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Amicale des Anciens
Elèves de DELLYS Francis POULALLION section Aix-Marseille |
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Mairie de Dellys |
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DELLIS ou TEDELLIS a d'abord été
fondée par une colonie carthaginoise. Les Romains y formèrent
plus tard un établissement appelé Rusuccurus, qui
devint une puissante cité sous l'empereur CLAUDE (l'an 50
de J.C.) Les anciens remparts, visibles surtout à l'ouest,
les citernes romaines de SIDI SOUSSAN, des mosaïques, un magnifique
sarcophage, déposé au musée d'ALGER, des médailles
et des amphores trouvées dans les fondations de l'hôpital
et de la mosquée, tels sont les vestiges de Rusuccurus, dans
lequel on retrouve le Rousoukkour (le cap des poissons) des Carthaginois.
Ce dernier nom trouverait son explication dans les eaux poissonneuses
qui baignent la base du rocher allongé sur le flan est duquel
est situé DELLYS
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Une longue Histoire
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Détruite
par un tremblement de terre ou par les invasions, Rusuccurus fournit
plus tard ses mines pour la construction de ta ville arabe de DELLYS.
IBN-KHALDOUN nous apprend que, après avoir fait partie du
royaume de BOUGIE, elle fut concédée par EL-MANSOUR
à MOEZZ-ED-DOLA-IBN SOMADECH, souverain d'ALMERIA, qui vint
chercher un asile auprès de lui, quand l'Espagne fut prise
par les Almoravides 1088 (481 de l'Hégire) à1104 (498
de l'Hégire).
Plus tard, en 1363 (765 de l'Hégire), l'émir Hafside
ABOU-ABD-ALLAH, s'étant rendu maître de BOUGIE pour
la troisième fois, enlève DELLYS aux Abd-el-Ouadites
et y installe une garnison et un gouverneur; mais attaqué
à son tour par ABOUIIAMMOU, il lui envoie une ambassade et
obtient une suspension d'armes moyennant la cession de DELLYS et
le mariage de sa fille avec ABOUHAMMOU. Il est encore fait mention
à cette époque d'un directeur de douane à DELLYS
ce qui lui faisait supposer une certaine importance commerciale.
Tributaire de l'Espagne, après la crise de BOUGIE en 1509,
DELLYS devint un instant le siège du gouvernement de KHEIR-ED-DIN,
lorsqu'il partagea la régence d'ALGER avec son frère
BABA-AROUDJ (Barberousse).
DELLYS, habitée par une population de pêcheurs et de
jardiniers habiles, ne fait plus parler d'elle.
Une première soumission de ses habitants, en 1837, est suivie
plus tard de la prise de ta ville par le maréchal BUGEAUD,
le 7 mai I 844, lors de son expédition chez les Flissa; les
combats des 12 et 17 du même mois nous assurent définitivement
la tranquille possession de DELLYS.
Ville française
Petite ville en bord de mer, elle
dépendait de l'arrondissement de TIZI-OUZOU (Kabylie) du
département d'ALGER. Située à 70 km à
l'est de cette capitale, les deux principales " attractions
" de cette ville étaient l'école que nous allons
décrire et son port destiné au petit cabotage mais
aussi au sport nautique, dont le bâtiment a été
pour beaucoup d'élèves te seul lieu de loisirs.
Accessible avant la guerre de 1939, par un train d'intérêt
local à voie étroite, DELLYS ne t'a été
ensuite que par la route, ce qui nécessitait pour les élèves
venant de tous les coins de l'Algérie, pour quelques-uns
après une journée de voyage, un transport en car,
effectué sur 20 km à partir de la gare CFA de CAMP
DU MARECHAL, près du village de BORDJ MENAIEL.
DELLYS se compose de deux parties bien distinctes le quartier arabe
au nord et le quartier européen à l'est.
Tous deux en grande partie sur un plateau incliné de 70 à
80 m duquel se détache le long promontoire connu sous le
nom de CAP BENGUT, et auquel DELLYS doit sinon un port, du moins
une jetée et un bon mouillage où les bâtiments
peuvent se mettre à l'abri des vents d'ouest et du nord-ouest.
