Sarkozy n’a tenu pratiquement aucun de ses engagements de mai 2007 à l’égard
des Français d'Algérie et des Harkis

 
     

Nous constatons qu’à quelques mois de la fin du quinquennat, le Président de la République n’a tenu pratiquement aucun de ses engagements de mai 2007 à l’égard des Rapatriés.

Concernant plus spécifiquement son engagement solennel du 31 mars 2007, devant les représentants des associations de Harkis, de reconnaître, s’il était élu, la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des Harkis, la journée du 25 septembre 2011 était l' ultime occasion d’honorer cet engagement - fut une occasion manquée.

Le 25 septembre 2011, lors de la journée d’hommage national aux Harkis, instaurée par le Président Jacques Chirac en 20O1, le chef de l’Etat a présidé, pour la première fois, depuis son élection en 2007, la cérémonie, devenue traditionnelle, qui se tenait dans la cour d’honneur des Invalides.

Contrairement à l’usage – et comme l’avait fait son prédécesseur en 2001 – le Président de la République n’a pas jugé nécessaire de prendre la parole et rendre hommage aux Harkis dans cette enceinte militaire hautement symbolique et il n’a donc pas délivré le message fort et conforme aux engagements de 2007 qui était tant attendu.

Une cérémonie solennelle, en une journée nationale d’hommage sans aucun discours !

En guise de discours une plaquette produite par le Ministère de la Défense, qui cherche à minorer, à relativiser les souffrances vécues après le 19 mars 1962 et à exonérer l’État de toute responsabilité.

Ce silence offensant qui marque le refus du Président de la République de tenir son engagement de 2007, ne peut que susciter l’émoi et l’amertume des Rapatriés, de leur amis, et de les tous les Français, militaires et civils, épris de justice et de vérité.

Comité de liaison des associations nationales de Rapatriés (CLAN-R).
Cercle algérianiste national.

 
 
     

00000.jpg


Journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives


Message de Monsieur le président de la République Journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives

Cour d'honneur des Invalides, dimanche 25 septembre 2011

En rendant officiellement hommage aux Harkis et aux forces supplétives chaque 25 septembre, la France honore la mémoire de soldats qui sont tombés ou qui se sont battus pour elle.

Des soldats qui avaient fait le choix de leur patrie au risque de devoir quitter leur pays natal.

Des soldats qui ont préféré rester fidèles à leur serment jusqu'au bout.

Des soldats qui n'ont jamais voulu abandonner la République au prix de l'exil.

Des soldats qui ont pourtant attendu trop longtemps la reconnaissance de la Nation.

De cette reconnaissance, je veux être le garant.

Je souhaite aujourd'hui associer les familles à cette cérémonie du souvenir. Les familles qui ont accompagné les Harkis dans leur combat, dans leur fidélité et dans leur retour en France.

Un retour qui, pour presque tous, était une découverte et qui fut parfois amère.

A ces hommes d'honneur, à ces soldats et à leurs familles, je veux dire qu'ils ont pleinement droit, au même titre que leurs autres compagnons d'armes, à l'hommage de la Nation et au respect de l'ensemble de nos concitoyens.

Nicolas Sarkozy


Célébration de la journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives


La France et les Harkis, une histoire commune

Dès 1954, l'Algérie connaît une véritable guerre civile, conduisant à une fracture radicale au sein de la population. Les autorités peuvent bénéficier du concours de groupes de civils volontaires qui s'engagent aux côtés des forces françaises.
La constitution de formations supplétives en Algérie confirme une tradition déjà ancienne. Les musulmans originaires d'Afrique du Nord ont en effet participé, pendant plus de 130 ans, à tous les combats où l'armée française a été engagée. L'identité des Harkis s'inscrit dans l'histoire militaire de notre Nation.
Cet engagement a en Algérie, des motivations diverses, tant politiques que sociales et militaires, et démontre la solidité des liens tissés entre les Français musulmans et la métropole.


Journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives


Les Harkis : qui sont-ils ?

Le terme Harki recouvre une réalité complexe. Si, en effet, il désigne au sens strict une des composantes des supplétifs de l'armée française pendant le conflit algérien, il est devenu le terme générique qui englobe des catégories de personnes bien distinctes, définies selon les différents types d'unités dans lesquelles elles ont servi.

Les harkas

Mises en place dès le début de la guerre d'Algérie, les harkas sont des formations très mobiles (harka signifie mouvement), d'abord employées localement pour défendre les familles et les villages, puis constituées en commandos offensifs sous la responsabilité d'un cadre de l'armée française. La première harka est constituée dans les Aurès en novembre 1954. Les Harkis stricto sensu représentent environ 60 000 personnes à la fin de la guerre d'Algérie.

