Le cimetière chrétien de Tigzirt à l’abandon

 
     
 
 

Le cimetière chrétien de la ville de Tigzirt est à l’abandon depuis plusieurs années. Les autorités locales ne semblent pas alertées par l’état de délabrement criant dans lequel se trouve ce lieu pourtant, si proche des institutions administratives. En effet, les passants en particulier et les populations en général, de passage, ne cessent de s’interroger sur les raisons qui poussent les responsables locaux à laisser les sépultures dans l’abandon. Sur le site de Tassalast, à quelques mètres de la plage, une centaine de tombe, éventrées et délabrées, au milieu d’une forêt de ronces sont visibles aux passants. Jetées à l’abandon, même la clôture, vieille de quelques décennies, a cédé à l’effet du temps. Ouvertes, les sépultures sont à la merci des animaux qui y ont élu refuge. Pourtant, juste à côté, à quelques mètres, un autre cimetière est, lui, bien entretenu. Le contraste exprime bien la loi des deux mesures. Or, les morts méritent de la considération au-delà de leurs origines. Cette situation ne semble donc alerter ni les élus locaux ni aucune autre partie. La vue devient des plus banales. A rappeler, sur ce chapitre, que la ville de Tigzirt est l’une des dernières à procéder à la réfection des cimetières chrétiens existants en Algérie.

 
 

Une situation qui exprime un contraste éloquent avec la vocation même de la région. Dotée d’une nature et d’une mer à la mesure d’en faire une région touristique, Tigzirt continue encore d’être à la traîne du développement du secteur. Les responsables qui devaient travailler à familiariser les populations à côtoyer les étrangers, pour le bien de l’activité touristique, ne semblent point prendre la mesure de leur responsabilité. Par ailleurs, il est à noter que plusieurs associations de la région ont par le passé signalé la nécessité de protéger ce site mais sans résultat. Un des animateurs est allé même jusqu’à dire que les parents de ces gens enterrés doivent se manifester afin de contraindre les responsables à effectuer les travaux de réparation. D’autres citoyens accostés, sur les lieux, affirmeront eux que les autorités portent la responsabilité car les populations locales n’ont pas à réclamer des travaux sur ce site abandonné. Elles ont déjà de nombreux soucis. Enfin, devant cet abandon, certains vieux de la région qui se souviennent des années ayant précédé l’Indépendance et qui ont vécu les moments de joie et les affres de la guerre, suggèrent que des contacts soient établis avec des parents des gens qui s’y trouvent enterrés, afin de rendre leur dignité aux morts.Kamel Boudjadi
Source : http://www.lexpressiondz.com/article/0/0-0-0/86163.html