bataille,
a été partagée dans nos régiments de
Spahis, Tirailleurs ou Zouaves plus tard, au cours des années
noires. C'est cette fraternité que les Rapatriés,
toutes communautés confondues, entendent retrouver le 15
août prochain sur les bords de leur Méditerranée,
sans trouble, sans fausse note d'aucune sorte.
C'est la raison pour laquelle ils s'indignent de l'invitation de
M BOUTEFLIKA, Président de la République Algérienne,
le 15 août prochain à Toulon, en dépit de l'inquiétude
signalée par courrier adressé par ANFANOMA, dès
le 24 mai dernier, au ministre délégué aux
Anciens Combattants et resté sens réponse à
ce jour.
Si l'invitation de chefs d'état de pays amis, aujourd'hui
indépendants apparaît naturelle, le cas de l'Algérie
est bien particulier : outre que l'Algérie était la
France en 1944, Alger en étant alors la capitale, le comportement
de M Bouteflika lors de sa visite officielle a heurté-la
conscience nationale (par son intervention d'une rare agressivité
devant l'assemblée parlementaire, par son attitude à
Verdun comme par ses déclarations à la télévision
et à la presse); son appartenance au F.L.N. qui a fait naguère
sa cible privilégiée des Anciens Combattants dans
les villes et dans les douars, son intransigeance enfin devant les
Harkis constituent autant d'obstacles à la présence
même passive du Présidant algérien lors de ces
ceremonies.
Les Rapatriés estiment qua la seule Justification à
la présence de M BOUTEFLIKA
serait qu'il vienne annoncer officiellement la libre circulation
des Harkis entre les deux pays, conclure un accord de coopération
pour mener des recherches sur le sort de nos Disparus, exprimer
enfin, avec la mime dignité que le chancelier Gerhardt SCHROEDER
l’a fait le 6 juin 2004 sur la côte normande, son propre
souci de réconciliation et sa compassion envers les victimes
innocentes de hait années d'en terrorisme barbare érigé
en méthode de lutte par le mouvement encore au pouvoir en
Algérie, auquel il appartenait déjà aux heures
les plus sombres de notre Histoire commune. |