Réponse de France-Maghrebà l'artcle "Tombes de France-Maghreb” : la justice saisie.
 
 
         
 
 
 

Le 25 novembre 2010 , le site internet Rue89, avait publié l'article « Tombes de “France-Maghreb” : la justice saisie », concernant de possibles malversations de cette association. Pierre-Henri Pappalardo, président de France-Maghreb, publie le droit de réponse suivant.


Monsieur Jacques Davignac, vous me citez et me faites parler dans votre article. Je n'ai jamais eu de contacts avec vous ni avec votre média. Vos propos entraînent des reprises dans d'autres médias et je suis sollicité en permanence pour répondre à ces énormités publiées depuis quelques jours. Je vous serais gré de bien vouloir publier sans délai ma réponse et ma vérité. Tous faits aisément vérifiables.
Concernant Stéphane Durbec, il est un élu du Front national et pas sans étiquette. Sa réaction le 24 septembre en assemblée plénière (j'en attends le compte-rendu pour l'assigner en diffamation) fait suite à la première du film « Hors-la-loi » organisée au cinéma Madeleine le 20. Première que nous avions soutenue tout en indiquant nos réserves et notre avis sur le fait que les pieds-noirs n'étaient pas derrière les fusils à Sétif et qu'il serait bien que l'extrême droite et les associations liées cessent d'entretenir culpabilité, amertume et colère auprès des gens de notre communauté afin de sauvegarder leur fond de commerce tout en s'assurant de leurs voix aux élections. Monsieur Durbec avait le même jour organisé devant la salle une manifestation haineuse.
Concernant la petite maison de ma fille : elle fût acheté en 1996 pour 330 000 francs de l'époque, quelques aménagements furent fait l'année suivante. Soit sept ans avant la création de France-Maghreb. Pour ma part je n'ai pas de patrimoine en dehors d'un véhicule de douze ans d'âge et je vis d'une modeste retraite.
Concernant le soi-disant entrepreneur d'Alger qui aurait été payé de ses travaux par une boîte de chocolat. Je ne le connais pas, je suis étonné d'un réveil cinq ans plus tard, ses chocolats ont dû fondre depuis…
Pour ces chantiers d'Alger, nous avons uniquement travaillé avec une entreprise algérienne qui a été recommandé par le consulat général de France et les chantiers ont été faits avec le partenariat et sous contrôle du consul général. Bien entendu, cette entreprise peut témoigner que ses factures furent payées. Nous avons des photos avant et après travaux.
Concernant le conseil régional. Sans demande de notre part, Michel Vauzelle nous avait spontanément offert son aide en 2004. Des avances devaient être faites ce ne fût pas le cas malgré nos réclamations.
A la fin des travaux en avril 2005, en catimini, une commission composée de collaborateurs de la région a visité les chantiers, malgré une évidente mauvaise foi et la promesse qu'ils firent à notre entrepreneur qu'ils ne seraient pas payé, ils n'eurent pas d'autres alternatives que de constater la bonne fin et la qualité des travaux.
A leur retour, malgré nos demandes, toujours pas de règlements et donc une terrible situation de gestion des dépenses pour notre modeste association. En juin 2005, nous avons saisi la direction générale des services de cette collectivité, qui s'est livrée à une enquête minutieuse et longue et qui n'a pu que faire enfin droit à notre demande fondée.
Vous indiquez dans votre article que nous sommes depuis des mois interrogés par l'IGS de la région. C'est faux, nous avons eu une lettre fin septembre, nous y avons répondu le 6 octobre, les questions portaient sur des mouvements de détails antérieurs à leur subvention.
Pour une autre question, ces spécialistes confondaient dans nos livres (que nous leur avions confiés pour l'enquête de juin 2005) la colonne débit et celle du crédit. Nous n'avons plus eu de leurs nouvelles depuis.
Enfin, j'ai écrit en 2009 un récit intitulé « Bienvenus chez vous » (sic) et qui paraîtra en mars 2011. Bien sûr que des copies ont circulé à la région. Ce livre raconte la formidable aventure humaine vécue par notre association et reprise depuis six ans par tant de médias. Les retrouvailles fraternelles après quarante-deux ans des communautés et tout ce qui a pu être construit depuis.
Ce livre raconte aussi nos étonnants contacts et échanges avec quelques hommes politiques français et certains de leurs collaborateurs. Pour le conseil régional, nous avons très tôt découvert des aberrations. J'ai informé Michel Vauzelle fin septembre 2004 de possibles malversations et trafics, j'ai renouvelé en 2005. Il m'a assuré de sa stupéfaction, de sa volonté de fouiller dans ces fameuses affaires et de me tenir au courant. Je n'ai plus eu de nouvelles de lui ni de ses collaborateurs ou services depuis 2005.
J'ai suivi comme tous les mises en examen de ses proches, je sais que certains sont passés au travers, j'en parle dans mon livre. J'ai vu que Michel Vauzelle s'est porté partie civile dans ces affaires dont il dit tout ignorer.
Ces gens m'ont dit un jour « Ne vous frottez pas à nous, nous sommes les pots de fer »… Salir France-Maghreb aujourd'hui c'est tenter de réduire la valeur de témoignage du livre à venir. Je reste à votre disposition pour toute information.