La ville arabe, avec ses ruelles étroites bordées
de maisons blanchies à la chaux, recouvertes ça et
là de vigne, offre, dans ses échappées sur
ta mer, quelques ressemblances avec certains hauts quartiers d'ALGER.
La ville européenne descend jusqu'à la mer.
DELLYS est l'entrepôt d'une partie de la Kabylie occidentale
et fait un assez grand commerce d'huiles et de fruits secs. |
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DELLYS
École des Arts et Métiers |
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A
l'ouest, s'élève
I'ECOLE DES ARTS ET METIERS.
Contexte social et
économique de l'époque
En octobre 1844, dès
les derniers combats terminés pour ta pacification
de la Kabylie, " partie poétique de notre Afrique
", le Général BUGEAUD faisait construire
à FORT-NATIONAL, petite bourgade proche de TIZI-OUZOU,
une école professionnelle dirigée par un officier
du Génie le capitaine DAMARY ou le commandant AUGE
(cf. selon ta bibliographie choisie) pour fournir des techniciens
à l'Algérie naissante.
La réalisation de l'infrastructure de l'Algérie,
bâtiments administratifs, routes, voies ferrées,
ouvrages d'art, etc. était confiée à
l'armée.
Certains officiers du Génie, polytechniciens, chargés
de ces ouvrages, ne disposaient pas de l'encadrement nécessaire
et compétent pour les construire et assurer ensuite
leur maintenance.
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La
doctrine du Saint Simonisme diffusée par BAZARD, notamment
auprès des anciens élèves de polytechnique
avait eu un certain écho, notamment auprès d'un des
plus remarqués, Ferdinand de LESSEPS qui venait d'inaugurer
le 17 novembre 1869 " son canal de Suez " et avait obtenu,
dans le cadre des accords internationaux du 6 septembre 1864 au
Liban, l'ouverture d'une école d'apprentissage des Arts et
Métiers, à BEYROUTH dont la direction était
confiée à la France.
Cette doctrine consistait à considérer ta nation comme
une entreprise individuelle, un vaste atelier où travaillaient
selon leur différence de capacité positive des ouvriers
ou compagnons qu'il fallait former, implicitement, selon les règles
de l'époque.
En octobre 1844, dès les derniers combats terminés
pour ta pacification de la Kabylie, " partie poétique
de notre Afrique ", le Général BUGEAUD faisait
construire à FORT-NATIONAL, petite bourgade proche de TIZI-OUZOU,
une école professionnelle dirigée par un officier
du Génie le capitaine DAMARY ou le commandant AUGE (cf. selon
ta bibliographie choisie) pour fournir des techniciens à
l'Algérie naissante.
La réalisation de l'infrastructure de l'Algérie, bâtiments
administratifs, routes, voies ferrées, ouvrages d'art, etc.
était confiée à l'armée.
Certains officiers du Génie, polytechniciens, chargés
de ces ouvrages, ne disposaient pas de l'encadrement nécessaire
et compétent pour les construire et assurer ensuite leur
maintenance. La doctrine du Saint Simonisme diffusée par
BAZARD, notamment auprès des anciens élèves
de polytechnique avait eu un certain écho, notamment auprès
d'un des plus remarqués, Ferdinand de LESSEPS qui venait
d'inaugurer le 17 novembre 1869 " son canal de Suez "
et avait obtenu, dans le cadre des accords internationaux du 6 septembre
1864 au Liban, l'ouverture d'une école d'apprentissage des
Arts et Métiers, à BEYROUTH dont la direction était
confiée à la France.
Cette doctrine consistait à considérer ta nation comme
une entreprise individuelle, un vaste atelier où travaillaient
selon leur différence de capacité positive des ouvriers
ou compagnons qu'il fallait former, implicitement, selon les règles
de l'époque.
Cette doctrine appliquée au Liban va l'être en Algérie,
en tenant compte qu'en application de ta loi du 19 mai 1874 modifiée
par celle du 2 novembre 1892 tout enfant âgé de moins
de 18 ans occupé dans l'industrie, le commerce... "
en vue d'une formation professionnelle méthodique et complète,
est un apprenti.
