Le Cercle algérianiste condamne les propos inacceptables du Premier ministre Turc Recep Tayyip Erdogan.

 
 

Le Cercle algérianiste apporte son soutien et tient à exprimer toute sa solidarité avec la communauté arménienne de France, à l’occasion du vote, à l’assemblée nationale, de la proposition de loi, de pénalisation de la négation du génocide arménien de 1915.

   
Il condamne, en revanche, sans ambiguïté, les propos inacceptables travestissant la vérité historique du Premier ministre Turc Recep Erdogan, accusant la France d’avoir commis un génocide en Algérie et d’avoir massacré 15 % de la population algérienne à partir de 1945.
Il est intolérable que le Premier ministre Turc veuille masquer la propre responsabilité de son pays dans l’un des plus grands drames du siècle dernier, en inventant de toutes pièces un pseudo-génocide, dont la France se serait rendue coupable.
Plutôt que de s’enferrer dans une attitude négationniste, le Premier ministre Turc serait bien inspiré de se pencher, non seulement sur l’histoire de son propre pays, mais aussi sur celle de l’Algérie : il y découvrirait que, s’il y a bien eu un génocide en Algérie, c’est bien celui des 100 000 Harkis qui ont combattu pour la France et ont été impitoyablement massacrés par le FLN. 
Thierry Rolando - Président national du Cercle algérianiste

Le premier ministre turc Erdogan dénonce un génocide de la France en Algérie à partir de 1945. Il affirme que 15% de la population algérienne a été tuée ? Est-ce vrai ?

IL n’y a aucun fondement historique. Les nationalistes algériens, les patriotes n’ont jamais eu ce discours.
Ce qui s’est passé le 8 mai 1945 ce sont les massacres de Sétif qui sont déclenchés par le fait qu’une manifestation pour l’indépendance a mal tourné.
Une dizaines d’européens ont été tués. Cela a entrainé une répression massive mais localisée à une vingtaine de kilomètres autour de Sétif. On a parlé d’une centaine de milliers tués, ce qui est déjà énorme mais qui ne correspond pas du tout à 15% de la population algérienne, sinon cela aurait fait 1 million de morts.

Et durant la guerre d’Algérie (1954-1962), peux t-on parler de génocide ?

Il y a eu des opérations de répressions mais aussi des opérations destinées à écraser les bases militaires du FLN.
Il y a eu aussi des luttes terribles entre le FLN et le MNA (les deux principaux groupes luttant pour l'indépendance algérienne mais qui se sont opposés sur les moyens violents ou pacifiques pour y arriver, ndlr). Au lendemain de la guerre on a parlé d’un million de morts, les historiens les plus partisans de l’indépendance de l’Algérie parlent de 500 000 morts sur une population de 9 millions d’habitants musulmans. Ce fut une guerre dure mais pas il n’y avait pas discours génocidaire. Ce n’est donc pas comparable avec le génocide projeté puis mis en oeuvre par l’empire ottoman contre les Arméniens de 1915 à 1917.

D’ailleurs, le FLN au pouvoir n’a jamais parlé de génocide...

Le nouveau gouvernement algérien de l’indépendance aurait pu en effet porter plainte aux Nations Unis et dénoncer un génocide de fait. Il ne l’a pas fait tout en menaçant périodiquement de porter de telles accusations, notamment lorsqu’il y eu des crises pour la nationalisation du pétrole. Le gouvernement français n’a pas été mis en accusation et le FLN a toujours veillé à pas se laisser déborder par ça. Cela s’explique par le fait que le gouvernement algérien a tenu dès l’indépendance a renouer des liens avec la France.

Et lors de la conquête de l’Algérie par la France à partir de 1830 ?

Dans la partie occidentale de l’Algérie, la conquête a été extrêmement dure, à la différence de la partie orientale.
Là-bas, les militaires français se sont dans l’ensemble entendus avec les chefs de tribu mise à part lors des combats pour la prise de Constantine. Dans la partie occidentale, Abdelkader, homme remarquable, a eu affaire à des militaires français laissés sans ordre depuis Paris. Certains généraux français, dans les années 1833-37 ont signé ses accords et livrés à Abdelkader un grand stock d’armes. On aurait pu s’orienter vers une entente avec lui.

Mais...Malheureusement, certains généraux  arrivés par la suite, notamment Bugeaud, ont démenti leur prédécesseurs.
Le territoire reconnu à AbdelKader a été envahi, celui-ci a donc considéré que c’était une violation des accords et a repris la guerre.

Et donc, que s’est-il passé ?

Le maréchal Bugeaud a mené une politique de la terre brulée. En 1830, la population de l’Algérie était sans doute aux alentours de 3 millions d’habitants. En 1870, on en dénombre 2,5 millions. Les famines, ainsi que les épidémies expliquent cette chute démographique, ainsi que les opérations de bugeaud.
Source : Yves Lacoste historien revient sur les accusations de génocides en Algérie portée par Recep Tayyip Erdogan. http://www.metrofrance.com/info/guerre-en-algerie-dure-mais-pas-d-idee-genocidaire/mklw!qmXMbwLIl6SVk/