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Méconnue, l’histoire commune entre Péronne et Maison-Carrée, en Algérie, a été mise à l’honneur par la municipalité dimanche 12 juillet 2015.
La plaque commémorative a été inaugurée par les trois orateurs de la cérémonie.
Il aura fallu attendre presque cent ans pour que ce moment d’histoire liant l’Algérie et la ville de Péronne soit reconnu. C’est désormais chose faite, grâce à l’association Rassemblement des copains de Maison-Carrée (RCMC) et de la municipalité de Péronne, qui ont agi de concert pour rattraper cet oubli. |
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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, en 1920, Maison-Carrée, en Algérie, avait apporté son aide à la ville de Péronne, alors en pleine reconstruction après avoir été dévastée. Ce parrainage avait été effectué dans le cadre d’un plan d’aide de l’Afrique du Nord envers les populations d’Europe centrale qui avaient payé un lourd tribut durant cette guerre. Un pan de l’histoire péronnaise tombé dans l’oubli, malgré de constantes relations entre les deux villes jusqu’à l’aube de la Seconde Guerre mondiale.
Péronne, filleule de Maison-Carrée
En souvenir de cette aide apportée, une plaque commémorative a été inaugurée dimanche 12 juillet, derrière l’Historial. Juste avant, Pierre Lefebvre, représentant de RCMC et Thérèse Dheygers, maire de Péronne, ont prononcé un émouvant discours à deux voix retraçant l’histoire de ce parrainage souvent méconnu. « Durant trois ans, de 1921 à 1923, la ville algérienne a subventionné Péronne, à hauteur de 35 000 francs. C’est l’action du préfet de Maison-Carré à l’époque, qui venait justement de Péronne, qui a rendu cette liaison possible. Maison-Carré a alors adopté Péronne, qui est devenu sa filleule », raconte Pierre Lefebvre, avec émotion.
« Un parrainage qui ne pouvait plus rester inconnu. C’est un soutien qui avait profondément touché notre ville, continue le maire de Péronne. Lorsque l’on parle des deux guerres mondiales, on pense toujours au soutien des acteurs principaux, des principales nations engagées, mais trop peu au soutien de celles qui ont également eu un poids non négligeable, même si le conflit n’avait pas lieu sur leurs terres, comme l’Inde, mais aussi l’Algérie. »
« Le projet a mis du temps à se concrétiser, mais le résultat est là »
Dès 2009, Pierre Linéatte, alors président de l’Historial, a participé à la création de cette plaque commémorative reliant les deux villes, et a donc tenu également à s’exprimer lors de l’inauguration : « Nous tenions à ce que l’Historial puisse accueillir cette plaque commémorative, dans un endroit où elle pourrait être vue de tout le monde. Le projet a mis du temps à se concrétiser, mais le résultat est là. C’est une belle fierté pour nous tous. »
Après ces discours, les trois orateurs se sont unis pour dévoiler la plaque commémorative, où l’on peut lire, gravé dans le marbre, l’histoire commune des deux villes. L’instant a été suivi par une minute de silence, en l’honneur des disparus des deux nationalités.
«Un long processus pour en arriver là»
Pierre Lefebvre, représentant de l’association Rassemblement des copains de Maison-Carrée, témoigne :
« C’est avec l’association dont je suis membre que nous avons eu l’initiative de sortir ce morceau d’histoire de l’oubli. Nous avons alors contacté la municipalité de Péronne dès 2009, mais aucune suite n’a été donnée, à notre grand désarroi. C’était pourtant un projet qui avait un sens.
Heureusement, M. Linéatte, alors président de l’Historial de Péronne, qui avait eu vent de notre initiative, a voulu nous aider en portant le projet. Au final, tout s’est bien terminé car en 2014, à l’arrivée de Mme Dheygers, les choses sont allées beaucoup plus vite, d’où notre présence aujourd’hui. Mais ce fut un long processus pour en arriver là. »
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Démarches et tentatives effectuées auprès de la Municipalité de Péronne par le R.C.M.C. (Rassemblement des Copains de Maison-Carrée) durant les années 2009 à 2015, afin d’obtenir un emplacement pour apposer une plaque commémorant les liens entre Péronne et Maison-Carrée à l’issue de la Guerre 14-18.
Le 16 juin 2009, Yves JUAN, Secrétaire du R.C.M.C. adresse une lettre à Madame le Maire de Péronne, Valérie KUMM, lui exposant le projet.
