38 éme congrès du Cercle Algérianiste à Perpignan
inauguration du Centre de documentation des Français d'Algérie.
 
Vendredi 27 janvier 2012

Thierry Rolando, président de l'association du Cercle Algérianiste , a réuni 500 adhérents au palais des congrès pour une réunion d'information. "C'est surtout le moyen donner la parole aux congressistes qui ne pourront pas s'exprimer ce week-end". Une discussion à bâton rompu sur à la fois le déroulement du congrès mais aussi sur le bilan 2 011 de l'association et sur les actions à mener en 2012, cinquante ans après la signature des accords d'Evian entraînant l'exode massif des Français d'Algérie. Thierry Rolando a tenu à signaler que "la ville de Perpignan était celle qui a et qui avait le plus tendu la main aux pieds-noirs . Elle nous a fait confiance pour la gestion du futur Centre de documentation qui accueillera et mettra en valeur des pièces d'exeption".

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Polémique sur la venue du ministre dimanche


Il a dû aussi désamorcer une polémique naît des questions des adhérents estimant "que le ministre de la Défense, Gérard Longuet, n'avait rien à faire à l'inauguration de dimanche. Puisque le président Nicolas Sarkozy n'a pas respecté ses engagements de 2007 vis-à-vis de la communauté pieds-noirs et que les autorités françaises ont eu des réactions bien tièdes quand l'Algérie a insulté notre mémoire". Une visite qu'a légitimée Thierry Rolando : "Il faut montrer au plus haut niveau de l'Etat que nous sommes vivants. Gérard Longuet a un parcours politique particulier. Il a été le leader du mouvement Occident et il a accueilli personnellement des Français d'Algérie en 1962. Puis, il est le ministre de tutelle des rapatriés".

 

Quelque 1 800 Français d'Algérie participaient, le 28 janvier 2012, au congrès national du Cercle algérianiste à Perpignan au palais des congrès de la ville.
Une belle participation habituelle pour ce type d'événement qui revêt, cependant, cette année un aspect particulier.
En effet, cinquante ans après les accords d'Evian et tandis que Perpignan s'apprête à inaugurer aujourd'hui le premier centre de documentation des Français d'Algérie, Thierry Rolando, président national du Cercle algérianiste insistait sur " l'éternel besoin de reconnaissance du drame que nous avons vécu, de la mémoire de ceux que nous avons laissés de l'autre côté de la Méditerranée".
Cinquante après l'exil de plus de 900 000 pieds-noirs, c'est aussi l'occasion pour ceux qui l'ont vécu de "dresser un bilan sur ce que nous avons été et sur la façon dont nous avons été traités".

Samedi 28 janvier 2012
 
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Et le président d'insister sur cette étiquette de riches colons qui colle à sa communauté. "Une enquête de 1956 commandée par Guy Mollet établissait que les revenus des pieds-noirs étaient inférieurs de 20 % à ceux des Français de métropole".
«Droit à la légitime expression»
"Quand on porte des valeurs, on est capable de résister à tout", insistera le maire, Jean-Marc Pujol dans son discours d'ouverture du congrès.
Acteur de la construction du centre de documentation et lui-même pied-noir, le maire de Perpignan entend porter haut "les valeurs de ceux qui ont vécu la trahison et la mémoire de nos parents et grands-parents qui ont tenu bon dans l'adversité".
Tout au long de la journée, des débats étaient organisés, notamment sur les thèmes de l'identité des Français d'Algérie et de la transmission de la mémoire. "Nous avons droit à la légitime expression", insiste Thierry Rolando qui, face aux critiques notamment, ne se "dit pas prêt à remettre notre histoire dans les mains de ceux qui ont été aux côtés de nos bourreaux".

     
     

Inauguration du centre de documentation
dédié à la présence des Français en Algérie de 1830 à 1962


Longuet affronte la colère des rapatriés d'Algérie

Le ministre de la Défense Gérard Longuet a affronté dimanche à Perpignan la colère des rapatriés d'Algérie contre 50 ans de politique gouvernementale, augure d'un âpre combat entre UMP et Front national pour le vote d'un groupe largement acquis à la droite et l'extrême droite.
M. Longuet avait fait le voyage pour inaugurer un centre dédié à la présence des Français en Algérie de 1830 à 1962 et délivrer un message du président Nicolas Sarkozy à plusieurs centaines de Français d'Algérie membre du Cercle Algérianiste réunis en congrès.

M. Longuet a essuyé cris et sifflets quand il a cité le nom du général de Gaulle, homme des accords d'Evian, avec celui du chancelier allemand Konrad Adenauer pour dire la nécessité d'une réconciliation franco-algérienne comme il y eut une réconciliation franco-allemande.

Haussant la voix sans se démonter, il a aussi provoqué de vives protestations quand il a évoqué le message qu'il s'apprêtait à lire de la part de M. Sarkozy, accusé par nombre de pieds-noirs et de harkis d'avoir, comme ses prédécesseurs, manqué à ses promesses à leur endroit.

 
Dimanche 29 janvier 2012
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Une fois lu, le message de M. Sarkozy a été largement applaudi.


"Je vous affirme que cette année 2012, cinquantenaire de la fin de la guerre d'Algérie, sera l'année du souvenir et du recueillement, et sûrement pas celle de la repentance", dit M. Sarkozy dans son message.

"Les hommes et les femmes qui sont partis s'installer en Afrique du Nord (...), loin d'être frappés d'opprobre, méritent notre reconnaissance. En développant l'économie de ces nouveaux territoires, ils ont oeuvré à la grandeur de la France", dit-il.

M. Sarkozy exclut dans son message que le 19 mars 1962, date du cessez-le-feu, devienne une journée officielle de commémoration, comme le voudrait la Fnaca, grande organisation d'anciens combattants. Cette date symbolise pour une grande partie des rapatriés l'exode de centaines de milliers d'entre eux et le début des représailles et des massacres contre les Français et les harkis.

M. Longuet a regagné les faveurs du public en évoquant la nécessité que "nos compatriotes de métropole sachent ce qu'a été cette formidable aventure" de la présence française en Algérie. Mais c'est quand il a reconnu que la France n'avait pas tenu la parole faite aux rapatriés qu'il s'est attiré une ovation.

 
       
 

Le message de M. Sarkozy "ne répond pas aux attentes" des pieds-noirs et des harkis, a dit après coup Thierry Rolando, président du Cercle algérianiste, l'organisation qui tenait congrès à Perpignan et que ses détracteurs taxent de nostalgique de l'Algérie française.

Les rapatriés réclament non seulement la reconnaissance de leurs souffrances, mais celle de sa responsabilité par l'Etat français, sans parler de l'Etat algérien, a-t-il dit.

Or, depuis le discours prononcé par M. Sarkozy à leur attention à Toulon le 7 février 2007, "le message, en cinq ans, n'a pas été délivré", a dit M. Rolando.

M. Sarkozy dit dans son message qu'il s'adressera directement aux rapatriés au cours d'un déplacement dans quelques semaines.

 
 
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