Inauguration de Notre-Dame d'Afrique de Théoule-sur-Mer

 
 

La première pierre de ce mémorial a été posée le 27 mai 1990, les travaux débutent en 1992.

Le 1er mai 2014, une foule émue est venue inaugurer cette réplique revisitée de Notre-Dame d'Afrique d'Alger.

L'association créée pour la réalisation de ce mémorial a inauguré le 1er mai 2014 à Théoule-sur-Mer la statue dédiée aux rapatriés d'Algérie.

Les travaux auront duré 24 ans

Les deux vierges se font face. L'une sur le mont Saint-Eugène à Alger, l'autre dans les roches rouges de l'Estérel à Théoule-sur-Mer. Deux vierges noires.
Deux Notre-Dame d'Afrique comme un trait d'union les deux édifices. Celle de Théoule, ainsi que son mémorial ont été inaugurés 1er mai 2014 dans la matinée.

Après vingt-quatre années de travaux, l'association créée à la naissance de ce projet a pu écrire le mot fin. Plus d'un millier de personnes, dont le maire de Théoule, Georges Botella et le député-maire de Nice Christian Estrosi et sa complice Agnès Rampal (1) l'ont rejointe après une marche d'un quart d'heure dans l'Estérel.
C'est là, entre le rocher des Monges et la mer que la statue haute de 12 mètres et pesant plus de 30 tonnes accueille les pèlerins et rend hommage aux rapatriés d'Algérie.
« Cela fait tellement longtemps que nous attendons ce moment et le chemin a été tellement semé d'embûches que nous nous devions d'être présentes aujourd'hui » ont témoigné ces deux amies venues prier au pied de la vierge.
Les obstacles ont été nombreux en effet. Tant matériels que financiers. Mais « quelques irréductibles ont main tenu le cap pour accomplir le rêve de cinq visionnaires » soulignait Claude Rochette, président de l'association. Jo Ortiz, le père Dahmar, André-Charles Blanc, ancien maire de Théoule, Marcel Ronda, Andréa Santoni ont été cités hier matin.
Et un hommage appuyé a été rendu aux bénévoles et généreux donateurs qui ont permis d'achever ce mémorial, en novembre 2013.

La cérémonie a débuté par une procession avec la statue pèlerine et de très nombreux porte-drapeaux. L'ensemble du cortège et des invités a été accueilli par quelques mots de Roger Sogorb, vice-président de l'association Notre-Dame d'Afrique qui a orchestré la matinée entre discours, témoignages des officiels, dépôts de fleurs et de gerbes des associations de rapatriés.

Un hommage a ainsi été rendu à l'artiste Fortuné Évangéliste qui s'est chargé de créer cette œuvre monumentale. Enfin, Monseigneur Jean-Yves Molinas a concélébré la messe avec les pères Maximilien et François Scotto ainsi que le père Franklin Parmentier.

La cérémonie a été clôturée par le chant des Africains.


(1). Également les membres du conseil municipal de Théoule, Agnès Rampal, José Cobos, élus à Nice, André Mayet à Cannes, Monique Gariou au Cannet. Emmanuel Blanc le fils d'André-Charles Blanc, a également participé à l'inauguration.

Inauguration du Mémorial de Notre Dame d’Afrique par Christian Estrosi
Agnès Rampal et Claude Rochette.


Estrosi inaugure une statue du grand félon de de Gaulle
le 18 juin 2011 à Nice.
 

Christian Estrosi, Député – Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, a inauguré le Mémorial de Notre-Dame d’Afrique à Théoule-sur-Mer, en présence de Georges Botella, Maire de Théoule-sur-Mer, Vice-président de la communauté d’agglomération des Pays de Lérins, Agnès Rampal, Adjoint au Maire de Nice, et Claude Rochette, Président de l’Association Notre Dame d’Afrique.

Le Mémorial Notre Dame d’Afrique culmine à une hauteur de 12 mètres. A titre de comparaison, l’original de la statue s’élève à 1,50 mètre. Il est l’œuvre du sculpteur Fortuné Evangeliste, installé à Montauroux dans le Var. Le Mémorial permet ainsi la reproduction à plus grande échelle de la statue de Notre Dame d’Afrique, qui se trouve dans la basilique située en Algérie dans la commune de Bologhine, dans la wilaya (région administrative) d’Alger.