La réponse de Madame le Maire : "J’ai l’honneur de vous adresser la page du livre d’or où Maison-Carrée a été citée.
Quand à la pose de la plaque, nous ne l’envisageons pas actuellement. "
En juillet 2010, le Conseil d’Administration du R.C.M.C. donne pouvoir à Pierre LEFEBVRE, membre de l’Association, afin qu’il effectue les démarches nécessaires à l’aboutissement du projet.
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Le 26 août 2010, ce dernier sollicite le Maire de Péronne, Valérie KUMM afin d’obtenir un rendez-vous.
Le 23 novembre 2010, c’est le 1er Adjoint chargé du tourisme et des jumelages, Sébastien GUILLERON qui le reçoit. Pierre Lefebvre lui présente le projet.
Le Bureau Municipal repousse le projet à 2014, pour le centenaire de la Grande Guerre.
En 12 avril 2013, le projet est à nouveau rejeté.
Le 30 septembre 2013, Pierre LEFEBVRE obtient un rendez-vous avec le Vice-président du Conseil Général, Conseiller Général du canton de Péronne, Pierre LINEATTE, il l’informe du projet et du refus de la Mairie. Le Conseiller Général ne comprend pas la décision de la Municipalité, il s’engage à soutenir le projet, à en parler à tous les candidats aux prochaines élections municipales et conseille de renouveler la demande à la Marie de Péronne après les élections.
Le 30 mars 2014, Madame Thérèse DHEYGERS est élue Maire de Péronne.
Le 2 mai 2014, Pierre LEFEBVRE lui adresse une lettre présentant le projet et sollicitant un rendez-vous.
Le 24 mai 2014, Pierre LEFEBVRE est reçu, à la Mairie de Péronne, par Madame le Maire et le Directeur des services, Monsieur Gérard PARSY. Le Maire est intéressé par le projet et s’engage à le présenter lors de la prochaine réunion du Conseil Municipal. Monsieur Gérard PARSY a été l’interlocuteur de Pierre LEFEBVRE durant une année pour de fréquentes rencontres, échanges téléphoniques et mails.
Le 26 février 2015, le Conseil Municipal, après avoir délibéré, a approuvé la proposition du projet par 23 voix pour et 6 abstentions. Il autorise le versement d’une subvention exceptionnelle de 600€ au profit de l’Association R.C.M.C., soit 50% du coût de la plaque.
La Municipalité se charge de réaliser le socle en béton sur lequel sera apposée la plaque et offre le pot de l’amitié.
La cérémonie d’inauguration de la plaque est fixée au dimanche 12 juillet 2015 à 11h.
Le 24 avril 2015, réunion à Péronne avec Gérard PARSY, Philippe VAN CANNEY, Responsable technique, Jean Claude VAUCELLE, Conseiller municipal, Hervé FRANCOIS, Directeur de l’Historial et Pierre LEFEBVRE pour le choix du lieu où sera apposée la plaque.
Le 26 juin 2015, Olivier PELTOT, le Marbrier se rend à Péronne pour apposer la plaque en présence des participants de la réunion du 24 avril et David DESOUSA.
Le 12 juillet 2015, cérémonie orchestrée par David DESOUSA, Directeur du Musée de Péronne pour l’inauguration de la plaque. |
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COMMEMORATION le 12 juillet 2015
Maison-Carrée Algérie Française marraine de Péronne dans la Somme en 1920
Fondé en 1983, le Rassemblement des Copains de la ville de Maison-Carrée est une association qui regroupe les Maison-Carréens rapatriés en Métropole à l’issue des événements tragiques de 1962 et de l’indépendance de l’Algérie. L’Association a repris les initiales du club de football (R.C.M.C.) Racing Club de Maison-Carrée.
Après la Guerre 14-18, le regard des régions épargnées par les combats se tourne vers ceux qui ont énormément souffert. Ces rapprochements sont encouragés par l’Etat à partir de 1920. Ainsi, le préfet d’Alger, Albert Lefébure, ancien sous-préfet de Péronne, suggère à Alexis Cuvellier, président de la société, La Betterave à Alger, de faciliter un rapprochement avec le secteur betteravier métropolitain frappé par la destruction.
Alexis Cuvellier fait les démarches nécessaires auprès du Maire de Maison - Carrée, Monsieur Tourenne. Le 31 mai 1920, le Conseil municipal de Maison-Carrée décide d’adopter comme filleule la ville de Péronne, cité placée au cœur d’une région betteravière s’il en est. Un lien symbolique historique se crée entre la ville de Maison-Carrée et la ville de Péronne pour le martyre que cette dernière a subi durant la Grande Guerre.