L'apprentissage était obligatoire pour toutes les corporations
et surtout pour celles rattachées aux < Arts et Métiers
". A partir du XVIIIe siècle, sous l'ancien régime,
ta durée était fixée à 3 ou 4 ans, de
façon à initier durant cette période, l'apprenti
aux secrets de son futur métier.
La formation de cadres supérieurs à l'époque
était réservée à l'armée et à
partir de 1843-1912 à des élèves âgées
de plus de 18 ans avec un niveau scolaire de maths supérieures,
dans quatre écoles supérieures d'ingénieurs
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Historique
de l'école
Le 18 avril 1871 une insurrection
se déclencha dans la région de FORT-NATIONAL,
l'école professionnelle se trouva pillée et
incendiée.
La réédification de l'école détruite
fut alors envisagée
Au HAVRE, pour diverses raisons évoquées par
le député de cette ville, Félix FAURE,
futur président de la République.
A PHILIPPEVILLE par l'existence de casernes désaffectées
signalées par le sénateur de CONSTANTINE, LESUEUR,
propriétaire des carrières de marbre du Fil
Fila près de PHILIPPEVILLE.
A DELLYS qui finalement fut choisie car à l'époque
cette ville était te seul centre administratif et militaire
le plus important près d'ALGER.
Le 31 mai 1877 une délibération du conseil municipal
de DELLYS mit à la disposition de l'état le
terrain nécessaire et une participation financière
de 50.000 F. La construction fut confiée aux Services
des Ponts et Chaussées bâtiment et logement de
direction, réfectoires, dortoirs, salles de cours,
amphithéâtre, laboratoire avec matériel
d'enseignement, vastes ateliers avec outillage, force motrice
et éclairage électrique, pour assurer aux élèves
par trois années d'études, une culture générale
et professionnelle.
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Eglise
de Dellys |
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Scolarité
Vu le contexte et afin d'accélérer
le processus de formation des techniciens ou cadres principaux dont
l'Algérie avait tant besoin, il s'est avéré
nécessaire de recruter comme pour les Ecoles Normales d'instituteurs,
des élèves d'un niveau correspondant au cours supérieur
des écoles primaires (Brevet d'Etudes). Le concours d'entrée
comportait en supplément des épreuves habituelles
de maths. français, physique et chimie, une de dessin industriel
afin de discerner dans le futur " Conscrit " ses capacités
techniques.
Les élèves ayant tous moins de 18 ans, étaient
recrutés par concours et durant leur scolarité, étaient
selon la doctrine indiquée ci-dessus des règles du
compagnonnage et de la Loi, des apprentis (compagnons) opérationnels
dès la sortie de l'Ecole.
En 1880, l'Ecole ouvrait avec 23 élèves sous l'autorité
militaire du commandant du Génie AUGE, cité ci-devant,
qui connut, dépendant de l'Intendance. de5 difficultés
financières et ne pouvait plus poursuivre sa tâche.
Par décret du 9juillet 1883, elle fut placée sous
l'autorité du ministère du Commerce et de l'lndustrie
sous le nom d'ECOLE NATIONALE d'APPRENTISSAGE DES ARTS ET
MÉTIERS et explique l'écusson représentant
une équerre et compas encerclés d'une couronne de
feuilles de chêne ainsi que la chanson des " GADZ'ARTS
".
Un décret du 12 août 1883 fixait à 60 internes
l'effectif maximum (20/promo).
A la suite de l'autonomie financière accordée à
l'Algérie, par décret du 21septembre 1900. devient
Coloniale d'A.A.S.M. sous l'autorité exclusive du Gouverneur
Général de l'Algérie direction de l'Agriculture
et du Commerce. Un décret du 22 octobre 1905
- fixait le nombre d'élèves internes à 120
avec une scolarité de 3 ans
- créait pour répondre aux besoins locaux, un externat
puis internat indigène de 30 élèves boursiers
recrutés par examen du niveau du Certificat d'Etudes.