 
 
 
 

Haute de 12 mètres et pesant plus de 30 tonnes, elle s'élève sur la colline de Théoule-sur-mer (06), entre le Rocher des Monges et la mer, où des milliers de marcheurs et de pèlerins en chemin vers Compostelle peuvent l'admirer.
En 1992 Début de la réalisation de Notre-Dame d’Afrique, sculpture monumentale haute de 12 mètres commandée par l’association Notre-Dame-d’Afrique présidée aujourd’hui par Claude Rochette. Il travaille à l’élaboration de la maquette avec son frère Albert Evangelisti, peintre et sculpteur. Ils débutent ensemble la réalisation de la sculpture (chaudronnerie de la tête et des mains).

Il s'appelle Fortuné Evangelisti. Grand et blond comme peu d'italiens de Naples ou de Sicile, mais plutôt comme un noble florentin ou un frontalier des lacs du Nord, il se veut « Méditerranéen de l'Estérel ».
Calme, posé, souriant, affable... il semble connaître et maîtriser sa force, autant qu'Héphaïstos, fils de Zeus et d’Héra, le dieu du fer de la Mythologie grecque.
Fortuné : beaucoup de gens le connaissent, mais peu mesurent vraiment sa veine créatrice.
Pour vivre il est ferronnier artisan. Il construit des grilles, des portes, des potences et autres ouvrages fonctionnels en fer forgé, depuis longtemps déjà. Mais pour l’art dont il vit aussi : il découpe, il soude, il assemble, avec un autre esprit, celui de l'inventivité ou de l'instinct créatif.
A Tourette de Fayence dans un domaine agricole où il a trouvé refuge, il n'arrête pas de concevoir ses sculptures de métal , en général de l'acier Corten, mais aussi du laiton, de la fonte et pourquoi pas du verre et de la céramique qu'il accroche dans la masse, comme cela a été le cas pour la gigantesque statue de la vierge noire de Notre Dame d'Afrique, la haut sur son promontoire théoulien, face à la Méditerranée.
Chaque année en diverses occasions, les « pieds noirs » nostalgiques et croyants, s'y rassemblent, comme jadis, eux et leurs parents allaient à la Basilique de Notre Dame d'Alger, vénérer la célèbre Vierge Noire.

 

Fortuné a entrepris en 1992, sur proposition de Marcel Torrés alors conseiller municipal à Antibes et Président de l'Association Notre Dame d'Afrique la construction de la gigantesque statue de laiton chaudronné, d'acier corten, d'inox, de verre et d’émail... réplique réinventée de la Vierge Noire d'Alger.
Huit ans lui ont été nécessaires pour élever les 30 tonnes de métal, sur 12 mètres de haut, dans le ciel azuréen surplombant ce coin de l'Estérel maritime, entre Rocher des Monges et Grande Bleue. Depuis cinq ans, une coquille Saint Jacques a été scellée sur un rocher, à proximité de la statue. C’est le signe que, désormais, c'est par ces lieux que passe le Chemin de Compostelle.

Celui que doivent emprunter les croyants venus de l'Est et d'Italie pour effectuer leur pèlerinage vers l'Espagne.
Et ils en passent, chaque année des dizaines et des dizaines !
Avec sa nouvelle oeuvre mystique du Christ de métal.de Sainte Germaine de Pibrac, Fortuné Evangelisti signe et contresigne son acte de foi... envers l'Art sacré ! ¦

Un italien d'origine, Napoulo-Théoulien expatrié dans l'arrière-pays varois le temps de retrouver le lieu de ses rêves, au coeur de l'Estérel pour y travailler en paix sa matière première de prédilection : le métal !
Son nom t'a sans doute prédestiné dans la voie artisanale et artistique qu'il a choisie : celui d'une incroyable passion créatrice sublimant te métier de forgeron.


