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Cependant mon intervention
d’aujourd’hui, dans le contexte des événements
liés à notre communauté, sera empreinte de
colère et d’amertume, non pas à votre encontre,
car nous connaissons l’amitié que vous portez aux rapatriés
d’Afrique du Nord, mais contre une image dégradée
et dégradante qui circule de plus en plus dans notre pays
sur ce que fut l’Empire colonial français.
Depuis 1962, toutes les municipalités d’Aix
en Provence, de quelque bord politique qu’elles soient, ont
manifesté à l’égard des Français
d’Algérie, du Maroc et de Tunisie, un intérêt
et une sympathie sans faille, reconnaissant bien avant le 23 février
2005 l’œuvre positive de la France Outre-mer.
Aix qui est sûrement l’une des premières
villes rapatriées de France, avec plus de 20 % d’hommes
et de femmes issus de cette terre qui fut Française et le
prouva tant de fois dans sa courte histoire. Aix a été
pour nous tous une terre d’accueil, que nous avons certainement
contribué à faire avancer vers une plus grande modernité.
Nous sommes fiers et heureux d’être devenus des Aixois
d’honneur à défaut de l’être de
souche.
Mais aujourd’hui les Français d’Afrique
du Nord que nous sommes, Français de toutes origines confessionnelles
ou ethniques, s’insurgent contre cette nouvelle vague de révisionnisme
de l’histoire de la France d’Outre-mer en général,
de l’Algérie Française en particulier et par
là même de l’Histoire de la France.
Certains anciens et nouveaux porteurs de valises
veulent nier les progrès que la France a apportés
à ses anciens départements et colonies.
Au plus haut sommet de l’Etat on essaie de
faire abroger l’alinéa de l’article 4 de la loi
de février dernier, comme s’il était honteux
de reconnaître que la colonisation a eu des aspects positifs.
On préfère s’occuper de la santé d’un
ancien terroriste plutôt que des 130 ans de présence
Française en Afrique du Nord.
Le plus haut personnage de l’Etat serait
même prêt, semble-t-il, à aller faire repentance
devant les Algériens pour entériner le projet de traité
d’amitié que lui a concocté Bouteflika. Ces
Algériens qui, dans la définition du politiquement
correct d’aujourd’hui, auraient été les
victimes des tortures de l’Armée française,
des « expériences » des médecins français,
émules des nazis comme le dit Bouteflika. Eh oui, prêt
à faire repentance, en oubliant les milliers de victimes
musulmanes, juives et chrétiennes de la guerre, qui n’aspiraient
tout simplement qu’a être Françaises, en oubliant
les femmes, les enfants, les vieillards massacrés, éventrés,
émasculés par les terroristes FLN au nom d’une
idéologie qui ressurgit aujourd’hui et qui a pour but
de détruire l’esprit de l’Occident.
Si la France avait été aussi ignoble
durant ces 130 années de présence, pourquoi lorsque
le chef de l’Etat va faire ses visites à Alger, les
populations lui réclament-elles des visas, pourquoi Bouteflika
vient-il se faire soigner en France, dans un hôpital militaire
Français, avec, si l’on en croit ses accusations, le
risque que l’on puisse tenter sur lui une de ces « expériences
» comme cela se faisait paraît-il au temps de la France
en Algérie ? Pourquoi passe-t-il sa convalescence chez nous
et non pas dans son pays ?
C’est parce que nous vous connaissons bien,
que nous connaissons votre franc-parler toujours empreint de patriotisme,
que nous connaissons votre respect de l’Honneur. C’est
pour tout cela Madame le Député Maire, que nous vous
demandons d’intervenir au plus haut sommet de l’Etat,
afin que l’on ne balaie pas, au nom de je ne sais quel repentir
expiatoire, tout ce que nos anciens ont fait dans ce pays dont sont
originaires les personnes ici présentes aujourd’hui,
tout ce que nos anciens ont fait pour la défense et la libération
de la France, cette Patrie au nom de laquelle nous nous sommes toujours
battus pour en défendre la grandeur.
Faites Madame que notre Mémoire ne soit
plus salie, faites que nous puissions nous sentir à nouveau
des Français à part entière et que nos morts,
qui reposent là-bas sur cette terre qu’ils ont créée,
puissent passer sereinement leur éternité.
Robert Saucourt président du C.A.R
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