ORAN : Cimetières musulmans et chrétiens dans un état lamentable
 
   
 

La saison estivale est une occasion pour un grand nombre de nos compatriotes ainsi que de touristes étrangers pour visiter les différents endroits touristiques de la ville d’Oran et surtout la famille et les amis. Cependant, plusieurs vacanciers n’hésitent pas à aller se recueillir auprès de la tombe d’un proche ou d’un voisin.
L’état lamentable des cimetières en choque plus d’un. Herbes sauvages, passages non dégagés, tombes en ruine, manque de salle ou d’espace pour la prière du mort, manque d’eau et de sanitaires, manque de registre et de plan d’organisation des tombes… Qui est responsable de l’entretien et de la gestion des cimetières ?

 

Certes, certaines communes tentent, tant bien que mal, d’imposer plus d’organisation comme celle de la ville d’Oran ou le cimetière d’Aïn El Beïda est apparemment bien géré, ainsi que les cimetières chrétiens d’El Hamri et d’El Barki sont bien entretenus, mais ce n’est pas le cas des petites localités et villages de la wilaya d’Oran où la situation est tout autre. Les cimetières chrétiens de certaines localités sont à l’abandon et leur situation est dramatique. Caveaux défoncés, pierres tombales arrachées, enceintes envahies par les herbes sauvages et autres détritus. Cependant, l’initiative de la commune d’Oued Tlélat est salutaire mais insuffisante.
Après la visite du cimetière judéo-chrétien par des proches, venus de France pour s’y recueillir, et qui ont exprimé leur désapprobation au vu de l’état du cimetière, la commune a effectué des travaux de restauration et fermé les caveaux avec des dalles en béton, mais l’entretien et le gardiennage des lieux se fait toujours attendre. “Il faut respecter les morts. Cimetières musulmans ou chrétiens, il faut trouver une solution”, dira un citoyen. Mais, la réponse d’un membre de l'assemblée populaire communale toujours en exercice dans une commune de la ville d’Oran, est éloquente et montre l’état d’esprit des responsables locaux. “Il faut qu’on s’occupe d’abord des vivants”, déclare-t-il, suite à une intervention d’un de ses élus à propos du mauvais état de leur cimetière. De leur côté, des citoyens volontaires disent être prêts à participer à des travaux d’entretien de leurs cimetières, mais le cadre juridique manque à en croire certains.
“Un bienfaiteur a voulu construire un mur de clôture au profit du cimetière de sa commune, il a été contraint d’abandonner à cause des procédures bureaucratiques”, affirme un citoyen chargé par le bienfaiteur de solliciter l'assemblée populaire communale. Ainsi, même les morts n’échappent pas à l’incivisme ambiant.
Les problèmes quotidiens des citoyens semblent étouffer l’idée même de penser à leurs morts. Le cri de détresse de nos compatriotes venus se ressourcer est lancé. Aura-t-il une oreille attentive ?

 
   
Source : liberte-algerie 24 juillet 2010