Les élus, les associations sportives et culturelles et la population de Maison-Carrée se mobilisent autour d’une souscription publique. Un fascicule présentant les deux villes et leur histoire est vendu au profit de Péronne.
35 000 francs sont envoyés à Péronne entre 1921 et 1923 : 5000 francs le 14 janvier 1921, 5000 et 15 000 francs (produit de la fête de la ville et de la souscription publique) le 11 août 1921, 5000 francs le 13 octobre 1922, et enfin 5000 francs le 10 septembre 1923.
Pour Péronne, ce soutien venu d’Algérie est inespéré et touche profondément la population. En 1921 et 1930, Monsieur Gontrand Gonnet, député de la circonscription de Péronne, est reçu à Maison-Carrée. Puis le 23 août 1931, c’est au tour de Monsieur Léon Eldin, 1er adjoint au Maire de Maison-Carrée (Monsieur Altairac), d’être reçu à Péronne par le Maire, Monsieur Louis Daudré.
Le livre d’or de la commune de Péronne conserve toujours la signature de M. Eldin et le souvenir de son passage. M. Eldin visite Péronne et s’arrête d’ailleurs ici, dans ce château qui est encore à l’époque à l’état de ruines. L’élu y rencontre le gardien, qui fut lui-même un conscrit et servit un temps en Algérie à Maison-Carrée !
Dans le cadre d’un plan d’embellissement et d’extension de la ville, le Conseil municipal de Péronne avait voté le 6 mai 1921 le rachat aux Domaines de 12 hectares du lieu-dit du CAM.
Suite à cette acquisition, le Conseil municipal de Péronne du 30 décembre 1921 décide d’organiser un concours pour l’attribution des travaux d’aménagement du CAM en jardin public, du Théâtre de verdure et pour les travaux de nettoyage-curage de l’étang. Ce nouveau parc remplacera celui du Quinconce où s’installe le nouvel hôpital. Pour le financement de ces travaux, le même Conseil choisit d’affecter 25 000 francs prélevés sur les dons de Maison-Carrée.
Voilà pourquoi le 12 juillet 2015 à 11 heures, Le Maire de Péronne, Madame Thérèse DHEGERS, les conseillers municipaux, les associations patriotiques et la population péronnaise accueillaient avec plaisir et fierté, après l’heureuse initiative du RCMC, une délégation des amis et copains de Maison-Carrée, afin de rappeler pour toujours ce geste de solidarité venu vers Péronne depuis l’Afrique du Nord.
Une plaque en granite noir d’Afrique, de 120 x 120 x 3, sur laquelle est gravé le texte ci-dessous, est apposée sur un socle en béton situé sur le chemin d’accès au CAM et au Théâtre de verdure.
En 1920, la ville de Maison-Carrée « 1844 à 1962 », située à 12km d’Alger, a adopté comme filleule la ville de Péronne, pour le martyre qu’elle a vécu pendant la guerre de 1914-1918.De 1921 à 1923, la municipalité, les associations et la population de Maison-Carrée se sont mobilisées afin d’apporter à Péronne un soutien financier investi dans l’aménagement du nouveau jardin public et du théâtre de verdure du CAM. Le R.C.M.C. et Les Rapatriés de Maison-Carrée La population péronnaise en conserve un souvenir ineffaçable et rend hommage aux Maison-Carréens morts pour la France.
Plaque inaugurée en présence de Thérèse DHEYGERS, Maire de Péronne,Pierre LINEATTE, Président de l’Historialet Pierre LEFEBVRE, représentant le Rassemblement des Copains de Maison-Carrée12 07 2015 |
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Péronne est une commune française du département de la Somme totalement détruite en 1917 durant la Première Guerre mondiale, bombardée et incendiée en mai 1940 par l'aviation allemande durant la Seconde Guerre mondiale, Péronne porte en son blason deux croix de guerre.
La ville reçoit la croix de la Légion d'honneur des mains du Président de la République, Raymond Poincaré, le 12 juillet 1914. Un peu plus d'un mois plus tard, le 28 août 1914, les Allemands investissent Péronne qu'ils sont forcés d'abandonner le 15 septembre après la Bataille de la Marne. Ils la réoccupent à nouveau le 23 septembre et la conservent jusqu'en mars 1917 après le repli allemand sur la Ligne Hindenburg. La ville est réoccupée par les Allemands de mars à août 1918. En 1918, la ville est anéantie |
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