- indiquait le personnel d'encadrement suivant :
-administratif : un directeur, un comptable, deux commis,
-de service : cuisinier et aide, personnel de ménage, infirmier...
-enseignant : cinq professeurs, dix chefs d'atelier et contremaîtres
pour six sections ajustage, forge, électricité, menuiserie,
modelage et fonderie.
Après la guerre de 1939-1945, l'appellation d'Ecole Coloniale
d'Industrie, dont nous n'avons retrouvé aucune référence,
devait à notre avis provenir d'une décision locale
du directeur ou de la municipalité, l'ensemble immobilier
subissant de plus en plus les marques du temps et surtout la dégradation
du matériel d'enseignement nécessitait une reprise
urgente de réparation et novation qui ne pouvait être
assurée par le ministère de tutelle engagé
sur d'autres projets.
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Port de Dellys |
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Ecole
Nationale
A la suite de nombreuses démarches
d'hommes politiques, de l'Amicale fortement représentée
par ses membres dans l'administration et du nouveau directeur
nommé après la guerre, en 1950, le type d'enseignement
étant conservé, l'Ecole devenait une E.N.P.
et était placée sous l'autorité du ministère
de I'Education Nationale, attirant du même coup tous
les crédits nécessaires.
C'était la seule école de France qui regroupait
dans son enseignement en plus des disciplines d'industrie,
une section d'horlogerie (réservée jusque là
à l' E.N.S. de Closes), une section de froid (réservée
à l'E.N.S. de Saint-Ouen) et une section de Travaux
Publics.
La durée de scolarité passait à quatre
années. Le concours d'entrée pour les trois
départements d'Algérie avec 6 à 10 centres
d'examen ne prenait que des promotions de 30 à 40 élèves
sur plusieurs centaines de candidats comme nous l'avons indiqué,
de niveau du Brevet d'Etudes avec une épreuve de dessin
industriel, matière acquise en cours particuliers car
elle ne figurait pas au programme du BE.... (ex 3e moderne).
Des E.P.S., lycées et collèges d'Oranie assuraient
une préparation au concours ce qui explique le fort
pourcentage de 50 à 75 % d'Oranais dans les promotions.
Jusqu'en 1941, le régime intérieur hérité
de l'organisation militaire d'origine, comprenait des adjudants,
sergents, caporaux qui assuraient par promotion le respect
et la discipline.
La prison était la sanction principale et la promenade
avec défilé avec fanfare en tête à
la grande joie des habitants de DELLYS.
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Ce
régime fut modifié au cours des dernières années
et la discipline confiée à un surveillant général
secondé par un surveillant mais aussi par des anciens ou
élèves de 4e année.
La scolarité pour chaque " Conscrit " consistait
en première année, pour les cours techniques, en un
passage en atelier durant deux à quatre semaines, 4 heures
par jour, successivement dans chaque section afin de déceler,
en fonction des notes obtenues, la meilleure aptitude. Une préférence
pouvait être manifestée dans l'éventualité
de plusieurs excellentes aptitudes.
La deuxième année, la filière était
définie et suivie. Le bigorneau " voyait les journées
d'enseignement passer avec monotonie durant deux heures d'études,
quatre heures d'atelier et technologie où il encadrait des
élèves de la section indigène qui lui permettait
en s'instruisant d'acquérir une pédagogie technique,
quatre heures de cours et une heure de révision la nuit à
la lueur d'une bougie, non imposée mais indispensable pour
ne pas oublier l'enseignement du jour, ponctuée des obligations
pour fournir quelques occupations aux " Bleus ", des examens...
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Hotel BeauRivage |
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La
troisième année se passait en étude,
entre les anciens et tes bigorneaux peu remarqués des
" Bleus "puisque les " descentes " s'effectuaient
de nuit, et en sorties "fuite " à ALGER,
l'examen de sortie n'ayant lieu que l'année suivante.
Enfin la quatrième année, devenu " ancien
" se déroulait dans tes transes de l'examen de
sortie devenu tout proche, du choix de carrière et
de la préparation du " Père cent "
selon un motif thématique longuement choisi et concrétisé
en cours ou en " perruque "à l'atelier, avec
l'aide complaisante des contremaîtres et obligeante
des " Bleus ".