 
Allocation de Claude Rochette
   
Mesdames, Messieurs, Chers Amis de Notre-Dame d’Afrique,
Nous voici au bout du chemin, au terme d’une longue épreuve qui a rassemblé tant de volonté, tant d’efforts, tous offerts à Notre-Dame. Car sans tous ces sacrifices des uns et des autres, Rien n’eut été possible, mais Notre-Dame nous a toujours accompagné et guidé dans ce véritable parcours du Combattant, semé d’embuches et d’obstacles que nous avons pu éviter, grâce à Elle et grâce à vous Tous.
Je veux citer aujourd’hui Mr Ciotti, Mr Estrosi, Mr Lucas, Mme Tabarot qui ont particulièrement aidé à l’amélioration des chemins qui conduisent à Notre-Dame d’Afrique.
Le Mémorial achevé que nous contemplons aujourd’hui est l’oeuvre de quatre visionnaires : Jo Ortiz...et le Père Dahmar qui souhaitaient un mémorial en Hommage à Notre-Dame d’Afrique. Monsieur André-Charles Blanc, Maire de Théoule, sensibilisé par le drame de tous les Français d’Algérie faisait don d’un terrain susceptible d’accueillir une Statue de la Vierge Marie.
Après bien des recherches, auprès d’artistes capables d’édifier un mémorial, c’est Fortuné Evangéliste qui proposait le meilleur projet pour l’édification de la Statue de Notre-Dame d’Afrique.
« Sans Eux, Rien n’aurait pu se réaliser » et c’est dans l’enthousiasme de notre Communauté déracinée que la première pierre fut posée le 27 Mai 1990....
Mais malgré leur bonne volonté, leur pugnacité et la réalisation de certains travaux, les obstacles tant financiers que matériels se multipliaient au point d’envisager, la mort dans l’âme, l’abandon du projet, deux années après la mort de Jo.Ortiz.
Cependant, des irréductibles dont Andréa Santoni, Marcel Ronda, Yves LLeu, Marcel Torrés et Mr Blanc firent appel au président de l’Association « Souvenir du 26 Mars 1962 » qui, avec le soutien sans faille du sculpteur F.Evangéliste, entreprirent de poursuivre les travaux du Mémorial ....
A « l’appel au peuple ! »...lancé dans toutes les directions, nombreux furent celles et ceux qui devinrent
« bâtisseurs à vie »... c’est grâce à tous ces modestes et fidèles bâtisseurs rejoints par quelques généreux donateurs, qu’aujourd’hui, ici, sur ce Mémorial destiné au recueillement et à la prière, nous vous accueillons nombreux au pied de Notre-Dame d’Afrique qui ouvre ses bras à la Communauté de tous les Français enfin rassemblés comme elle l’est , devant la Flamme du Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe....
L’Hommage au Drapeau, c’est l’Hommage qui s’adresse à tous les enfants d’Afrique de toutes origines et confessions, qui ont affirmé ensemble honneur et courage sur tous les champs de bataille où ils ont été engagés aux cotés de nos compatriotes métropolitains.
Mais cette cérémonie du Souvenir s’adresse aussi aux vivants, à tous ceux qui ont écrit avec leur sueur et parfois leur sang une page de l’histoire de France, de cette Algérie Française, de ces soldats perdus et ses fusillés martyrs dont nous conservons une légitime fierté.....
…pour que VIVE LA France.
Claude Rochette
 
           
   

Homélie de Monseigneur Jean-Yves Molinas

 
 
         
 

Hier, le 30 avril, on célébrait à Alger la fête votive de Notre Dame d’Afrique ; aujourd’hui, même si le calendrier liturgique indique la fête de St. Joseph artisan, avec lui, qui fut l’époux très attentionné de la Vierge Marie, nous allons diriger le regard de notre coeur, un coeur rempli de tant et tant de souvenirs, vers cette haute colline qui surplombe à pic la ville blanche, dont les habitations tapissent l’amphithéâtre naturel, qui s’incline jusqu’à se fondre dans les flots bleutés de la méditerranée. Alger…Alger, sur la hauteur de laquelle, Marie voulut bien répondre à la prière de ses enfants.

   
       
 

O certes, et bien des siècles avant, Marie, Mère de l’Eglise, avait visité les contrées qui entouraient Alger. C’étaient l’époque où toute l’Afrique du Nord était chrétienne. La foi y était proclamée par des témoins audacieux comme Cyprien, Félicitée et Perpétue à Carthage, Salsa à Tipasa, Augustin, sa mère Monique, à Hippone ; et tant d’autres encore qui soutenus, encouragés et guidés par la Vierge Immaculée, ensemencèrent cette terre de la foi qu’ils avaient eux- mêmes reçus, et cela, souvent, jusqu’au don de leur sang généreusement versé.

Et puis il y eut le long silence de l’Eglise Nord Africaine, qui finit par disparaître totalement sous l’implacable occupation du conquérant musulman venu d’Arabie.

