Saisie immobilière à La Colle: les rapatriés se mobilisent contre la vente d’une villa appartenant à un homme malade et endetté.

 
 
Mardi 17 janvier 2012, l’Union de défense des intérêts des Français repliés d’Algérie a protesté contre la vente d’une villa appartenant à un homme malade et endetté. Une mobilisation qui a porté ses fruits
En robe de chambre et pantoufles, le teint pâlot, Jean-Pierre serre ses bras sur son torse.
La tension commence à retomber. Ça va mieux. Des hommes et des femmes l'entourent. Tout le monde est rassemblé devant la maisonnette de Jean-Pierre et d'Annie, 33 avenue Théo Giordan, dans le quartier de la Souquée.
Tous sur le pont à l'appel de l'Union syndicale de défense des intérêts des Français repliés d'Algérie (USDIFRA) pour empêcher la vente de la petite villa, acquise en 1989.
Cette saisie immobilière est le triste aboutissement d'une situation qui a dégénéré : maladie, chômage, endettement, surendettement… Un cas qui n'est pas isolé selon Guy J. Masquefa, président d'honneur de l'USDIFRA : « Ces situations extrêmes n'arriveraient pas si les rapatriés avaient été correctement indemnisés. Ils ont tout perdu et ont dû tout recommencer en France. »

« La vente est annulée ! »


L'Union rappelle que ces familles ont déposé un dossier devant la commission nationale d'aide au désendettement des rapatriés. « Ce dossier a été déclaré éligible au dispositif de désendettement mais n'a pas abouti au stade du plan d'apurement et nous ne comprenons pas,à partir du moment où un dossier entre dans un dispositif de désendettement, pourquoi l'administration le rejette plutôt que de rechercher des solutions ? »
La mobilisation a porté ses fruits. Une fois n'est pas coutume, un huissier a été porteur d'une bonne nouvelle : « La vente est annulée ! »
Le beau-frère de Jean-Pierre explique, ce dernier étant trop faible et ému pour s'exprimer : « La banque nous a appelés hier soir ! La dette va être renégociée. Il faudra aussi rembourser
les frais de justice. Mais, la maison semble sauvée. » D'ailleurs les visites d'éventuels acquéreurs qui devaient débuter le jour même n'ont pas eu lieu. L'USDIFRA avait prévu un « comité d'accueil »...
Tout était prêt. Une soixantaine de personnes, dont certaines venues du Var, ont fait le déplacement. À l'angle de l'avenue Giordan, des hommes accueillent les arrivants, devant la maison de Jean-Pierre, une petite table est dressée avec café, viennoiserie, jus de fruit, etc.
Malgré « la bonne nouvelle », la détermination n'a pas faibli. En début d'après-midi, une délégation de l'Union a rencontré le responsable du service contentieux de la banque qui gère
les comptes de Jean-Pierre, à Saint-Laurent-du-Var. «Tout s'est bien passé, la rencontre a été positive », résume M. Masquefa.
À la même heure, Gabriel Mène, président national de l'USDIFRA était reçu à Paris par le secrétaire d'État aux rapatriés pour plaider la cause de ces hommes et femmes « perdant par deux fois ».