Béziers L'affaire de la stèle réapparaît devant la justice
La stèle au coeur d'un bras de fer juridique
Reprise sans illusion des procédures judiciaires à GuantanamoUne plaque commémorative du cimetière neuf, dédiée à l'OAS, a alimenté une vive polémique.
D'après nos informations, André Troise, délégué de la Coordination nationale des Français d'Algérie, devrait se voir notifier, dans les jours qui viennent, son assignation devant le tribunal correctionnel de Béziers. Ce Biterrois, ancien membre revendiqué de l'OAS (Organisation armée secrète), est poursuivi pour "diffamation" par Jean-Louis Bousquet, conseiller municipal d'opposition de Béziers et patron du groupe communiste et citoyen à la Région.
Le dépôt de plainte de l'élu PCF, qui avait lancé l'affaire de la stèle, vise des attaques verbales proférées à son encontre le 2 novembre dernier lors d'une prise parole devant la fameuse plaque commémorative dédiée à l'OAS. Mais aussi un support papier, reprenant l'essentiel de l'allocution prononcée ce jour-là, qui avait été distribué sur place.
André Troise avait notamment qualifié l'intervention de Jean-Louis Bousquet en vue d'obtenir l'enlèvement de la plaque de l'OAS de « cri perçant de charognard », en accusant l'élu de poursuivre le travail « du pouvoir dictatorial gaulliste », ayant « pourchassé, arrêté, torturé (...), exécuté les partisans patriotes de l'Algérie française » (Midi Libre du 3 novembre dernier).
Ce rassemblement, frappé d'interdiction par la municipalité de Béziers, avait tout de même été maintenu. Aucun incident n'avait été recensé. Mais André Troise a-t-il, oui ou non, à cette occasion, diffamé Jean-Louis Bousquet ? La justice tranchera.
Elle devrait même être amenée à se pencher sur le statut juridique de la stèle. L'élu communiste avait annoncé sa volonté de saisir la justice dans ce dossier. Il ne pourra pas rééditer la procédure qui avait conduit, à l'enlèvement d'un monument similaire à Marignagne, en raison des délais de prescription.
Ses avocats pourraient donc choisir un autre angle d'attaque : celui de la légalité de l'accrochage de la plaque de l'OAS sur une stèle existante. Deux ténors du barreau planchent sur les deux affaires. Me Josy-Jean Bousquet, ancien responsable de la Ligue des Droits de l'Homme. Et Me Jean-Louis Pelletier, l'une des figures du barreau de Paris, qui était, entre autres, l'avocat préféré de Jacques Mesrine.
IN - 21 janvier 2009 _Manuel CUDEL
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