Réponse du journaliste Jacques Davignac : M. Henri-Pierre Pappalardo ne peut pas dire que nous ne nous sommes jamais rencontrés puisque je l'ai vu durant une heure, le dimanche 26 septembre 2010 de midi à 13 heures dans le bistrot qui fait face à son domicile, dans le Ve arrondissement de Marseille. Ce jour-là, nous étions installés en terrasse à l'ombre et comme M. Pappalardo était frigorifié, je lui ai proposé une table au soleil.
Il m'a effectivement expliqué qu'il n'avait strictement rien à se reprocher dans cette affaire et qu'il était « blanc-bleu », propos que j'ai fidèlement rapportés dans mon article. Il a ajouté qu'il était probablement victime d'une « cabale » dirigée contre lui par M. Philippe Arcamone, autre membre de l'association qui en briguait la présidence, actuellement membre du cabinet de Michel Vauzelle, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
M. Pappalardo dit avoir demandé audience à Michel Vauzelle à plusieurs reprises pour appeler son attention sur certaines pratiques douteuses mais il n'a selon lui jamais été reçu. Pour M. Pappalardo, France-Maghreb pourrait aussi avoir été la cible de certains pieds-noirs « concurrents », membres d'une association de sauvegarde des cimetières algériens, et jaloux de ne pas avoir été choisis par le conseil régional pour la restauration des cimetières.
M. Papalardo m'a enfin déclaré qu'une pièce de la villa de sa fille (VIIIe arrondissement de Marseille) avait bien été dotée d'un ordinateur et d'un téléphone pour les besoins de l'association France-Maghreb.
Ce que M. Pappalardo ignore, c'est qu'il a été nommément accusé par écrit par M. Tessahia Yahia, patron de TCE, une entreprise de bâtiment et travaux publics de El Kseur à Béjaïa, de ne pas lui avoir réglé une facture d'un montant de 342 000 dinars (environ 3 800 euros), pour des travaux de restauration d'un cimetière en Algérie.
« Aujourd'hui, je n'ai toujours pas été réglé », atteste l'entrepreneur, « des travaux que j'ai effectués pour France-Maghreb ». Cela revient à dire que l'association France-Maghreb a bel et bien fourni au conseil régional de Paca une fausse déclaration de paiement d'une facture dont la preuve est aujourd'hui rapportée qu'elle demeure impayée. Or, de nombreux entrepreneurs ont été contactés par les enquêteurs de l'inspection générale des services du conseil régional entre septembre et octobre 2010 et aucun n'a jugé bon de répondre…
« S'il existait des factures en bonne et due forme correspondant aux travaux réalisés en Algérie, il me semble qu'elles auraient pu nous être adressées depuis longtemps, voilà pourquoi nous suspectons des magouilles », en conclut l'employé du conseil régional chargé de passer au crible l'argent des subventions (France-Maghreb a bénéficié, rappelons-le, de 307 000 euros de subventions diverses en cinq ans).
Le fait de mettre au jour une seule facture faussement présentée comme acquittée a suffi à Michel Vauzelle pour saisir le procureur de la République et demander le contrôle de l'utilisation des fonds publics versés à France-Maghreb.

Source : http://www.rue89.com/2010/12/03/france-maghreb-droit-de-reponse-du-president-de-lassociation-178983