4.jpg


Journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives


Les Harkis : les raisons de leur engagement

L'engagement des Harkis obéit à des motivations diverses, allant de la protection de leur famille ou de leur village au maintien de la paix, en passant par leurs convictions politiques ou idéologiques, ou la pression des notables et/ou de l'armée française.
Que les motivations des supplétifs à prendre place aux côtés de l'armée française aient été sécuritaires ou patriotiques, il n'en demeure pas moins vrai que les autorités françaises ont souhaité une présence musulmane au sein des combattants opposés au FLN, pour des raisons militaires mais aussi politiques. Plus cette présence était importante, plus elle battait en brèche l'idée entretenue par les rebelles d'un peuple algérien unanime dans sa lutte contre le colonialisme français.


Dimanche 25 septembre 2011 - Cour d'honneur des Invalides


Le sort tragique des Harkis

À la suite de l'infléchissement de la politique française vers l'indépendance algérienne à partir de 1961, commencent la démobilisation et le désarmement des supplétifs. Les accords d'Evian signés le 18 mars 1962 laissent les « musulmans français » sans protection véritable.
L'évolution de la situation du pays pose le problème de l'avenir des supplétifs. Dès avant 1962, les officiers français avaient déjà mis les autorités en garde contre les risques qu'ils encouraient dans un pays dirigé par le FLN.

Cependant, la teneur des accords d'Evian et les déclarations gouvernementales relatives à l'Algérie excluent toute mesure de représailles motivées par des opinions ou des actes commis en Algérie avant le scrutin d'autodétermination prévu pour le 1" juillet. Le FLN lance des messages apaisants. Confiants dans les accords passés entre le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et le gouvernement français, un grand nombre de supplétifs (21 000 sur 40000) choisissent d'être licenciés et de rester en Algérie. Seuls 1 334 chefs de famille (plus de 7 000 personnes avec les familles) demandent à rejoindre la métropole.

Journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives

Dès le cessez-le-feu, les menaces s'accentuent sur les supplétifs et, plus généralement, sur ceux que leur condition ou leur fonction font soupçonner de sentiments favorables à la France. Les demandes de départ se multiplient. Certains supplétifs ne doivent leur salut qu'à l'action isolée d'officiers français.

A partir du 1" juillet 1962, l'armée française voit son champ d'intervention limité aux seuls cas de légitime défense ou d'attaques contre des Français. Malgré les protestations de l'ambassade de France, les populations supposées favorables à l'ancienne puissance tutélaire sont victimes d'exactions, les anciens supplétifs taisant particulièrement l'objet de représailles.
Les meurtres de Harkis durent jusqu'en 1966. En 1965, la Croix-Rouge recense par ailleurs 13 500 personnes incarcérées en Algérie pour leur engagement en faveur de la France.

Journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives
Dès le cessez-le-feu, les menaces s'accentuent sur les supplétifs et, plus généralement, sur ceux que leur condition ou leur fonction fait soupçonner de sentiments favorables à la France. Les demandes de départ se multiplient. Certains supplétifs ne doivent leur salut qu'à l'action isolée d'officiers français.

A partir du 1er juillet 1962, l'armée française voit son champ d'intervention limité aux seuls cas de légitime défense ou d'attaques contre des Français. Malgré les protestations de l'ambassade de France, les populations supposées favorables à l'ancienne puissance tutélaire sont victimes d'exactions, les anciens supplétifs taisant particulièrement l'objet de représailles.
Les meurtres de Harkis durent jusqu'en 1966. En 1965, la Croix-Rouge recense par ailleurs 13 500 personnes incarcérées en Algérie pour leur engagement en faveur de la France.

5.jpg


Dimanche 25 septembre 2011 - Cour d'honneur des Invalides


L'installation en France des Harkis
Le rapatriement

C'est dans ce contexte tragique que sont intervenues les opérations, limitées, de rapatriement. Les départs autorisés et réalisés, du 9 au 30 juin 1962, ont concerné 9541 personnes, 14000 à la fin de juillet 1962. Dans les trois derniers mois de 1962, 7000 personnes ont été conduites en France. Les mouvements se sont poursuivis en 1963.

