Dans sa dernière allocution datée de juin 1962, le Bachaga Saïd Boualam, premier vice-président de l’Assemblée nationale française revenait sur ce que Michel Perez, président de l’Association nationale Les Amis de Notre Dame de Santa Cruz affirme être “une incontestable trahison de l’État” sous l’autorité du Général de Gaulle : “J’ai servi la France, après mon père, pendant cinquante-six ans.
J’ai donné au pays un de mes fils. J’ai été loyal jusqu’au bout. J’ai engagé tous les miens. Avec eux, au prix de lourdes pertes, seuls, nous avons détruit la rébellion dans une immense région. Nous avions gagné et vous nous avez désarmés. Nous avions battu l’A.L.N. et vous l’avez implantée. Nous avions choisi : nous nous étions déterminés et vous nous exterminez. Le choix est simple : ou nous laisser égorger, ou fuir vers la métropole pour sauver nos enfants.
La rage et le désespoir au cœur, n’ayant plus le droit ni les moyens de nous battre nous avons dû partir.” Rappelons s’il est nécessaire, qu’au lendemain des accords d’Évian du 18 mars 1962, des dizaines de milliers de harkis ont disparu, “abandonnés à leur propre sort par la France.”
Ajoute Michel Perez, présent lors de la cérémonie nîmoise, aux côtés de Tahar, le fils adoptif du Bachaga Boualam. “Quant aux autres, ils n’ont pas été accueillis par la France, ils ont été parqués dans des camps dans le sud de la France” a précisé ce dernier qui s’indigne du silence qui règne autour de l’histoire des Harkis.
Comme Nicolas Sarkozy et François Hollande l’ont fait avant lui, Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes, a reconnu l’erreur de la nation lors de l’exode des pieds-noirs et des harkis. “ La France devait les protéger et elle ne l’a pas fait .”
Saïd Benaisse Boualam est décédé le 8 février 1982 à Mas-Thibert à une vingtaine de kilomètres d’Arles. |