En 1830, la France débarqua sur la côte algéroise et nous connaissons la suite. Mais, peut-être ne savons- nous pas que ce fut grâce à Abd el Kader que l’Algérie française obtint son premier évêque. En effet, Mgr. Dupuch ne fut nommé qu’après huit ans de présence française, et on pourrait avoir honte de dire que cette nomination fut provoquée par l’émir qui reprochait publiquement aux Français de n’avoir aucune religion.
Il est vrai que l’évangélisation n’était pas, loin s’en faut, le souci premier des gouvernements français d’alors (pas plus qu’il ne l’est aujourd’hui d’ailleurs). Malgré un zèle qui ne se démentit jamais, ni cet évêque, ni ensuite Mgr Pavy, ne purent travailler efficacement, enfermés qu’ils étaient dans une surveillance constante, manquant de crédits, manquant de prêtres, manquant de tout. La plupart des églises n’étaient que des magasins, des granges, des baraques, utilisés au mieux, et ce manque total de toute apparence extérieure déshonorait le culte catholique aux yeux des musulmans.
A Monseigneur Pavy, qui se ruina pour subvenir aux besoins de l’Eglise confiée à ses soins, succéda Mgr. Lavigerie dont l’oeuvre et le souvenir resteront particulièrement attaché à Notre Dame d’Afrique
En effet dès son arrivée dans son nouveau diocèse, l’archevêque manifesta le désir de terminer le sanctuaire marial, commencé en 1858 par son prédécesseur, en l’honneur de la Vierge Marie. Cependant, ce fut bien le premier évêque d’Alger, Monseigneur Dupuch, qui fit entreprendre les premières constructions sacrées sur cette colline qui surplombait, à 250 mètres de hauteur,la magnifique rade d’Alger et la mer à l’infini.

Cet évêque avait été inspiré en voulant établir un pèlerinage en ce lieu où, face à la splendeur de la création, l’âme était tout naturellement portée à s’unir à Marie pour chanter la gloire de Dieu. Il fit donc surgir de terre les trois premières stations de ce pèlerinage : celle du ravin, celle de la chapelle provisoire et celle de Notre Dame d’Afrique.

Il fut aidé en cela par deux demoiselles lyonnaises, Mesdemoiselles Marguerite Berger et Anne Cinquin. Et ce furent les jeunes filles du collège du pensionnat du Sacré Coeur de Lyon et Monseigneur Dupuch qui, en 1840, offrirent le prix de la statue de la Vierge fidèle. Elle fut d’abord placée dans la chapelle des Trappistes de Staouëli. En 1857, Mgr Pavy voulant récupérer l’image de la Mère de Dieu écrivit au Père Abbé de la Trappe : « Vous en aviez fait votre gardienne, je veux aujourd’hui en faire la Reine de l’Afrique. » Il la fit alors transporter dans la petite chapelle de Saint Joseph, à la vallée des consuls.
C’est là qu’elle gagnera son titre de Vierge noire, car, sous l’effet de l’humidité ambiante, le bronze noircit et donna à la statue l’apparence que nous lui connaissons.

Monseigneur Lavigerie fit donc achever la construction de la Basilique, et ce fut le 2 Juillet 1872, que se fit la consécration solennelle de l’édifice.

La statue de « Madame d’Afrique », comme l’appelaient les musulmans, quitta la chapelle de Saint Joseph le 4 Mai 1873, pour prendre la place qu’elle occupe toujours aujourd’hui.
Très rapidement, les pèlerinages se développèrent et firent monter sur la colline des foules de plus en plus nombreuses, représentant toutes les composantes de la population algéroise, et en particulier le petit peuple de tous ceux qui avaient quitté leur pays d’origine, chassés par la misère ou par la guerre. Même les musulmans montaient auprès de Lala Myriam, la mère virginale du grand prophète Aïssa, pour lui confier leurs prières.

Déjà dans son premier mandement, celui qui allait devenir l’archevêque d’Alger, avait nettement tracé son programme : « Faire de la terre algérienne le berceau d’une nation grande, généreuse, chrétienne, d’une autre France, en un mot, répandre autour de nous les vraies lumières d’une civilisation dont l’Evangile est la source et la loi : les porter au delà du désert, jusqu’au centre de cet immense continent encore plongé dans la barbarie ; relier ainsi l’Afrique du Nord et l’Afrique centrale à la vie des peuples chrétiens, telle est dans les desseins de Dieu notre destinée providentielle…O chère et illustre Eglise Africaine, puissé-je contribuer à consoler tes douleurs et à te rendre une partie de ta gloire perdue ! ».

De Notre Dame d’Afrique partirent donc les premiers missionnaires, Pères blancs et soeurs blanches, non seulement vers toute l’Algérie, mais aussi, comme l’avait désiré ardemment leur fondateur, vers l’intérieur de l’immense continent africain. Nombreux moururent martyrs, massacrés par des groupes hostiles et fanatisés. Mais sans cesse la relève se présentait, et de nouveaux missionnaires venaient aux pieds de Notre Dame d’Afrique promettre de continuer l’oeuvre de leurs aînés.