Le recensement opéré six ans plus tard établit à 138 900 le nombre des «Français musulmans rapatriés», dont 87 600 nés en Algérie. Parmi eux, de 15 000 à 20 000 anciens supplétifs.
Un dispositif, prévu par le décret du 10 mars 1962, pris en application de la loi du 26 décembre 1961, comportait diverses prestations d'accueil, d'aide au reclassement et de prestations sociales. Cet ensemble fut complété par différentes mesures en matière de logement, d'inscription scolaire, de prêts...

Malgré ce soutien, le rapatriement des anciens supplétifs et de leurs familles, parce qu'organisé dans l'urgence, a souffert d'un manque de préparation. Le passage dans des camps, le déracinement, les différences de culture constituèrent autant de difficultés aboutissant parfois au repliement sur soi. Aussi les Harkis ont-ils été confrontés à l'isolement et à la volonté plus ou moins consciente de la population métropolitaine d'oublier cette période douloureuse.

Journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives

A partir de leur arrivée sur le sol métropolitain, les Harkis et leurs familles vont être dénommés « Rapatriés d'origine nord-africaine » (RONA), « Français de souche nord-africaine » (FSNA) ou encore « Français musulmans rapatriés » (FMR).

L'hébergement dans les camps

Dès leur arrivée en France, les Harkis et leurs familles, soit 41 000 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été regroupés dans six camps de transit, ceux du Larzac (Aveyron), de Bias (Lot-et-Garonne) et de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme), ouverts dès juin 1962, puis ceux de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), Saint-Maurice l'Ardoise (Gard) et La Rye-Le Vigeant (Vienne), ouverts durant l'automne.

7.jpg

Ce passage dans les camps de transit (entre trois et six mois de séjour en moyenne) a représenté pour beaucoup une épreuve douloureuse qui a marqué les esprits. Il a révélé, en effet, chez certains, l'accumulation des obstacles à leur intégration : méconnaissance de la langue, ignorance des dispositifs sociaux et absence de qualification professionnelle.
Afin de faciliter leur insertion, l'administration s'est efforcée de répartir les familles sur l'ensemble du territoire.

A cette fin, des cités d'accueil ont été érigées, dont certaines resteront utilisées jusqu'en 1976, comme celle de Saint-Maurice l'Ardoise. Des hameaux forestiers, implantés pour la grande majorité dans le Sud-est de la France, ont accueilli un grand nombre d'anciens Harkis, qui y ont vécu presque en circuit fermé : Permis, Apt, Cucuron, Ongles, Manosque, La Roque d'Anthéron, Fuveau, Jouques, Saint-Maximin, Brignoles, Rians, Le Muy, Collobrières...


Dimanche 25 septembre 2011 - Cour d'honneur des Invalides


Les actions en faveur des Harkis
Des dispositions en faveur des anciens supplétifs et de leurs familles ont progressivement été prises dans les domaines de la reconnaissance, de l'action sociale et de la mémoire, parmi lesquelles peuvent être citées les principales mesures suivantes.
Reconnaissance

Par la loi du 9 décembre 1974, les anciens supplétifs se sont vus reconnaître le statut d'ancien combattant. Cette loi assimile en effet les membres des forces supplétives aux militaires des unités de l'armée régulière. Ils ont ainsi pu bénéficier des dispositions législatives et réglementaires de droit commun en matière de pensions et des prestations de l'Office national des anciens combattants (ONAC).

Le 11 juin 1994, le Parlement français a voté à l'unanimité une loi par laquelle «la République française témoigne sa reconnaissance envers les rapatriés, anciens membres des formations supplétives et assimilés ou victimes de la captivité en Algérie, pour les sacrifices qu'ils ont consentis».

8.jpg

Cette loi complète les mesures spécifiques à la communauté harkie. Elle remplace les allocations des victimes civiles par des pensions servies au titre du Code des pensions militaires d'invalidité pour les supplétifs internés arbitrairement, libérés et réfugiés en France.
La loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés traite de la situation des Harkis en France. Elle fixe les conditions de versement d'indemnités en reconnaissance des services rendus et des souffrances endurées par eux.

Par ailleurs, l'article 5 de cette loi dispose que «sont interdites : toute injure ou diffamation commise envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur qualité vraie ou supposée de Harki, d'ancien membre des formations supplétives ou assimilés ; toute apologie des crimes commis contre les Harkis et les membres des formations supplétives après les accords d'Évian. L'Etat assure le respect de ce principe dans le cadre des lois en vigueur. »


Journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives


Enfin, c'est cette même loi qui prévoit la création de la fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie, reconnue d'utilité publique par décret du 3 août 2010.