Le " Père cent " se déroulait dans
les fastes des salons de l'hôtel Beau Rivage avec dîner
pantagruélique, bal aux sons de l'orchestre de l'école
et disparition totale des " Bleus " devenus ce jour-là,
complètement invisibles, car présents ils auraient
succombé sous tes tâches énormes de préparation
qu'immanquablement les anciens leur auraient confiées... |
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Tradition
Durant la première année,
le " Conscrit " surnommé " Bleu …sert
à faire chauffer la colle..., il était d'usage à
l'atelier de menuiserie de garder la colle à bois servant
à lier les ajustages, chaude, tout en la remuant, et ainsi
humer le parfum qui se dégageait. Cette corvée était
automatiquement réservée au premier " Bleu "qui,
curieux, traînait par là.
En règle générale, son statut de " Bleu
" lui donnait l'avantage d'être choisi, pendant une année,
pour effectuer toutes les tâches imaginées par les
anciens, et notamment ceux revenus de la guerre qui ont eu l'imagination
fertile, même le dimanche pour mesurer avec une allumette
la longueur de la jetée du port, de traîner avec une
ficelle une boîte de sardines dans la rue principale, et danser
pour les fervents bals avec " Libellule " agréable
et accorte cavalière possédant une surcharge pondérale
non négligeable, de passer sans rechigner, lors des "
descentes nocturnes des anciens cagoulés ", du cirage
noir ou brun sur son voisin de lit, un autre " Bleu "
qui était heureux ensuite de rendre service pour ensuite
dans le grand bassin de la cour pouvoir se laver en chœur et
ainsi faire connaissance, etc.
Il avait aussi le privilège lors des retours des vacances,
le car de liaison gare - DELLYS ayant un nombre de places insuffisant,
de voyager couché sur le toit, protégé par
les valises et autres bagages odorants indigènes.
C'est durant cette première année que les environs
de DELLYS, CAP BENGUT, TAKDEMPT, étaient découverts,
du fait que lors des rares sorties du dimanche après-midi,
une certaine distance puisse exister entre un " Bleu "
et un " Ancien " qui en principe ne sortait pas de la
ville.
Une autre manière utilisée pour échapper pendant
un certain temps aux obligations de " Bleu " était
le foot. Les joueurs étant favorisés du fait que l'équipe
de l'école sans cesse renouvelée avait acquis une
grande notoriété dans le foot universitaire.
La " colle " consistait aussi, la prison n'existant plus
après la guerre, à rester en étude surveillée
pour des exercices complémentaires de technologie, maths
ou philo, au lieu d'aller se détendre avec les copains en
promenade (bleu) puis ensuite au cinéma, au billard de l'hôtel
Beau Rivage, au bal du Sport Nautique ou " ailleurs ".
Cet " ailleurs " étant particulièrement
apprécié.
La "descente " était effectuée par un petit
groupe de " Bigorneaux " ou d'Anciens, ta nuit, pour assister
à l'exécution d'une tâche demandée à
un " Bleu ".
La " perruque " consistait à effectuer avec te
matériel de l'école, pendant ou en dehors des heures
de cours, des bibelots, outils ou objets personnels, tels que petites
quilles, symbole de la " grande fuite ", départ
définitif de l'école. Les pièces particulièrement
réussies, brusquement appropriées par un prof, pouvaient
rejoindre les oeuvres d'art exécutées depuis 1880,
entreposés au musée.
Après la " fuite " ou départ en vacances
en fin de première année, et la rentrée à
l'école, la deuxième année, par la découverte
puis l'assistance des " bleus ", malgré une surcharge
de cours, était plus supportable.
Professeurs et contremaîtres, avec l'aide des compagnons,
étaient mieux acceptés.
La chanson de l'école interprétée par les élèves
musiciens privilégiés devenait plus agréable
à entendre qu'en première année et plus facile
à accompagner en chantant à gorge déployée
durant les belles promenades au pas cadencé du jeudi après-midi,
dans les rues de DELLYS, sous le regard admiratif des badauds et
de la population kabyle.