Cependant Mgr. Lavigerie ne manquait pas de souligner, pour l’Algérie, l’erreur tant de fois combattue par lui d’une politique gouvernementale pro- musulmane : « Nous avons fondé, disait-il, avec l’argent de la France, des écoles musulmanes ; on a interdit à nos prêtres la prédication de l’Evangile, à nos soeurs l’exercice même de la charité. Eh bien, voici que ce fanatisme protégé, fomenté par nous, éclate maintenant au grand jour dans l’incendie de nos villages et le massacre de nos populations. Ce spectacle ouvrira-t-il enfin tous les yeux ? » Malgré toutes ces oppositions l’évêque d’Alger ne désarma pas, et l’oeuvre d’évangélisation auprès des musulmans se poursuivit ; particulièrement auprès des populations kabyles.

Mgr. Lavigerie voyait en eux les descendants de ces chrétiens islamisés de force par les conquérants arabes plusieurs siècles auparavant ; et cette pensée le faisait s’écrier avec une éloquence passionnée : « Afrique chrétienne, sors du tombeau ! Réunis tes débris épars sur tes monts et dans tes déserts ! Reprends ta place au soleil des nations, tes soeurs dans la civilisation et dans la foi ! Que tes enfants, apprenant de nouveau ton histoire, sachent que nous ne venons à eux que pour leur rendre la lumière, la grandeur, l’honneur du passé. »
Je ne ferai aucune exégèse sur ces propos que d’aucuns jugeront passéistes ; mais on ne pourra nier que, bien que du passé, ils n’en relatent pas moins des faits historiques, c’est à dire constitutifs de notre présent.

Aujourd’hui, nous nous retrouvons, nous faisons mémoire de notre histoire, une histoire de près de 200 ans qui va de la naissance de l’Algérie française, son odyssée, sa mort, et l’exode qui s’en suivit.
Depuis plus de cinquante ans nous pleurons sur notre pays perdu, revivant les terribles moments de la coupure, de la séparation, avec en échos, les voix de ceux qui ne sont plus, assassinés, enlevés, morts de chagrin. Oui, cinquante après, les larmes coulent encore et ne sauraient tarir tant l’injustice, la haine, la trahison et ce que l’on appelle très justement le mensonge d’Etat qui ont présidé à notre malheur, continuent, aujourd’hui encore, leur oeuvre de manipulation et de désinformation.
Cependant, de même que nous devons être fiers de l’oeuvre accomplie par nos aïeux qui firent jaillir de terre un pays nouveau, nous pouvons être fiers du combat mené depuis cinquante ans et des résultats obtenus pour la sauvegarde de notre histoire, malgré les oppositions de toutes sortes, la diffamation et la haine.

L’édification de ce lieu de prière, de réconciliation et de mémoire, dédié à Notre Dame d’Afrique, en est l’illustration, comme bien d’autres sites en France et Outre Mer , dont le Mur des disparus à Perpignan, les stèles en l’honneur de nos morts restés en Algérie , les monuments rappelant les faits glorieux de l’Armée d’Afrique…

Le combat continue donc, non seulement celui pour la vérité sur l’Algérie française et sur notre petit peuple, mais aussi celui déjà bien engagé, pour la défense de la famille, de la liberté d’expression et de pensée, ainsi que pour la reconnaissance des racines judéo-chrétiennes qui ont construit l’Europe, et pas seulement d’ailleurs.

En 1962, Notre Dame D’Afrique vit partir en cohortes misérables le plus grand nombre de ses enfants. Pour ceux qui quittèrent l’Algérie en embarquant au port d’Alger, il ne fait aucun doute que leur dernier regard sur cette terre tant aimée, fut pour la Basilique dédiée à la Mère de Dieu. Elle ne les abandonnerait pas, et eux-mêmes, malgré la souffrance et le déchirement de l’exode, continueraient de Lui être fidèles.

Elle est présente désormais sur cette rive ; elle le demeure sur l’autre ; Elle constitue le lien qui permettra un jour à tous ceux qui lui ont été confiés, de se retrouver comme enfants d’un même Père. Sa mission reste toujours la même : veiller sur la terre d’Afrique et préparer les coeurs à reconnaître et à accueillir son Fils Jésus comme l’unique Sauveur.

Dans cette perspective nous pouvons reprendre cette prière qui était inscrite dans le choeur de la Basilique : « Notre Dame d’Afrique priez pour nous et pour les Musulmans »…afin que la lumière de l’Evangile s’établisse dans le coeur de tous vos enfants.

Prions La aussi pour nos familles, pour la paix, pour la France, pour l’Algérie, pour l’Afrique.
Amen

 
 
Sources :
- NiceMatin 2 mai 2014.
- http://www.christian-estrosi.com/article/inauguration-du-memorial-de-notre-dame-dafrique-2303
- Le Thèoulien juillet & août 2009.
- http://www.fortune-evangelisti.net
- Photos courtoisie François Paz & Roland Hirtz