La Mission interministérielle aux rapatriés

La Mission interministérielle aux rapatriés (MIR) a été créée auprès du Premier ministre par décret du 27 mai 2002. Elle est chargée de préparer, en concertation avec les associations représentatives, les mesures de solidarité nationale en faveur des rapatriés.
La mission gère et coordonne l'ensemble des dispositifs mis en œuvre pour apporter un soutien aux rapatriés.

Social - solidarité

Depuis 1988, des mesures particulières en faveur des enfants d'anciens combattants musulmans ont été adoptées. L'accent a été mis sur les secteurs du logement, de la formation et de l'emploi. Depuis 2007, tous les enfants de Harkis peuvent bénéficier de dispositifs d'aide spécifiques. Ils ont notamment accès, sans condition d'âge, aux emplois réservés des fonctions publiques d'Etat, hospitalière et territoriale.
Hommage – mémoire

9.jpg

L'article 1L-R de la loi n° 94-488 du 11 juin 1994 dispose que « la République française témoigne sa reconnaissance envers les rapatriés anciens membres des formations supplétives et assimilés ou victimes de la captivité en Algérie pour les sacrifices qu'ils ont consentis. »
En 2001, le président de la République a décidé de rendre un hommage particulier aux anciens membres des forces supplétives qui combattirent aux côtés de l'armée française durant la guerre d'Algérie.


Dimanche 25 septembre 2011 - Cour d'honneur des Invalides


Une plaque commémorative

Le 25 septembre 2001, une plaque fut inaugurée par le chef de l'Etat, lors d'une cérémonie militaire, dans la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides. Sur cette plaque est gravé le texte de l'article 1er de la loi du 11 juin 1994, qui exprime la reconnaissance de la Nation envers ces combattants.

Dans le même temps, des plaques commémoratives identiques ont été apposées dans des lieux particulièrement significatifs et inaugurées au cours de cérémonies officielles présidées par les préfets, en présence des représentants des associations d'anciens combattants d'Algérie, en particulier d'anciens Harkis.

10.jpg
Dans les départements où aucune plaque n'a été apposée, une cérémonie est organisée, à l'initiative des préfets, à laquelle sont conviées les associations d'anciens combattants et celles ayant favorisé l'insertion des anciens Harkis dans la société française.


Dimanche 25 septembre 2011 - Cour d'honneur des Invalides


Dans le même temps, des plaques commémoratives identiques ont été apposées dans des lieux particulièrement significatifs et inaugurées au cours de cérémonies officielles présidées par les préfets, en présence des représentants des associations d'anciens combattants d'Algérie, en particulier d'anciens Harkis.
Dans les départements où aucune plaque n'a été apposée, une cérémonie est organisée, à l'initiative des préfets, à laquelle sont conviées les associations d'anciens combattants et celles ayant favorisé l'insertion des anciens Harkis dans la société française.


Dimanche 25 septembre 2011 - Cour d'honneur des Invalides


Annexe I

Monuments à la mémoire des Harkis et lieux d’apposition

Alpes-Maritimes commune de Mouans-Sarroux
Bas-Rhin monument aux Africains « morts pour la France : de Strasbourg
Bouches-du-Rhône   cimetière des Neuf-collines d'Aix-en-Provence
Monument aux Harkis dans le cimetière communal de Bourges
Monument aux Français d'Afrique du Nord dans le parc municipal à Besançon
Monument aux Harkis de Valence
Commune de Louviers
Commune de Saint-Maurice l'Ardoise
Monument aux rapatriés de Bougie à Bordeaux
Monument aux rapatriés de Philippeville, dans le cimetière de Salonique à Toulouse
Monument départemental AFN d'Annecy monuments et plaques aux rapatriés de Cournonterral, de Montpellier et de Béziers
Monument de la commune mixte d'Arris à Amboise
Commune de Bias
Monument aux Harkis de Calmon
Square du Réduit à Lille
Pyrénées-Orientales stèle des Harkis à Rivesaltes et mémorial de Port-Vendres
Monument aux rapatriés d'Oran à Lyon monument aux rapatriés de Rouen
Monuments aux rapatriés de Saint-Raphaël et de Saint-Aygulf, commune de Bormes-les-Mimosas commune d'Auxerre.
Cher, Doubs, Drôme, Eure, Gard, Gironde, Haute-Garonne, Haute-Savoie Hérault, Indre-et-Loire
Lot-et-Garonne, Morbihan, Nord, Rhône, Seine-Maritime Var, Yonne

A ces différents sites s'ajoute bien évidemment l'Hôtel national des Invalides à Paris, cadre de la cérémonie nationale présidée par une haute autorité gouvernementale.