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Devenir
de l'Eco!e
Les travaux de rénovation
et de modernisation réalisés à partir de 1952
ont généré des perturbations à cinq
promotions mais ont été bénéfiques aux
cinq dernières mais surtout aux successeurs...
En 1977, lors d'un voyage à DELLYS nous avons retrouvé
notre école... et malgré l'utilisation étrange
des locaux et les quelques modifications, l'aspect général
n'avait pas changé.
Dans les ateliers les mêmes machines outils ronronnaient un
peu plus bruyamment, des calques et des projets réalisés
de 1950 à 1960 étaient conservés intacts, ainsi
qu'à l'entrée, le marteau pilon qui trônait
avec l'horloge tant de fois regardée et suppliée d'avancer.
Des caisses contenant du matériel reçu en 1960 étaient
même conservées intactes, dans quelle attente? Peut-être
l'arrivée de nouveaux " Bleus"
L'école comprenait 500 élèves au lieu de 160,
c'est dire la compression exercée, dortoirs avec lits superposés,
des études et même du bureau du surveillant général
tant de fois désiré et maintenant réalisé.
Aucun renseignement ne nous a été donné sur
la nature de l'enseignement et du diplôme délivré
en fin de scolarité.
De 1880 à 1962, lors des deux guerres, l'école ayant
été fermée durant six années, 77 promotions
sont passées, représentant une formation de 2.600
à 2.800 gadz'arts.
Durant l'année 1962, non compris le nombre d'anciens n'ayant
pas adhéré à l'Amicale et ceux d'origine indigène,
nommés préfets et même ministres, obligés
de rester en Algérie, ce " nouveau pays " a perdu
784 Gadz'arts Dellyssiens.
Tous techniciens et cadres dont 352 directeurs, ingénieurs
ou chefs de service, étaient affectés dans les services
de l'Etat ou des établissements publics : Ponts et Chaussées,
Mairie, Cadastre, Equipement, Génie rural, PTT, EGA, CFA...
Ce qui explique que malgré leur remplacement, qui n'a pu
être que partiel par des coopérants mal adaptés,
venus des pays de l'Est ou de la métropole, une chute économique
a été enregistrée.
La perte peut être aussi mesurée par la carrière
accomplie par les anciens en métropole, dans les départements
d'Outre-Mer ou à l'étranger Canada, Brésil,
Etats-Unis, Pays d'Europe, d'Asie ou d'Afrique Noire... où
dans de nombreux domaines, leur spécificité, qualification
et mérite ont été reconnus et récompensés
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L'Amicale
Créée le 1er avril 1902, l'Amicale
des Anciens Elèves de DELLYS:
En 1955, composée de quatre sections, ALGER, CONSTANTINE,
ORAN et Paris, comprenait 889 membres pour 63 promotions représentées,
de la 1887 à la 1955.
En 1997, composée de huit sections régionales,
Provence-Côte-d'Azur, lIe de France, Val de Loire, Rhône-Alpes.
Aquitaine, Midi-Pyrénées, Var,Languedoc-Roussillon,
comprend 733 membres pour 44 promotions représentées
de la 1919 à la 1962.
Notre Amicale, en rappelant ces traditions par l'évocation
des souvenirs d'adolescents, la chanson de l'école
et l'appel des promotions, les fait revivre. effaçant
d'un coup le temps passé.
Les liens amicaux créés dès la première
année de "Bleu " se trouvent renforcés.
Son rôle moral est de transmettre cette amitié
affectueuse " Gadz'arts " à tous ses membres
et aux amis adhérents de notre Association, par une
réelle et efficace solidarité.
Hélas, il n'y a plus de rentrée massive de jeunes
camarades des dernières promotions. Malgré tout.
notre amicale gardera jusqu'au dernier compagnon sa vitalité
acquise à DELLYS.
Francis POULALLION
(Promo 47-51)
Président de la section Aix-Marseille
(promo 46)
Adresse nationale:
Président Benivay Gérard
Villa Mabrouk rue du Château
13510 Eguilles
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